15/09/2009
Va, va et advienne que pourra
LA PASSION DE JEANNE D'ARC.
Au Moyen Age, les Français se battirent longuement contre les Anglais qui avaient envahi une partie de ce qui sera plus tard leur pays. Ce fut la Guerre de cent ans qui commença en 1337 et se termina en 1453. Le moment le plus terrible fut la fameuse bataille d'Azincourt, en 1415, où périt sous les flèches anglaises une grande partie de la noblesse française. La situation était désespérée: mais Jeanne d'Arc venait de naître à Domrémy…
En ce temps-là il naquit à Domrémy une petite fille que l'on appela Jeanne. Et, lorsqu'elle eut grandi, cette petite fille entendit des voix qui lui disaient :
LES VOIX - Au nom de Dieu, il faut que tu ailles chasser les Anglais hors de France…
Il faut dire que la France était en grande partie occupée par les Anglais et qu'ils voulaient maintenant la conquérir toute entière. Et la guerre était partout, la guerre très cruelle. On assiégeait les villes, on brûlait les villages et les moissons… Et les voix qu'entendait Jeanne ajoutaient:
LES VOIX - Et tu iras pour commencer faire lever le siège d'Orléans.
Les Anglais en effet assiégeaient Orléans, car il y avait à Orléans un pont sur la Loire qui devait leur permettre de passer du Nord de la France, qu'ils occupaient, au Sud qui était encore Français. Il n'y avait pas beaucoup de ponts, en ce temps-là. Et les voix ajoutaient encore:
LES VOIX - Et ensuite, tu iras faire sacrer le Dauphin à Reims… Va, va, va, fille de Dieu.
Car l'héritier du trône de France, le Dauphin, n'avait même pas été couronné à Reims, comme c'était l'usage… En entendant ces voix, Jeanne fut grandement effrayée.
JEANNE - Je n'ai que dix-huit ans et je ne suis qu'une pauvre paysanne: comment irai-je faire lever le siège d'Orléans? Mais puisque Dieu le commande, eusse-je à quitter cent pères et cent mères, il convient de le faire.
Et quand elle eut bien examiné comment elle pourrait le faire, elle se dit:
JEANNE - J'irai trouver le sieur de Baudricourt, qui commande la garnison de Vaucouleurs, et je lui demanderai qu'il me donne une escorte pour me conduire au Dauphin de France.
Il faut dire que Domrémy était en Lorraine, près de la place forte de Vaucouleurs, et que le Dauphin habitait Chinon, qui se trouvait au centre de la France. Un long voyage! Une première fois, Baudricourt, qui était un vieux soldat bougon, dit:
BAUDRICOURT - Elle est folle. Ramenez-là chez son père et donnez lui des gifles.
Mais Jeanne insista et insista, et insista, et insista pendant plusieurs mois:
JEANNE - Orléans menace d'être pris. A la mi-carême, il faut que je sois devant le Dauphin, même si je dois y user mes jambes jusqu'aux genoux. Personne au monde, ni rois, ni ducs, ne peut reconquérir le Royaume de France. Il n'y a que moi qui le puisse. Je préfèrerais bien filer la laine auprès de ma pauvre mère, parce que faire la guerre, ce n'est pas mon métier. Mais il faut que j'y aille et que je le fasse parce que c'est le plaisir de mon Seigneur.
Et tout le peuple de Vaucouleurs croyait en elle. Et à la fin, le sieur de Baudricourt crut aussi en elle et il lui donna une escorte. Et il lui dit:
BAUDRICOURT - Va, Jeanne, va, je crois en toi. Va et advienne que pourra.
Et Jeanne prit des habits d'homme et se fit couper les cheveux pour mieux voyager. Et le voyage, en terre occupée par les Anglais, fut très dangereux et dura onze jours.Et pendant qu'elle arrivait, le bruit se répandit en France qu'une pucelle (c'était comme cela que l'on appelait en ce temps les jeunes filles), une pucelle donc, était en route pour délivrer Orléans. Et le peuple reprit courage. Et quand Jeanne arriva à Chinon, elle reconnut le Dauphin, qui, pour la mettre à l'épreuve, s'était caché parmi ses courtisans. Elle lui dit:
JEANNE - Je suis venu pour porter secours au Royaume de France, donnez-moi vite une armée que j'aille délivrer Orléans… Vite, vite, car le temps presse et je ne durerai pas longtemps.
Car elle savait qu'elle serait capturée... Le Dauphin fut très impressionné. Jeanne ajouta:
JEANNE - Et quand j'aurai délivré Orléans, gentil Dauphin, je vous mènerai à Reims pour y être couronné.
Et le Dauphin aussi crut en elle et il lui répondit:
LE DAUPHIN - Jeanne, je te donne une armée avec des chefs de guerre. Et je te donne aussi cinq chevaux de combat. Et je te fais faire une armure et un étendard. Et tu auras aussi une épée. Pars maintenant pour délivrer Orléans.
Encore une fois, si Orléans avait été pris par les Anglais, ceux-ci auraient déferlé sur toute la France…Et Jeanne dit aux chefs de guerre de son armée:
JEANNE - Vite, vite, dépêchons-nous! La ville doit être délivrée, et mieux vaut tôt que tard.
Mieux vaut tôt que tard! Les chefs de guerre se regardèrent et ils lui dirent:
LES CHEFS DE GUERRE - Ne nous bouscule pas, nous sommes expérimentés, nous avons de bons conseillers et nous savons ce qu'il faut faire.
Mais Jeanne savait elle aussi très bien ce qu'elle voulait, et bien qu'elle n'eut pas été à l'école, elle le disait fort clairement:
JEANNE - Ne me trompez pas! Mon conseiller est meilleur que le vôtre, car c'est le Roi des Cieux.
Et à ce moment-là, le vent se mit à souffler sur la Loire de telle façon que les bateaux qui devaient ravitailler Orléans purent mettre à la voile. Et, de même que tout le peuple, qui déjà croyait en elle, les chefs de guerre crurent en elle. Et Jeanne écrivit aux Anglais:
JEANNE - Vous, Anglais, qui n'avez aucun droit sur ce Royaume de France, le Roi des Cieux vous fait savoir et vous ordonne par moi, Jeanne la Pucelle, que vous quittiez vos forteresses et retourniez dans votre pays. Sinon je vous infligerai tel désastre que vous ne l'oublierez jamais.
Et elle envoya cette lettre au bout d'une flèche Et comme les Anglais ne partaient pas, elle pressa ses chefs de guerre pour l'attaque:
JEANNE - Vous combattrez et Dieu vous donnera la victoire!
Et les chefs de guerre pressèrent les soldats et ils se battirent et Jeanne fut blessée d'une flèche. Et au bout de deux jours de combat, les chefs de guerre dirent:
LES CHEFS DE GUERRE - Voici, Jeanne, nous avons bien combattu avec toi et nous avons repris les forteresses des Anglais et ils se sont enfuis.
Mais les Anglais se regroupèrent et se mirent en ligne de bataille dans la plaine. Et les Français se mirent aussi en ligne devant eux. Et Jeanne dit:
JEANNE - C'est dimanche, le jour du Seigneur, nous ne combattrons que si y nous sommes obligés.
Et elle s'avança vers la ligne de bataille des Anglais et elle leur cria:
JEANNE – Ô Anglais, retournez chez vous, de par Dieu!
Et un quart d'heure après, les Anglais prirent peur et ils s'en allèrent sans combattre. Et les chefs de guerre dirent:
LES CHEFS DE GUERRE - Maintenant, Jeanne la Pucelle, tu as vraiment délivré Orléans. Viens et réjouissons-nous avec tout le peuple.
Et peu de temps après, Jeanne emmena le Dauphin pour être sacré à Reims, selon la coutume. Et avec son étendard, elle assista au couronnement. Maintenant le Dauphin était vraiment le Roi et elle, elle avait accompli le commandement de ses voix.Et Jeanne continua à guerroyer contre les Anglais pour reprendre les villes de France qu'ils occupaient encore. Malheureusement elle fut faite prisonnière à Compiègne. Le comte de Warwick, qui était le chef des Anglais, dit:
WARWICK - Je veux qu'elle soit brûlée, comme une sorcière qu'elle est.
En effet les Anglais ne supportaient pas d'avoir été vaincus par une simple jeune fille! Ils demandèrent à l'évêque Cauchon, un Français qui était de leur parti, de la juger comme sorcière pour qu'elle puisse être brûlée. Et l'évêque Cauchon la fit comparaître. Et Jeanne lui dit:
JEANNE - Évêque Cauchon prenez garde de bien me juger, car vous serez jugé à votre tour.
Cela ne fut pas du goût de l'évêque qui vit que Jeanne ne tremblait pas devant lui, car elle savait qu'elle n'était pas une sorcière. Elle lui dit encore:
JEANNE - Évêque Cauchon, je ne reconnais pas votre autorité et je m'en remets à celle de Dieu.
L'histoire de Jeanne d'Arc est très bien connue. En effet, pendant le temps de sa vie active, elle fut entourée de personnes qui parlèrent et écrivirent beaucoup sur elle. Et surtout elle fut jugée trois fois par des gens qui la questionnèrent et enquêtèrent longuement sur elle: une première fois avant d'être reconnue par le Dauphin, une seconde fois lorsqu'elle fut condamnée au bûcher, une troisième fois quand, après de très minutieuses enquêtes, en particulier sur sa famille et son enfance, elle fut solennellement réhabilitée… Toutes les paroles qui sont citées ci-dessus ont été extraites, souvent littéralement, de témoignages.
Jeanne d'Arc était née en 1411 ou 1412. Elle avait par conséquent trois ans lors de la bataille d'Azincourt… Elle avait tout juste dix-neuf ans quand elle fur brûlée à Rouen le 30 mai 1431.. Elle fut réhabilitée en 1456.
L'histoire de Jeanne d'Arc est stupéfiante. Le 22 février 1429 elle quitte Vaucouleurs. Le 5 Avril (donc deux mois et demi après), la pauvre paysanne obtient la confiance du Dauphin, et, devenue chef de guerre, part pour Orléans. Le 29 avril, elle entre dans Orléans assiégé, conduit divers combats… Et le dimanche 8 mai les Anglais lèvent le siège: neuf jours, dix nuits! Puis peu après, nouvelle victoire à Patay! Mais ce n'est pas tout: le I7 juillet (moins de deux mois et demi après Orléans, moins de six mois après son départ de Vaucouleurs), le Dauphin est sacré à Reims. Quelle impétuosité! Une jeune fille convaincue et inspirée a donc réussi en quelques mois à redonner confiance à un peuple submergé par la douleur et à insuffler courage à une armée vaincue depuis cent ans! Ce fut le triomphe de la foi, de l'enthousiasme et de la ténacité… L'Histoire n'a pas connu beaucoup de retournements de situation aussi spectaculaires.
Jeanne avait donc ses voix, un étendard, une épée et un cheval. Mais elle avait surtout sa parole, qui était claire, vigoureuse et décidée. Et cela aussi bien dans ses discours aux troupes que dans les lettres qu'elle avait coutume de faire écrire (elle ne savait pas écrire) aux princes. Et encore plus dans ses discussions avec ses juges! Un vieux seigneur qui la rencontra disait qu'elle parlait si bien qu'il aurait voulu avoir une fille comme elle. Comme quoi il n'est pas toujours nécessaire d'avoir été à l'école…
En 1453 les Anglais renoncèrent et la guerre de cent ans était terminée. La délivrance d'Orléans avait marqué le tournant de la reconquête.
15:57 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : robert de baudricourt, jeanne d'arc, royaliste et catholique
Commentaires
Comme quoi ,cette jeune fille ,nous donne l'exemple ,d'aimer et de croire en DIEU ,de servir et d'aimer notre ROI LOUIS XX ! De défendre et d'être fièr d'être du Royaume de France ,notre mère Patrie !Merci Sainte Jeanne d'Arc !
Écrit par : Rebeyrol | 17/03/2014
Comme quoi ,cette jeune fille ,nous donne l'exemple ,d'aimer et de croire en DIEU ,de servir et d'aimer notre ROI LOUIS XX ! De défendre et d'être fièr d'être du Royaume de France ,notre mère Patrie !Merci Sainte Jeanne d'Arc !
Écrit par : Rebeyrol | 17/03/2014
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