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15/08/2013

15 août, Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie.

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La fête de l'Assomption de la Sainte Vierge est une des plus grandes fêtes de l'année, fête d'obligation et jour férié, même lorsqu'elle tombe en semaine. C'est aussi la fête patronale de la France depuis la consécration de notre pays à Notre Dame par le roi Louis XIII en 1638.

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Le voeu de Louis XIII


Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre.

 
À tous ceux qui ces présentes lettres verront, Salut.

Dieu qui élève les rois au trône de leur grandeur, non content de nous avoir donné l’esprit qu’il départ à tous les princes de la terre pour la conduite de leurs peuples, a voulu prendre un soin si spécial et de notre personne et de notre état, que nous ne pouvons considérer le bonheur du cours de notre règne, sans y voir autant d’effets merveilleux de sa bonté, que d’accidents qui nous pouvaient perdre.

Lorsque nous sommes entré au gouvernement de cette couronne, la faiblesse de notre âge donna sujet à quelques mauvais esprits d’en troubler la tranquillité ; mais cette main divine soutint avec tant de force la justice de notre cause que l’on vit en même temps la naissance et la fin de ces pernicieux desseins. En divers autres temps, l’artifice des hommes et la malice du diable ayant suscité et fomenté des divisions non moins dangereuses pour notre couronne que préjudiciables au repos de notre maison, il lui a plu en détourner le mal avec autant de douceur que de justice.

La rébellion de l’hérésie ayant aussi formé un parti dans l’État, qui n’avait d’autre but que de partager notre autorité, il s’est servi de nous pour en abattre l’orgueil, et a permis que nous ayons relevé ses saints autels en tous les lieux où la violence de cet injuste parti en avait ôté les marques.

Quand nous avons entrepris la protection de nos alliés, il a donné des succès si heureux à nos armes, qu’à la vue de toute l’Europe, contre l’espérance de tout le monde, nous les avons rétablis en la possession de leurs états dont ils avaient été dépouillés.

Si les plus grandes forces des ennemis de cette couronne, se sont ralliées pour conspirer sa ruine, il a confondu leurs ambitieux desseins pour faire voir à toutes les nations que, comme sa providence a fondé cet État, sa bonté le conserve et sa puissance le défend.

Tant de grâces si évidentes font que pour n’en différer pas la reconnaissance, sans attendre la paix, qui nous viendra sans doute de la même main dont nous les avons reçues, et que nous désirons avec ardeur pour en faire sentir les fruits aux peuples qui nous sont commis, nous avons cru être obligés, nous prosternant aux pieds de sa majesté divine que nous adorons en trois personnes, à ceux de la Sainte Vierge et de la sacrée croix, où nous vénérons l’accomplissement des mystères de notre Rédemption par la vie et la mort du fils de Dieu en notre chair, de nous consacrer à la grandeur de Dieu par son fils rabaissé jusqu’à nous, et à ce fils par sa mère élevée jusqu’à lui ; en la protection de laquelle nous mettons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et tous nos sujets pour obtenir par ce moyen celle de la Sainte-Trinité, par son intercession et de toute la cour céleste par son autorité et exemple, nos mains n’étant pas assez pures pour présenter nos offrandes à la pureté même, nous croyons que celles qui ont été dignes de le porter, les rendront hosties agréables et c’est chose bien raisonnable qu’ayant été médiatrice de ces bienfaits, elle le soit de nos actions de grâces.

À ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre État, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et de défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que, soit qu’il souffre du fléau de la guerre ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire. Et afin que la postérité ne puisse manquer à suivre nos volontés en ce sujet, pour monument et marque immortelle de la consécration présente que nous faisons, nous ferons construire de nouveau le grand autel de la cathédrale de Paris avec une image de la Vierge qui tienne dans ses bras celle de son précieux Fils descendu de la Croix , et où nous serons représenté aux pieds du Fils et de la Mère comme leur offrant notre couronne et notre sceptre.

Nous admonestons le sieur Archevêque de Paris et néanmoins lui enjoignons que tous les ans le jour et fête de l’Assomption, il fasse faire commémoration de notre présente déclaration à la grand’messe qui se dira en son église cathédrale, et qu’après les vêpres du dit jour, il soit fait une procession en la dite église à laquelle assisteront toutes les compagnies souveraines et le corps de ville, avec pareille cérémonie que celle qui s’observe aux processions générales les plus solennelles ; ce que nous voulons aussi être fait en toutes les églises tant paroissiales que celles des monastères de la dite ville et faubourg, et en toutes les villes, bourgs et villages du dit diocèse de Paris.

Exhortons pareillement tous les archevêques et évêques de notre royaume et néanmoins leur enjoignons de faire célébrer la même solennité en leurs églises épiscopales et autres églises de leur diocèse ; entendant qu’à la dite cérémonie les cours de Parlement et autres compagnies souveraines et les principaux officiers de la ville y soient présents ; et d’autant qu’il y a plusieurs épiscopales qui ne sont pas dédiées à la Vierge, nous exhortons les dits archevêques et évêques en ce cas de lui dédier la principale chapelle des dites églises pour y être fait la dite cérémonie et d’y élever un autel avec un ornement convenable à une action si célèbre et d’admonester tous nos peuples d’avoir une dévotion particulière à la Vierge, d’implorer en ce jour sa protection afin que sous une si puissante patronne notre royaume soit à couvert de toutes les entreprises de ses ennemis, qu’il jouisse largement d’une bonne paix ; que Dieu y soit servi et révéré si saintement à la dernière fin pour laquelle nous avons été créés ; car tel est notre bon plaisir.

Donné à Saint-Germain-en-Laye, le dixième jour de février, l’an de grâce mil six cent trente-huit, et de notre règne le vingt-huit.

10/08/2013

A la cour de Lunéville

f1.highres.pngNous invitons les fidèles de cette page, les passionnés d'histoire, et plus particulièrement les Lorrains qui cherchent à mieux comprendre la chronologie historique de notre province, à parcourir les lignes de l'ouvrage ancien de Gaston Maugras intitulé "La cour de Lunéville". L'auteur nous invite à nous replonger dans cette période charnière de la première partie du 18ème siècle, en redonnant vie à la grande diversité des personnages qui ont animé cette petite cour au moment de l'arrivée sur ses terres en 1698 du Duc Léopold de retour d'exil ; en passant par "la pragmatique sanction" épisode qui jette le désarroi dans la population apprenant les renonciations au duché de François III de Lorraine ; pour arriver enfin et très rapidement aux frasques du "petit Versailles Lorrain" sous la coupe de Stanislas, le roi déchu de Pologne...

Il apparaît nettement que Stanislas était un homme séduit par les idées des lumières, et notamment par la personnalité de Voltaire qu'il va accueillir au château de Lunéville. D'une manière probablement inconsciente, le roi déchu de pologne va se faire comme tant d'autres de son époque le facteur des philosophies nouvelles, qui, comme nous le savons, conduiront quelques décennies plus tard son arrière petit-fils le Roy Louis XVI à la guillotine, pour le plus grand malheur de la France.

Malgré quelques chapitres ou passages qui ne sont pas dignes d'un très grand intérêt et qui peuvent être rapidement "survolés", ce livre reste d'une lecture agréable et divertissante, il nous amène à la lumière du passé à mieux comprendre la provenance des difficultés qui alimentent notre présent...

 

Téléchargeable gratuitement sur BNF Gallica:

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La Galerie des portraits

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Léopold, Duc de Lorraine

 

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Elisabeth-Charlotte d'Orléans, duchesse de Bar et de Lorraine

 

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François III de Lorraine

 

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Marc de Beauvau-Craon

 

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Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine

 

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Comte de Tressan

 

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Emilie du Châtelet

 

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Nicolas Ferry, nain de Stanislas

01/08/2013

Pèlerinage légitimiste de Sainte-Anne d’Auray 2013

 

saint_27.jpgQu’ils soient persuadés (...) qu’il lui [l’Église] suffit de reprendre, avec le concours des vrais ouvriers de la restauration sociale, les organismes brisés par la Révolution et de les adapter, dans le même esprit chrétien qui les a inspirés, au nouveau milieu créé par l’évolution matérielle de la société contemporaine : car les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs, mais traditionalistes.
Saint Pie X

101e pèlerinage

uclf.jpgLe premier pèlerinage légitimiste de Sainte-Anne d’Auray a eu lieu en 1844 pour le 25e anniversaire d’Henri V (Comte de Chambord).
Arrêté en 1914, il a été repris en 1983. À la demande de l’Union des Cercles Légitimistes de France, il est organisé par la Fédération Bretonne Légitimiste.
Témoignage d’adhésion et de fidélité aux principes qui ont fait la France, ce pèlerinage est le garant de la force des cercles légitimistes dont la vocation est d’œuvrer au renouveau de notre pays en lui redonnant ses Institutions naturelles.

Programme

Samedi 28 septembre 2013

  • 13h45 Accueil à Sainte-Anne d’Auray rue de la Fontaine (près de la Scala Santa).
  • 14h00 Départ de Sainte-Anne d’Auray (autocar). Sur les pas du Corps expéditionnaire de Quiberon (Visites guidées).
  • 18h30 Près du monument du Comte de Chambord : Chants et prières devant la chapelle du Champ des Martyrs.
  • 19h30 Dans une salle du sanctuaire : Dîner, Veillée.

Dimanche 29 septembre 2013

  • 7 h 45 Marche du pèlerinage (volontaires).
  • 9 h 30 Au Champ des Martyrs : Confessions - Chapelet.
  • 10 h 00 Messe (Père Jean-Marie), puis renouvellement de la consécration de l’UCLF au Sacré-Cœur.
  • 12 h 00 Dépôt de gerbes au monument du Comte de Chambord. Allocution du président de l’UCLF. Chants.
  • 12 h 30 Repas (au choix : Restaurant La Croix Blanche ou pique-nique).
  • 15 h 00 Conférence : « Le Père Maunoir, missionnaire en Bretagne », par Fanch Morvannou, Maître de conférences émérite de l’UBO.
  • Après-midi : stands.
  • 17 h 30 Clôture.

Inscription

Télécharger le bulletin d’inscription :

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Bulletin d’Inscription Sainte Anne 2013

09/07/2013

Le 14 juillet, l'histoire falsifiée

bastille.JPGA l'approche du 14 juillet, nous ne pouvons trouver meilleur support que la lecture de l'excellent article du site Vive le Roy pour revoir notre histoire de France. L'histoire vraie, dégagée de toutes les fables et faussetés républicaines, qui depuis trop longtemps détournent les coeurs et empoisonnent l'âme des français. La réalité de cette prétendue « prise de la Bastille » est en définitive si peu glorieuse pour les meneurs de la Révolution, qu'ils n'ont pas hésité à la falsifier, allant jusqu'à inventer la libération d'un prisonnier qui n'a jamais existé ( le comte de Lorges )...

Méfions nous de l'histoire « officielle », et du formatage idéologique républicain, de ses mythes, de ses légendes et de ses symboles maçonniques qui ne respirent pas la France mais son contraire... Gardons bien à l'esprit que les républicains n'ont de cesse que de chercher à habiller comme des anges les oripeaux du diable, dans le but de masquer la Vérité.

(http://www.viveleroy.fr/La-prise-de-la-Bastille-le-14,103)

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06/07/2013

Charles Palissot de Montenoy, un opposant nancéien aux philosophes des "lumières"

Dans notre société déconnectée du réel, proie de toutes les tentations, des vices, victime des mensonges des idéologues, de la jouissance sans entraves et de la liberté d'expression « certifiée » par ses auteurs comme étant sans limites. Il est de bon ton de rappeler à ceux qui éprouvent de la difficulté à comprendre le monde dans lequel ils vivent que rien n'est indifférent dans l'histoire des hommes, que c'est à la lumière du passé que l'on trouve les réponses aux conflits qui alimentent notre présent. Dans la même forme notre intellect et nos agissements actuels pèseront à leur tour sur le cours des choses et influenceront les générations appelées par Dieu à nous succéder. Cela vaut pour l'histoire littéraire, tout autant que pour l'histoire politique ; il y a bien souvent d'ailleurs entre l'une et l'autre plus d'un point de contact qui les font se confondre. C'est ce que nous allons nous efforcer de mettre en évidence à travers l'itinéraire de ce jeune homme contemporain du dix-huitième siècle propulsé un peu malgré lui dans le camp des adversaires des « lumières », en montrant qu'elle fut la puissance de la secte des philosophes qui déjà pesait tellement sur l'opinion que le souverain du duché de Lorraine s'inclinait devant elle, et que Choiseul ministre du roi de France en subissait lui même l'influence...

ceremonie.jpgNous sommes à Nancy, duché de Lorraine en 1750. Charles Palissot de Montenoy tout juste âgé de vingt ans et natif de cette ville, cherchait la voie de la célébrité et de la renommée littéraire. Fougueux, ambitieux et incontestablement doté de talent, sa précocité exceptionnelle avait attiré sur lui l'attention de Stanislas le roi déchu de Pologne, à tel point que ce dernier l'avait pris sous son aile au sein de sa propre académie la Société Royale des sciences et belles lettres de Nancy.

Cinq ans plus tard dans le cadre des manoeuvres diplomatiques visant à préparer le rattachement de la Lorraine au Royaume de France, il avait été commandé à Palissot de Montenoy une petite pièce de théâtre qui devait servir de prélude pour l'inauguration de la statue de Louis XV, au centre de la place royale (de nos jours place stanislas) dont nous avons conté l'histoire détaillée sur notre site. Cette comédie avait pour titre « Le Cercle »« Les originaux ». Jouée devant le Roi de Pologne le 26 novembre 1755, Palissot y mettait en scène des « originaux » à la manière des fâcheux de Molière, on y voyait figurer des financiers, un poète, des beaux esprits, des excentriques et pour finir un philosophe dans lequel on pouvait aisément reconnaître Jean Jacques Rousseau mangeant de la salade et marchant à quatre pattes, la huitième scène le désigne de manière que l'on ne puisse s'y méprendre... Palissot pensait ainsi plaire à Stanislas, dont on se souvient que le monarque avait réfuté avec politesse et estime le « discours sur l'inégalité des conditions » de J.J Rousseau. Le comte de Tressan vice président de la Société Royale des sciences et belles lettres de Nancy, présent à cette représentation et donc par conséquent lui aussi spectateur du divertissement, ne s'émut en cet instant nullement de l'affront occasionné par la pièce.

Tressan, favori de la Reine Marie Leszczynka et de son père Stanislas, était également le confrère de Dalembert à l'Académie des Sciences de Paris. L'influence de Dalembert grandissait chaque jour, à cette époque déjà, nombreux étaient ceux qui briguaient une place au sein du cénacle littéraire bien plus qu'ils ne convoitaient un titre de « duc et pair »... Tressan était du nombre, aussi s'empressa-t-il pour servir ses propres intérêts de répondre à la demande de Dalembert qui ayant eu vent du contenu de la pièce jouée à Nancy, donna une virulente impulsion pour faire châtier avec sévérité l'auteur de l'outrage fait à Rousseau et donc au parti philosophique tout entier. En position de force, Tressan manoeuvra avec beaucoup de perspicacité et n'éprouva guère de difficulté pour persuader ses confrères de la Société Royale de Nancy, que l'honneur du corps était compromis par l'indignité de Palissot l'un de ses membres, ce jeune impétueux ayant eût l'audace de placer sur la scène un philosophe renommé et de l'exposer à la risée publique. Il parvint même à faire partager cette opinion à Stanislas qui n'hésita pas à prononcer l'exclusion de Palissot, procédure tout aussi sommaire qu'elle fut expéditive. En tout ceci, on ne sait de quoi l'on doit le plus s'étonner : où de la facilité avec laquelle la plainte fut portée, où de la docilité avec laquelle Stanislas prononça la sentence dictée par la secte philosophique dont visiblement il redoutait la vengeance...

Buste_de_Charles_Palissot_de_Montenoy_par_Houdon_Bibliotheque_Mazarine_Paris_n1.jpgLa réaction de Palissot de Montenoy, ne se fit point attendre, pour sa défense il affirma avec raison que l'on ne peut le condamner pour une pièce représentée devant le Roi de Pologne lui-même et que le monarque n'avait désapprouvé ni à l'audition, ni à la lecture... En outre, il se prévalait enfin du droit du théâtre, en invoquant l'exemple d'Aristophane et de Molière. Ligne de défense fort embarrassante pour Stanislas comme nous pouvons l'imaginer.

Contre toute attente c'est Rousseau en personne, resté jusqu'à présent muet sur le dossier dans lequel il était pourtant directement concerné, obéissant probablement à la vanité et à son orgueil démesuré, flatté d'un outrage qui faisait de lui un Socrate moderne poursuivi par un nouvel Aristophane, qui vint au secours du monarque Polonais et le tira de ce pas difficile. Il adressa une lettre à Dalembert, et trois au comte de Tressan, pour demander à la manière d'un souverain tout puissant à ce que le dit condamné soit gracié, c'est dire l'influence exercée par le parti des philosophes au coeur de cette société alors en pleine mutation.

Tout cela bien évidemment ne faisait pas les affaires de Dalembert, bien plus susceptible que Rousseau vis à vis du point d'honneur philosophique, sans parler qu'il comptait bien se servir de la gêne occasionnée pour nuire à Fréron ennemi juré de Voltaire, que Dalembert décrivait dans ses missives comme le « protecteur et protégé » de Palissot. 

Bien décidé à se venger des encyclopédistes, il s'en suivit une guerre de plume à outrance qui opposa sa vie durant, Palissot (certainement un brin opportuniste) à la secte maçonnique des philosophes. Dès 1756, il publia les « Petites lettres sur le grands philosophes », lettres adressées à Madame de la Marck sa protectrice, dans lesquelles il attaquait violemment les encyclopédistes et plus particulièrement Dalembert qu'il voulait atteindre. Ces publications eurent un succès très limité, elles ne firent vraisemblablement qu'irriter les ennemis du nancéien plus que de les blesser avec efficacité. Il trouva par la suite dans la satire théâtrale un moyen beaucoup plus adapté pour satisfaire sa fureur et sa soif intarissable de vengeance. Il lança sa comédie « des Philosophes », jouée en plein Paris après d'âpres négociations tant il faut se souvenir que les comédiens du Roi de France par crainte de représailles, refusèrent tout d'abord de se prêter aux différents rôles mis en scène par Palissot, et que c'est Mesdames de Robecq et de la Marck qui obtinrent pour l'auteur de cette comédie l'assurance de la protection du Dauphin, père de Louis XVI...

rideau-rouge-d-39-un-theatre-classique.jpgLe 2 mai 1760 Choiseul (compatriote Lorrain de Palissot) devenu ministre du Roi donna l'ordre de jouer la comédie qui fut représentée au théâtre français. Cette pièce eût tout de même pour effet d'occuper toutes les conversations vers le milieu de l'année 1760, jamais les chefs du parti encyclopédique qui prétendaient diriger l'opinion, se virent exposés aussi violemment au fouet de la satire théâtrale et à la fougue de ce jeune opposant des lumières, qui on l'imagine, devait jubiler devant le succès prodigieux de sa mise en scène.

Palissot avait envoyé sa pièce à Voltaire, auquel il vouait une véritable admiration ce qui est un paradoxe alors que l'on sait la place de chef de file occupée par celui que l'on nomme le « Patriarche » au sein du parti philosophique. Ce qui ne rend pas facile de saisir toute la complexité du personnage Palissot de Montenoy, il faut se souvenir néanmoins que c'est d'avantage par un concours de circonstance que ce nancéien se retrouve propulsé dans le camp des opposants aux philosophes plus que par conviction personnelle, et qu'il est avant tout un jeune homme ambitieux qui rêve de succès, de gloire et de célébrité, ce qui tend en ce sens tout naturellement à le rapprocher peut être de l'attitude d'un personnage comme le comte de Tressan en quête d'une place à l'académie des Lettres ? Voltaire d'ailleurs se serait bien passé lui même de cette intention (l'envoi de la pièce), ainsi que l'atteste cette lettre adressée à Helvetius :

"M. Palissot m'a envoyé sa pièce, reliée en maroquin, et m'a comblé d'éloges injustes qui ne sont bons qu'à semer la zizanie entre les frères..." (Voltaire. 16 juillet 1760)

Il va s'ensuivre une longue correspondance entre les deux hommes , dans laquelle Voltaire conscient des talents du jeune homme, va jouer de sa finesse et du double rôle qui lui est familier, pour tenter de rallier Palissot au camp des philosophes, tantôt en le félicitant hautement d'avoir représenté Rousseau (avec lequel il était déjà fâché) marchant à quatre pattes pour mettre en pratique ses doctrines sur la vie sauvage, tantôt en le blâmant de s'être attaqué à Dalembert et à Diderot (alias Doritus dans sa comédie, qui fait pompeusement l'éloge de ses propres ouvrages). Il reste que Palissot n'y consentit jamais, il était trop avancé, et la lutte était envenimée à un tel point qu'il ne pouvait plus reculer. Par ailleurs pour saisir les véritables considérations de Voltaire sur la pièce de théâtre de Palissot, il faut les chercher n'ont pas dans la correspondance échangée avec celui-ci, mais dans ses missives écrites à ses « frères» trois points :

- Lettre à Thiériot du 26 mai 1760 :

"La comédie des philosophes est, la bêtise qu'on a jouée à Paris ; j'en lis deux pages, et je m'ennuie"

- Lettre à Argental du 11 mai 1760 :

"Je suis mortifié, en qualité de Français, d'homme, d'être pensant, de l'affront public qu'on vient de faire aux moeurs en permettant qu'on dise sur le théâtre des injures atroces à des gens de bien persécutés."

220px-Fréron_E..jpgDans ses correspondances, il accole presque toujours les noms de Palissot et de Fréron. Il écrit à Thiériot :

"La cour ne se soucie pas plus de Fréron et de Palissot que des chiens qui aboient dans la rue."

Et enfin à Damilaville le 3 mars 1761 :

"La comédie des Philosophes est une infâme satire."

Ce fut bien plus tard, lors de la publication de la correspondance de Voltaire dans l'édition du Kehl en 1785, que Palissot connut toutes les lettres confidentielles du "Patriarche", si injurieuses pour lui...

Dans la foule des pamphlets qui suivirent la publication des « Philosophes » en 1760, Palissot était représenté comme un homme très méchant. Il eut alors l'idée de composer une comédie intitulée « L'homme dangereux » et de répandre le faux bruit qu'il était vivement affecté de la prochaine représentation de cette pièce où il disait être violemment attaqué. Ecoutons-le :

"A cette nouvelle, la joie des philosophes fut inexprimable. Tous portaient d'avance l'ouvrage aux nues et se félicitaient de sa représentation prochaine. On imagine aisément quelle eût été leur confusion, lorsque l'auteur se serait fait connaître : ce moment allait devenir, pour le public, une comédie plus piquante que la pièce même."

Mais aux répétitions, on reconnut la manière de l'auteur aux vers. L'auteur anonyme s'était dévoilé lui-même, en exprimant trop bien ses propres sentiments et sa situation personnelle à l'égard de ses ennemis. Un comédien divulgua ses soupçons :

" Le secret, jusqu'alors si bien gardé, se trouva compromis. Effrayés à la fois du danger qu'ils avaient couru, et du ridicule qui les menaçait, les ennemis se réunirent tous, et la pièce fut défendue le jour même où elle devait être représentée."

Palissot dans ses mémoires (Oeuvres de Palissot, édit. de 1809) attribue avec raison, cette défense aux manoeuvres de ses adversaires qui obtinrent de Choiseul un ordre à Sartines d'empêcher la représentation. C'est ainsi qu'il ajoute :

"La secte représentée par Voltaire, qui n'aurait pas dû se confondre avec sa livrée, comme je lui ai dit à lui même, et par Brienne, archevêque de Toulouse, qui était aux ordres de Dalembert, traita avec le duc de Choiseul de puissance à puissance; et le principal article du traité fut que la comédie des Philosophes, malgré son brillant succès, et toute la faveur du dauphin, fils de Louis XV, qui aimait l'ouvrage et l'auteur, ne serait pas représentée à la Cour; qu'elle cesserait même de l'être à Paris et qu'à l'avenir, enfin, le théâtre me serait fermé. En conséquence, la comédie de "l'Homme dangereux", qui avait pensé être jouée en fraude du traité, parce qu'on la croyait faite contre moi, mais dont je finis par être soupçonné, fut défendue, et l'argent des loges, qui toutes avaient été retenues trois semaines d'avance, fut restitué au public. Ces anecdotes peignent l'esprit du temps et appartiennent à l'histoire. Elles prouvent la prodigieuse influence que s'était acquise, par la faiblesse du gouvernement, une secte audacieuse qu'il eût été facile de contenir par la seule crainte du ridicule, et qui n'a que trop contribué, soit par la licence de ses opinions, soit par le crédit qu'elle avait eu la faiblesse d'usurper, à la chute de ce même Gouvernement."


Sources :

- "Palissot et les Philosophes" édit. 1864 par E.Meaume

- "Les Oeuvres" édit.1809 de Charles Palissot de Montenoy

25/06/2013

Saint Livier, le héros de 451

stlivier.jpgDès les premiers siècles, des missionaires avaient été envoyés de Rome dans les Gaulles pour les évangéliser et pour ériger des églises épiscopales dans ses principales cités.

Le pays des Médiomatriciens, dont Metz était la capitale et qu'une voie importante mettait en communication avec Rome, ne fut pas oublié par ceux qui gouvernaient l'Eglise catholique, l'un des premiers, il accepta l'Evangile et reconnut la puissance spirituelle du saint-siège. L'évêque missionaire de Metz s'appelait Clemens Flavius et appartenait à une famille sénatoriale de Rome. Ses successeurs, à son exemple, devinrent des saints et en formèrent plusieurs que l'Eglise honore. Le plus ancien de nos historiens, Paul Diacre, nous a donné sur quelques uns d'entre eux de précieux renseignements. Or parmi ces héros, sanctifiés et honorés, nous voyons figurer celui que nos pères appelaient : Monseigneur Saint Livier, fils de Honstrand seigneur du pays messin et de Guinarde de Gournay. Soldat martyr, particulièrement vénéré dans les Evéchés de Metz, Toul et Verdun, dans toute la région qui environne l'abbaye de Salival et la vallée de la seille.

D'après les Bénédictins, qui ont écrit l'histoire de Metz en 1775, saint Livier naquit au Vème siècle et son martyre eut lieu à l'époque de l'invasion des Huns commandés par Attila en 451. Metz, capitale des Médiomatriciens, que Ptolémée, dans sa géographie, nomme Divodurum Mediomatricorum, se distinguait entre toutes les autres villes, par son importance et sa population. Elle était l'un des principaux et des plus anciens établissements celtiques. Elle se trouvait au centre de la grande nation des médiomatriciens.

Respectée de ses dominateurs, elle avait sous sa dépendance des milices bien organisées, aguerries et commandés par de véritable hommes de guerre. Dans ces conditions on comprend qu'elle ait pu essayer de résister au flot des barbares qui l'inonda à la veille de Pâques en 451. Les Médiomatriciens se levèrent en masse pour repousser les envahisseurs et succombèrent glorieusement sous le nombre. Les églises et les sanctuaires furent détruits. Seul, le premier oratoire chrétien, élevé en l'honneur de Saint Etienne, fut sauvé, par l'intervention miraculeuse de Saint Clément, son fondateur.

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Le Château de Ladonchamps, qui faisait autrefois parti du patrimoine de saint Livier, a été cédé par un Gournay à la famille Lefebvre. (1)

L'armée Messine était d'environ quarante mille hommes. Cette armée se recrutait dans une population calme et paisible, peu remuante et peu ambitieuse, mais courageuse et ferme à l'heure du péril. La situation de Metz avait fait de la ville une forteresse bien gardée, et, de ses défenseurs, de bons et vaillants soldats qui ne redoutaient ni les surprises, ni les attaques, ni le nombre des ennemis. 

Saint Livier, jeune chef fut bientôt apprécié et aimé de ses soldats. On connaissait sa justice et son courage; il ne compta bientôt plus dans toutes l'armée que des coeurs qui lui étaient acquis. Il se mis avec un grand zèle à organiser, à instruire et à discipliner ses troupes; il veillait à tous leurs besoins, s'occupant des moindres détails, il se mêlait à ses soldats, les encourageait et développait leurs qualités militaires. Enfin chaque jour on sentait se resserrer les liens qui unissaient le jeune chef à son armée.

Maintenant si nous jetons un coup d'oeil sur l'état des esprits dans tout le pays messin, nous voyons la population inquiète et en proie a de tristes pressentiments. Les âmes pieuses redoutaient de grands malheurs; elles étaient convaincues que la société, amollie par la civilisation de l'empire des Césars, était en décadence et que Dieu voulait la transformer. On ajoutait à ces présages, que seule l'église de Saint Clément serait épargnée, pour perpétuer la mémoire de son apostolat à Metz.

attila-fleau-de-dieu-08-g.jpgVers 445, Attila règnait sur les Huns, peuple d'origine scytique établi dans la Pannonie. Il était le maître absolu d'un peuple nombreux qui ne se contentait plus d'adorer les idoles des anciens païens, mais qui rendait son hommage et son culte à la divinité sous le symbole d'une épée. Ce peuple répandu sur une grande partie de l'Europe, détruisait, ravageait, brûlait tout sur son passage : plus de cinq cents villes où places fortes avaient disparu, emportées par ce torrent dévastateur. En peu d'années cette multitude étendit sa domination sur toutes les provinces d'Allemagne et sur une grande partie de la Russie. On sait que les Gaulles ne furent pas épargnées.

A la fin de l'hiver 451, les Huns se répandrient dans le bassin de la Moselle et dans les plaines de la Seille, au nombre de cinq cent mille combattants. Saint Livier, le chef messin réserva toutes ses forces pour défendre la capitale. Tous ses soins et toute sa sollicitude se concentrèrent sur ce point important. Les remparts étaient réparés, la forteresse pourvue de tous les engins et des munitions de guerre, les première attaques repoussées : habitants et soldats rivalisaient de courage et de zèle. Saint Livier montra tout ce qu'on peut attendre d'un héros chrétien, il releva le courage de ses compatriotes. A la tête d'une poignée de braves, résolus comme lui, de vaincre où de mourir pour la cause de Dieu et de la patrie, il fit f63.highres.pngune sortie et attaqua avec tant d'impétuosité et de succès un corps d'armée ennemi, qu'il le tailla en pièces après en avoir tué le chef de sa propre main. Mais après des prodiges de valeurs, Livier succomba sous le nombre. Il déploya pendant la mêlée, une intrepidité et une audace surhumaines qui l'entrainaient au milieu des barbares et les remplissaient eux mêmes d'admiration et de crainte. Saint Livier enveloppé avec sa petite troupe par une nuée de barbares, fut pris les armes à la main. Il ne restait plus de ses glorieux compagnons que quelques survivants couverts de blessures et de sang. On les chargea de chaînes, on voulu les faire abjurer la religion chrétienne. Ce fut en vain que l'on employa les promesses et les menaces la plupart moururent dans les tourments. Saint Livier demeura inébranlable.

Les Huns s'emparèrent de la ville et de la citadelle qu'ils réduisirent en cendres. La Chapelle de Saint Etienne seule resta debout au milieu des ruines.

la-mort-de-saint-livier-1.jpgAprès la défaite des Champs catalauniques les Huns décident de se venger en massacrant leurs prisonniers. Livier est amené dans une grande prairie, il était plein de calme et de majesté, il regardait le mort en face avec la fermeté du soldat et la douceur d'un saint. Sur un ordre de ses chefs, un Hongre le décapite alors qu'il est en prière. Il ne s'effondre pourtant pas. Il se relève, prend sa tête tombée sur le sol et, à pas lents, se dirige vers une colline proche où il finit par se coucher sur le sol. Les Huns, térrifiés à la vue du martyre qui ne tombait pas comme un mort, se dispersèrent ausitôt. Les habitants de vallée de la Seille acoururent pour procéder à ses funérailles. Ils empruntèrent des briques à une construction abandonnée et élevèrent un tombeau à l'endroit même ou le saint s'était arrêté, et ou sa tête en touchant la terre avait fait jaillir une source d'eau vive, disent les chartes de Saint Arnould. La dépouille du saint y fut pieusement déposée , on planta quelques arbustes pour indiquer aux pèlerins la place ou reposait saint Livier. On voit en plusieurs endroits de la Chrétienté, des puits qui doivent leur célébrité à de semblables prodiges que Dieu a opérés pour honorer ses saints. 

chapliviers.jpgLa chapelle bâtie sur le tombeau du martyr a traversé les siècles et n'a eu à subir ni destruction ni la ruine, plus heureuse que l'abbaye Salivale, sa voisine de qui elle dépendait et qui a disparu pendant la tourmente révolutionnaire.

Livier est le héros chrétien du siège de 451. Son martyr a un sens, il tend à expliquer que, malgré tous les désastres, la foi sauve, qu'elle demeure plus forte que la mort. Sur le mont Saint-Jean, près de Marsal et de Moyenvic, la chapelle et la source Saint-Livier perpétuent son souvenir.

Source : "La vie de Saint Livier" par Monsieur l'Abbé de Tinseau (1886).

(1) Sur la gauche de ce dessin, seule subsiste actuellement la petite chapelle castrale de la Nativité de la Très-Sainte-Vierge-Marie. L'héritier des marquis de Ladonchamps mettra celle-ci à la disposition de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X pour ses messes dominicales.

23/06/2013

Compte rendu de la Grande Fête Catholique et Légitimiste du Lyonnais et de la Bourgogne

att7.jpgCe matin du 1er juin 2013, la signalisation routière de la petite ville d'Attignat, au coeur de la Bresse savoyarde, rappelle les bornes royales mises en place sous le règne de Louis XV. des fleurs de lys ornent les poteaux indicateurs de l'agglomération.

Lorrain, Franciliens, Bretons, Angevins, Limousins, Provençaux, etc.., n'ont aucune difficulté pour rejoindre le château de Salvert et son espace culturel où va se dérouler la :

« Grande Fête Catholique et Légitimiste de Lyonnais et de la Bourgogne ».

Des Bressans, des Lyonnais, des Bourguignons et des légitimistes des provinces voisines sont déjà à pied d'oeuvre.

att6.jpgLa grande salle, magnifiquement décorée, est séparée en deux : une partie réservée aux conférences, l'autre à une bonne dizaine de stands. Tout au long de la journée, les participants n'auront que l'embarras du choix. Une seconde salle est réservée au déjeuner.

Mais l'attention de tous se porte particulièrement vers les conférenciers.

Le matin, l'intervention de Philippe Pichot-Bravard a pour thème : « Le Droit Naturel, condition nécessaire à l'Etat de Droit ». Un sujet on ne peut plus d'actualité, en ces temps où la république accélère la promulgation de lois contraires. La réflexion permet de mieux mesurer l'étendue de la décadence, de la subversion et, sans doute, de ne pas se tromper quant aux moyens utiliser pour stopper l'une et l'autre. 

att5.jpg

Justement, l'après midi, Charles-Antoine Cardot analyse, à travers l'oeuvre de Claude de Seyssel, le moyen qui a conduit la France vers les sommets. Nous en retiendrons, ici, deux titres tirés d'un ouvrage de Seyssel, conseiller et maître des requêtes de Louis XII, évêque de Marseille puis archevêque de Turin :

« De l'état monarchique en général, qu'il est meilleur que nul autre » - « De la Monarchie de France en particulier, qu'elle est meilleure que nulle autre ».

Voilà de quoi alimenter réflexions et discussions dans nos cercles et sur le forum Royaume-de-France ( http://royaume-de-france.clicforum.com/index.php ), dont les jeunes adhérents sont de plus en plus nombreux à se donner rendez-vous à la fête organisée, depuis trois ans déjà, par l'Union Légitimiste du Lyonnais et de la Bourgogne, une union regroupant la Fédération Légitimiste des Trois Provinces (Cercle Ste-Clotilde, de Bourgogne, Cercle Ste-Jeanne d'Arc, de Bresse, Cercle de la Rochejaquelin, du Lyonnais) et le Cercle PSB en Lyonnais - Forez - Beaujolais.

Un grand merci aux organisateurs et à l'année prochaine !

 

(Source : numéro 135 de La Gazette Royale)

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13/05/2013

Réunion du Cercle Robert de Baudricourt

La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 08 Juin 2013, à Nancy (54 000).

 

 

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Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85

par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr

11/05/2013

DISCOURS PRONONCE LE 8 MAI 2013 AU PIED DE LA STATUE DE SAINTE JEANNE D'ARC A STRASBOURG (ALSACE)

Chers amis, 

strasbourg.jpgPourquoi sommes-nous réunis en ce 8 mai 2013 ? Il s’agit, ce jour, du 584ème anniversaire de la levée du siège d’Orléans par les Anglais. La Pucelle Jeanne était arrivée à Orléans le 29 avril, après quelques assauts et finit par libérer la ville. Cette victoire lui donne un prestige immense, son courage a frappé tout le monde. Certes, elle avait déjà impressionné par sa persévérance pour aller jusqu’au Roi, en allant par deux fois solliciter le capitaine de Vaucouleurs Robert de Baudricourt. Elle provoqua l’étonnement et la stupeur lorsqu’elle reconnue le Roi Charles VII pourtant dissimulé parmi les hôtes de la cour. Elle ne faisait que concrétiser la prophétie selon laquelle la France, perdue par une femme (Isabeau de Bavière), serait sauvée par une vierge.

Pourquoi choisir ce jour pour rendre hommage à Jeanne ? Simplement parce que c’est après cette victoire qu’elle semble, pour ceux qui en doutaient encore, toute destinée à porter le Roi jusqu’au sacre.
Il faut revenir alors sur la situation de la France à cette époque. En pleine guerre de Cent Ans, envahie par les Anglais, déchirée entre le parti des Bourguignons et celui des Armagnacs avec chacun son prétendant. Le Roi légitime selon les Lois fondamentales du Royaume, Charles VII, fils de Charles VI dont le règne fut affaibli par ses crises épileptiques, est contesté. La situation de la France n’est finalement pas si différente d’aujourd’hui, divisée en partis, dans une guerre continuelle qui atteint des sommets tous les 5 ans lors des élections présidentielles. Comme aujourd’hui, le Roi légitime est là, prêt à être sacré à Reims, mais n’est pas reconnu. Hier Charles VII, aujourd’hui Louis XX.
La mission de Jeanne était donc simple, venant directement du Ciel. Il lui est demandé de chasser les Anglais et de faire sacrer Charles VII. Si la première mission est sans cesse mise en avant, particulièrement par les Républicains qui ont récupéré l’image de Jeanne depuis la première Guerre mondiale, la deuxième mission est mise aux oubliettes ou du moins jugée moins importante.
Pourtant, c’est celle-ci que Jeanne tient le plus à cœur. Dès la ville d’Orléans libérée, elle ne pense qu’à une chose, emmener le Roi à Reims pour le faire sacrer!
Évidemment, ce passage de l’histoire doit être mis en arrière, car la récupération républicaine de la Pucelle doit montrer que celle-ci était une nationaliste forcenée, et que l’histoire de France dans une parfaite continuité devait mener à la République.

Jeanne n’est pas l’héroïne de la République ou des nationalistes :
Cela ne peut que nous scandaliser, nous Légitimistes, lorsque nous sommes confrontés aux images du 1er mai, où le Front National rend hommage à Jeanne entourée de drapeaux tricolores, négation même de ce pour quoi elle s’est battue…
Sainte_Jeanne_d_Arc_vitrail.jpgJeanne a bravé toutes les embûches et les difficultés pour obéir à ces voix du Ciel qui lui demandaient, non pas de prendre un saint ou un grand homme pour le faire roi, mais simplement de faire sacrer le roi légitime gardien du Bien commun, Charles VII, ce dernier qui après avoir été sacré ne sauvera même pas la Pucelle lorsqu’elle sera aux mains des Anglais. Ceci nous montre que ce n’est pas l’homme Charles VII que Dieu a choisi, mais bien ce qu’il représente par la dynastie dont il fait partie, dynastie choisie par Dieu pour diriger la France afin d’y faire régner sa Loi.
Jeanne est le symbole même de l’alliance du Trône et de l’Autel constitutive de la France depuis le baptême de Clovis. Elle nous montre que même dans les heures les plus sombres, Dieu n’abandonne pas la France et le fils aîné de son Église. Nous ne devons donc pas désespérer, nous Légitimistes, gardiens de cet héritage qui est l’âme de la France. N’écoutons pas les sirènes de la République qui trompent les Catholiques par le piège du vote. Ce n’est pas pour rien que le Bienheureux pape Pie IX parlait de « mensonge universel » à propos du suffrage universel. Agissons en français et en catholiques. N’utilisons pas les armes de l’ennemi qui ne font que faire avancer sa cause. C’est ce que disait fort justement Georges Fonsegrive :"Lutter révolutionnairement contre la révolution, c’est encore travailler pour elle."
Faisons, comme Jeanne. Prions et agissons. Mais agissons en adéquation avec le but que nous poursuivons. Ayons confiance en Dieu, mais n’oublions pas que sans notre concours la France ne pourra renaître. « Les gens de guerre combattront, et Dieu donnera la victoire » disait Jeanne.
Ces gens de guerre, ce sont nous. Formons-nous, prêchons à temps et à contre-temps, vivons en accord avec nos principes et transmettons cet héritage légué par nos illustres ancêtres. Alors l’espérance fleurira à nouveau, la Vérité éclatera et tout sera prêt pour le retour du Roi, avec la grâce de Dieu.
Pour finir, n’abandonnons pas l’étendard immaculé porté par Jeanne lors de ses victoires, étendard de nos Rois, étendard de la France et antithèse du drapeau tricolore révolutionnaire à jamais tâché du sang de la Vendée. Enfin surtout, n’oublions jamais le principe directeur de toute l’action de la sainte Pucelle :
« Messire Dieu premier servi ! »


Vive la France, vive le Christ-Roi et vive son Lieutenant sur terre, le Roi légitime Louis XX !

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Source :

Discours du Cercle Légitimiste Saint-Materne (Alsace)

09/05/2013

Compte rendu de la journée « dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc »

porte.jpgC’est sous un ciel nuageux et couvert que se sont rassemblés samedi matin 04 mai 2013 à Vaucouleurs  sur les décombres du château du Sire Robert de Baudricourt les participants à la journée « dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc ». Ils sont venus des quatre coins de la Lorraine, mais aussi d’Alsace, et même du Limousin !

A 10H00 débutait la visite de ce haut lieu historique, notre guide captivait rapidement son auditoire en expliquant le parcours général, mais aussi et surtout l’épisode de la pucelle à Vaucouleurs, élément important pour ne pas dire « déterminant » dans la mission divine de Jeanne mandatée par le ciel. Puis, nous nous sommes dirigés à l’intérieur de la chapelle où notre groupe a pu admirer la magnificence des vitraux, avant de descendre dans la crypte là même où Sainte Jeanne d’Arc se rendait régulièrement pour prier lors de son passage dans la petite châtellenie restée jadis fidèle au roi de France. Nous avons visionné en ce lieu particulièrement émouvant un petit film en trois dimensions fort intéressant, mais non détaché de toutes critiques pour notre attroupement d’érudits et de fidèles (Charles VI n’était pas fou comme on le raconte trop souvent, mais épileptique… !). Avant de quitter la crypte, notre groupe a adressé une prière collective au pied de la célèbre statue en pierre de la Vierge à l’enfant devant laquelle Sainte Jeanne d’Arc s’est recueillie elle-même autrefois à de nombreuses reprises. Les effets d’ailleurs ne se sont pas fait attendre, puisqu’à notre sortie de cette construction souterraine, les premiers rayons de soleil commençaient à percer le ciel encore chargé de nuages…

La matinée s’est terminée par la visite du musée Johannique de Vaucouleurs où quantité de pièces sont entreposées : dessins, maquettes, cartons de vitraux, estampes, bronzes et affiches représentent l’imagerie basi.jpgjohannique. Après avoir remercié notre guide nous avons rejoint nos véhicules pour nous diriger en direction de Domrémy-la-pucelle, au restaurant « accueil du pèlerin » où nous étions attendus pour le déjeuner.

C’est sous un soleil radieux et un ciel bleu complètement dégagé que nous sommes arrivés au pied de la basilique du Bois Chenu, cette fois nous en avions la certitude, le ciel était avec nous pour parachever cette belle journée. Rassemblés autour d’une bonne table, les convives des différentes provinces font connaissance et les discussions vont bon train. A la fin du repas, nos hôtelières nous ont gratifié d’un retentissant « Ave Maria ».

la-statue-de-jeanne-d-arc-le-4-janvier-2012-dans-sa-maison-natale-a-domremy-dans-les-vosges.jpg

Après avoir quitté le restaurant, nous avons visité très rapidement le magnifique intérieur de la basilique du Bois Chenu, peu de temps avant de nous diriger vers la maison natale de Sainte Jeanne d’Arc, où nous attendait notre prochain guide pour poursuivre notre programme fascinant. L'ensemble sous l’œil vigilant et bienveillant de notre accompagnateur Monsieur Charles, héritier spirituel et gardien de la mémoire des travaux inégalés de Monsieur Henri Bataille.

reportage1.JPGLa maison de Jeanne, berceau de son enfance, lieu chargé d’histoires et riche en émotions. Cette petite maison couverte d’un toit en appentis, comporte quatre pièces au rez-de-chaussée et un grenier servant à entreposer vivres et matériels. On peut notamment y voir des cheminées monumentales, une plaque de foyer décorée datant du XVIème siècle, ainsi qu’une statue en bronze représentant Jeanne d’Arc en prière. Au dessus de la porte d’entrée se trouve une statue de Jeanne agenouillée en armure. Au dessous un tympan datant de 1481 sculpté d’armoiries : les armes de France avec trois fleurs de lys, les armes de la famille Thiesselin, et les armes de Jeanne offerte par le roi Charles VII. Puis à proximité immédiate de la maison natale, emmené par notre accompagnatrice notre groupe s’est orienté en direction du « Centre Johannique », qui, a véritablement offert à nos visiteurs une découverte approfondie du monde médiéval  et des enjeux politiques qui qualifient la fin de la guerre de cent ans. Cet endroit comprend trois espaces complémentaires : le déambulatoire, la grande galerie et la salle de projection ou nous avons vu là aussi un petit film très intéressant. A la sortie de ce musée, et avant de quitter Domrémy-la-pucelle, notre groupe est passé rapidement par la petite Eglise du village, lieu du baptême de Jeanne, qui conserve des vestiges contemporains de la sainte (fonts baptismaux et sculptures). Puis enfin, par la petite boutique souvenirs de Domrémy où quelques uns d’entre nous se sont laissés tenter par « quelques achats » (livres, épinglettes à fleurs de lys…).

cercle robert de baudricourt,cercle saint materne,rendez-vous légitimiste,alsace,lorraine,uclf,vaucouleurs,domrémy,sainte jeanne d'arc,légitimitéIl était déjà 16H00, l’heure de rejoindre tous ensemble une dernière fois nos véhicules pour nous rendre à l’ermitage de Notre-Dame de Bermont, notre dernière étape, située à trois kilomètres au nord de la commune de Greux. Nous avons été chaleureusement accueillis par Monsieur Olivier et son épouse, qui nous ont conté avec beaucoup de passion l’histoire de cet ermitage et de sa petite chapelle, qui fut un lieu de prière et de dévotion régulière de Jeanne auprès de la Statue de Notre Dame de Bermont. Les membres de notre groupe ont été particulièrement enchantés par ce qu’ils ont pu apprendre, par les connaissances exceptionnelles et le don de ce dernier guide pour nous les transmettre. Nous ne pouvions espérer pour terminer cette journée étincelante, conférence plus intéressante, passionnante et documentée.

Pour terminer ce petit compte rendu, qui je l'espère aura remémoré pendant un instant à quelques uns de nos lecteurs de très bons souvenirs. Les membres du Cercle Robert de Baudricourt se joignent tous à moi pour remercier chaleureusement nos amis alsaciens, et plus particulièrement encore le président fondateur du Cercle légitimiste Saint Materne, pour s’être associés à nous et avoir ainsi participé au succès de ce grand rendez-vous légitimiste placé « dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc ! ».

 

Reny_F

 

07/05/2013

Grande fête Catholique et Légitimiste 2013

Grande Fête Catholique et Légitimiste     
du Lyonnais et de la Bourgogne    
  
Le Samedi 1er Juin 2013 de 10h00 à 18h00    
Au sein du vaste parc d'un château avec jeux d'enfants    
ESPACE SALVERT - 313 chemin des Baudières - 01340 ATTIGNAT    
  
CETTE JOURNEE FRANCAISE ET FAMILIALE    
FERA MEMOIRE DU 130èm ANNIVERSAIRE DU DECES DU COMTE DE CHAMBORD,    
ET MONTRERA L'ACTUALITE DE LA MONARCHIE FACE AUX DEFIS CONTEMPORAINS.  


 
  
OUVERTURE des portes à 10h00, et tout au long de la journée...    
Conférences de monsieur ¨Philippe Pichot-Bravard "Le Droit Naturel, condition nécessaire à l'Etat de Droit",    
et de monsieur Jean-Paul Clément qui évoquera le Comte de Chambord et la Question Sociale,    
  
TB_RGT_D_AUVERGNE_1750_1757.jpg...et vous pourrez visiter les STANDS des Exposants :    
Librairie, Sculptures, Antiquités, Artisanat d'Art (tapisserie, bijoux, vêtements, etc..)    
Articles et Insignes Royalistes, Produits régionaux, Vins de la propriété de monsieur Lionel Guinand, DVD etc..    
  
...mais aussi jeux et Tombola..    
...et toujours l'animation confiée à la Chorale "La Joyeuse Garde" qui chante le Roi et nos traditions !    
  
A 12h30 DEJEUNER animé par "La Joyeuse Garde"    
Restauration sur place : 13.00 Euros hors boissons et café    
(réservation préalable IMPERATIVE !) ou Pique-Nique tiré du sac dans la salle.    
  
Pour venir    
En AUTO : sortie BOURG NORD, direction Attignat, puis dans le village suivre le fléchage "Espace Salvert".    
En AUTOCAR ou TRAIN : Gare de Bourg-Bresse. Inscrivez vous ci-dessous, nous organiserons une navette.    
PENSEZ AU COVOITURAGE ! OFFREZ ou DEMANDEZ UNE PLACE (sous réserve de disponibilités)    
  
Copiez le lien ci-dessous pour télécharger votre bulletin de réservation :
 
http://www.uclf.org/page79.html#130601

04/05/2013

Strasbourg : Avec Jeanne la Légitimiste

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01/05/2013

Marienfloss, la source du Rosaire en Lorraine

Chers amis, chers lecteurs,

marie50.jpgLe mois de mai est le mois de Marie, Reine du Ciel et de la France. Toute la France d'antan le savait et honorait Notre Dame en décorant les statues à son effigie dans les sanctuaires. Les femmes fabriquaient des couronnes de fleurs en l'honneur de celle que l'on appelait la Reine de la famille. Un air de fête et de joie planait dans les chaumières, et les familles récitaient le chapelet tous les soirs, comme il était de rigueur...

Ce nouveau mois de mai qui commence, ce nouveau mois de Marie, nous procure l'occasion de nous pencher sur l'origine du Rosaire en Lorraine. Notre terre étant si riche et si fertile, qu'il est important de nous remémorer régulièrement les évènements qui ont marqué notre histoire. C'est même aujourd'hui un devoir pour lutter contre ceux qui s'acharnent par « l'éducation républicaine » à couper la jeunesse de France de ses racines ancêstrales...

Marienfloss, lieu agréable d'une beauté et d'une magnificence divine, absolue, situé à proximité de Sierck-les-Bains, ancienne place forte du duché de Lorraine. C'est à cet endroit complètement oublié de nos contemporains que se trouve chez nous la source principale du Rosaire que l'on a pourtant attribué à tort aux Frères Prêcheurs. Alors que la paternité réelle en revient aux Chartreux de Trèves et de Marienfloss, au début du XVème siècle (Il faut se souvenir que Sierck dépendait du diocèse de Trèves, jusqu'à la Révolution).

Certes, cette dévotion au Rosaire a bien été propagée par les Frères Prêcheurs ; mais l'origine se trouve bien chez nous en Lorraine à Marienfloss. Et d'ailleurs ceci a même été rappelé par le pape Jean-Paul II lui même, le 10 octobre 1988 dans la cathédrale de Metz...

Marienfloss--parousie.over-blog.fr.jpgDans un vallon solitaire en amont du ruisseau de Marienfloss (« qui signifie ruisseau de Marie »), la petite chapelle de ce lieu reste le témoin précieux des Mystères du Rosaire. C'est à cet endroit, que s'élevait autrefois à l'origine une petite église fondée au début du XIIIème siècle. Hélas, ces lieux furent saccagés au XVIIème siècle au moment de la Terrible guerre de Trente Ans, puis à nouveau lors de la Révolution dite « Française ». Peu de vestiges sont restés debout, il s'élève simplement aujourd'hui une chapelle où le pèlerin est accueilli par cette mention gravée dans la pierre : « Marienfloss, source d'eau vive, d'où jaillit le Rosaire ».

En 1415, c'est le duc de Lorraine Charles II et surtout son épouse Marguerite de Bavière, femme très pieuse, qui fit venir les Chartreux à Marienfloss, en remplacement des Cisterciennes ayant quitté les lieux. Rapidement la jeune duchesse découvre que son mari la trompe. Humiliée, elle se résout à quitter le palais et trouve refuse au château de Sierck. Elle se rappelle qu'elle avait rencontré naguère, à la cour, un jeune noble promis à une carrière brillante, Adolphe d'Essen, et qui avait préféré revêtir la bure des Chartreux. Il était le prieur de la Chartreuse de Saint Alban de Trèves, et Marguerite de Bavière le fit venir à Marienfloss où il s'installa avec son disciple Dominique de Prusse. Ce jeune religieux avait été formé par lui à sa méthode de récitation du Rosaire. Dominique passe pour l'inventeur des « clausules », c'est à dire des thèmes de méditations, car jusqu'alors les Ave se disaient simplement à la suite les uns des autres. C'est ainsi que pour aider la duchesse à surmonter ses épreuves Adolphe d'Essen lui proposa la prière à Marie, Jésus n'a-t-il pas d'ailleurs confié ses disciples à sa Mère ? Notre duchesse de Lorraine a-t-elle été la première personne non religieuse à méditer le Rosaire ? En tous cas, elle s'en fit la fervente propagatrice !

Adolphe d'Essen nommait cette prière « Le petit jardin des Roses de Notre-Dame ». Un Ave relié à l'Evangile est une rose offerte à la Vierge. Dix Ave forment un bouquet, cinquante lui tressent une couronne de roses. Les cent cinquante Ave du Psautier plantent autour de Marie une superbe roseraies, un Rosaire. Avec le Rosaire médité d'après la vie de Notre-Seigneur, Marie était ainsi unie à Jésus de la même façon, Marie menait le récitant à Jésus.

La dévotion de Marienfloss devait se répandre dans le duché de Lorraine, puis plus tard au Royaume de France, et enfin, dans le monde entier.

30/04/2013

Légitime défense

Pour Dieu et pour le Roy

Dirigé par Lulo, le blogue Légitime Défense est un site consacré à la promotion du légitimisme, pour la restauration de la monarchie en France avec le duc d’Anjou, Louis XX, à sa tête.

St_Thomas1.jpgLégitime Défense est un instrument de lutte contre la Modernité, tant dans sa dimension philosophique d’autonomie, c’est-à-dire d’immanence et de refus de la transcendance, que dans sa dimension politique, illustrée par les trois formes de Révolution que sont le libéralisme, le socialisme et le nationalisme.

Au contraire, Légitime Défense s’inscrit pleinement dans le sillage de saint Thomas d’Aquin en s’appuyant sur la philosophie réaliste. Ce site revendique une monarchie fondée sur l’hétéronomie, et non pas un régime aussi bâtard que libéral conservant les principes de 1789. Contre le naturalisme et le laïcisme, ce blogue promeut la royauté sociale du Christ.

Du point de vue religieux et dans sa sphère de compétences, Légitime Défense participe au combat catholique traditionaliste contre les hérésies contemporaines telles que le modernisme, le sédévacantisme, toutes les formes de gnose et de néo-paganisme.

 

Recopiez le lien ci-dessous pour vous connecter sur Légitime Défense :

http://legitimedefense.hebergratuit.com/

28/04/2013

La tragique destinée d'un "Volontaire" Lorrain

La période révolutionnaire en Lorraine ne fut pas aussi sanglante que le furent les mitraillages de Lyon, le soulèvement contre-révolutionnaire de Toulon et le génocide de la Vendée, pour les raisons que nous avons déjà évoquées sur notre site, et notamment dans le billet "Lorrains et Alsaciens dans les guerres de l'Ouest".

En dehors de l'épisode de Verdun en 1792, les exécutions qui eurent lieu dans le pays natal de Stofflet, ne furent pour la plupart que des cas de résistance très isolés. Néanmoins les condamnations qui s'en suivirent, faisaient preuve d'une violente sévérité qui ne s'explique que par l'état d'esprit qui régnait alors et par l'influence des éléments extrémistes républicains, qui, comme partout ailleurs ont exercé une pression souvent décisive.

En 1792, la république naissante avait fixé le nombre d'hommes à réquisitionner par département pour la défense de la patrie (révolutionnaire) en danger.

Cinq bataillons ont été formé pour le seul département de la Meurthe, Bernard Saint Mihiel fut affecté comme lieutenant à la 7ème compagnie du 4èm bataillon. Mais qui était donc cet homme ? Bernard Saint Mihiel est né le 30 novembre 1770, son père était avocat à la cour et résidait à Haroué. Il s'était engagé en 1788 au régiment du roi et se destinait à être chirurgien militaire.  Après les troubles de Nancy en 1790, il fut renvoyé dans ses foyers. Le 23 août 1791 sa qualité de militaire lui valut d'être réquisitionné pour la défense de la patrie (révolutionnaire) en danger. Il assista à quelques combats, en particulier au siège de Thionville, puis il revint à Nancy avec son bataillon ou il prit la décision de quitter l'armée. Bernard Saint Mihiel fit part à l'une de ses cousines, des raisons de ce changement spontané dans son existence. Cette missive qu'il écrivit à cette proche parente, devait avoir pour notre "Volontaire" des conséquences terriblement fâcheuses que nous la reproduisons ci-dessous :


Ma chère et bonne cousine,

Je suis arrivé, il y a à peu près un mois de l'armée de Moselle où j'ai quitté pour tout-à-fait le bataillon de volontaires où j'étais : j'ai donné ma démission pour plusieurs raisons et vous ne doutez point que je n'ai jamais pensé ni eu les sentiments et les principes de cette charmante Constitution et jolie liberté qui fait commettre tous les jours des horreurs et des abominations envers les honnêtes gens : n'osant encore rien dire de tous les forfaits qui se commettent ici tous les jours. Je vous dirais que j'ai pris le parti de me mettre dans un régiment de ligne qu'est le 58èm régiment d'infanterie, ci-devant Rouergue, et suis au dépôt du 2èm bataillon. L'officier qui commande m'a gardé avec lui ayant besoin de quelqu'un pour le seconder dans sa besogne. Comme faisant les fonctions de quartier maître, je travaille avec lui au bureau et il m'a nommé provisoirement caporal fourrier pour me mettre à l'abri de tout, par conséquent m'exemptant de tout service, je veux dire de monter la garde et de partir pour l'armée. Je suis avec un fort aimable homme rempli de bonté pour moi et ayant les meilleurs intentions pour m'obliger : je me trouve cent fois plus heureux que d'être avec tous ces pétras de Volontaires et officiers très ambitieux, cherchant tous les moyens pour vous faire arriver de la peine. J'ose croire que ma tante ne sera pas fâchée du parti que j'ai pris et ose espérer de me donner connaissance de ce que vous en pensez par une réponse que vous aurez la bonté de me faire : c'est en attendant avec impatience l'instant où j'aurai le plaisir de recevoir de vos nouvelles ainsi que de ma bonne tante que je suis et serai pour la vie.

Votre bon cousin et ami

Saint Mihiel


Hélas notre "Volontaire" n'avait pas imaginé que son courrier pouvait être lu et tomber dans les mains de quelques esprits malintentionnés... Sa lettre fut transmise au comité de surveillance de Nancy composé de plusieurs "citoyens" dont le Bordelais Philip et d'un autre étranger Mauger, qui avait transformé son nom en celui de Marat-Mauger, ce qui indiquait très nettement ses accointances politiques, les autres membres de ce tribunal inique avaient été choisi parmi les révolutionnaires les plus extrémistes de la région. Ce comité de surveillance procéda à l'arrestation de Bernard St Mihiel ; il était accusé d'être contre-révolutionnaire, ennemi de la constitution et de la Révolution : mis au arrêt le 19 novembre 1793, il subira son premier interrogatoire le 2 janvier 1794. Transféré par la suite à Paris pour être jugé devant le Tribunal révolutionnaire (et l'on sait comment fonctionnait ce Tribunal vis à vis de ceux qui tombaient dans ses rets).

L'acte d'accusation rédigé par Fouquier-Tinville fut produit le 4 juin 1794, Bernard St Mihiel comparut avec 9 autres détenus dont une femme : celle-ci fut acquittée. Notre "Volontaire de Lorraine", sans avocat pour assurer sa défense fut condamné à la peine de mort ainsi que les autres accusés. L'exécution de la sentence eut lieu le jour même.

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La statue du "Volontaire", à Remiremont.

01/04/2013

« Dans les pas, et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc »

 Jargeau.jpgSamedi 4 mai 2013 

« Dans les pas, et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc » 

 

Le Cercle Robert de Baudricourt vous invite cordialement à participer à la sortie qui aura lieu le samedi 4 mai 2013 à Domrémy-la-pucelle / Vaucouleurs. 

Programme 

10h00      Rassemblement  à la porte de France (Vaucouleurs) 

-          Conférence sur les ruines du château de Robert de Baudricourt 

-          Visite de la chapelle castrale           

12h30      Déjeuner au restaurant le Pèlerin (Domrémy-la-pucelle) 

14h00       Visite de la maison natale de Sainte Jeanne d’Arc 

15h00      Visite du musée Johannique 

16h00       Visite de l’Ermitage Notre Dame de Bermont 

18h00       Clôture 

……………………………………………………

Coupon réponse à retourner impérativement avant le 26 avril 2013 à

 Cercle Robert de Baudricourt 3 rue de Forbach 54700Pont à Mousson

 

Nom : …………………………………........

Prénom : …………………………………... 

Adresse :……………………………………………………………………………………………...…………………………………………………………………………………………….

 

Participera à la journée du 4 Mai 2013 : « Dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc » 

Nombre de personne : 28 € x …... = …… € 

Ci-joint un chèque de……. € à l’ordre de « Cercle Robert de Baudricourt ».

......................................................................................

Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger et imprimer votre bulletin d'inscription

http://beaudricourt.hautetfort.com/files/Samedi%204%20mai...

17/03/2013

Opinion de Bismarck sur la république, l'empire et les Bourbons en France

La lettre qui suit, est attribuée au chancelier de l'Empire d'Allemagne, Otto von Bismarck. Ce courrier résume à merveille la pensée intime de ce prince ennemi de la France. Lisez-la, faites profit de cette analyse politique, de ces projets secrets bien que très anciens, et tirez-en la conclusion indiquée par le bon sens et le patriotisme réel (la légitimité) qui s'imposent à ceux pour qui le beau nom de France signifie encore quelque chose...

MON CHER BARON,

otto_von_bismarck.jpgVoici ma réponse à votre longue lettre du 3 courant, et les instructions confidentielles auxquelles vous voudrez bien vous conformer. Elles vous seront remises par un homme sûr, le courrier Pf.

Je laisse de côté le langage diplomatique pour causer familièrement avec vous, comme au mois de juin, l'an passé, sous les ombrages de Varzin, alors que nous rêvions ensemble l'unité de la patrie allemande et que pour la réaliser, j'espérais déjà attirer l'Empereur Napoléon dans le piège où il est tombé.

Vos appréhensions sur la possibilité d'une revanche de la France ne sont pas fondées. Elles ne le seraient que si cette Nation était unie au dedans. Alors, vous avez raison, il ne faut pas se le dissimuler, cette Puissance qui, sans avoir fait, en vue de la guerre, la moitié des préparatifs que nous avions faits nous-mêmes; qui avait mis sur pied deux fois moins d'homme maladroitement éparpillés, combattant par groupes contre nos masses ; cette Puissance qui, par ces motifs, a eu successivement, prisonniers, chez nous, 360,000 hommes d'excellentes troupes, et qui malgré cela, en pleine révolution, avec des recrues mal vêtues, mal nourries, mal armées, a pu retenir encore six mois nos formidables aimées : cette Puissance, dis-je, avec sa bravoure proverbiale et ses immenses ressources serait redoutable pour nous si elle était unie.

Il faut prévoir, dites-vous, le cas où viendraient se retourner contre nous les chances heureuses auxquelles nous avons dû la victoire :
L'incurie de Napoléon et de ses ministres, l'alliance des Etats du Sud, la supériorité du nombre, la portée plus grande de l'artillerie. Cela pourrait arriver, ajoutez-vous, si un Bismarck et un de Moltke français venaient à occuper la place d'un Olivier ou d'un Lebœuf.

Je vous répondrai toujours : Oui, si la France était unie; mais elle ne l'est pas et ne peut, heureusement pas l'être, l'esprit des Français étant ce qu'il est. Le sort de l'Espagne est celui réservé désormais à la France. Cela n'empêche pas que je m'occupe de nous assurer des alliances pour l'avenir, même en prévision d'éventualités inadmissibles. Il faut être prêt à tout événement. Mais voici pourquoi je juge ces éventualités inadmissibles.

La France est partagée en Bonapartistes, en Orléanistes, en Légitimistes, et en Républicains. C'est, pour nous, comme si elle était divisée en quatre Etats indépendants et mêmes rivaux. Leur rivalité fait notre force et garantit notre sécurité. Il faut bien, il est vrai, qu'un parti finisse par l'emporter sur les autres. Heureusement pour nous, cela parait devoir être le parti Républicain.

En 1789, les cahiers des députés aux Etats-Généraux voulaient tous le maintien delà Royauté avec des réformes. Le rapport lu à l'Assemblée Nationale, le 27 juillet 1789, par le comte de Clermont-Tonnerre le prouve. La France et son Roi étaient tombés d'accord. La République a été alors imposée à la Nation par des scélérats.

En 1848, c'est à un escamotage qu'elle a dû son avènement. Le 4 septembre 1870, c'est encore un escamotage qui l'a imposée à Paris et à la France. Jamais le vrai peuple n'en avait voulu librement. Cette fois, en voudra-t-il ? Je l'espère de plus en plus. Le mot de Thiers a porté son fruit : La République est le gouvernement qui nous divise le moins.

La preuve c'est qu'il y avait en France trois partis : les Légitimistes, les Orléanistes et les Bonapartistes, et que, grâce à Thiers, en voilà quatre ; car les bourgeois et les boutiquiers, dupes honnêtes ou jobards, vaniteux, qu'on mène avec des mots, se croient sérieusement républicains. Or, Dieu sait ce qu'il y a de dupes et de jobards des Flandres aux Pyrénées.

Donc, la République va s'implanter en France. Vous devez, par votre parole, par vos subventions à certains journaux démocratiques et par tous les moyens en votre pouvoir travailler secrètement à en amouracher les Français : 

- Parce que tant que la République durera, la confiance ne pourra renaître. Ce régime inquiète si bien les capitaux que la moitié du dernier emprunt de deux milliards est encore à classer. S'il dure, la France ne trouvera certainement pas de banquiers pour répondre des trois derniers milliards qui lui restent à nous payer, et nous lui avons pris déjà tout ce dont elle peut disposer en numéraire.

- Parce que le parti républicain est, en France, le moins patriote. Pendant le siège de Paris les farouches républicains de Belleville, de Montmartre et de Ménilmontant ont été le type de la lâcheté tout en demandant à grands cris la guerre à outrance. Ils n'ont su que jeter leurs fusils dans les tranchées, hurler dans les clubs et souiller les Eglises de leurs ordures. C'est pour les avoir déshonorés en divulguant leur conduite dans ses ordres du jour que le général Clément Thomas a été assassiné par eux.

Ce sont des républicains du 4 septembre qui ont eu l'attention, lors- que Paris était investi par des Prussiens, d'inaugurer la statue de Voltaire, Chambellan de notre Grand Frédéric, et qui avait félicité ce prince d'avoir battu les Français à Rosbach. On n'est pas plus plat, plus lâche ou plus bête.

Quant à la Commune, son premier soin a été de faire insérer à son Journal officiel, la recommandation de ne rien faire, autour de Paris, qui pût nous déplaire. Elle a renversé la colonne Vendôme faite avec le bronze de nos canons. Vous voyez que les républicains de toutes nuances sont, plus ou moins, des nôtres. Avec l'Internationale, je les mènerai où je voudrai. Ils n’ont plus rien de leurs pères de 1792, à qui il restait quelque chose des sentiments de patriotisme puisés sous la monarchie.

Par contre, travaillez de toutes vos forces à empêcher le rétablissement de la monarchie.

Celle de Napoléon, passe encore. Elle a, elle-même, une origine et des antécédents révolutionnaires, des engagements avec les révolutionnaires de France et d'Italie; elle est forcée de continuer à leur donner des gages, de pactiser avec eux comme par le passé. Par conséquent elle désorganisera aussi fatalement la France, qu'elle a déjà corrompue et abaissée. Nous n'avons donc pas à la redouter, le cas échéant. Mais je ne crois pas que les Français en veuillent. Deux fois les Napoléons ont laissé la France plus petite qu'ils l'avaient prise. Une nation vaniteuse ne pardonne pas cela.

Dans tous les cas, j'ai étudié personnellement Napoléon III. C'est un Raton dont Cavour et moi avons été tour à tour le Bertrand. Il a proclamé naïvement le principe des nationalités, mais ça été à notre profit.
Il n'a pas fait l'unité française en annexant la Belgique qu'il convoitait ; Cavour a fait l'unité italienne, et j'ai fait l'unité allemande. Il reviendrait sur le trône que je lui ferais encore tirer les marrons du feu. En le flattant, on fera de lui tout ce qu'on voudra. Entre nous il est facile à rouler.

Esprit versatile et sans suite, rien ne lui a réussi. Par sa guerre en Crimée et le soulèvement delà Pologne, il s'est brouillé avec la Russie. Par sa guerre d'Italie, il s'est brouillé avec l'Autriche sans se faire un allié de Victor Emmanuel. Tantôt il a joué celui-ci au profit du Pape, tantôt il a joué le Pape, au profit du roi d'Italie. Par sa guerre du Mexique, il s'est fait un ennemi de l'Amérique du Nord qui l'a impérativement prié de s'en aller, abandonnant le malheureux Maximilien.

Mal avec l'Espagne, mal avec l'Angleterre, mal avec la Belgique, méprisé au dehors pour son caractère fourbe et sa politique indécise, il s'est trouvé sans alliances et est tombé sous le poids du mépris de son propre peuple. Si le vent tournait de ce côté vous pouvez donc tendre les voiles.

Il n'en est pas de même des Bourbons.

Combattez surtout la fusion entre les deux branches de cette maison. Les Orléanistes, seuls, ne seraient qu'un moyen terme. Ils auraient encore pour adversaires les trois autres partis, et laisseraient la France divisée. Ce qu'il faut surtout empêcher, c'est leur fusion avec Henri V, c'est l'avènement de la légitimité :

1°) Parce que celle-ci représente l'unité et la grandeur de la France, par la conquête successive de ses provinces, y compris l'Alsace et la Lorraine.

2°) Parce qu'elle représente les idées d'ordre, de droit, de religion, qui sont les éléments sociaux de conservation et de grandeur.

3°) Parce que le principe de transmission héréditaire du pouvoir, exclut les ambitieux, les mécontents, les avocats qui s'entendent si bien à jeter leur pays dans les hasards des révolutions, pour pêcher en eau trouble.

4°) Parce que, le retour à ce principe, ramènerait la confiance, les affaires et la prospérité publique.

5°) Parce que le comte de Chambord, dans ses proclamations, a fait voir qu'il était à la fois homme de cœur et Roi libéral dans le bon sens du mot, conservant du passé et prenant du présentée qu'ils ont de bon.

6°) Parce que la monarchie des Bourbons a toujours été le symbole de l'honneur et de la fierté patriotique. Je me rappelle que lorsque l'ambassadeur d'Angleterre vint, en 1830, dire au prince de Polignac que son pays s'opposait au débarquement des troupes françaises à Alger, le prince lui répondit simplement : Milord, la flotte française appareille de Toulon tel jour ; s'il vous plait d'essayer de lui barrer le chemin, libre à vous.

Les républicains de 1871 n'eussent pas fait cette fière réponse. Ils sont et resteront toujours plus préoccupés des intérêts de leurs partis que des intérêts de la France. Leur patrie, c'est le monde, disent ces idiots, menés par l'Internationale.
Voilà pourquoi les bataillons des purs, de Belleville, de Montmartre et de Ménilmontant, refusaient de marcher contre nous, tandis que les légitimistes, les zouaves pontificaux, les mobiles bretons nous ont résisté héroïquement de l’aveu même de Gambetta. Voilà pourquoi, dans toute la guerre même un républicain notable n'est tombé sous nos balles, tandis que les de Mailly, les de Luynes, les Chevreuse, les Grencey,"les Dampierre, les Segoyer, les Coriolis, les Brissac, les Bouille, les Charette, les de Sonis, les Vogué, les Quatre-barbes, etc., sont morts pour la France, ou ont versé leur sang pour elle. Si les Flourens et les Delescluze sont morts aussi, ça été en se battant contre les Français.

7°) Enfin, vous vous opposerez de toutes vos forces à l'établissement de la monarchie des Bourbons parce qu'elle seule peut ramener des alliances à la France ; notamment celle de la Russie ; et que l'Allemagne, prise entre la France et la Russie comme dans un étau, avec le Danemark au nord et l'Autriche au Midi, la Hollande, la Belgique et la Suisse à l'Ouest, serait gravement compromise. Alors vos craintes deviendraient fondées.

louisbraunwc3bcrttembergischedragoner.jpgVous me répéterez que la partie saine de la population désire la fusion, que cette idée fait des progrès dans les classes éclairées, la finance, l'industrie et le haut commerce.
« La France intelligente, dites-vous, commence à être fatiguée des intrigants et des avocats. Elle commence à se dire qu'elle leur doit tous ses bouleversements ; qu'elle est, depuis quatre-vingts ans la  dupe et la victime de l'esprit révolutionnaire, que les deux grands principes de l'autorité et de la liberté avaient été conciliés par Louis XVI et l'Assemblée nationale, que ce sont les ambitieux et la populace qui ont tout remis en question, qui ont engendré le 10 août, et les massacres de septembre le 9 thermidor et '1804 ; les Cent jours et 1830 ; 1848, 1850 et 1852 enfin 1870 et 1871. Elle se dit que ces dates sont les périodes diverses d'un même mal, des étapes successives dans la voie révolutionnaire et qu'elle veut en sortir.
Comment ? En rompant résolument avec tout ce qui tient à la Révolution, c'est-à-dire en redonnant à la Monarchie héréditaire et légitime, avec les garanties constitutionnelles acceptées par Louis XVI, et offertes par Henri V ; en un mot en retournant à l'état de choses qui a fait la grandeur et la gloire de la France pendant quatorze siècles, combiné avec la sage liberté de l'Angleterre et de la Belgique.»

II est tout simple, mon cher baron, que les esprits élevés, remontant des effets aux causes, voient, dans la fusion, le salut de la France. M. Guizot l'a conseillée dans sa lettre à M. Grévy. Le roi Louis-Philippe en mourant, l'a recommandée à ses fils.

Mais d'abord j'espère que les princes d'Orléans ne se prêteront pas à la fusion. L'intérêt évident de leur patrie, leur devoir de bon Français seraient qu'ils se ralliassent ouvertement, loyalement à Henri V.
Mais une telle conduite demanderait un grand coeur, du courage, du désintéressement, une vertu rare ; elle est trop contraire aux traditions de leur maison. L'ambition est dans leur sang.

La fusion rallierait non-seulement les légitimistes et les orléanistes, mais toute cette masse flottante d'hommes honnêtes, dégoûtés de la République ou de l'Empire, ou encore indécis. Elle serait le salut de la France, et écarterait définitivement les deux seuls régimes que nous devions désirer. Eh bien ! malgré cela, je vous prédis que les d'Orléans, éviteront la fusion. Au lieu de diriger leur parti, dans la voie du patriotisme, ils se laisseront aller eux-mêmes, à l'esprit de rancune et d'intrigues de leur entourage, à ses préjugés et à son ambition. Ils resteront prétendants pour leur compte ; et grâce à eux la France continuera d'être écartelée par quatre partis.

Quant à Henri V seul, les Français, qui ont de l'esprit, n'ont pas assez de bons sens pour le rappeler. Si ce Prince remontait sur le trône de ses pères, il n'y serait pas six mois que la France reviendrait de ses préjugés contre la maison de Bourbon. C'est précisément ce qu'il ne faut pas. Il est plus facile que vous ne pensez de l'empêcher. Les Bourbons sont impopulaires précisément à cause de leurs qualités. Les légitimistes et les cléricaux, leurs partisans, ont beau être, en France, les plus éclairés, les plus honnêtes, les plus patriotes, ils sont opposés aux idées anti-sociales et anti-religieuses qui ont fait tant de progrès, de dupes et de criminels. Ils luttent, à peu près seuls, contre le courant qui entraine la France vers l'anarchie et le paganisme. C'est assez pour qu’ils soient en butte à la haine et à la calomnie, non-seulement de la populace, qui est une bête idiote et féroce , mais de la de politique ou de religion. Elle ne lit que les déclamations d'un journaliste inventé pour la seriner. Bourgeoisie, qui a l'esprit formé à toutes les questions élevées.

Exploitez cet état de choses. Faites souvent parler, dans vos journaux, du danger de la réaction, des crimes de l'absolutisme, des horreurs de la féodalité, de l'infâme droit du Seigneur, de la dime, des corvées, de l'inquisition, comme si tout cela avait réellement existé ou pouvait revenir. Faites peur des empiétements et des captations du clergé. Dites qu'avec Henri V, la religion serait non-seulement protégée mais imposée, que chacun serait forcé d'aller à la messe et même à confesse.

Ces déclarations et ces balivernes ne manquent jamais leur effet auprès des masses ignorantes et imbéciles, auxquelles le suffrage universel a remis le sort de la France.
Entretenez la peur de l'épouvantail légitimiste et clérical, en faisant propager les calomnies ou les préjugés qui ont fait naître cette peur.

Les gens intelligents diront que l'ancien régime, en supposant vrai ce qu'on en dit de faux, n'a rien produit de comparable aux convulsions de la France depuis 1789, aux massacres de 1793, aux journées de juin 1848, aux pillages, aux assassinats, aux incendies de la Commnne en 1871. Mais le peuple a ses journaux qui lui persuadent que cela est du progrès. Il restera entiché des idées républicaines comme nous le désirons. Il en sera de même des bons bourgeois. En voyant flamber la maison du voisin, ils prennent bien peur pour la leur, ils se disent bien, sur le moment, qu'il n'y a jamais de Légitimistes ni de Cléricaux parmi les incendiaires et les révolutionnaires, ni parmi ceux qui les produisent ou les excusent, que les principes religieux sont la meilleure garantie de l'ordre et de la probité.
Mais l'esprit d'opposition, inné en France, et le fanatisme anti-religieux sont si forts, qu'une fois le danger passé, ils continuent à se défier des victimes et à voter pour les coupables. Ils resteront nos auxiliaires en envoyant éternellement des Clemenceau aux Assemblées nationales ; des Ranc et des Mottu aux Conseils généraux. Gambetta, l'ami des Delescluze, des Millière, des Raoul Rigault, l'ami des incendiaires et des assassins qu'il n'a jamais désavoués, sera avant peu Président de la République française.

Et vous voulez, mon cher ami, que je redoute dans l'avenir une revanche de la France ! Tranquillisez-vous : cette nation est condamnée à mort. Elle aura ce qu'elle mérite : c'est-à-dire la République alternant avec l'Empire ou la Commune ; le despotisme alternant avec le pétrole.
Vous dites que si les gens honnêtes et sensés se ralliaient franchement à la République, elle pourrait se consolider et devenir un mauvais exemple pour nos peuples. 

Ne craignez pas cela. Telle qu'elle s'est montrée trois fois déjà en France, la République est faite pour en dégoûter. Quant aux gens honnêtes et sensés ils resteront de plus en plus à l'écart. Ce n'est pas à l'intelligence et au mérite à se rallier au parti des ignorants et des culotteurs de pipe. Un homme de cœur et d'honneur ne le peut pas.

La France offre ce phénomène d'une République qui ne peut durer huit jours sans tomber dans le sang ou dans la boue, qu'à la condition d'être gouvernée par des Monarchistes. Les Républicains proprement dits ne fournissent que des sujets comme les préfets et sous-préfets nommés par Gambetta, c'est-à-dire des ignorants et des incapables. Aussi, les dupes honnêtes dont je parle plus haut disent-ils naïvement qu'ils veulent la République sans les Républicains. Dès lors il serait plus simple et plus logique de revenir de suite à la monarchie. Comment, en effet, exiger des monarchistes qu’ils se dévouent toujours à faire aller une machine dans laquelle ils n'ont pas confiance ? De quel droit demander ce sacrifice à leurs convictions? De la part de gens qui se croient républicains, il y a même peu de dignité à le demander, car c'est faire l'aveu de la nullité de leur parti et prononcer sa condamnation. Mais ce n'est pas notre affaire. Ne songeons qu'à profiter de la sottise et des divisions des Français.

Donc la République française, malgré sa belle devise sur les murs, dès qu'elle ne sera plus entre les mains des royalistes, qui la font vivre provisoirement, tombera d'abord entre les mains des intrigants et des incapables, jusqu'à ce qu'elle retombe entre les mains des criminels d'où elle sort à peine. C'est inévitable. Quand une Nation n'a plus le frein de la religion et des mœurs, que le frein de la force est le seul qui la contienne, tout est possible, même l'avènement d'un demi-million d'Erostrates, du jour où la force tombe entre leurs mains comme au 18 mars.

Alors on songe aux grandes villes disparues de la scène du monde : Tyr et Babylone, Thèbes et Sparte, Carthage et Troye.

On nous reprochait en Allemagne, l'hiver dernier, de ne pas détruire Paris par un bombardement ; laissons faire cette besogne aux Parisiens, ils s'y entendent merveilleusement. Du train dont vont les choses, on pourra, peut-être, avant un siècle, appliquer à l'emplacement où s'élève la Babylone moderne, ce fragment d'un vers de l'Enéide :

Et campos ubi Troja fait.

et cela, parce que la France, reniant son passé glorieux, livrée aux avocats et au casse-cou, aura cessé d'être française pour devenir républicaine. Réjouissons-nous-en. Nous avons pris définitivement sa place dans les destinées du monde. Elle ne pourra plus s'opposer aux progrès de l'Allemagne. Elle voulait nous arrêter à la ligne du Mein; elle ne nous empêchera pas de nous étendre des Vosges aux Karpathes, de Kiel à Trieste et même à la Haye, à cheval sur la Baltique, la mer du Nord et l'Adriatique.
L'empire d'Allemagne, avec Berlin pour capitale, que Thiers redoutait, est fondé. Le pangermanisme est proche, grâce à l'impuissance de la France républicaine.

Donc : VIVE LA REP... !   A BAS LES B.....!

Tel doit être, en France, le cri d'un bon Prussien.

Otto Von Bismarck

 

PS : Merci à Henryk, Administrateur du forum Légitimiste, de nous avoir fait connaître cette Lettre.

http://royaume-de-france.clicforum.com/t1357-Opinion-de-B...

05/03/2013

Anniversaire de S.A.R la princesse Eugénie

La Princesse Eugénie de Bourbon fête en ce 5 mars 2013 son sixième anniversaire. Elle est née le 5 Mars 2007, premier enfant de S.A.R Monseigneur le Prince Louis de Bourbon, Duc d’Anjou, Chef de la Maison de Bourbon (Louis XX Roi de France et de Navarre) et de son épouse S.A.R la princesse Marie Marguerite Vargas.

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Le Cercle Légitimiste Robert de Baudricourt souhaite un Joyeux anniversaire à S.A.R la Princesse Eugénie !

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28/02/2013

28 février 1794, les Lucs-sur-Boulogne

1789 la Monarchie s’effondre comme un château de cartes, lorsque la tête du roi tombe c’est la stupeur dans la France entière. Les campagnes vont très rapidement devenir le « laboratoire scientifique »de toutes les mutilations et les exécutions illégitimes sommaires vont s’enchaîner, la Révolution s'acharne à changer le peuple français par la violence en le coupant méthodiquement de ses racines spirituelles et temporelles... La situation lamentable actuelle que nous connaissons dans le domaine de l'enseignement n'est que le fruit d’une opération chirurgicale pratiquée par une poignée de fous furieux, autoproclamés médecins (sans diplôme) à cette époque. S’il est vrai que de nos jours les révolutionnaires ne coupent plus les têtes, force est de constater qu’ils les vident par un formatage idéologique intensif et républicain. Ce qui est plus sournois, mais tout aussi efficace. En ce sens il nous paraît opportun en ce jour de mémoire de nous rappeler ou de faire découvrir à certains de nos jeunes lecteurs une bien sombre histoire, qui aurait pu tomber totalement dans l’oubli sans le long travail de transmission animé par quelques consciences bienveillantes soucieuses de justice et de vérité.

Nous sommes le 28 février 1794 en Vendée, les troupes des généraux Cordellier et Crouzat tuant pillant, saccageant, massacrant et incendiant tout sur leur passage selon le décret validé par la convention d’exterminer « les brigands », viennent d’essuyer un revers infligé dans les landes de la Vivandière par l’armée de Charette, général en chef de l’armée Catholique et Royale. Affaiblie après « Savenay » et la virée de galerne, privée de nombreuses forces, condamnée à pratiquer une guérilla, l’armée vendéenne doit cependant se retirer après la victoire. Martincourt, un lieutenant républicain de Cordellier s’en aperçoit et après avoir regroupé plusieurs fugitifs, se dirige vers les Lucs-sur-Boulogne avec l’intention ferme d’y exercer des représailles sans quartier…

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Petit-Luc_2.jpgDivisé en deux paroisses, le Grand-Luc compte 2 050 habitants et le Petit-Luc une centaine de personnes. Face à l'arrivée des colonnes, l’abbé Voyneau curé du Petit-Luc s’avance au devant des soldats républicains sur le chemin de la Malnaie pour les exhorter à ne pas tuer ses paroissiens, il sera attaché puis torturé à un arbre, on lui arrachera la langue, on lui plantera une pince dans la poitrine de manière à lui extraire le cœur que les assassins écraseront à coup de talons sur les pierres du chemin. Pris de panique, les villageois ne sachant où aller vont trouver refuge dans la chapelle du Petit-Luc. Ils ne sont pas en mesure de se défendre, ce sont des vieillards, des femmes et des enfants dont 109 avaient moins de 7 ans. L’absence d'hommes achève de convaincre les Républicains que ces derniers avaient participé aux combats sous les ordres de Charette. La petite chapelle ne pouvant contenir toute la population, les révolutionnaires sans pitié commencent par décharger leurs fusils sur la foule agenouillée à l’extérieur, puis afin d'économiser les cartouches, lancent une charge à la baïonnette massacrant et achevant les blessés. Les survivants se barricadent à l'intérieur de la chapelle, les Républicains incendient alors l'église puis ouvrent le feu avec leurs canons, le clocher s'effondre, écrasant de sa masse le monceau des victimes encore pantelantes.

petitlucrecto.jpgL’idée d’exterminer la population vendéenne est pour la première fois énoncée le 4 avril 1793 par certains politiques et officiers supérieurs. Le ministre Barrère dans sa soif intense de « liberté, d’égalité et de fraternité républicaine », propose personnellement « un plan de destruction totale ». « La Vendée »,s’exclame Turreau « doit être un cimetière national, il faut prioritairement éliminer les femmes, sillons reproducteurs». On crée des camps d’extermination comme à Noirmoutiers par exemple. A Bourgneuf et à Nantes, on organise des noyades spéciales pour les enfants, sinistre supplice que Carrier nomme « baptême républicain ». Les Vendéens ne doivent plus se reproduire, d’où le recours à une symbolique macabre à couper le sexe des hommes, ou à faire exploser des cartouches dans l’appareil génital des femmes. Les témoignages et les descriptions révèlent l’atrocité et l’horreur de la situation comme celle de Peigné, de Saint-Julien-de-Concelles, où des femmes enceintes étaient étendues et écrasées sous des pressoirs...

stele.pngAucune cause armée ne peut justifier dans le monde le massacre de population civile, rien ne peut justifier une telle barbarie. Bien des années plus tard en 1863, sous les décombres de la chapelle du Petit-Luc, on découvrit les ossements de ces martyrs enlacés de leurs scapulaires et de leurs chapelets. Le massacre des Lucs-sur-Boulogne a fait 564 victimes. Il devient donc nécessaire de revoir et d'entretenir le souvenir de l'histoire de cette journée macabre, si mal connue des manuels de l’histoire « officielle » pour des raisons qui de toute évidence s’imposent d’elles mêmes..... 

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Les noms des 110 enfants des Lucs-sur-Boulogne de moins de 7 ans, massacrés par les troupes républicaines, le 28 février 1794.

 

Marie-Modeste AIRIAU, de la Ricoulière, 5 ans et 7mois,
Thomas AIRIAU, de Villeneuve, 10 mois,
Joseph ARCHAMBAUD, de Puyberne, 20 mois,
Agathe ARNAUD de Belleville (tuée au Lucs ) 4 ans et demi,
Etienne BERIAU, de l’Erzandière.15 jours,
Marie-Madeleine BERIAU, de Roblin, 2 ans et 11 mois,
Jeanne BERIAU, du Petit-Luc, 4 ans,
Marie BERNARD, de la Jarrie, 3 ans,
Céleste BOISSELEAU, de la Grézaudière, 6 ans,
Pierre BOISSELEAU, de la Gaconnière, 6ans et demi,
François BOSSIS, du bourg du Grand-Luc, 7 mois,
Joseph BOSSIS, son frère, 23 mois,
Louis BOSSIS, autre frère, 5 ans,
Pierre BOUET, de la Surie, 27 mois,
Louis BOURON, de Bourgneuf, 3 mois,
Madeleine BOURON, sa cousine, de Bourgneuf, 3 ans,
Marie CHARUAU, de la Guyonnière, 2 ans,
Marie-Madeleine CHARUAU, sa sœur, 4ans et 3 mois,
Jean CHARRIER, de la Devinière, 3 ans,
Marie DAVIAUD, de l’Erzandière, 1 mois,
Pierre DAVIAUD, son frère, 5 ans et 8 mois,
Jeanne DAVIAUD, au Petit-Luc, 2 ans et 11 mois,
Pierre DAVIAUD, son frère, 4 ans et 10 mois,
Louis EPIARD, du Chef-du-Pont, 5 ans et 10 mois,
Jean-François ERCEAU, de la Sorinière, 27 mois,
Pierre FETIVEAU, de la Gaconnière, 27 mois,
N…FETIVEAU, son frère, 3 mois,
Jeanne FEVRE, du Chef-du-Pont, 5 ans et demi,
Suzanne FORGEAU, de la Sorinière, 20 mois,
Rose-Aimée FORT, du Champ-Dolent, 31 mois,
Pierre-René FORT, son frère, 5 ans et 9 mois,
Marie-Anne FOURNIER, bourg du Grand-Luc, 30 mois,
Jacques FOURNIER, son frère, 5 ans et 5 mois,
Marie GARREAU, de la Cornetière, 7 ans,
Marie-Anne GAUTRET, de la Guénière,7 ans,
Pierre GEAI, des Temples ; 25 mois,
Jean GIRARD, du Chef-du-Pont, 1 an,
Marie-Jeanne GIRARD, sa sœur, 4 ans et 2 mois,
Pierre GIRARD, leur frère, 6 ans et 4 mois,
Pierre GOUIN, des Temples, 1 an,
Louis GRALEPOIS, de la Grézaudière, 13 mois,
Jeanne GRALEPOIS, de la Bretonnière, 5 ans,
Pierre GRATON, du Puy, 3 ans et 4 mois,
Jeanne GRIS, de la Cernetière, 5 mois,
Pierre GRIS, son frère, 5 ans,
Lubin GUILLET, du Bourg du Grand-Luc, 6 ans,
Marie GUITET, de l’Erzandière, 4 ans et demi,
Marie HERMOUET, du bourg du Grand-Luc, 5 mois,
Louis HIOU, de Bourgneuf, 2 ans et 11 mois,
Marie-Anne JOLI, de la Bromière, 27 mois,
Marie MALARD, du Marchais, 4 ans,
Jean MALIDIN, de la Primaudière, 18 mois,
Marie MALIDIN, sa sœur, 3 ans et 11 mois,
Jeanne MALIDIN, de la Bruère, 3 ans,
Rose MALIDIN, sa sœur, 6 ans et 2 mois,
Joseph MANDIN, du bourg du Grand-Luc, 23 mois,
Louis MANDIN, son frère, 5 ans et 9 mois,
Véronique MARTIN, de la Moricière, 1 an,
Marie-Françoise MARTIN, du Petit-Luc, 2 ans,
Louise MARTIN, sa sœur, 5 ans et 4 mois,
Rosalie MARTIN, de la Guénière, 2 ans et 10 mois,
Louise MARTIN, sa sœur, 5 ans et 3 mois,
Rosalie MARTINEAU, de Bourgneuf, 2 ans et 11 mois,
Jean MIGNEN, de la Sorinière, 1 an,
Louise MINAUD, du Brégeon, 15 jours,
Louise-Marie MINAUD, sa sœur, 15 mois,
Jean MINAUD, leur frère, 5 ans et 3 mois,
Pierre MINAUD, autre frère, 6 ans et 11 mois,
Jeanne MINAUD, de la Davière, 15 mois,
André MINAUD, son frère, 4 ans et 2 mois,
Véronique MINAUD, leur sœur, 6 ans et 8 mois,
Pierre MINAUD, leur cousin de la Davière, 4 ans,
Louise MINAUD, de l’Ethelière, 33 mois,
Marie-Anne MINAUD, sa sœur, 6 ans et 11 mois,
Anne MORILLEAU, de la Primaudière, 2 ans
Céleste MORILLEAU, sa sœur, 6 ans et 5 mois,
Jean PERROCHEAU, du Retail, 5 ans et 3 mois,
Pierre POGU, de la Pellerinière, 22 mois,
Jean POGU, son frère, 5 ans,
Rose PREVIT, de Villeneuve, 10 mois,
Marie PREVIT, sa sœur, 6 ans,
Rose REMAUD, de Bourgneuf, 4 ans et 11 mois,
Marie REMAUD, de la Grande-Métairie, 4 ans et demi,
Pierre RENAUD, de la Nouette, 18 mois,
Catherine RENAUD, sa sœur, 3 ans et demi,
Jeanne RENAUD, leur cousine, de la Nouette, 4 ans,
Marie-Anne RENAUD, de la Petite-Brosse, 4 ans,
Pierre RENAUD, son frère, 6 ans et demi,
Marie RICOULEAU, de la Bromière, 22 mois,
Jeanne ROBIN, de la Retardière, 5 ans,
Marie-Anne RORTAIS, de la Guyonnière, 4 ans,
Jeanne ROUSSEAU, de la Gaconnière, 23 mois,
Jean ROUSSEAU, son frère, 3 ans et 11 mois,
Louis ROUSSEAU, autre frère, 7 ans,
Victoire ROUSSEAU, cousine, de la Gaconnière, 11 mois,
Jeanne ROUSSEAU, sœur de Victoire, 4 ans,
Jeanne SAVARIAU, de la Sorinière, 5 ans et 10 mois,
Pierre SIMONEAU, de la Moricière, 6 mois,
Jean SIMONEAU, son frère, 4 ans et 10 mois,
Jacques SIMONEAU, de la Bugelière, 18 mois,
Joseph, SIMONEAU, cousine, de la Bugelière, 8 mois,
Henri SORET, du Petit-Luc, 2 ans,
Jacques SORIN, de la Bromière, 5 mois,
Jean SORIN, son frère, 3 ans et 3 mois,
Madeleine TENET, du Chef-du-Pont, 7 ans,
Louis VRIGNAUD, de la Ricoulière, 23 mois,
Marie-Jeanne VRIGNAUD, de la Cornetière, 3 ans,
Jean-Baptiste VRIGNAUD, son frère, 4 ans et 5 mois.

   

 

Cette longue litanie est suffisamment émouvante pour se passer de commentaires. Nous invitons tous ceux qui ne l’ont pas encore fait d’aller en Pèlerinage du Souvenir à la Chapelle du Petit-Luc dans laquelle sont inscrits tous les noms de ces jeunes martyrs.

16/02/2013

Réunion du Cercle Robert de Baudricourt

La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 09 Mars 2013, à Nancy (54 000).

 

 

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Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85

par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr

09/02/2013

LORRAINS ET ALSACIENS DANS LES GUERRES DE L'OUEST

soeur.jpgLa Lorraine a gagné en Vendée une bienheureuse, Soeur Odile Baumgarten, née le 15/11/1750 à Gondrexange dans le pays des étangs ; son histoire tragique et glorieuse était cependant déjà évoquée depuis 1953 sur les beaux vitraux de l'église de son pays natal, comme elle l'était sur ceux de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé près d'Angers. Postulante des Filles de la Charité dans notre vieil hospice S.-Nicolas, elle quitta la Lorraine en 1775 pour Paris, puis pour l'Ouest. Arrêtée à l'hôpital S.-Jean d'Angers, elle fut fusillée le 1e r février 1794, enchaînée à Soeur Marie-Anne dont elle partage la gloire. 

Nicolas Stofflet est né en Lorraine, le 3 février 1753, sous le règne débonnaire du roi Stanislas, à Bathelémont-lès-Bauzémont, tout petit village entre Luné ville et Vic-sur-Seille. Son père y était meunier. L'essentiel de sa foi religieuse lui fut communiqué par sa mère Barbe Mézier, âme pieuse, forte et simple, comme on en rencontre de nombreuses dans la campagne lorraine et comme l'était certainement aussi, près de là, à Gondrexange, Catherine Gadel, mère de soeur Odile Baumgarten, la martyre d'Angers. Après avoir servi 17 ans dans Lorraine Infanterie, Stofflet fut racheté par le comte Colbert de Maulévrier, alors en garnison à Lunéville. Stofflet lui aurait sauvé la vie ainsi qu'à sa fille au cours d'une chasse au sanglier ; mais il est possible aussi que le comte de Maulévrier ait fait la connaissance de Stofflet, grâce à la soeur de celui-ci, « belle et vertueuse personne » qui s'occupait des enfants Colbert (Voir le livre d'Edmond Stofflet, imprimé à Pont à Mousson). Alors que Stofflet était garde des bois dont jouissaient les officiers du corps de la gendarmerie de Lunéville, il avait connu et accompagné à la chasse le Marquis de la Rochejaquelein, père du généralissime vendéen, dont il devait recueillir ultérieurement la succession. Signalons en passant que les Messins ont oublié que le comte Colbert de Maulévrier, pendant son ambassade dans l'Electorat de Cologne, s'était acquis leur reconnaissance en 1789, en assurant le ravitaillement de la ville. Le Comité municipal de Metz lui avait écrit le 11 novembre 1789 une longue lettre de remerciements dont nous extrayons ce court passage : ... « Vous avez été Monsieur, le bienfaiteur signalé de cette ville, Metz vous voue une reconnaissance tant de ce que vous avez fait, que de ce que vous voudrez faire pour elle... ». 

Mais en 1787, c'est en Anjou que Stofflet est garde des bois et commis facteur du comte de Maulévrier ; sa qualité d'étranger au pays et ses fonctions de garde-chasse ne l'ont pas empêché de prendre un grand empire sur les paysans, tous cependant, peu ou prou, braconniers. Le 13 mars 1794, les conscrits d'Yzernay qui ont refusé « d'aller tirer à la milice » et qui ont rossé les cavaliers républicains envoyés pour rétablir l'ordre, viennent chercher Stofflet dans la forêt de Maulévrier où il s'était réfugié à la suite des premiers excès révolutionnaires et où, attendant les événements, il occupait son temps à fabriquer des munitions. Avec eux se trouvait le bisaïeul de René Bazin, régisseur du comte de Colbert et futur lieutenant du garde-chasse.

Les gars d'Yzernay, réuni avec ceux de Maulévrier vont devenir les futurs grenadiers de Stofflet. Ils prennent le château de Vezins, ce qui leur amène des renforts considérables en particulier, les hommes rameutés autour de Tonnelet, autre garde-chasse de Colbert de Maulévrier. Réunis aux insurgés de S.-Florent, conduits par Cathelineau, le futur généralissime, ils prennent le nom d'armée catholique (et non encore royale) et, par acclamation, élisent comme premier général de l'insurrection de l'Ouest, le Lorrain Stofflet.

stofffs.jpgDe La Gorce décrit ainsi la rencontre entre les gens de Cathelineau et ceux de Stofflet : « Comme après avoir longé le coteau des Gardes on cheminait entre Trémentines et Nuaillé, on fut rejoint par des gens d'aspect assez martial, pieux aussi, mais avec un peu plus de fusils et un peu moins de chapelets. Ils venaient de Maulévrier, d'Yzernay, de Vezins, de Latour-Landry, paroisses perdues dans les bois et aux moeurs un peu plus rudes que celles du reste des Mauges... Du milieu de ces hommes, le chef se détachait avec un relief singulier, on l'appelait Stofflet... On le disait dur, brutal jusqu'à la violence ; en revanche, il était vigoureux, endurant la fatigue, d'une habileté prodigieuse à manier les armes et les chevaux, terrible, mais avec des accès de bonhomie et pour les braconniers qui le craignaient fort, il avait par intervalles des tolérances habiles qui surprenaient et qui charmaient. En lui se réunissait ce qui subjugue : la force, l'adresse, l'aplomb et tout ce monde inculte et rude qu'il entraînait à sa suite, lui trouvait un grand air de commandement ». Et c'est maintenant une armée de 12 à 15 000 hommes, sous les ordres de Stofflet, qui, au son des cantiques, marche sur Cholet, défendue contre l'attaque de ces roturiers par le marquis de Beauvau. Après la défaite et la mort de celui-ci, la capitulation de Cholet entraîne le soulèvement général du bocage. 

Nous glisserons sur les détails de la carrière de Stofflet, qui selon lui, aurait assisté à cent cinquante combats (comtesse de La Bouëre). Il joua un rôle décisif à Doué, à Châtillon, à Cholet, à Baupréau et à la prise de Laval. Stofflet, premier général Vendéen, deviendra Major général de la Grande Armée et sera le dernier général en chef de l'armée des Rebelles de la Vendée, ainsi que le proclame l'affiche de son jugement qui se trouve au Musée de Nancy. 

Pour ses compatriotes, Stofflet paraît un géant avec ses cinq pieds et cinq pouces, c'est-à-dire un peu plus de 1 m 75 ; son signalement militaire qui est vraisemblablement le plus fidèle, s'écarte notablement de celui que donneront ultérieurement ses fidèles, en particulier, Landrin, qui parle de son physique sec de ses cheveux noirs et de ses « chambes » un peu bancales. Ses soldats qui le redoutaient, tout en le respectant, l'avaient baptisé : Mistoufflet, Sifflet ou le Sabreur, mais ils ne consentaient à avancer que si M. Stofflet était en avant, payant de sa personne. Son coup d'oeil, ses connaissances militaires, la discipline sévère qu'il imposait à ses gens, en firent un des meilleurs capitaines de l'armée vendéenne. Crétineau-Joly le définit ainsi : « A côté de tous ces noms, la gloire et le patrimoine de la Vendée, on distinguait déjà un homme grand et robuste, au teint brun, aux yeux et aux cheveux noirs, à l'air dur, à la parole ardente, sous un accent lorrain. Cet homme s'était élevé bien haut dans l'estime de ses compagnons d'armes, par une activité, par une intelligence, une appréciation des événements au-dessus de son éducation, c'était Nicolas Stofflet, garde-chasse du château de Maulévrier ; Stofflet qui de son humble bandoulière aux armes de Colbert, a su se faire une écharpe de commandement. Dès que les paysans l'eurent vu au feu, ils prirent confiance en cet homme endurci aux fatigues, si propre au commandement et d'une franchise qui souvent allait jusqu'à la rudesse. Lorsqu'on marchait au combat, ils demandaient : « Monsieur Stofflet est-il en avant ? » Quand la réponse était affirmative, plus sûrs même de leur courage, ils s'élançaient sans crainte ».

Stofflet allait à la bataille avec panache et au cri de « l'entends-tu Marie-Jeanne », il faisait joyeusement décharger sur les bleus, avec sans doute plus de bruit que de mal, la fameuse Marie-Jeanne, pièce de 12 en bronze aux armes de Richelieu, mascotte des vendéens, prise et reprise dans les batailles. Mais il ne supportait pas de se faire traiter de citoyen, et lors de la prise de Fontenay, l'enfant Grimonard, âgé de 7 ans, se fit rudement tirer les oreilles pour n'avoir pas su assez rapidement s'adapter à l'évolution politique.  

L'iconographie historique concernant Stofflet est rare, surtout en Lorraine, mais nous pouvons nous le figurer d'après la statue de la salle de la Révolution du musée de Nancy, fidèle copie de celle de la Chapelle du bois d'Izernay ; il y est représenté dans son uniforme de garde-chasse avec le grand bicorne qui est conservé au musée de S.-Florent-le-Vieil ; il a gardé en brassard sa plaque de garde-forestier aux armes de Colbert qu'il continuait à porter en hommage à ses anciens maîtres auprès desquels après la paix, il n'aspirait qu'à reprendre ses fonctions de garde-chasse à Maulévrier. Mm e de La Rochejaquelein qui ne l'aimait guère, en fait, elle aussi, le vétéran d'un régiment allemand ; elle lui reproche son ambition, sa dureté, mais reconnaît que, brave, actif et intelligent, les officiers l'estimaient beaucoup et que les soldats lui obéissaient mieux qu'à personne. Le témoignage de ceux qui l'ont connu s'écarte tout de même souvent du portrait qu'en a fait une certaine histoire officielle : « Son air militaire, précise Coulon son secrétaire, le faisait prendre par ceux qui ne le connaissaient pas, pour un homme de grand rang », il ajoute : « Ses talents étaient uniques pour cette guerre, il faisait agir avec douceur, avec amitié ses paysans et à l'occasion, était dur et sévère de manière à les encourager à la victoire et à les contenir dans la défaite ; son courage était extrême ; dans la victoire, il savait se posséder et dans l'adversité, conserver le sang-froid des braves ; il faisait espérer à ses soldats que dans la revanche, on serait plus heureux ». 

Le général d'Audigné cite en appendice de ses Mémoires, le manuscrit inédit de l'abbé Chevallier, curé de Ste-Lumine de Coûtais, ancien membre de l'Assemblée nationale de 1789 et ancien aumônier vendéen : « Stofflet est mort, hélas ! C'est un deuil national pour la Vendée, elle a perdu son bras droit..., c'était un homme d'un courage extraordinaire qui dans deux ans à peine, avait livré plus de cent cinquante combats. Quoique né de basse extraction, il avait des sentiments infiniment supérieurs..., mais ce qui fait de lui un grand homme, c'est qu'il ne s'en fit jamais accroire et que défiant absolument de lui-même, il n'agit jamais que par les lumières de son conseil. Si on a à lui reprocher quelqu'acte de violence, sa popularité lui avait gagné les coeurs et sa bienfaisance naturelle lui avait gardé l'affection. Il était né pauvre, il est mort pauvre...» 

Pour les Vendéens, c'est un « homme de l'Est », Alsacien ou Lorrain peu importe, mais considéré de ce seul fait comme un homme dur, intransigeant sur la discipline « qui n'avait pas la délicatesse d'un Cathelineau ni d'un Bonchamp » ; mais il avait cependant l'art de plaire..., très affable à table et en société, parlant galanterie et chantant à couplets à son tour et à son rang, aimant les marches guerrières et cadencées, sobre dans les repas, jamais dérangé par le vin, ni bavard ni prodigue, le luxe ne régnait ni sur ses habits, ni sur sa table. Les auteurs de l'Ouest font souvent de Stofflet un Alsacien à l'accent « tudesque » (Crétineau-Joly, Brunisleau, Gabory, etc.). La confusion vient, ou s'est perpétuée, de ce que nombre d'ouvrages ont été écrits au temps où l'Alsace et la Lorraine annexées étaient unies par un trait d'union et d'éminents auteurs de l'Ouest ne se sont pas rendu compte de la gravité de leur erreur.  

Stofflet voulait donner à ces paysans trop indisciplinés, un minimum d'organisation militaire. L'armée d'Anjou fut ainsi organisée en six divisions et dans chaque division, fut placée une compagnie de cinquante cavaliers qui furent appelés dragons pour les distinguer des chasseurs de Stofflet qui formaient deux compagnies (Comtesse de la Bouëre). Les fantassins, jaloux des cavaliers, les surnommaient ironiquement les « marchands de cerises ». 

Il organisa aussi en petite cavalerie un corps de tambours dirigé par le célèbre major La Ruine, dont les roulements de caisses décidèrent souvent des défaites républicaines et scandèrent les entrées triomphales dans les villes conquises.

hopi.jpgDans son camp installé dans la forêt de Vézins, il créa un hôpital sous la direction du chirurgien Baguenier-Désormeau ; il y avait également son parc de réserve, une imprimerie, un atelier d'étoffes et d'habillement, une salpètrerie et une facture de poudre. Selon la tradition vendéenne, alors que Stofflet était en expédition, son camp fut surpris, à la suite d'une trahison, le 25 mars 1794 par la colonne républicaine de Crouzat et Grignon qui se livra à un massacre en règle, laissant sur place, plus de 2 000 victimes désarmées. Sur les lieux s'élève actuellement une chapelle que gardent les statues de Stofflet et de Cathelineau et ce « cimetière des martyrs » est signalé par des panneaux à plus d'une lieue à la ronde. Stofflet prévenu et renforcé par les soldats de Richard et de Marigny, attaqua avec 7 000 hommes fous de rage, les soldats de Crouzat et de Grignon, retranchés aux Ouleries à quelques kilomètres d'Ezernay. Après un violent combat il examina les massacreurs. A la bifurcation des chemins d'Yzernay et de Cerqueuex, se trouve actuellement un grand calvaire qui porte sur son socle massif, l'inscription suivante : « Croix élevée en 1894 à la mémoire des Vendéens tués dans les combats des Ouleries le 18 et le 27 mars 1794 ». Mais Stofflet ne s'en laissait pas imposer par les aristocrates et en particulier par les émigrés envers qui il nourrissait une prévention et à qui il ne manquait pas de donner des leçons, lorsque l'occasion s'en présentait. A Entrammes, s'adressant, un peu méprisant, à M. de S.-Hilaire, émigré breton : « Voulez-vous, lui dit-il que je vous montre comment dans notre armée, on enlève une batterie ? » Il fait sabrer les artilleurs par 12 cavaliers et tourne les pièces de Kléber contre les bleus. Il fit du chevalier de Colbert, frère de son maître, son ambassadeur auprès du comte d'Artois et on ne manqua pas de souligner que c'était le garde-chasse qui envoyait désormais en ambassade, les nobles, ses anciens maîtres. Il sut donner le commandement à des plébéiens et il distingua Cadoudal qui fut capitaine dans sa cavalerie. Par contre, il fut trop sensible aux intrigues des hommes d'église, en particulier, à celles de Barbotin qui signe sa première proclamation et surtout de Bernier, le futur négociateur du Concordat, qui n'ayant pu subjuguer Charette, se servit de Stofflet, avant peut-être de le livrer.

jacqusto.png Jacques Cathelineau (le Saint d'Anjou) - Nicolas Stofflet

Selon Landrin son compagnon, les principes de Stofflet furent, religion, courage et fidélité. Il fut en effet fidèle dans ses amitiés, mais trop tenace dans ses aversions et on ne manqua pas de lui reprocher son animosité constante pour Charette, qui nuisit à la cause commune. L'exécution de Marigny, dont il ne fut qu'en partie responsable, continue également à lui être amèrement reprochée par tous les auteurs royalistes. Mais quelle que soit l'opinion que l'on ait de Stofflet, tout le monde s'accorde sur son courage ; Hoche lui-même qui a bien su distinguer les nuances de psychologie des Vendéens et des Chouans, dans sa proclamation à ces derniers, rendait un hommage à Stofflet, en opposant les « héros des fossés », (les Chouans) au courage de Stofflet. Ce courage s'affirma jusqu'au Champ de Mars d'Angers le 25 février 1796. En face du peleton d'exécution, il refuse le bandeau et s'écrie : « Eloignez-vous, je vais vous apprendre une fois de plus qu'un général Vendéen n'a pas peur des balles ». Donnant la main à son aide de camp le prussien de Lichtenheim, il commande le feu et tombe en criant : « Vive la religion.Vive le Roi ». Mais auparavant, il avait demandé aux soldats s'il y avait un Lorrain dans le peloton. Il remit sa montre au militaire qui sortait des rangs, en lui disant : « Tiens prends ceci en mémoire de moi ». Loin de nous de contester à Stofflet le titre de Vendéen qu'il revendiqua au moment suprême, il faut cependant constater qu'une de ses dernières pensées a été aussi pour son pays natal, le clocher de Bathelémont et les forêts de Lunéville. Mais c'est en Vendée angevine, dans la cour du château de Maulévrier qu'est élevé un monument à celui, « qui toujours fidèle à Dieu et au Roi, mourut en obéissant ». A Yzernay, une rue porte son nom et sa statue veille à l'entrée de la porte de la chapelle du « cimetière des martyrs » dans le bois de Vezins. Un calvaire a été érigé en 1977 à la Saugrenière à l'endroit où il fut capturé ; lors de l'inauguration de cette croix, l'abbé Gélineau s'exprimait ainsi : « Ce Lorrain, après avoir servi fidèlement le pays pendant seize ans, en qualité de caporal, était venu en 1787 comme garde-chasse chez le comte Colbert de Maulévrier. Disons seulement que cet homme simple, étranger au pays, qui n'était pas sans défaut et avait le caractère rude, avait gagné dès l'abord, la confiance de son entourage. S'il devint tout de suite un grand chef et un général indiscuté, damant le pion à beaucoup de nobles, plus cultivés et plus experts que lui dans l'art de la guerre, c'est parce que les paysans des Mauges se reconnurent en cet homme de caractère, indépendant, qui n'admettait pas de plier sous la force injuste et qui demeurait, envers et contre tout, fidèle dans sa Foi et loyal dans l'adversité ».  

Dans le cimetière de Valhey, à quelques kilomètres de Bathelémont, sur la croix de marbre d'une tombe bien entretenue est inscrit : « Famille Stofflet-Morisson ». La statue de Stofflet, réplique de celle du « Cimetière des Martyrs d'Yzernay, don de Edmond Stofflet se trouve dans la salle de la Révolution au musée Historique de Nancy, avec l'affiche du jugement d'Angers et un bon de 5 livres « de par le Roi », signé de Stofflet. 

Dans les Hommes célèbres de Lorraine de Tribout de Morembert, Stofflet n'est pas cité. La Lorraine a eu un autre destin que la Vendée, et bien sûr Stofflet est, un personnage controversé, même par certains auteurs royalistes comme la marquise de La Rochejaquelein. Sa vie publique s'est d'ailleurs déroulée loin de son pays natal, ce qui ne favorise pas sa popularité en Lorraine. Mais, quel que soit le jugement que l'on porte sur lui, son rôle dans notre histoire ne peut être nié.  

Un autre Lorrain a joué un rôle important, sinon de premier plan, du côté des « brigands ». Il s'agit d'André Baumler, né le 10 octobre 1740 à Reméringlès-Puttelange, près de Sarreguemines, fils de Joseph (ou Jean) Baumler et de Anne-Marie Buchholz de Nousseviller. Baumler fut aussi militaire pendant vingt quatre ans au régiment Colonel Général de Cavalerie et il fut amené dans le bas Poitou par le capitaine de dragons de Montaudouin, dont il devint le régisseur à la Bonnetière de S.-Urbain, près de S.-Gervais. Son mariage avec Marie-Paule Mornet de Challans le fixa définitivement dans le pays. Sous les ordres du chirurgien Jean-Baptiste Joly, il souleva le marais de S.-Gervais et fut selon Chassin, le plus actif des préparateurs et des promoteurs de l'insurrection de la basse Vendée. Il fit partie du comité royaliste de Challans en 1793 et avant l'attaque des Sablesd'Olonne, il adressa le 14 mars 1793 aux administrateurs de Challans, réfugiés dans cette ville, la lettre suivante : « Mes très chers frères, nous vous écrivons les larmes aux yeux, les armes à la main, nous ne demandons pas la guerre, mais nous ne la craignons pas... Nous sommes ici au moins 18 000 hommes assemblés de toutes les paroisses circonvoisines, à chaque minute, il en arrive d'autres. Tous ont décidé de mourir pour la victoire. Vous n'ignorez pas tout le désastre qui afflige la ville de Machecoul et beaucoup d'autres ; nous avons l'avantage de ne pas affliger cette ville à ce point. Nous avons l'intention de faire une bonne et solide paix avec vous, si vous voulez nous accorder seulement quelques conditions qui nous paraissent on ne peut plus justes, intéressantes. Nous vous demandons : 

1) La continuation de notre religion catholique, apostolique et romaine et des prêtres non conformistes ;

2) Qu'il ne soit point procédé au tirement ;

3) Suppression de toute patente ;

4) Suppression de l'arrêté du département qui ordonne aux pères des enfants émigrés et à leurs parents suspectés de se rendre au chef-lieu. 

Signé La Garde Royale, composée à Challans.

 

Ainsi furent définis par un Lorrain ce que l'on a pu appeler les buts de guerre des Vendéens. 

francois-athanase-charette-de-la-contrie-227.jpgLorsque Charette fut élu général en chef des armées royalistes du Bas-Poitou et du pays de Retz, le 9 décembre 1793, Baumler combattit sous ses ordres. Mais d'un caractère humain, il fut irrité par les cruautés des combattants des deux bords, en particulier, celles de Pageot, lieutenant de Charette. En face d'un adversaire, en apparence modéré, le général Broussard, il fit au milieu de 1794 sa soumission, entraînant 3 500 insurgés et la pacification du Marais. Malgré les cartes de sûreté délivrées à ceux qui se soumirent, les représentants Bô et Ingrande firent arrêter par des patrouilles et mettre à mort comme des rebelles, pris les armes à la main, « les cultivateurs » qui, écrit Mercier du Rocher, « étaient venus déposer leurs armes entre les mains des autorités constituées, prêter le serment de maintenir la République et qui étaient retournés avec des cartes qui énonçaient leur soumission à la loi ». Baumler qui s'était retiré tranquillement à Challans fut arrêter malgré le général Broussard. Considéré comme « un des principaux auteurs de la mort de plus de 100 000 républicains », le « pacifié et pacificateur Baumler » (Chassin), fut guillotiné place du Bouffay à Nantes, le 17 thermidor an II (4 août 1794) 8 jours après la chute de Robespierre. A la suite de ces exécutions, la guerre civile se ralluma plus furieuse que jamais dans le Marais. Joseph Rousse constate que Baumler a eu un rôle moins brillant mais plus humain que son compatriote Stofflet : il s'étonne du silence des historiens tels que Crétineau-Joly, alors que cent ans après les faits, le souvenir du vaillant Lorrain n'était pas éteint dans le Marais vendéen.  

La Vendée militaire utilisa un autre général qui porte un nom illustre au pays messin. En effet, le marquis Louis Thomas de Pange, passa peut-être en 1791, par le beau château que nous connaissons, avant de gagner l'armée de Condé ; ultérieurement, commandant la cavalerie royaliste de l'armée de Rennes, puis chef de division de Chouans, il fut tué soit au combat le 29 juin 1796 dans une « pièce de genêts », près d'Ancenis, soit plus vraisemblablement, blessé et hors d'état d'être transporté, il fut surpris et massacré dans son lit par les patriotes.  

Ainsi ont été rappelés brièvement quelques figures de Lorrains, chefs dans l'Armée Catholique et Royale de Vendée. Mais celle-ci avait recruté également de nombreux soldats issus de l'Est. En effet, les transfuges étaient nombreux de part et d'autre et un bon moyen de passer à la rébellion, était de s'engager dans les troupes de la République, de faire, sans passe-port, aux frais de la Nation, les étapes vers les pays insurgés et de changer de camp à la première occasion. Il faut noter que les désertions se faisaient souvent en masse ; ainsi en fut-il du 77erégiment d'infanterie, ci-devant Lamarck, recruté en Alsace ; de nombreux soldats restés fidèles à la monarchie passèrent à Charette qui leur parla du roi, parmi ceux-ci Pfeiffer, fidèle garde du corps, homme de main de Charette, appelé par les Vendéens, le « féroce allemand ». S'il agissait trop souvent férocement, il mourut en héros le 3 mars 1796 à la Guyormière : Les « bleus » qui talonnent Charette et qui vont finir par le prendre, tirent sans arrêt sur celui-ci, qu'ils reconnaissent à son panache blanc. Pfeiffer s'en aperçoit, il arrache le chapeau de son maître, le coiffe et part en courant, attirant ainsi la poursuite de la fusillade des « bleus ». Atteint de trois balles il s'effondre en criant avant de mourir : « C'est moi Charette », accordant ainsi quelque répit à son chef . 

Cet épisode eut une répercussion quelques jours plus tard, car après la capture de Charette, il contribua à entretenir le bruit que l'on avait capturé un faux Charette ; ce fut une des raisons qui, afin de détromper l'opinion publique, décidèrent de la parade funèbre et tragique de Charette à travers les rues de Nantes qui avait vu son triomphe l'année précédente.  

Chouans-dolmen_2.pngNous n'avons pas pu évoquer tous les Lorrains et tous les Alsaciens qui se sont distingués dans les guerres de l'Ouest. Notre exposé, bien qu'incomplet, s'est volontairement limité à la Vendée militaire ; d'autres chapitres auraient pu étudier l'action de nos compatriotes dans les départements chouans du nord de la Loire : la Normandie où le Chevalier Louis de Bruslart de Thionville fut l'adjoint de Frotté avant devenir, après l'exécution de celui-ci, commandant en chef de la chouannerie normande ; le Morbihan où Cadoudal eut parmi les Lorrains de fidèles lieutenants : Jacques Koble de Framont dit la Ronce, Joseph-Henri Brech de Nancy dit la Bonté , son artilleur, Jean-Baptiste Picoré de Flin dans la Meurthe, les frères Roger de Vicherey, dont Michel dit Loiseau, le suivra à la guillotine, accompagnant également Coster de Saint-Victor d'Epinal. 

Serait-il hors de propos de rechercher ici, dans l'Est, les liens qui nous rattachent à la Vendée et à l'Ouest et d'évoquer quelques circonstances où notre histoire croise, chez nous, sur notre sol, celle des Français de l'Ouest ? Est-il nécessaire de rappeler que le Chardon et la Croix de Lorraine nous ont été légués par les Angevins ? 

vraiecroix1.jpgQuant à la Croix de Lorraine et au Coeur Vendéen, il n'y a qu'à regarder nos murs pour s'apercevoir que ces symboles n'ont ni l'un ni l'autre perdu leur puissance d'évocation. Parmi les interrogations qui peuvent se poser à propos des événements de la Vendée, retenons celle-ci, qui intéresse la Lorraine ; Chiappe, dans son livre La Vendée en Arme se demande « pourquoi la région nancéïenne, catholique et royaliste, sentimentalement attachée à Marie-Antoinette, ne bouge pas, alors que le pays de Rodez, individualiste et teinté de catharisme écoute la voix de M. Charrier, assez forte pour faire chouanner les campagnes albigeoises ». La réponse paraît à priori simple. La déclaration de guerre au « roi de Bohème et de Hongrie », date du 21 avril 1792, près d'un an avant l'insurrection vendéenne : les hostilités qui avaient déclenché les réflexes patriotiques propres aux frontaliers commencèrent avant le 10 août, les massacres de septembre et l'exécution de Louis XVI, événements qui ébranlèrent plusieurs mois après les paysans de l'Ouest, qui, eux, n'étaient pas confrontés avec l'invasion. 

Chez nous, l'Armée des Princes acompagnait des « Libérateurs » qui se comportaient en envahisseurs, et de ce fait, ne bénéficiait pas d'un préjugé favorable. Une partie de la Lorraine avait, déjà à cette époque, changé trois fois de régime en cinquante ans : c'est pourquoi certains de ses habitants ont subi avec philosophie et passivité le début des événements et ont observé les nouveaux changements dans une prudente expectative. Il faut tenir compte aussi de la géographie. Autant il est possible de chouanner dans le bocage ou le pays ruthène à l'habitat dispersé, autant ceci est impensable dans la campagne lorraine, pays de vaine pâture, aux horizons dégagés et à l'habitat concentré. Enfin, la répression en Lorraine n'a pas été aussi odieuse que dans l'Ouest, et n'a pas laissé la même impression dans la mémoire collective. La soeur de Stofflet, revenue au pays de Lunéville, mère de famille et veuve, fut emprisonnée et ses biens confisqués. Mais les autres membres de la famille, habitant des campagnes paisibles, ne furent guère inquiétés. Que fut-il advenu d'eux s'ils avaient habité le pays de Jacques Cathelineau, de Jean Cottereau ou de Georges Cadoudal ? 

En effet, les petites Vosges, régions boisées, difficilement penetrables ont donné plus de mal aux administrateurs et le culte réfractaire n'a pu en être complètement extirpé. L'unanimité était loin d'être la règle, en particulier, si l'on en juge par ce qui s'est passé à Longwy et à Verdun, où à l'inverse de la Vendée, c'est le chef d'un Bataillon de volontaires recrutés en Maine & Loire qui s'opposa aux royalistes lorrains. L'état d'esprit évolua avec les événements et en 1791, les campagnes menées par le Clergé réfractaire, entraînèrent une véritable guerre sainte dans les districts de Sarrebourg, Dieuze et Château-Salins. Les habitants des communes de Gondrexange, patrie de Soeur Odile, ravagèrent les forêts de l'état.

Bathelémont-les-Bauzémont ne fournit aucun volontaire à la première conscription et dans le district de Sarrebourg la levée de 1791 fut particulièrement laborieuse. Le 7 juin 1795, les femmes du peuple déclanchèrent une émeute à Metz aux cris de : « Pas de cocarde, pas de République ! ». Le 6 pluviôse an IV, Varion, agent municipal de Bousse en Moselle, se plaint que le « département de la Moselle va bientôt devenir la proie du fanatisme et qu'Ay, commune célèbre par son patriotisme au commencement de la Révolution, ne présente plus aujourd'hui, qu'un repaire de Chouans et de Malveillants ». 

En 1796 des processions immenses, bannières en tête, encadrées d'hommes armés parcoururent les districts de Bitche, Boulay, Sarreguemines. Enfin, n'oublions pas que la proximité de la frontière permettait aux opposants et aux réfractaires d'émigrer dans des pays ayant souvent avec eux une communauté de langue. Ceux qui voulaient en découdre avec les patriotes pouvaient ainsi s'engager facilement dans l'armée des Princes et Gain insiste sur l'importance d'une émigration que l'Europe n'avait pas vue depuis la révocation de l'Edit de Nantes. François Roth estime que la Moselle se place, pour l'émigration au premier rang des départements français. Selon le duc de Castries, elle serait le quatrième des départements pour l'importance de son émigration, après toutefois, le Var, les Bouches-du-Rhône, et surtout le Bas-Rhin d'où en décembre 1793, 22 000 habitants ont fui en panique, réalisant à eux seuls, le sixième des émigrés. Nous avons vu que le nom d'un certain nombre d'entre eux se retrouve sur le monument de la Chartreuse d'Auray, élevé en mémoire des morts et des fusillés de la campagne de Quiberon.

Texte tiré de : documents.irevues

03/02/2013

Discours du Président du Cercle Légitimiste Robert de Baudricourt à Bathelémont-les-Bauzemont

Mesdames et Messieurs, mes chers amis

Photo Stof.jpgC’est avec une émotion profonde que nous sommes réunis en ce jour dans la petite commune de Bathelémont-les-Bauzemont. Plus de deux  siècles nous séparent de ce 3 février 1753, jour de la naissance de Nicolas Stofflet, devenu l’un des principaux artisans de cette résistance farouche qui opposera les forces contre-révolutionnaires de l’Ouest au souffle violent de la Révolution. C’est le souvenir du passé, le souvenir de nos glorieux  ancêtres qui se sont battus pour conserver leurs institutions légitimes, royales, naturelles et traditionnelles.

Que retiendront les jeunes générations de cette histoire dans cinquante ans ? Qui se souviendra encore ? C’est aujourd’hui qu’il faut nous interroger clairement et sans tabou, sur l’utilité, sur la valeur et sur la nécessité de notre témoignage. Être et transmettre aux générations futures, c’est faire de l’éducation civique et morale, c’est faire notre devoir de mémoire. La France n’est rien sans ce que les Français ont en commun, c'est-à-dire l’histoire de notre pays, fruit de l’alliance indestructible du trône et de l’autel. Sa tradition, c’est le ciment de son unité. Nous sommes Français, partisans d'un peuple libre qui se tient debout, respectueux de son origine, de son histoire et de sa patrie.

Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui pour rendre hommage à Nicolas Stofflet, pour lui témoigner notre reconnaissance, pour dire que son combat n’a pas été vain. Comme lui nous voulons rester fidèle à cette belle et glorieuse devise qu’il avait adopté et défendu jusqu’à son dernier souffle, cette belle devise qu’il nous laisse comme un héritage sacré : Dieu et le Roi ! C’est une ligne de conduite à maintenir avec ténacité si nous voulons que le lien entre Notre Seigneur Jésus-Christ, le Roi des Rois et la France soit rétabli.

Gloire à jamais à Nicolas Stofflet ! Que la providence veille à ce que son exemple soit toujours présent à l’esprit des Lorrains et des Français.

Reny_ F

(Président du Cercle légitimiste Robert de Baudricourt)

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Intention de prière

100_8604.JPGSeigneur, puisque Vous avez voulu rappeler à Vous votre serviteur Nicolas Stofflet, en lui imposant une mort prématurée et difficile qui nous fait cependant mieux comprendre son exemplarité et la beauté de sa vie terrestre. Acceptez la prière que du fond de notre cœur nous lançons vers Vous pour conserver dans le monde des vivants le souvenir et la mémoire de cet homme hors du commun.

Homme de foi, homme de bien,  homme de courage, homme de sacrifices et d'abnégation…
Puisse sa vie avoir été tendue toute entière vers le Bien commun et l'Amour du prochain, vers les siens qu'il a tendrement chéri et vers tous ceux qui, dans la souffrance de son temps, appelaient au secours.

Acceptez, Seigneur, que cette prière faite pour lui, l'aide à s'élever encore et le rende plus fort pour revenir apporter Votre bonté et Votre clarté à ceux qui se rappellent de son histoire en ce jour.

Faites, Seigneur, que par sa présence et son souvenir, il adoucisse les épreuves terrestres de ceux qui se souviennent du sens de son combat.

Seigneur, donnez-lui la paix éternelle dans la douceur de Votre amour…

Ainsi soit-il

26/01/2013

Le 26 janvier 1796, Stofflet s'adresse à ses compagnons d'armes

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"Braves amis, le moment est venu de vous montrer. Dieu, le roi, le cri de la conscience, celui de l'honneur et la voix de vos chefs vous appellent au combat !! Plus de paix ni de trêve avec la république, elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez.".

Telle est la proclamation qu'a adressé le général Stofflet à ses partisans, en leur demandant de se réunir prés de Jallais, sur les landes de Cabournes. Seront-ils nombreux à répondre à son appel ? Rien n'est moins sûr, car la politique de pacification menée par Hoche a fait la preuve de son efficacité. La liberté religieuse et l'abolition de la conscription ont satisfait les paysans, qui hésitent d'autant plus à reprendre les armes qu'ils savent que Hoche contrôle étroitement la région sur le plan militaire. Stofflet lui-même pense que cette nouvelle insurrection n'a guère de chance de réussir.

 "Nous marchons à l'échafaud, mais c'est égal. Vive le roi quand même ! "

Aurait-il dit à ses proches après avoir pris sa décision. Le retour du comte d'Artois en Angleterre, après les espoirs soulevés par sa venue à l'Ile d'Yeu, a découragé bien des bonnes volontés. C'est pourtant sur l'ordre du prince et de son frère, transmis par le comte Colbert de Maulévrier, que Stofflet fidèle, a rompu ce 26 janvier 1796 la paix conclue avec la République...

22/01/2013

Hommage à Nicolas Stofflet en Lorraine

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Organisé par le

Cercle Royaliste Légitimiste  

Robert de Baudricourt

 

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Nicolas Stofflet était l'un des principaux chefs militaires lors du soulèvement de la Vendée. Né à Bathelémont-les-Bauzemont (Lorraine) le 03 février 1753, fusillé par les républicains à Angers le 25 février 1796. Il participa à la prise de Cholet en mars 1793, dès lors on le retrouve dans toutes les luttes que la Vendée eut à soutenir contre les hordes fanatiques révolutionnaires. Il combatit sous les ordres de Monsieur Henri de la Rochejaquelein, qu'il remplaça en 1794.

Né dans une famille humble, il prouva que les talents et la valeur appartiennent à toutes les conditions. Il était d'une vivacité extrême, redoutable militaire il était un homme dont presque toute la vie ne fut qu'un combat. Il répétait souvent qu'il serait heureux de reprendre sa bandoulière de garde-chasse chez Monsieur le comte de Maulévrier, quand la religion et la royauté serait rétablies en France... 

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Renseignements au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85

par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr

 

21/01/2013

Les larmes du Royaume de France

Messe 2013.jpgDans notre Lorraine et partout en France, plus de deux siècles après les faits, les Royalistes et les catholiques se sont mobilisés pour rendre hommage à la mémoire du Roy martyr, proie des complots, de toutes les machinations et de la répugnante cruauté des activistes révolutionnaires.

Louis XVI reste le personnage clé de 1789. Date inoubliable, période charnière et énigmatique de notre histoire. Il symbolise à lui seul la fin tragique de la glorieuse monarchie catholique française.

C'est avec un courage personnel, né d'une foi inébranlable dans la force infinie de la royauté française, qu'il se résigne, accepte le sacrifice et le martyre. L'exemplarité de l'attitude royale devant la mort apparaît comme un ultime message politique adressé aux Français. Sa foi religieuse devient un monument d'une beauté étincelante, un contre exemple magnifique opposé au déchaînement des passions et à la folie des hommes de son temps.

Puisqu'il lui avait été retiré par la force les moyens de régner en roi Chrétien, ne pouvant plus rien pour la France, il voulut mourir en saint. Ses derniers jours deviennent les plus glorieux de son existence. On mesure combien le Roy se retrouve à la fois abandonné et diminué comme figure royale et sanctifié par un destin qui trouve sa véritable finalité dans une apologétique qui prouve la grandeur et la Vérité de la religion Catholique face à l'hypocrisie perfide « des prétendus droits de l'homme » assoiffés de pouvoir et de sang !

En abolissant la monarchie, en frappant à mort un homme seul et sans défense, la convention a cherché à détruire toute une tradition millénaire, la tradition catholique et royale française. La condamnation du roi par ce tribunal impie, composé de malfrats révolutionnaires, démontre l'acharnement volontaire « des factions » à couper la France de ses racines chrétiennes et elle rejaillit avec une virulence extrême pendant toute la révolution, elle s'inscrit dans la logique d'un violent rejet de Dieu pour se poursuivre jusqu'à nos jours...

Le jugement du Roy très chrétien par la franc-maçonnerie, s'étant autoproclamé assemblée représentative du « peuple souverain », provoque l'inversion contre nature des rôles, et le renversement du principe politique traditionnel français pour le plus grand malheur de notre pays.

Louis XVI laisse «de grandes leçons aux Français, et un testament immortel ». Il fut un modèle de foi, d'abnégation, de courage et de bonté paternelle.

 

Reny_F

14/01/2013

Messe pour le roi Louis XVI, lundi 21 janvier 2013

« Je meurs innocent de tous les crimes qu'on m'impute ; je pardonne aux auteurs de ma mort ; je prie Dieu que le sang que vous allez répandre ne retombe pas sur la France. »

Louis XVI. 21 janvier 1793

 

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Renseignements : 03 83 81 00 29

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08/01/2013

Déclaration de Monseigneur Louis XX

Madame, Mademoiselle, Monsieur, mes chers compatriotes.

louisXX.JPGLe monde politique s’est saisi d’un sujet remettant en cause l’institution universelle et intemporelle qu’est la Famille, ce qui constitue une menace aux fondements mêmes de notre société. L’humanité tout entière et, en particulier, notre histoire commune, celle de la France, s’est bâtie sur le seul socle familial. Mille ans de notre histoire reposent sur une famille dont je suis l’héritier, le fils aîné, et que j’ai l’immense charge de représenter auprès de vous.

Or, certains souhaitent que l’institution du mariage, sur laquelle repose toute la structure familiale, soit banalisée au point de l’étendre aux personnes du même sexe et, par voie de conséquence, de permettre l’adoption et donc la filiation d’enfants résultants de cette union.

De tout temps, l’homme et la femme se sont unis, naturellement, pour concevoir et élever des enfants. Que serions-nous si nos parents, nos aïeux n’avaient pas suivi ce processus naturel, institutionnalisé et sacralisé ensuite par le mariage chrétien ? Comment accepter d’établir un droit à l’enfant au risque d’aller à l’encontre des droits de l’enfant ?

Nos hommes politiques ne peuvent prendre la responsabilité de redéfinir les lois immémoriales de la nature humaine. Certes, nous devons nous adapter continuellement aux évolutions de notre société mais certains principes immuables tels que l’union d’un homme et d’une femme pour fonder une famille et éduquer des enfants ne peuvent être remis en cause.

Nous avons le devoir de nous manifester auprès des responsables politiques qui souhaitent traiter ces questions d’une extrême gravité pour leur faire part de nos réflexions et de nos craintes. Il n’est nullement question de stigmatiser la communauté homosexuelle, dont je sais qu’elle est loin d’être unanime sur la question du mariage pour des personnes de même sexe, de l’adoption des enfants par ces derniers et de leur filiation. Il faut, au contraire, l’écouter tout en s’assurant que la cellule familiale n’est pas menacée. Je refuse que cette discussion soit traitée sous un angle politicien ou idéologique. La défense de l’institution du mariage entre un homme et une femme est un sujet de civilisation que la France doit aborder sans passion.

La vision de mes aïeux, et notamment celle d’Hugues Capet, de Saint Louis, d’Henri IV ou encore de Louis XIV, était de construire, dans l’intérêt de tous, une Nation française qui rayonnerait pendant des siècles. Elle ne s’arrêtait pas aux intérêts particuliers susceptibles de compromettre ses valeurs fondatrices. Mon regretté père, le prince Alphonse, dans la lignée duquel je m’inscris, disait qu’il « ne saurait y avoir dans quelque société que ce soit de permanence et de continuité sans le respect des droits fondamentaux de la Famille qui est la cellule de base de toute société constituée selon l’ordre naturel et chrétien. Il appartient à chacun d’y réfléchir. Puisse la miséricorde divine pourvoir à cette utile méditation pour que chacun se reprenne à espérer. »

J’appelle donc aujourd’hui, hors de toute position politique partisane, tous les Français à défendre les valeurs si chèrement défendues pendant des siècles par nos aînés et à faire connaître leur soutien aux défenseurs de la Famille et des droits de l’enfant. Il en va de notre avenir. Les Français doivent montrer l’exemple aux autres nations.

Louis, duc d'Anjou


Source :

http://www.institutducdanjou.fr/fr/discours/219-manifeste-de-mgr-le-duc-danjou-au-sujet-du-mariage-pour-tous.html

05/01/2013

Rappel : réunion du Cercle Robert de Baudricourt

La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 12 janvier 2013, à Nancy (54 000).

 

 

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Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85

par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr

01/01/2013

Bonne et sainte année 2013 !

 

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Le Cercle Robert de Baudricourt vous présente ses meilleurs voeux,

nous prions le Saint enfant Jésus, Notre très douce Dame et Saint Joseph de répandre sur la Famille Royale, sur la France, sur vous, sur vos familles et sur tous ceux qui vous sont chers,

de très abondantes grâces et bénédictions célestes, afin que 2013 soit une très bonne et sainte nouvelle année !

 

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25/12/2012

Joyeux Noël

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