02/07/2009
La doctrine Légitimiste
Quelle action politique pour notre XXIe siècle ?
Loin des solutions faciles et artificielles, le Cercle Légitimiste prône le travail, la persévérance, l’exemple ; bref : l’effort sur soi. En effet, peut-on sérieusement désirer réformer la société ― donc les autres ― sans commencer par se réformer soi-même ? Effort dans l’étude de ce qu’est la monarchie traditionnelle, pour mieux la faire connaître. Effort dans la prise de responsabilités au sein de la Cité, pour donner l’exemple d’une bonne autorité et la faire aimer. Efforts qui sont autant de conditions à la reconquête des esprits et des cœurs.
Quel est le programme politique des légitimistes ?
Avant de répondre il faut préciser deux points :
Le Cercle Légitimiste ne constitue pas un parti politique. Le mot même de parti est aberrant si l’on pense que l’objet de la politique est le bien commun de la Cité et non celui de l’une de ses parties. Nous nous demandons toujours par quelle alchimie mystérieuse, au soir des élections, à 20h00 très précisément, le candidat d’un parti se transmute en un instant ― du moins l’assure-t-il ― en « président de tous les Français » !!! Est-ce crédible ?
La démocratie fausse sournoisement les cartes car, avec son égalitarisme, tout un chacun est appelé à donner son avis sur des décisions politiques qui demanderaient à des experts des années de travail. La situation est analogue à celle d’un malade, qui au lieu de consulter un médecin, confierait sa santé à une assemblée égalitaire où la voix du spécialiste pèse autant que celles des ignorants ! En fait, c’est pire que cela : nous confions la santé de notre société à l’opinion, jouet de la propagande des idéologies et des féodalités financières. Si nous sommes royalistes, c’est justement pour ne plus faire de politique à un niveau qui n’est probablement pas le nôtre, pour que cet art difficile soit pris en main sérieusement par des ministres choisis par le roi pour leurs compétences, comme cela était le cas dans l’Ancienne France.
Dans ces conditions, il nous est impossible de proposer un programme politique à la manière d’un parti : nous n’avons ni une connaissance exhaustive de la situation, ni forcément le ou les remèdes, et nous nous méfions des “ya qu’à”.
En revanche, nous avons des principes d’action qui sont ceux de la monarchie traditionnelle. Entre autres :
- Restauration de l’autorité (de Dieu par le sacre et autres manifestations publiques, du roi, et de ses représentants, du prêtre, du père de famille), et reconnaissance publique de la dignité de toute personne qui travaille pour le bien commun.
- Promotion de la famille.
- Décentralisation, toujours dans l’esprit de responsabiliser les hommes pour les faire participer au bien commun : autonomie des provinces qui la désirent, constitution de corporations pour les métiers qui le souhaitent…Tout d’abord soulignons que notre objectif n’est pas de faire une “contre-révolution”, mais le contraire d’une révolution, autrement dit : partir de la situation actuelle et réformer progressivement la société, l’infléchir par le biais de lois, d’incitations, d’aides …
Mais alors, quelle action concrète proposez-vous ?
Cependant, soyons réalistes : nous n’en sommes pas encore là. Les sciences humaines nous révèlent l’instabilité d’un gouvernement qui n’a pas l’assentiment des élites du pays et celui d’une portion critique de population favorable. Or l’esprit égalitaire a tout infecté, pire ! la démocratie a entretenu les intelligences dans l’illusion que le “TOUT, TOUT DE SUITE” était possible par le vote, sans autre effort que des campagnes électorales bien menées. L’histoire montre qu’aucune lutte démocratique n’a jamais donné aux tenants du Droit naturel (catholiques, monarchistes… ) l’accès au gouvernement : nombreux sont ceux qui ont perdu leur âme et celles de leurs enfants pour ne l’avoir pas compris, et cela dans des conditions autrement plus favorables qu’elles ne le sont aujourd’hui (rappelons nous la triste affaire du Ralliement de l’Église à la République de Léon XIII).
Aussi, est-il intéressant de nous pencher sur la façon dont la Révolution a triomphé en 1789. À cette date les esprits étaient mûrs : ils avaient été travaillés pendant tout le siècle par ce que Augustin Cochin appelle les “sociétés de pensée” qui avaient envahi tout le Royaume. Pendant un siècle nos adversaires avaient distillé sans relâche, au sein de petits groupes, la passion de l’égalité et l’horreur de l’autorité. Ce travail, s’il était secret ou au moins discret, fut titanesque tant par l’intensité que par la durée. Nombre de ceux qui l’avaient initié sont morts sans en avoir vu les fruits.
C’est donc le chemin de la conquête des intelligences et des cœurs que les légitimistes proposent. Cette solution est certes austère, mais réaliste, honnête et s’impose comme un devoir :
- À la passion de l’égalité opposons la raison, d’où la nécessité de l’étude.
- À la haine de l’autorité opposons l’amour en commençant par nous réformer nous-mêmes : là où nous vivons, prenons des responsabilités, donnons l’exemple d’une autorité bienveillante, ferme mais humble, soucieuse du bien commun, et elle même soumise à son autorité immédiate.
Pour utiliser la raison il faut apprendre ; pour aimer la monarchie et la faire aimer, il faut la connaître ; l’étude est donc incontournable.
Il s’agit ni plus ni moins que de rendre la monarchie traditionnelle familière et désirable à nos contemporains, de leur en montrer l’harmonie, la beauté, la bonté, la nécessité par la raison et par l’exemple.
Qu’est-ce qu’une cellule d’étude ?
Contrairement à une société de pensée dont l’objet est d’élaborer une vérité commune aux membres, la cellule d’étude a pour objet la soumission au réel par l’étude de ce qui est : le meilleur service que nous pouvons rendre à la vérité est de ne pas la travestir.
Il s’agit de former des royalistes autonomes et responsables, capables d’apporter des réponses à des situations concrètes à la lumière de bons principes.
En quoi consiste une réunion de cellule ?
Une fréquence d’au moins deux réunions par mois est nécessaire pour obtenir des résultats satisfaisants
Une séance dure aux environs de 2 heures (bien essayer de s’en tenir à cette durée car des séances trop longues risquent de décourager certains membres).
En première partie (environ 15 à 20 min) on peut faire une petite revue de presse ou/et communiquer des informations, de préférence locales (Les membres de la cellule vivent dans un milieu bien concret).
La seconde partie consiste à faire la lecture commentée d’un texte. Pour des débutants, on peut tout à fait se contenter d’une lecture simple.
Le site viveleroy.fr rassemble des documents qui sont autant de supports à l’étude en cellule (la petite icône située à coté du titre de l’article permet l’impression du texte au format pdf).
S’efforcer d’entretenir une ambiance amicale et sereine : chasser l’orgueil, pas de compétition, mais le souci permanent d’expliquer ou de chercher si on n’a pas immédiatement la réponse. Quand cela est nécessaire, il ne faut pas hésiter à se reprendre mutuellement, tant sur la forme que sur le fond, en veillant à donner les explications avec tact et charité, et toujours en respectant l’autorité.
La méthode est-elle efficace ?
Depuis vingt ans, cette méthode a fait ses preuves : si elle est peu valorisante dans un premier temps et demande de la persévérance, elle est formidablement efficace. Les progrès sont sensibles dès la première année. Elle permet en outre de nouer de solides amitiés.
Les cellules d’étude légitimistes ont d’abord été cantonnées dans l’Ouest, berceau de leur fondation. L’outil internet permet maintenant leur essaimage à l’ensemble du pays. La multiplication des études augure donc des fruits abondants d’ici à quelques années…
… à la Grâce de Dieu.
15:02 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : robert de baudricourt, lorraine, doctrine légitimiste
Commentaires
On apprend beaucoup de choses sur votre site. Pourriez-vous me dire si la rumeur qui
m'arrive de fifférentes souces est fondée ou fausse ? : L' IMB vient-il oui ou non de
se voir rétirer par le prince Louis son protectorat et sa présidence d'honneur ? Merci .
Écrit par : jordan | 05/11/2010
L'objectif d'un Cercle UCLF est de faire de la formation à la pensée Légitimiste. Transmettre dans notre province à nos compatriotes, la Tradition Politique de la France Royale et Catholique par l'étude. Ce qui représente beaucoup de travail et prend un temps considérable, comme vous pouvez l'imaginer...
Il n'est donc pas de notre ressort de nous occuper des relations que le Prince Louis entretient avec l'IMB. Je ne peux de ce fait que vous proposer de prendre directement contact avec les personnes concernées.
Écrit par : Mavendorf | 24/11/2010
D'accord pour le sacre du Roi, dans la cathédrale de Reims comme il se doit, par le successeur de saint Rémi.
Mais la dignité de la personne humaine vient directement de Dieu qui crée l'homme à son image. C'est pourquoi cette dignité est inaliénable et subsiste même en ceux qui n'en font pas un bon usage. Car Dieu espère toujours la conversion du pécheur.
Aussi important, fondamental, noble, bon et nécessaire soit-il de travailler pour le bien commun, ce n'est pas ce travail qui nous donne notre dignité humaine. Le travail pour le bien commun peut exprimer notre dignité humaine, la révéler, la protéger, la faire grandir et fructifier, la porter à sa plénitude et à son achèvement.
Mais la source première de la dignité humaine est uniquement en Dieu, qui la donne dès notre conception et par pure grâce et sans retour, et sans aucun mérite de notre part.
Notre salut éternel dépend de nos actes et de nos mérites, mais notre dignité humaine est inaliénable.
Écrit par : Olivier PEREGRINO | 24/04/2013
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