18/05/2014
Réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 15h30 le samedi 24 mai 2014, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
23:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, nancy
05/04/2014
La « petite Sixtine » de Lorraine.
Renseignements et inscriptions : ro.beaudricourt@sfr.fr
10/03/2014
Réunion du cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 15h30 le samedi 22 mars 2014, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
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18/02/2014
Le Temple maçonnique voulant s'élever sur les ruines de l'Eglise Catholique
Nous reproduisons ci-dessous intégralement l'article paru dans le magazine de presse économique et de société « capital ». Il s'agit de rappeler simplement à nos lecteurs l'influence toujours actuelle, le rôle nuisible joué chez nous en Lorraine par la secte maçonnique aux commandes de son instrument démo(n)cratique favori « la république ». Sa lourde responsabilité dans le déclin de notre civilisation, la volonté franche et méthodique des loges maçonniques d'anéantir définitivement la belle et glorieuse tradition Catholique et Royale de nos ancêtres. Nous invitons ceux qui souhaitent mieux connaître les origines de ce poison mortel, à se procurer l'ouvrage « La conjuration antichrétienne» de Monseigneur Henri Delassus (1836 - 1921).
Rude ennemi du modernisme et du libéralisme, ce livre dénonce francs-maçons et « démocrates républicains » comme autant d'expressions maléfiques de l'esprit de la Révolution.
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Nancy : Les initiés y font la loi, à la mairie et au tribunal de commerce
Agglomération de 350 000 habitants, Nancy est dirigé par une poignée de francs-maçons. Le premier d’entre eux ? Il siège à la mairie et préside la communauté urbaine depuis près de trois décennies. Bien qu’il s’interdise de participer aux rites locaux (sa propre loge est située à Paris), André ROSSINOT ne se cache pas d’appartenir au Grand Orient (GODF). Tous les mois de janvier, il présente officiellement ses vœux aux vénérables de la ville et son équipe municipale regorge de frères de différentes obédiences : au moins trois de ses vingt et un maires adjoints porteraient le tablier, ainsi que plusieurs de ses directeurs d’administration.
Cet homme de droite reste aussi en pays de connaissance lorsqu’il croise le fer avec les socialistes du cru. Jean-Pierre Masseret, le président de la région Lorraine, et Michel Dinet, le patron du conseil général de Meurthe-et-Moselle, sont eux aussi des initiés. Lorsque le besoin s’en fait sentir, André Rossinot n’hésite d’ailleurs pas à ouvrir les portes du temple à ses opposants. «Il m’a carrément proposé de me faire entrer en maçonnerie si j’arrêtais de torpiller son projet de tramway», s’irrite encore l’un des vingt maires de l’agglomération, qui a refusé tout net cette offrande empoisonnée.
Mais les maçons nancéiens ne se cantonnent pas aux ors de la place Stanislas. Ils hantent aussi les couloirs du tribunal de commerce. Certes, l’actuel patron de cette institution, Yves Aubry, n’est pas lui-même un frère. Mais le président de la chambre des procédures collectives (où se joue le destin des entreprises en difficulté), Gérard Gabriel (GODF), porte le tablier, tout comme l’administrateur judiciaire Pierre Bayle (GLDF) et le mandataire liquidateur Alain Villette. Bien que tous les trois nient farouchement fréquenter les loges de la ville, plusieurs de nos informateurs les y ont croisés.
La fraternité permet-elle à certains acteurs locaux de conclure parfois des petits arrangements, lors des liquidations d’entreprises ? C’est en tout cas ce qu’assurait l’ancien président François Ganne, qui a claqué la porte de la juridiction en septembre 2007. C’est aussi ce que laisse penser le rapport de l’Inspection générale des services judiciaires, remis en avril 2008 au garde des Sceaux. Ses auteurs y fustigent la «proximité nuisible» entre les juges du tribunal de commerce et leurs auxiliaires.
Selon nos informations, nos trois mousquetaires seraient par ailleurs membres, aux côtés de magistrats et d’avocats, d’une fraternelle des professions juridiques, très influente dans les salles d’audience du tribunal de grande instance, cette fois. Ils se retrouveraient en outre une fois par mois à l’abbaye des Prémontrés pour les agapes du très discret cercle Lothaire, le Club 50 de la ville.
A leur table, les deux seuls Nancéiens à nous avoir avoué leur appartenance maçonnique, Philippe Vivier (GODF), ancien président du tribunal de commerce, et le psychosociologue Bernard Turkawka. Mais aussi Jean-Pierre Carolus, actuel président de la CCI, Jean-François Mayeux, le notaire attitré de la ville, et Pierre Bandin, le patron du Novotel de Laxou, dans la banlieue.
Ce dernier servirait aussi à dîner aux dix-huit membres du Club des philanthropes, qui se réunit deux lundis par mois dans ses salons. Beaucoup d’entre eux sont francs-maçons, en particulier Michel Recroix, un expert en placements financiers qui roule au volant d’une Mercedes immatriculée au Luxembourg. Frères de tous les pays…
Etienne Gingembre
Source : article
18:44 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : lorraine, franc-maçonnerie, initiés, nancy, capital, mgr henri delassus, la conjuration antichrétienne
25/01/2014
Réunion du cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 15h30 le samedi 8 février 2014, à Metz (57 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
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04/01/2014
« En mémoire de sa majesté Louis XVI, Roy de France »
Le cercle Robert de Baudricourt vous invite cordialement à participer à la demi-journée qui se tiendra le samedi 18 janvier 2014, au domaine de l'asnée à Villers-les-Nancy.
Plan d'accès
Programme
15H45 : Accueil
16H00 : Conférence, Vie et mort du Roy Louis XVI
17H00 : Galette des Rois
18H30 : Clôture
...................................................................
Coupon réponse à retourner impérativement avant le 14 janvier 2014 à : Cercle Robert de Baudricourt 3 rue de forbach 54 700 Pont à Mousson
Nom : .............................................
Prénom : ........................................
Adresse : ..........................................................................................
Participera à la demi-journée « En mémoire de sa majesté Louis XVI, Roy de France »
Nombre de personnes : 6 € x .......... = ........... €
Ci joint un chèque de : ....... € à l'ordre de Cercle Robert de Baudricourt
- Entrée gratuite pour les adhérents du Cercle
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Renseignements
- Téléphone : 03 83 81 00 29 ou 06 46 77 66 85
- courriel : ro.beaudricourt@sfr.fr
Cliquez sur le bouton ci-dessous pour télécharger et imprimer votre bulletin d'inscription :
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Messe pour le repos de l'âme du Roi Louis XVI
Dimanche 19 Janvier 2014
10h30
Eglise Marie-Immaculée
32 avenue du général Leclerc à Nancy
Plan d'accès
20:16 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : conférence, lorraine, cercle robert de baudricourt, domaine de l'asnée, villers les nancy, louis xvi, messe, roi martyre
14/12/2013
La contre-révolution en Lorraine sous l'empire
Dans son remarquable ouvrage sur le diocèse de Nancy. M. l'abbé Eugène Martin n'a rien omis et si je me permets aujourd'hui de glaner derrière lui, c'est seulement parce que j'ai pensé, en apportant quelques documents inédits, intéresser ceux qui ont la curiosité de connaître cette époque passionnante en France du culte catholique.
Le Préfet de la Meurthe en 1802 était Marquis : nommé à Nancy depuis le 2 mars 1800, il commençait à bien saisir l'esprit de ses administrés. Il devait sa nomination tant à ses sentiments modérés pendant la Révolution, qu'aux services qu'il avait rendus, lors de sa brève mission dans les quatre nouveaux départements de la rive gauche du Rhin, où il s'était révélé un administrateur de premier ordre. Dès son arrivée dans la Meurthe, il s'était efforcé de pacifier les esprits. Son prédécesseur sous le Directoire, le commissaire du pouvoir exécutif Saulnier, homme fort intelligent, mais très autoritaire, s'était montré souvent brutal surtout à l'égard des émigrés rentrés et des prêtres réfractaires qu'il avait poursuivi avec la dernière rigueur. Les populations étaient restés profondément attachés au catholicisme romain, même pendant le régime anti-religieux du Directoire et les efforts des commissaires du pouvoir exécutif pour faire admettre le culte décadaire et le calendrier républicain n'avaient pu triompher de leur obstination.
Avant de faire reconnaître le nouveau clergé concordataire, Marquis dans son « oeuvre d'apaisement ».., avait dû d'abord extirper les derniers germes du catholicisme intransigeant que maintenait à Nancy l'ancien Evêque La Fare, demeurés en relation avec quelques prêtres lorrains.
Su moment où Bonaparte reconstituait l'Eglise de France, il entendait que les prêtres devinssent de véritables fonctionnaires rentrant dans la hiérarchie de l'Etat : aussi s'il favorisait les uns, se montrait-il sévère envers ceux qui contrariaient sa politique.
Les rapports des préfets ne lui suffisaient pas : il les faisait compléter par les renseignements qui lui parvenaient de diverses sources. Ainsi sur un simple avis du législateur Faure (de la Haute Loire), qui transmettait une dénonciation concernant les prêtres rentrés dans le département de la Meurthe, le Ministre de la police Fouché demandait au Préfet des renseignements détaillés et lui prescrivait une enquête sévère (19 janvier 1802).
Il y avait alors à Nancy un petit nombre de royalistes et de prêtres réfractaires qui se réunissaient dans la chapelle de l'hospice St-Julien et qui, suivant les rapports des agents secrets, étaient en relation avec les conspirateurs de Paris. « Au commencement de ventôse (février), disait-on, ce parti paraissait très satisfait et se flattait d'avoir acquis une grande influence sur les personnages les plus importants du gouvernement et d'avoir des amis dans le Sénat conservateur et le conseil d'Etat. Il comptait aussi beaucoup sur la nouvelle organisation du clergé qui, d'après ces calculs, devait être presque exclusivement composé de prêtre réfractaires et en conséquences dévoués à la cause des royalistes. »
Les personnes qui étaient désignées comme faisant partie de la « coterie papiste » et que le Préfet avait reçu l'ordre de surveiller depuis le 18 février, étaient les suivantes :
1. Vaubecourt-Nettancourt, ex-comte, prévenu d'émigration sous surveillance, ci-devant lieutenant-général des armées, âgé, peu de moyens, paraissant jouir d'une grande considération de la part des autres et vraisemblablement à cause de sa naissance et de son ancien titre ;
2. Ludre (Gabriel-Florent), ex-marquis, autrefois un des propriétaires les plus considérables du département, mais dont la presque totalité des biens a été vendue et sa femme, Madame de Ludre, qui l'a suivie dans l'émigration, non inscrite cependant sur la liste des émigrés ;
3. D'Hofflize (Christophe-Thiébaut), ex-chevalier, ancien capitaine de carabiniers, prévenu d'émigration sous surveillance ;
4. D'Hédival (Nicolas-Hyacinthe-Rousselot), ex-comte, prévenu d'émigration sous surveillance ;
5. Madame de Landreville. ci-devant comtesse, non prévenue d'émigration ;
6. Madame Garemdé, veuve d'un ancien conseiller au Parlement de Lorraine ;
7. Jacquemin, ex professeur de théologie,
8. Mollevaut, ex-curé de Nancy,
9. Mannessy, ex-chanoine de Reims,
10. Rollin, ex-curé de Rancy
(Les quatre derniers de cette liste cachés à Nancy et changeant souvent de demeure.)
Tels étaient les importants conspirateurs qui empêchaient le Ministre de la Police et surtout le Préfet de la Meurthe de respirer à l'aise, en cet hiver de 1802. Une volumineuse correspondance était échangée à leur sujet entre Paris et Nancy et, le 9 avril 1802, presque à l'heure où le Concordat était proclamé, le Préfet de la Meurthe recevait de Fouché l'ordre d'expulser de territoire français tous les prévenus dont nous venons de rappeler les noms.
Extrait de l'ancienne revue « Le pays Lorrain » numéro de 1906 :
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k86162w/f220.image.r=le%20pays%20lorrain.langFR
12:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : empire, contre-révolution, lorraine, histoire, persécutions, nancy
12/11/2013
Un évêque, une famille, la légitimité en Lorraine pendant la restauration
Charles Auguste Marie-Joseph, Comte de Forbin Janson, évêque de Nancy et de Toul, Primat de Lorraine, fondateur de l'œuvre de la Saint enfance, né à Paris 3 novembre 1785, mort le 11 juillet 1844 dans le château de Guilhermy, près de Marseille. Il était le second fils de Michel-Palamède comte de Forbin-Janson, et de Cornélie-Henriette-Sophie-Louise-Hortense-Gabrielle Galléan, princesse de Galléan.
Issu de l’une des plus grandes familles nobles et légitimistes de Provence, il quitte la France au moment de la Révolution avec ses parents pour ne revenir au pays qu’en 1800. Toute sa vie, l'évêque de Forbin Janson demeura un rude adversaire de la Révolution et des conspirations suscitées par la franc-maçonnerie contre la monarchie Traditionnelle.
En 1810, il se joint à la société secrète royaliste contre-révolutionnaire « les Chevaliers de la foi », fondée par Ferdinand de Bertier de Sauvigny. Ordonné à Chambéry le 15 décembre 1811, Charles Auguste Marie-Joseph de Forbin-Janson fut d’abord supérieur du grand séminaire de l’endroit. À titre de vicaire général, il se rendit à Rome en 1814 où, après avoir consulté Pie VII, il décide de consacrer sa personne au redressement de la France devenue impie par suite de ses violentes poussée de fièvre révolutionnaires. Doué de grands talents et d’une facilité oratoire, capable de déployer une activité généreuse et prodigieuse, il n'a de cesse de défendre l'alliance du trône et de l'autel, convaincu que sans la monarchie la religion ne pouvait subsister.
Nommé évêque de Nancy et de Toul le 21 novembre 1823, la même année il fit l'honneur à la famille Baillard d'aller prendre le déjeuner chez elle à Borville, petit village de campagne située à quelques kilomètres de la colline de Sion. Laboureur de son état, le père des frères Baillard (personnages principaux de l'oeuvre littéraire « la colline inspirée » de Maurice Barrès) tire sa fortune de son mariage avec Marie-Anne Boulay, enfant du pays elle aussi. Léopold, homme distingué dans le village par sa capacité et ses sentiments religieux, n'a de cesse que de pleurer la disparition de Louis XVI et de Marie Antoinette, reine de France et princesse de Lorraine.
Pendant toute la période révolutionnaire, de la terreur et des persécutions, le père des trois frères Baillard recueille, cache chez lui et sauve un bon nombre de prêtres réfractaires. Dans les caves de la maison familiale de Borville se célèbrent les « messes clandestines ». Il fut toujours regardé à Borville comme un modèle de foi, de probité, de justice, de bon sens et de droit le plus sûr. Légitimiste, fidèle à la famille de Bourbon qu'il regardait comme le plus ferme soutien pour la France des principes religieux auxquels il tenait par dessus tout. Son dévouement était tel que, lorsque les soirées d'hiver, il racontait à ses enfants la mort tragique de Louis XVI, de grosses larmes abondantes tombaient de ses yeux. Par sa personnalité ses valeurs, ses récits, son authenticité, le père Baillard aura une influence considérable sur le destin de ses enfants.
Très rapidement Monseigneur Charles Auguste Marie de Forbin-Janson va renforcer de son côté le pouvoir personnel du fils aîné des Baillard, devenu curé de la belle et importante paroisse de Flavigny-sur-Moselle. En 1825, le puissant évêque de Nancy lance une grande mission à Sion, dont les frères Bailliard seront le bras armé. La colline de Sion, lieu sacré, berceau des ducs de Lorraine...
Cependant la Révolution de 1830 gronde ! Aussi dès l’annonce de la chute de Charles X, à la révolution de Juillet, les émeutiers saccagèrent-ils le séminaire de Nancy, et Mgr de Forbin-Janson dut se résigner à quitter rapidement et définitivement le diocèse.
Mais les Baillard, eux restent sur place ! Leur évêque protecteur n'étant plus à la tête de l'évêché, le retour de bâton est sévère, et les choses vont se compliquer très rapidement pour les trois frères dévoués, qui, ne démériteront pas dans la bravoure et la résistance qu'ils vont opposer à ceux qui se sont promis de les faire disparaître ; avant de tomber malheureusement dans le terrible piège des « interprétations prophétiques », des premières sirènes de la « survivance » et du « providentialisme », victimes d'un escroc qui va précipiter leur perte.
02/11/2013
Une journée de novembre en Lorraine
Novembre 2013, c'est le petit matin en Lorraine. Le silence de la maison et l'odeur du café bien chaud me laissent songeur face aux mystères des siècles du passé, me vient alors à l'esprit cette idée spontanée de partir aujourd'hui même sur les chemins de la découverte, en quête des joyaux de notre patrimoine oublié. Et si nous nous évadions ensemble le temps d'un instant pour nous rendre aux sources de la chrétienté ? Très loin des tumultes de l'éco-taxe et des hausses d'impôts déprimantes de ce gouvernement à la sauce socialiste tout aussi illégitime que le système dans lequel il puise sa source et sa soif intarissable d'injustice.
Qui a déjà entendu parler de l'Abbaye de l'Etanche, située à quelques kilomètres de la petite bourgade de Vigneulles-les-Hattonchâtel ?
Le déjeuner tout juste achevé, les journées sont tellement courtes en cette saison que c'est déjà l'heure du départ. N'ayant en rien renoncé au projet matinal, impossible de s'en aller en excursion sans les plus jeunes de la maison, tant la motivation éblouissante des enfants d'accompagner leur père se révèle joyeuse et sincère, transformés pour l'occasion en guides, en explorateurs et en reporters d'un jour.
Nous prenons la route en famille direction Thiaucourt-Régnéville, pour passer à proximité du tristement célèbre village détruit autrefois par les Allemands, puis c'est Vigneulles-les-Hattonchâtel. Dans le petit village de Creue, sous la grisaille de ce ciel couvert de novembre, nous empruntons un petit sentier étroit, complètement perdu au fond d'une rue pour nous enfoncer dans l'inconnu et la profondeur de la forêt. Au beau milieu de ce bois, au bout de ce passage qui semble mener notre petit groupe d'explorateurs vers nulle part, nous arrivons sur les hauteurs à la croisée des chemins, un arc-en ciel de possibilités s'offre alors devant nous... Sans la moindre signalisation forestière, nous décidons de nous engager sur la voie incertaine qui s'ouvre sur le flanc est. Après quelques minutes de progression, nous apercevons au loin le clocher de l'église de Hattonchâtel.., conscients de notre erreur et afin d'éviter de nous égarer une fois encore, nous préférons demander notre chemin à un villageois :
« La route de l'Etanche ? Bien sûr ! Prenez la sente au bout de la rue voisine, poursuivez jusqu'à l'antenne de l'armée, puis vous descendrez sur la deuxième voie à votre droite. »
Nous touchons au but, la tension monte d'un cran, tant nous sommes pressés et débordants d'envie d'atteindre notre objectif. Après avoir franchis l'antenne de l'armée, le premier repère de notre indicateur, nous arrivons au seuil de ce deuxième chemin recouvert par les feuilles mortes d'automne. Quelques mètres encore dans cette descente abrupte, nous apercevons un groupe d'hommes, une quarantaine environ, ce sont des chasseurs bredouilles me semble-t-il sur le retour, équipés de gilets rouges avec une meute de chiens aux abois. Arrivés à leur hauteur, nous demandons à l'un d'entre eux si nous sommes encore loin de notre but.
« Non vous n'êtes plus bien loin, nous rassure-t-on, l'Abbaye se trouve à 150 mètres à peine. »
A notre arrivée sur le lieu tant recherché, le désastre supposé se dévoile progressivement sous nos yeux avec une bien triste et dure réalité. Vestiges, ruines et pierres anciennes sont les ultimes témoins d'un passé qui paraît révolu. Actuellement Notre-Dame de l'Étanche est à l'abandon, son état se dégrade cruellement au centre d'un cadre pourtant magnifique entourée d'un petit ruisseau et d'un étang, elle survit difficilement, totalement isolée du reste de la civilisation. Les fenêtres et les portes sont endommagées, ou plus précisément ce qu'il reste des pillages. Les murs menacent de s'écrouler à chaque instant et les toits sont à demi-effondrés. L'ancienne Abbaye a été fondée en 1144 par Philippe abbé de Belval, l'église aurait été consacrée en 1147. Dans son voisinage, s'élevait jadis un couvent de femmes, lui aussi rattaché à l'ordre de Prémontré, mais qui disparut par la suite. Elle possédait également le prieuré de Bénoîte-Vaux, célèbre lieu de pèlerinage lorrain. Rasée dans un premier temps par les Suédois en 1632, l'Abbaye de l'étanche a été reconstruite en 1743 avec une aile à neuf cellules ; la chapelle a été terminée en 1770. Son dernier abbé fut Joseph Prélat, nommé en 1786 puis chassé violemment quelques années plus tard par la Terreur Révolutionnaire anticléricale qui s'est impitoyablement abattue sur le doux Royaume de France...
Il est déjà 16H00 le ciel s'obscurcit, la fraîcheur s'installe, le moment pour nous de quitter cet endroit chargé de vieilles histoires que chacun devine passionnantes. Il est l'heure d'emprunter le chemin du retour, la nuit tombe si vite en novembre.
Des fonds sont récoltés dans le but d'entreprendre le sauvetage de cette Abbaye, comme tant d'autres malheureusement partout en France, des appels aux dons et des pétitions sont lancées. Les gens, les français, restent finalement attachés plus qu'ils ne le pensent eux mêmes à ses murs qui paraissent pourtant définitivement condamnés sur le court terme. Malgré les bonnes intentions, et par cohérence il ne paraît pas imprudent de supposer que l'argent ne saurait suffire à arracher du déclin et de la disparition ses édifices majestueux élevés par nos ancêtres. En effet comment ne pas s'apercevoir qu'il manque à notre civilisation actuelle l'essentiel ; c'est à dire le génie, la foi qui déplace les montagnes et surtout le cœur et l'esprit qui ont édifié ces magnifiques chefs d'oeuvres de l'architecture, biens d'une valeur inestimable, fruits des innombrables trésors de la chrétienté.
Reny_F
11:19 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lorraine, patrimoine, abbaye, architecture, promenade, découverte
27/10/2013
Réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 15h30 le samedi 16 novembre 2013, à Metz (57 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
21:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, légitimité, metz
13/10/2013
Réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 15h30 le samedi 26 octobre 2013, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
15:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, formation légitimiste
03/10/2013
Inauguration d’une statue de Ste Jeanne d’Arc près de Domrémy
Dimanche 29 septembre, a été inaugurée la statue de sainte Jeanne d’Arc à ND de Bermont, à proximité de Domrémy, sous la houlette de l’association « Avec Jeanne ». Ce projet avait été confié au sculpteur Boris Lejeune, qui a réalisé un chef d’œuvre. L’inauguration s’est faite en présence de membres de l’association de M.Alain Olivier, président de l’association ND de Bermont.
Source :
http://catinfor.com/fr/2013/09/30/inauguration-dune-statue-de-jeanne-darc-pres-de-domremy/
18:18 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : sainte jeanne d'arc, domrémy, notre dame de bermont, lorraine
19/09/2013
Réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 15h30 le samedi 28 septembre 2013, à Metz (57 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
22:10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, légitimité, metz
03/09/2013
Sédévacantisme : sectarisme, illuminisme, doctrine erronée et fausse Tradition au... petit vatican de Clémery (Lorraine) !
Une histoire peu banale qui mérite que l'on s'y attarde un instant, afin d'apprendre à nous prémunir de cette dérive dangereuse qui consiste à se réfugier dans un idéalisme religieux, dans des interprétations prophétiques personnelles, et de devenir ainsi la proie de ces "papes autoproclamés" qui sous couvert de défendre la tradition Catholique dans sa pratique la plus stricte en arrivent finalement très rapidement à son contraire comme nous allons pouvoir le vérifier avec ce qui va suivre.
L'histoire de Clément XV
- Michel Collin né en 1905 à Béchy (moselle) appartient à une famille nombreuse (onze enfants). Son père (infirme) et sa mère étaient des petits commerçants catholiques, très pieux. Michel hérite de la mystique de sa mère qu'il considère comme une "sainte". Assez tôt, il prétend avoir des "visions" sur la fin des temps et le proche avènement du "Grand Monarque"...
Source et suite sur le site en lien ci-dessous, tenu comme il est indiqué par un membre de la famille du "pape" de Clémery, on trouve un résumé de la vie de Michel Collin (Clément XV) :
http://www.gerard-collin.com/clement xv/histoire resumee.htm
Morceaux choisis dans le texte :
- Dans son journal La Vérité, également publié en allemand et en anglais, Michel Collin (Clément XV) déclare la guerre au pape Paul VI qui a pris sa place au Vatican. Il le dénonce comme "faux pape", l'excommunie, et évoque les "hérésies de Rome". "Sous la dictée du ciel", il rédige les dogmes de "l'Eglise de Gloire" (également nommée Eglise du Miracle et Eglise rénovée) et son catéchisme. Il annonce que la Sainte Vierge et saint Joseph sont corédempteurs du genre humain, appelle au sacerdoce des hommes et des femmes mariés, car pour Dieu il n'y a pas de sexe, supprime la confession auriculaire à cause des "abus".
- Michel Collin meurt en 1974 "martyr de la fin des temps". Sa communauté attend sa résurrection "miraculeuse", au plus tard pour Noël 1982, mais elle tarde et la communauté de Clémery est désemparée, la clientèle s'effondre. Un schisme se manifeste dans l'association dix ans plus tard à la suite d'un conflit entre "conservateurs" et ceux qui proposent des "voies nouvelles".
- Déjà du temps de Clément XV, des dissidences étaient apparues : les plus connues sont celle de Don Ferraro (ex-prêtre italien) qui se proclama "Christ sur terre" et fut dénoncé comme "faux mystique" par Clément XV, et celle de Gaston Tremblay, ancien évêque de Clément XV qui rompit avec ce dernier en 1967 et se fit proclamer à son tour pape au Canada sous le nom de Grégoire XVII.
La "doctrine".., les reportages TV de l'époque.
Il s'impose à présent de jeter un petit coup d'oeil sur l'étonnante doctrine "traditionnelle" des "apôtres de l'Amour Infini" fondé par Michel Collin, puis repris par son évêque Gaston Tremblay. Voilà qui vaut bien le détour... :
http://www.gerard-collin.com/clement xv/apotres amour infini.htm
Plusieurs vidéos pour se replonger pendant quelques minutes dans la très lourde atmosphère d'idolâtrie de cette époque :
http://www.ina.fr/video/SXC06017411
http://www.ina.fr/notice/voir/CAF93053162
play.jsp?id=EUS_8EDF8CDF2CCF4B379F42F68F8FA781FD
La succession
Un groupe canadien fondé par Gaston Tremblay ("Père Jean-Grégoire") s'était déjà séparé de Clémery en 1967 comme nous l'avons vu un peu plus haut. Une partie des anciens fidèles de Clément XV proclameront Pape G. Tremblay sous le nom de Grégoire XVII...
La page Wikipédia de Gaston Tremblay (Grégoire XVII), successeur de Clément XV :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grégoire_XVII
Sur celle des "Apôtres de l'Amour Infini", on apprend que la mouvance a rencontré de très graves et sérieux problèmes avec la justice du Quebec à plusieurs reprises :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Apôtres_de_l'amour_infini
http://www.gerard-collin.com/clement%20xv/presse.htm
Mais, l'histoire ne s'arrête pas là.., accrochez-vous ! Gaston Tremblay avant de rendre son âme à Dieu en 2011, suite à une discorde avec l'un de ses disciples, cet ultime personnage en 2005 va prendre le titre de Léon XIV et se proclamer non seulement "pape" dans la droite ligne de Clément XV, mais aussi... "Roi de France" !! Voici le site internet de cet homme qui dit vivre seul, et simplement de la charité sociale du Quebec dans un appartement à Montréal :
http://eglisenouvellefrance.org/?page_id=833
A lire également la position de ce "nouveau pape et roi" sur la récente question du "mariage pour tous", comme nous pouvons l'imaginer le "grand monarque" n'a pas manqué de réagir à ce sujet d'actualité :
http://eglisenouvellefrance.org/?p=1180
Sur son forum (ou il est pratiquement d'ailleurs le seul et unique intervenant), un sujet intéressant qui replonge le lecteur dans le triste historique de sa "légitimité". C'est reparti pour un petit tour depuis le petit vatican de Clémery sous le "pontificat" de Clément XV. Dans ce sujet "Léon XIV" est visiblement attaqué par une ancienne disciple du mouvement, soucieuse de régler ses comptes avec le nouveau gérant :
http://www.eglisenouvellefrance.org/forum/viewtopic.php?f=2&t=44
18 pages, attention c'est du lourd... (Avis aux courageux !!)
Conclusion
Cette histoire qui pourrait relever de la farce, aux conséquences pourtant réellement tragiques pour les familles malheureuses qui ont hélas accordé leur confiance à ces faux prophètes, doit impérativement servir de leçon pour notre temps. Plus que jamais, les catholiques doivent redoubler de vigilance face à cette imposture qui porte le nom de sédévacantisme.
Nous savons très bien que la nouvelle élection du Pape François (le vrai, le seul, celui qui est à Rome) prend le contrepied de la ligne traditionnelle entamée par Benoit XVI. Dès lors, il y a fort à craindre que cette tentation sédévacantisme se réveille à nouveau, voir fortifie ceux qui malheureusement pourraient se laisser séduire par quelques gourous autoproclamés aux règnes désastreux.
On remarque d'ailleurs que le sentiment qui débute toujours par l'interprétation personnelle d'une prophétie, développé par les royalistes providentialistes adeptes de la "survivance" de Louis XVII, et donc des faux dauphins, est finalement similaire à celui qui est répandu par les sédévacantistes dans le domaine religieux. C'est ce sentiment sorti de l'imaginaire, de l'orgueil et de la bêtise de quelques farfelus, qui ouvrent la porte à tout et à n'importe quoi, les mêmes causes produisent les mêmes effets. « Vous jugerez l'arbre à ses fruits... »
Michel Collin, curé de campagne de Lorraine, s'était auto-persuadé d'être le pape de la vision prophétique de Saint Jean Bosco (vers 1880), ce pape sauveur de l'Eglise à la tête de ce bateau majestueux résistant à la tempête. A la lecture de cet article le naufrage du "petit vatican" de Clémery n'est plus à prouver...
Pour terminer enfin, écoutons en guise de conclusion son excellence Monseigneur Marcel Lefebvre, opposé fermement à l'hérésie sédévacantiste qu'il avait par ailleurs à plusieurs reprises condamnée :
00:43 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : sédévacantisme, fausse doctrine, sectarisme, clémery, clément xv, lorraine, idéalisme, faux pape, vatican, concile, mgr lefebvre
10/08/2013
A la cour de Lunéville
Nous invitons les fidèles de cette page, les passionnés d'histoire, et plus particulièrement les Lorrains qui cherchent à mieux comprendre la chronologie historique de notre province, à parcourir les lignes de l'ouvrage ancien de Gaston Maugras intitulé "La cour de Lunéville". L'auteur nous invite à nous replonger dans cette période charnière de la première partie du 18ème siècle, en redonnant vie à la grande diversité des personnages qui ont animé cette petite cour au moment de l'arrivée sur ses terres en 1698 du Duc Léopold de retour d'exil ; en passant par "la pragmatique sanction" épisode qui jette le désarroi dans la population apprenant les renonciations au duché de François III de Lorraine ; pour arriver enfin et très rapidement aux frasques du "petit Versailles Lorrain" sous la coupe de Stanislas, le roi déchu de Pologne...
Il apparaît nettement que Stanislas était un homme séduit par les idées des lumières, et notamment par la personnalité de Voltaire qu'il va accueillir au château de Lunéville. D'une manière probablement inconsciente, le roi déchu de pologne va se faire comme tant d'autres de son époque le facteur des philosophies nouvelles, qui, comme nous le savons, conduiront quelques décennies plus tard son arrière petit-fils le Roy Louis XVI à la guillotine, pour le plus grand malheur de la France.
Malgré quelques chapitres ou passages qui ne sont pas dignes d'un très grand intérêt et qui peuvent être rapidement "survolés", ce livre reste d'une lecture agréable et divertissante, il nous amène à la lumière du passé à mieux comprendre la provenance des difficultés qui alimentent notre présent...
Téléchargeable gratuitement sur BNF Gallica:
La Galerie des portraits
Léopold, Duc de Lorraine
Elisabeth-Charlotte d'Orléans, duchesse de Bar et de Lorraine
François III de Lorraine
Marc de Beauvau-Craon
Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine
Comte de Tressan
Emilie du Châtelet
Nicolas Ferry, nain de Stanislas
06/07/2013
Charles Palissot de Montenoy, un opposant nancéien aux philosophes des "lumières"
Dans notre société déconnectée du réel, proie de toutes les tentations, des vices, victime des mensonges des idéologues, de la jouissance sans entraves et de la liberté d'expression « certifiée » par ses auteurs comme étant sans limites. Il est de bon ton de rappeler à ceux qui éprouvent de la difficulté à comprendre le monde dans lequel ils vivent que rien n'est indifférent dans l'histoire des hommes, que c'est à la lumière du passé que l'on trouve les réponses aux conflits qui alimentent notre présent. Dans la même forme notre intellect et nos agissements actuels pèseront à leur tour sur le cours des choses et influenceront les générations appelées par Dieu à nous succéder. Cela vaut pour l'histoire littéraire, tout autant que pour l'histoire politique ; il y a bien souvent d'ailleurs entre l'une et l'autre plus d'un point de contact qui les font se confondre. C'est ce que nous allons nous efforcer de mettre en évidence à travers l'itinéraire de ce jeune homme contemporain du dix-huitième siècle propulsé un peu malgré lui dans le camp des adversaires des « lumières », en montrant qu'elle fut la puissance de la secte des philosophes qui déjà pesait tellement sur l'opinion que le souverain du duché de Lorraine s'inclinait devant elle, et que Choiseul ministre du roi de France en subissait lui même l'influence...
Nous sommes à Nancy, duché de Lorraine en 1750. Charles Palissot de Montenoy tout juste âgé de vingt ans et natif de cette ville, cherchait la voie de la célébrité et de la renommée littéraire. Fougueux, ambitieux et incontestablement doté de talent, sa précocité exceptionnelle avait attiré sur lui l'attention de Stanislas le roi déchu de Pologne, à tel point que ce dernier l'avait pris sous son aile au sein de sa propre académie la Société Royale des sciences et belles lettres de Nancy.
Cinq ans plus tard dans le cadre des manoeuvres diplomatiques visant à préparer le rattachement de la Lorraine au Royaume de France, il avait été commandé à Palissot de Montenoy une petite pièce de théâtre qui devait servir de prélude pour l'inauguration de la statue de Louis XV, au centre de la place royale (de nos jours place stanislas) dont nous avons conté l'histoire détaillée sur notre site. Cette comédie avait pour titre « Le Cercle » où « Les originaux ». Jouée devant le Roi de Pologne le 26 novembre 1755, Palissot y mettait en scène des « originaux » à la manière des fâcheux de Molière, on y voyait figurer des financiers, un poète, des beaux esprits, des excentriques et pour finir un philosophe dans lequel on pouvait aisément reconnaître Jean Jacques Rousseau mangeant de la salade et marchant à quatre pattes, la huitième scène le désigne de manière que l'on ne puisse s'y méprendre... Palissot pensait ainsi plaire à Stanislas, dont on se souvient que le monarque avait réfuté avec politesse et estime le « discours sur l'inégalité des conditions » de J.J Rousseau. Le comte de Tressan vice président de la Société Royale des sciences et belles lettres de Nancy, présent à cette représentation et donc par conséquent lui aussi spectateur du divertissement, ne s'émut en cet instant nullement de l'affront occasionné par la pièce.
Tressan, favori de la Reine Marie Leszczynka et de son père Stanislas, était également le confrère de Dalembert à l'Académie des Sciences de Paris. L'influence de Dalembert grandissait chaque jour, à cette époque déjà, nombreux étaient ceux qui briguaient une place au sein du cénacle littéraire bien plus qu'ils ne convoitaient un titre de « duc et pair »... Tressan était du nombre, aussi s'empressa-t-il pour servir ses propres intérêts de répondre à la demande de Dalembert qui ayant eu vent du contenu de la pièce jouée à Nancy, donna une virulente impulsion pour faire châtier avec sévérité l'auteur de l'outrage fait à Rousseau et donc au parti philosophique tout entier. En position de force, Tressan manoeuvra avec beaucoup de perspicacité et n'éprouva guère de difficulté pour persuader ses confrères de la Société Royale de Nancy, que l'honneur du corps était compromis par l'indignité de Palissot l'un de ses membres, ce jeune impétueux ayant eût l'audace de placer sur la scène un philosophe renommé et de l'exposer à la risée publique. Il parvint même à faire partager cette opinion à Stanislas qui n'hésita pas à prononcer l'exclusion de Palissot, procédure tout aussi sommaire qu'elle fut expéditive. En tout ceci, on ne sait de quoi l'on doit le plus s'étonner : où de la facilité avec laquelle la plainte fut portée, où de la docilité avec laquelle Stanislas prononça la sentence dictée par la secte philosophique dont visiblement il redoutait la vengeance...
La réaction de Palissot de Montenoy, ne se fit point attendre, pour sa défense il affirma avec raison que l'on ne peut le condamner pour une pièce représentée devant le Roi de Pologne lui-même et que le monarque n'avait désapprouvé ni à l'audition, ni à la lecture... En outre, il se prévalait enfin du droit du théâtre, en invoquant l'exemple d'Aristophane et de Molière. Ligne de défense fort embarrassante pour Stanislas comme nous pouvons l'imaginer.
Contre toute attente c'est Rousseau en personne, resté jusqu'à présent muet sur le dossier dans lequel il était pourtant directement concerné, obéissant probablement à la vanité et à son orgueil démesuré, flatté d'un outrage qui faisait de lui un Socrate moderne poursuivi par un nouvel Aristophane, qui vint au secours du monarque Polonais et le tira de ce pas difficile. Il adressa une lettre à Dalembert, et trois au comte de Tressan, pour demander à la manière d'un souverain tout puissant à ce que le dit condamné soit gracié, c'est dire l'influence exercée par le parti des philosophes au coeur de cette société alors en pleine mutation.
Tout cela bien évidemment ne faisait pas les affaires de Dalembert, bien plus susceptible que Rousseau vis à vis du point d'honneur philosophique, sans parler qu'il comptait bien se servir de la gêne occasionnée pour nuire à Fréron ennemi juré de Voltaire, que Dalembert décrivait dans ses missives comme le « protecteur et protégé » de Palissot.
Bien décidé à se venger des encyclopédistes, il s'en suivit une guerre de plume à outrance qui opposa sa vie durant, Palissot (certainement un brin opportuniste) à la secte maçonnique des philosophes. Dès 1756, il publia les « Petites lettres sur le grands philosophes », lettres adressées à Madame de la Marck sa protectrice, dans lesquelles il attaquait violemment les encyclopédistes et plus particulièrement Dalembert qu'il voulait atteindre. Ces publications eurent un succès très limité, elles ne firent vraisemblablement qu'irriter les ennemis du nancéien plus que de les blesser avec efficacité. Il trouva par la suite dans la satire théâtrale un moyen beaucoup plus adapté pour satisfaire sa fureur et sa soif intarissable de vengeance. Il lança sa comédie « des Philosophes », jouée en plein Paris après d'âpres négociations tant il faut se souvenir que les comédiens du Roi de France par crainte de représailles, refusèrent tout d'abord de se prêter aux différents rôles mis en scène par Palissot, et que c'est Mesdames de Robecq et de la Marck qui obtinrent pour l'auteur de cette comédie l'assurance de la protection du Dauphin, père de Louis XVI...
Le 2 mai 1760 Choiseul (compatriote Lorrain de Palissot) devenu ministre du Roi donna l'ordre de jouer la comédie qui fut représentée au théâtre français. Cette pièce eût tout de même pour effet d'occuper toutes les conversations vers le milieu de l'année 1760, jamais les chefs du parti encyclopédique qui prétendaient diriger l'opinion, se virent exposés aussi violemment au fouet de la satire théâtrale et à la fougue de ce jeune opposant des lumières, qui on l'imagine, devait jubiler devant le succès prodigieux de sa mise en scène.
Palissot avait envoyé sa pièce à Voltaire, auquel il vouait une véritable admiration ce qui est un paradoxe alors que l'on sait la place de chef de file occupée par celui que l'on nomme le « Patriarche » au sein du parti philosophique. Ce qui ne rend pas facile de saisir toute la complexité du personnage Palissot de Montenoy, il faut se souvenir néanmoins que c'est d'avantage par un concours de circonstance que ce nancéien se retrouve propulsé dans le camp des opposants aux philosophes plus que par conviction personnelle, et qu'il est avant tout un jeune homme ambitieux qui rêve de succès, de gloire et de célébrité, ce qui tend en ce sens tout naturellement à le rapprocher peut être de l'attitude d'un personnage comme le comte de Tressan en quête d'une place à l'académie des Lettres ? Voltaire d'ailleurs se serait bien passé lui même de cette intention (l'envoi de la pièce), ainsi que l'atteste cette lettre adressée à Helvetius :
"M. Palissot m'a envoyé sa pièce, reliée en maroquin, et m'a comblé d'éloges injustes qui ne sont bons qu'à semer la zizanie entre les frères..." (Voltaire. 16 juillet 1760)
Il va s'ensuivre une longue correspondance entre les deux hommes , dans laquelle Voltaire conscient des talents du jeune homme, va jouer de sa finesse et du double rôle qui lui est familier, pour tenter de rallier Palissot au camp des philosophes, tantôt en le félicitant hautement d'avoir représenté Rousseau (avec lequel il était déjà fâché) marchant à quatre pattes pour mettre en pratique ses doctrines sur la vie sauvage, tantôt en le blâmant de s'être attaqué à Dalembert et à Diderot (alias Doritus dans sa comédie, qui fait pompeusement l'éloge de ses propres ouvrages). Il reste que Palissot n'y consentit jamais, il était trop avancé, et la lutte était envenimée à un tel point qu'il ne pouvait plus reculer. Par ailleurs pour saisir les véritables considérations de Voltaire sur la pièce de théâtre de Palissot, il faut les chercher n'ont pas dans la correspondance échangée avec celui-ci, mais dans ses missives écrites à ses « frères» trois points :
- Lettre à Thiériot du 26 mai 1760 :
"La comédie des philosophes est, la bêtise qu'on a jouée à Paris ; j'en lis deux pages, et je m'ennuie"
- Lettre à Argental du 11 mai 1760 :
"Je suis mortifié, en qualité de Français, d'homme, d'être pensant, de l'affront public qu'on vient de faire aux moeurs en permettant qu'on dise sur le théâtre des injures atroces à des gens de bien persécutés."
Dans ses correspondances, il accole presque toujours les noms de Palissot et de Fréron. Il écrit à Thiériot :
"La cour ne se soucie pas plus de Fréron et de Palissot que des chiens qui aboient dans la rue."
Et enfin à Damilaville le 3 mars 1761 :
"La comédie des Philosophes est une infâme satire."
Ce fut bien plus tard, lors de la publication de la correspondance de Voltaire dans l'édition du Kehl en 1785, que Palissot connut toutes les lettres confidentielles du "Patriarche", si injurieuses pour lui...
Dans la foule des pamphlets qui suivirent la publication des « Philosophes » en 1760, Palissot était représenté comme un homme très méchant. Il eut alors l'idée de composer une comédie intitulée « L'homme dangereux » et de répandre le faux bruit qu'il était vivement affecté de la prochaine représentation de cette pièce où il disait être violemment attaqué. Ecoutons-le :
"A cette nouvelle, la joie des philosophes fut inexprimable. Tous portaient d'avance l'ouvrage aux nues et se félicitaient de sa représentation prochaine. On imagine aisément quelle eût été leur confusion, lorsque l'auteur se serait fait connaître : ce moment allait devenir, pour le public, une comédie plus piquante que la pièce même."
Mais aux répétitions, on reconnut la manière de l'auteur aux vers. L'auteur anonyme s'était dévoilé lui-même, en exprimant trop bien ses propres sentiments et sa situation personnelle à l'égard de ses ennemis. Un comédien divulgua ses soupçons :
" Le secret, jusqu'alors si bien gardé, se trouva compromis. Effrayés à la fois du danger qu'ils avaient couru, et du ridicule qui les menaçait, les ennemis se réunirent tous, et la pièce fut défendue le jour même où elle devait être représentée."
Palissot dans ses mémoires (Oeuvres de Palissot, édit. de 1809) attribue avec raison, cette défense aux manoeuvres de ses adversaires qui obtinrent de Choiseul un ordre à Sartines d'empêcher la représentation. C'est ainsi qu'il ajoute :
"La secte représentée par Voltaire, qui n'aurait pas dû se confondre avec sa livrée, comme je lui ai dit à lui même, et par Brienne, archevêque de Toulouse, qui était aux ordres de Dalembert, traita avec le duc de Choiseul de puissance à puissance; et le principal article du traité fut que la comédie des Philosophes, malgré son brillant succès, et toute la faveur du dauphin, fils de Louis XV, qui aimait l'ouvrage et l'auteur, ne serait pas représentée à la Cour; qu'elle cesserait même de l'être à Paris et qu'à l'avenir, enfin, le théâtre me serait fermé. En conséquence, la comédie de "l'Homme dangereux", qui avait pensé être jouée en fraude du traité, parce qu'on la croyait faite contre moi, mais dont je finis par être soupçonné, fut défendue, et l'argent des loges, qui toutes avaient été retenues trois semaines d'avance, fut restitué au public. Ces anecdotes peignent l'esprit du temps et appartiennent à l'histoire. Elles prouvent la prodigieuse influence que s'était acquise, par la faiblesse du gouvernement, une secte audacieuse qu'il eût été facile de contenir par la seule crainte du ridicule, et qui n'a que trop contribué, soit par la licence de ses opinions, soit par le crédit qu'elle avait eu la faiblesse d'usurper, à la chute de ce même Gouvernement."
Sources :
- "Palissot et les Philosophes" édit. 1864 par E.Meaume
- "Les Oeuvres" édit.1809 de Charles Palissot de Montenoy
25/06/2013
Saint Livier, le héros de 451
Dès les premiers siècles, des missionaires avaient été envoyés de Rome dans les Gaulles pour les évangéliser et pour ériger des églises épiscopales dans ses principales cités.
Le pays des Médiomatriciens, dont Metz était la capitale et qu'une voie importante mettait en communication avec Rome, ne fut pas oublié par ceux qui gouvernaient l'Eglise catholique, l'un des premiers, il accepta l'Evangile et reconnut la puissance spirituelle du saint-siège. L'évêque missionaire de Metz s'appelait Clemens Flavius et appartenait à une famille sénatoriale de Rome. Ses successeurs, à son exemple, devinrent des saints et en formèrent plusieurs que l'Eglise honore. Le plus ancien de nos historiens, Paul Diacre, nous a donné sur quelques uns d'entre eux de précieux renseignements. Or parmi ces héros, sanctifiés et honorés, nous voyons figurer celui que nos pères appelaient : Monseigneur Saint Livier, fils de Honstrand seigneur du pays messin et de Guinarde de Gournay. Soldat martyr, particulièrement vénéré dans les Evéchés de Metz, Toul et Verdun, dans toute la région qui environne l'abbaye de Salival et la vallée de la seille.
D'après les Bénédictins, qui ont écrit l'histoire de Metz en 1775, saint Livier naquit au Vème siècle et son martyre eut lieu à l'époque de l'invasion des Huns commandés par Attila en 451. Metz, capitale des Médiomatriciens, que Ptolémée, dans sa géographie, nomme Divodurum Mediomatricorum, se distinguait entre toutes les autres villes, par son importance et sa population. Elle était l'un des principaux et des plus anciens établissements celtiques. Elle se trouvait au centre de la grande nation des médiomatriciens.
Respectée de ses dominateurs, elle avait sous sa dépendance des milices bien organisées, aguerries et commandés par de véritable hommes de guerre. Dans ces conditions on comprend qu'elle ait pu essayer de résister au flot des barbares qui l'inonda à la veille de Pâques en 451. Les Médiomatriciens se levèrent en masse pour repousser les envahisseurs et succombèrent glorieusement sous le nombre. Les églises et les sanctuaires furent détruits. Seul, le premier oratoire chrétien, élevé en l'honneur de Saint Etienne, fut sauvé, par l'intervention miraculeuse de Saint Clément, son fondateur.
Le Château de Ladonchamps, qui faisait autrefois parti du patrimoine de saint Livier, a été cédé par un Gournay à la famille Lefebvre. (1)
L'armée Messine était d'environ quarante mille hommes. Cette armée se recrutait dans une population calme et paisible, peu remuante et peu ambitieuse, mais courageuse et ferme à l'heure du péril. La situation de Metz avait fait de la ville une forteresse bien gardée, et, de ses défenseurs, de bons et vaillants soldats qui ne redoutaient ni les surprises, ni les attaques, ni le nombre des ennemis.
Saint Livier, jeune chef fut bientôt apprécié et aimé de ses soldats. On connaissait sa justice et son courage; il ne compta bientôt plus dans toutes l'armée que des coeurs qui lui étaient acquis. Il se mis avec un grand zèle à organiser, à instruire et à discipliner ses troupes; il veillait à tous leurs besoins, s'occupant des moindres détails, il se mêlait à ses soldats, les encourageait et développait leurs qualités militaires. Enfin chaque jour on sentait se resserrer les liens qui unissaient le jeune chef à son armée.
Maintenant si nous jetons un coup d'oeil sur l'état des esprits dans tout le pays messin, nous voyons la population inquiète et en proie a de tristes pressentiments. Les âmes pieuses redoutaient de grands malheurs; elles étaient convaincues que la société, amollie par la civilisation de l'empire des Césars, était en décadence et que Dieu voulait la transformer. On ajoutait à ces présages, que seule l'église de Saint Clément serait épargnée, pour perpétuer la mémoire de son apostolat à Metz.
Vers 445, Attila règnait sur les Huns, peuple d'origine scytique établi dans la Pannonie. Il était le maître absolu d'un peuple nombreux qui ne se contentait plus d'adorer les idoles des anciens païens, mais qui rendait son hommage et son culte à la divinité sous le symbole d'une épée. Ce peuple répandu sur une grande partie de l'Europe, détruisait, ravageait, brûlait tout sur son passage : plus de cinq cents villes où places fortes avaient disparu, emportées par ce torrent dévastateur. En peu d'années cette multitude étendit sa domination sur toutes les provinces d'Allemagne et sur une grande partie de la Russie. On sait que les Gaulles ne furent pas épargnées.
A la fin de l'hiver 451, les Huns se répandrient dans le bassin de la Moselle et dans les plaines de la Seille, au nombre de cinq cent mille combattants. Saint Livier, le chef messin réserva toutes ses forces pour défendre la capitale. Tous ses soins et toute sa sollicitude se concentrèrent sur ce point important. Les remparts étaient réparés, la forteresse pourvue de tous les engins et des munitions de guerre, les première attaques repoussées : habitants et soldats rivalisaient de courage et de zèle. Saint Livier montra tout ce qu'on peut attendre d'un héros chrétien, il releva le courage de ses compatriotes. A la tête d'une poignée de braves, résolus comme lui, de vaincre où de mourir pour la cause de Dieu et de la patrie, il fit une sortie et attaqua avec tant d'impétuosité et de succès un corps d'armée ennemi, qu'il le tailla en pièces après en avoir tué le chef de sa propre main. Mais après des prodiges de valeurs, Livier succomba sous le nombre. Il déploya pendant la mêlée, une intrepidité et une audace surhumaines qui l'entrainaient au milieu des barbares et les remplissaient eux mêmes d'admiration et de crainte. Saint Livier enveloppé avec sa petite troupe par une nuée de barbares, fut pris les armes à la main. Il ne restait plus de ses glorieux compagnons que quelques survivants couverts de blessures et de sang. On les chargea de chaînes, on voulu les faire abjurer la religion chrétienne. Ce fut en vain que l'on employa les promesses et les menaces la plupart moururent dans les tourments. Saint Livier demeura inébranlable.
Les Huns s'emparèrent de la ville et de la citadelle qu'ils réduisirent en cendres. La Chapelle de Saint Etienne seule resta debout au milieu des ruines.
Après la défaite des Champs catalauniques les Huns décident de se venger en massacrant leurs prisonniers. Livier est amené dans une grande prairie, il était plein de calme et de majesté, il regardait le mort en face avec la fermeté du soldat et la douceur d'un saint. Sur un ordre de ses chefs, un Hongre le décapite alors qu'il est en prière. Il ne s'effondre pourtant pas. Il se relève, prend sa tête tombée sur le sol et, à pas lents, se dirige vers une colline proche où il finit par se coucher sur le sol. Les Huns, térrifiés à la vue du martyre qui ne tombait pas comme un mort, se dispersèrent ausitôt. Les habitants de vallée de la Seille acoururent pour procéder à ses funérailles. Ils empruntèrent des briques à une construction abandonnée et élevèrent un tombeau à l'endroit même ou le saint s'était arrêté, et ou sa tête en touchant la terre avait fait jaillir une source d'eau vive, disent les chartes de Saint Arnould. La dépouille du saint y fut pieusement déposée , on planta quelques arbustes pour indiquer aux pèlerins la place ou reposait saint Livier. On voit en plusieurs endroits de la Chrétienté, des puits qui doivent leur célébrité à de semblables prodiges que Dieu a opérés pour honorer ses saints.
La chapelle bâtie sur le tombeau du martyr a traversé les siècles et n'a eu à subir ni destruction ni la ruine, plus heureuse que l'abbaye Salivale, sa voisine de qui elle dépendait et qui a disparu pendant la tourmente révolutionnaire.
Livier est le héros chrétien du siège de 451. Son martyr a un sens, il tend à expliquer que, malgré tous les désastres, la foi sauve, qu'elle demeure plus forte que la mort. Sur le mont Saint-Jean, près de Marsal et de Moyenvic, la chapelle et la source Saint-Livier perpétuent son souvenir.
Source : "La vie de Saint Livier" par Monsieur l'Abbé de Tinseau (1886).
(1) Sur la gauche de ce dessin, seule subsiste actuellement la petite chapelle castrale de la Nativité de la Très-Sainte-Vierge-Marie. L'héritier des marquis de Ladonchamps mettra celle-ci à la disposition de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X pour ses messes dominicales.
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13/05/2013
Réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 08 Juin 2013, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
19:51 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, formation, doctrine légitimiste
09/05/2013
Compte rendu de la journée « dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc »
C’est sous un ciel nuageux et couvert que se sont rassemblés samedi matin 04 mai 2013 à Vaucouleurs sur les décombres du château du Sire Robert de Baudricourt les participants à la journée « dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc ». Ils sont venus des quatre coins de la Lorraine, mais aussi d’Alsace, et même du Limousin !
A 10H00 débutait la visite de ce haut lieu historique, notre guide captivait rapidement son auditoire en expliquant le parcours général, mais aussi et surtout l’épisode de la pucelle à Vaucouleurs, élément important pour ne pas dire « déterminant » dans la mission divine de Jeanne mandatée par le ciel. Puis, nous nous sommes dirigés à l’intérieur de la chapelle où notre groupe a pu admirer la magnificence des vitraux, avant de descendre dans la crypte là même où Sainte Jeanne d’Arc se rendait régulièrement pour prier lors de son passage dans la petite châtellenie restée jadis fidèle au roi de France. Nous avons visionné en ce lieu particulièrement émouvant un petit film en trois dimensions fort intéressant, mais non détaché de toutes critiques pour notre attroupement d’érudits et de fidèles (Charles VI n’était pas fou comme on le raconte trop souvent, mais épileptique… !). Avant de quitter la crypte, notre groupe a adressé une prière collective au pied de la célèbre statue en pierre de la Vierge à l’enfant devant laquelle Sainte Jeanne d’Arc s’est recueillie elle-même autrefois à de nombreuses reprises. Les effets d’ailleurs ne se sont pas fait attendre, puisqu’à notre sortie de cette construction souterraine, les premiers rayons de soleil commençaient à percer le ciel encore chargé de nuages…
La matinée s’est terminée par la visite du musée Johannique de Vaucouleurs où quantité de pièces sont entreposées : dessins, maquettes, cartons de vitraux, estampes, bronzes et affiches représentent l’imagerie johannique. Après avoir remercié notre guide nous avons rejoint nos véhicules pour nous diriger en direction de Domrémy-la-pucelle, au restaurant « accueil du pèlerin » où nous étions attendus pour le déjeuner.
C’est sous un soleil radieux et un ciel bleu complètement dégagé que nous sommes arrivés au pied de la basilique du Bois Chenu, cette fois nous en avions la certitude, le ciel était avec nous pour parachever cette belle journée. Rassemblés autour d’une bonne table, les convives des différentes provinces font connaissance et les discussions vont bon train. A la fin du repas, nos hôtelières nous ont gratifié d’un retentissant « Ave Maria ».
Après avoir quitté le restaurant, nous avons visité très rapidement le magnifique intérieur de la basilique du Bois Chenu, peu de temps avant de nous diriger vers la maison natale de Sainte Jeanne d’Arc, où nous attendait notre prochain guide pour poursuivre notre programme fascinant. L'ensemble sous l’œil vigilant et bienveillant de notre accompagnateur Monsieur Charles, héritier spirituel et gardien de la mémoire des travaux inégalés de Monsieur Henri Bataille.
La maison de Jeanne, berceau de son enfance, lieu chargé d’histoires et riche en émotions. Cette petite maison couverte d’un toit en appentis, comporte quatre pièces au rez-de-chaussée et un grenier servant à entreposer vivres et matériels. On peut notamment y voir des cheminées monumentales, une plaque de foyer décorée datant du XVIème siècle, ainsi qu’une statue en bronze représentant Jeanne d’Arc en prière. Au dessus de la porte d’entrée se trouve une statue de Jeanne agenouillée en armure. Au dessous un tympan datant de 1481 sculpté d’armoiries : les armes de France avec trois fleurs de lys, les armes de la famille Thiesselin, et les armes de Jeanne offerte par le roi Charles VII. Puis à proximité immédiate de la maison natale, emmené par notre accompagnatrice notre groupe s’est orienté en direction du « Centre Johannique », qui, a véritablement offert à nos visiteurs une découverte approfondie du monde médiéval et des enjeux politiques qui qualifient la fin de la guerre de cent ans. Cet endroit comprend trois espaces complémentaires : le déambulatoire, la grande galerie et la salle de projection ou nous avons vu là aussi un petit film très intéressant. A la sortie de ce musée, et avant de quitter Domrémy-la-pucelle, notre groupe est passé rapidement par la petite Eglise du village, lieu du baptême de Jeanne, qui conserve des vestiges contemporains de la sainte (fonts baptismaux et sculptures). Puis enfin, par la petite boutique souvenirs de Domrémy où quelques uns d’entre nous se sont laissés tenter par « quelques achats » (livres, épinglettes à fleurs de lys…).
Il était déjà 16H00, l’heure de rejoindre tous ensemble une dernière fois nos véhicules pour nous rendre à l’ermitage de Notre-Dame de Bermont, notre dernière étape, située à trois kilomètres au nord de la commune de Greux. Nous avons été chaleureusement accueillis par Monsieur Olivier et son épouse, qui nous ont conté avec beaucoup de passion l’histoire de cet ermitage et de sa petite chapelle, qui fut un lieu de prière et de dévotion régulière de Jeanne auprès de la Statue de Notre Dame de Bermont. Les membres de notre groupe ont été particulièrement enchantés par ce qu’ils ont pu apprendre, par les connaissances exceptionnelles et le don de ce dernier guide pour nous les transmettre. Nous ne pouvions espérer pour terminer cette journée étincelante, conférence plus intéressante, passionnante et documentée.
Pour terminer ce petit compte rendu, qui je l'espère aura remémoré pendant un instant à quelques uns de nos lecteurs de très bons souvenirs. Les membres du Cercle Robert de Baudricourt se joignent tous à moi pour remercier chaleureusement nos amis alsaciens, et plus particulièrement encore le président fondateur du Cercle légitimiste Saint Materne, pour s’être associés à nous et avoir ainsi participé au succès de ce grand rendez-vous légitimiste placé « dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc ! ».
Reny_F
01/05/2013
Marienfloss, la source du Rosaire en Lorraine
Chers amis, chers lecteurs,
Le mois de mai est le mois de Marie, Reine du Ciel et de la France. Toute la France d'antan le savait et honorait Notre Dame en décorant les statues à son effigie dans les sanctuaires. Les femmes fabriquaient des couronnes de fleurs en l'honneur de celle que l'on appelait la Reine de la famille. Un air de fête et de joie planait dans les chaumières, et les familles récitaient le chapelet tous les soirs, comme il était de rigueur...
Ce nouveau mois de mai qui commence, ce nouveau mois de Marie, nous procure l'occasion de nous pencher sur l'origine du Rosaire en Lorraine. Notre terre étant si riche et si fertile, qu'il est important de nous remémorer régulièrement les évènements qui ont marqué notre histoire. C'est même aujourd'hui un devoir pour lutter contre ceux qui s'acharnent par « l'éducation républicaine » à couper la jeunesse de France de ses racines ancêstrales...
Marienfloss, lieu agréable d'une beauté et d'une magnificence divine, absolue, situé à proximité de Sierck-les-Bains, ancienne place forte du duché de Lorraine. C'est à cet endroit complètement oublié de nos contemporains que se trouve chez nous la source principale du Rosaire que l'on a pourtant attribué à tort aux Frères Prêcheurs. Alors que la paternité réelle en revient aux Chartreux de Trèves et de Marienfloss, au début du XVème siècle (Il faut se souvenir que Sierck dépendait du diocèse de Trèves, jusqu'à la Révolution).
Certes, cette dévotion au Rosaire a bien été propagée par les Frères Prêcheurs ; mais l'origine se trouve bien chez nous en Lorraine à Marienfloss. Et d'ailleurs ceci a même été rappelé par le pape Jean-Paul II lui même, le 10 octobre 1988 dans la cathédrale de Metz...
Dans un vallon solitaire en amont du ruisseau de Marienfloss (« qui signifie ruisseau de Marie »), la petite chapelle de ce lieu reste le témoin précieux des Mystères du Rosaire. C'est à cet endroit, que s'élevait autrefois à l'origine une petite église fondée au début du XIIIème siècle. Hélas, ces lieux furent saccagés au XVIIème siècle au moment de la Terrible guerre de Trente Ans, puis à nouveau lors de la Révolution dite « Française ». Peu de vestiges sont restés debout, il s'élève simplement aujourd'hui une chapelle où le pèlerin est accueilli par cette mention gravée dans la pierre : « Marienfloss, source d'eau vive, d'où jaillit le Rosaire ».
En 1415, c'est le duc de Lorraine Charles II et surtout son épouse Marguerite de Bavière, femme très pieuse, qui fit venir les Chartreux à Marienfloss, en remplacement des Cisterciennes ayant quitté les lieux. Rapidement la jeune duchesse découvre que son mari la trompe. Humiliée, elle se résout à quitter le palais et trouve refuse au château de Sierck. Elle se rappelle qu'elle avait rencontré naguère, à la cour, un jeune noble promis à une carrière brillante, Adolphe d'Essen, et qui avait préféré revêtir la bure des Chartreux. Il était le prieur de la Chartreuse de Saint Alban de Trèves, et Marguerite de Bavière le fit venir à Marienfloss où il s'installa avec son disciple Dominique de Prusse. Ce jeune religieux avait été formé par lui à sa méthode de récitation du Rosaire. Dominique passe pour l'inventeur des « clausules », c'est à dire des thèmes de méditations, car jusqu'alors les Ave se disaient simplement à la suite les uns des autres. C'est ainsi que pour aider la duchesse à surmonter ses épreuves Adolphe d'Essen lui proposa la prière à Marie, Jésus n'a-t-il pas d'ailleurs confié ses disciples à sa Mère ? Notre duchesse de Lorraine a-t-elle été la première personne non religieuse à méditer le Rosaire ? En tous cas, elle s'en fit la fervente propagatrice !
Adolphe d'Essen nommait cette prière « Le petit jardin des Roses de Notre-Dame ». Un Ave relié à l'Evangile est une rose offerte à la Vierge. Dix Ave forment un bouquet, cinquante lui tressent une couronne de roses. Les cent cinquante Ave du Psautier plantent autour de Marie une superbe roseraies, un Rosaire. Avec le Rosaire médité d'après la vie de Notre-Seigneur, Marie était ainsi unie à Jésus de la même façon, Marie menait le récitant à Jésus.
La dévotion de Marienfloss devait se répandre dans le duché de Lorraine, puis plus tard au Royaume de France, et enfin, dans le monde entier.
13:32 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : lorraine, rosaire, mois de marie, marguerite de bavière, adolphe essen, dominique de prusse
01/04/2013
« Dans les pas, et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc »
Samedi 4 mai 2013
« Dans les pas, et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc »
Le Cercle Robert de Baudricourt vous invite cordialement à participer à la sortie qui aura lieu le samedi 4 mai 2013 à Domrémy-la-pucelle / Vaucouleurs.
Programme
10h00 Rassemblement à la porte de France (Vaucouleurs)
- Conférence sur les ruines du château de Robert de Baudricourt
- Visite de la chapelle castrale
12h30 Déjeuner au restaurant le Pèlerin (Domrémy-la-pucelle)
14h00 Visite de la maison natale de Sainte Jeanne d’Arc
15h00 Visite du musée Johannique
16h00 Visite de l’Ermitage Notre Dame de Bermont
18h00 Clôture
……………………………………………………
Coupon réponse à retourner impérativement avant le 26 avril 2013 à
Cercle Robert de Baudricourt 3 rue de Forbach 54700Pont à Mousson
Nom : …………………………………........
Prénom : …………………………………...
Adresse :……………………………………………………………………………………………...…………………………………………………………………………………………….
Participera à la journée du 4 Mai 2013 : « Dans les pas et sous la bannière de Sainte Jeanne d’Arc »
Nombre de personne : 28 € x …... = …… €
Ci-joint un chèque de……. € à l’ordre de « Cercle Robert de Baudricourt ».
......................................................................................
Cliquez sur le lien ci-dessous pour télécharger et imprimer votre bulletin d'inscription
http://beaudricourt.hautetfort.com/files/Samedi%204%20mai...
01:08 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, vaucouleurs, domrémy, journée découverte
16/02/2013
Réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 09 Mars 2013, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
18:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cercle robert de baudricourt, lorraine, formation, légitimisme
09/02/2013
LORRAINS ET ALSACIENS DANS LES GUERRES DE L'OUEST
La Lorraine a gagné en Vendée une bienheureuse, Soeur Odile Baumgarten, née le 15/11/1750 à Gondrexange dans le pays des étangs ; son histoire tragique et glorieuse était cependant déjà évoquée depuis 1953 sur les beaux vitraux de l'église de son pays natal, comme elle l'était sur ceux de la chapelle du Champ des Martyrs d'Avrillé près d'Angers. Postulante des Filles de la Charité dans notre vieil hospice S.-Nicolas, elle quitta la Lorraine en 1775 pour Paris, puis pour l'Ouest. Arrêtée à l'hôpital S.-Jean d'Angers, elle fut fusillée le 1e r février 1794, enchaînée à Soeur Marie-Anne dont elle partage la gloire.
Nicolas Stofflet est né en Lorraine, le 3 février 1753, sous le règne débonnaire du roi Stanislas, à Bathelémont-lès-Bauzémont, tout petit village entre Luné ville et Vic-sur-Seille. Son père y était meunier. L'essentiel de sa foi religieuse lui fut communiqué par sa mère Barbe Mézier, âme pieuse, forte et simple, comme on en rencontre de nombreuses dans la campagne lorraine et comme l'était certainement aussi, près de là, à Gondrexange, Catherine Gadel, mère de soeur Odile Baumgarten, la martyre d'Angers. Après avoir servi 17 ans dans Lorraine Infanterie, Stofflet fut racheté par le comte Colbert de Maulévrier, alors en garnison à Lunéville. Stofflet lui aurait sauvé la vie ainsi qu'à sa fille au cours d'une chasse au sanglier ; mais il est possible aussi que le comte de Maulévrier ait fait la connaissance de Stofflet, grâce à la soeur de celui-ci, « belle et vertueuse personne » qui s'occupait des enfants Colbert (Voir le livre d'Edmond Stofflet, imprimé à Pont à Mousson). Alors que Stofflet était garde des bois dont jouissaient les officiers du corps de la gendarmerie de Lunéville, il avait connu et accompagné à la chasse le Marquis de la Rochejaquelein, père du généralissime vendéen, dont il devait recueillir ultérieurement la succession. Signalons en passant que les Messins ont oublié que le comte Colbert de Maulévrier, pendant son ambassade dans l'Electorat de Cologne, s'était acquis leur reconnaissance en 1789, en assurant le ravitaillement de la ville. Le Comité municipal de Metz lui avait écrit le 11 novembre 1789 une longue lettre de remerciements dont nous extrayons ce court passage : ... « Vous avez été Monsieur, le bienfaiteur signalé de cette ville, Metz vous voue une reconnaissance tant de ce que vous avez fait, que de ce que vous voudrez faire pour elle... ».
Mais en 1787, c'est en Anjou que Stofflet est garde des bois et commis facteur du comte de Maulévrier ; sa qualité d'étranger au pays et ses fonctions de garde-chasse ne l'ont pas empêché de prendre un grand empire sur les paysans, tous cependant, peu ou prou, braconniers. Le 13 mars 1794, les conscrits d'Yzernay qui ont refusé « d'aller tirer à la milice » et qui ont rossé les cavaliers républicains envoyés pour rétablir l'ordre, viennent chercher Stofflet dans la forêt de Maulévrier où il s'était réfugié à la suite des premiers excès révolutionnaires et où, attendant les événements, il occupait son temps à fabriquer des munitions. Avec eux se trouvait le bisaïeul de René Bazin, régisseur du comte de Colbert et futur lieutenant du garde-chasse.
Les gars d'Yzernay, réuni avec ceux de Maulévrier vont devenir les futurs grenadiers de Stofflet. Ils prennent le château de Vezins, ce qui leur amène des renforts considérables en particulier, les hommes rameutés autour de Tonnelet, autre garde-chasse de Colbert de Maulévrier. Réunis aux insurgés de S.-Florent, conduits par Cathelineau, le futur généralissime, ils prennent le nom d'armée catholique (et non encore royale) et, par acclamation, élisent comme premier général de l'insurrection de l'Ouest, le Lorrain Stofflet.
De La Gorce décrit ainsi la rencontre entre les gens de Cathelineau et ceux de Stofflet : « Comme après avoir longé le coteau des Gardes on cheminait entre Trémentines et Nuaillé, on fut rejoint par des gens d'aspect assez martial, pieux aussi, mais avec un peu plus de fusils et un peu moins de chapelets. Ils venaient de Maulévrier, d'Yzernay, de Vezins, de Latour-Landry, paroisses perdues dans les bois et aux moeurs un peu plus rudes que celles du reste des Mauges... Du milieu de ces hommes, le chef se détachait avec un relief singulier, on l'appelait Stofflet... On le disait dur, brutal jusqu'à la violence ; en revanche, il était vigoureux, endurant la fatigue, d'une habileté prodigieuse à manier les armes et les chevaux, terrible, mais avec des accès de bonhomie et pour les braconniers qui le craignaient fort, il avait par intervalles des tolérances habiles qui surprenaient et qui charmaient. En lui se réunissait ce qui subjugue : la force, l'adresse, l'aplomb et tout ce monde inculte et rude qu'il entraînait à sa suite, lui trouvait un grand air de commandement ». Et c'est maintenant une armée de 12 à 15 000 hommes, sous les ordres de Stofflet, qui, au son des cantiques, marche sur Cholet, défendue contre l'attaque de ces roturiers par le marquis de Beauvau. Après la défaite et la mort de celui-ci, la capitulation de Cholet entraîne le soulèvement général du bocage.
Nous glisserons sur les détails de la carrière de Stofflet, qui selon lui, aurait assisté à cent cinquante combats (comtesse de La Bouëre). Il joua un rôle décisif à Doué, à Châtillon, à Cholet, à Baupréau et à la prise de Laval. Stofflet, premier général Vendéen, deviendra Major général de la Grande Armée et sera le dernier général en chef de l'armée des Rebelles de la Vendée, ainsi que le proclame l'affiche de son jugement qui se trouve au Musée de Nancy.
Pour ses compatriotes, Stofflet paraît un géant avec ses cinq pieds et cinq pouces, c'est-à-dire un peu plus de 1 m 75 ; son signalement militaire qui est vraisemblablement le plus fidèle, s'écarte notablement de celui que donneront ultérieurement ses fidèles, en particulier, Landrin, qui parle de son physique sec de ses cheveux noirs et de ses « chambes » un peu bancales. Ses soldats qui le redoutaient, tout en le respectant, l'avaient baptisé : Mistoufflet, Sifflet ou le Sabreur, mais ils ne consentaient à avancer que si M. Stofflet était en avant, payant de sa personne. Son coup d'oeil, ses connaissances militaires, la discipline sévère qu'il imposait à ses gens, en firent un des meilleurs capitaines de l'armée vendéenne. Crétineau-Joly le définit ainsi : « A côté de tous ces noms, la gloire et le patrimoine de la Vendée, on distinguait déjà un homme grand et robuste, au teint brun, aux yeux et aux cheveux noirs, à l'air dur, à la parole ardente, sous un accent lorrain. Cet homme s'était élevé bien haut dans l'estime de ses compagnons d'armes, par une activité, par une intelligence, une appréciation des événements au-dessus de son éducation, c'était Nicolas Stofflet, garde-chasse du château de Maulévrier ; Stofflet qui de son humble bandoulière aux armes de Colbert, a su se faire une écharpe de commandement. Dès que les paysans l'eurent vu au feu, ils prirent confiance en cet homme endurci aux fatigues, si propre au commandement et d'une franchise qui souvent allait jusqu'à la rudesse. Lorsqu'on marchait au combat, ils demandaient : « Monsieur Stofflet est-il en avant ? » Quand la réponse était affirmative, plus sûrs même de leur courage, ils s'élançaient sans crainte ».
Stofflet allait à la bataille avec panache et au cri de « l'entends-tu Marie-Jeanne », il faisait joyeusement décharger sur les bleus, avec sans doute plus de bruit que de mal, la fameuse Marie-Jeanne, pièce de 12 en bronze aux armes de Richelieu, mascotte des vendéens, prise et reprise dans les batailles. Mais il ne supportait pas de se faire traiter de citoyen, et lors de la prise de Fontenay, l'enfant Grimonard, âgé de 7 ans, se fit rudement tirer les oreilles pour n'avoir pas su assez rapidement s'adapter à l'évolution politique.
L'iconographie historique concernant Stofflet est rare, surtout en Lorraine, mais nous pouvons nous le figurer d'après la statue de la salle de la Révolution du musée de Nancy, fidèle copie de celle de la Chapelle du bois d'Izernay ; il y est représenté dans son uniforme de garde-chasse avec le grand bicorne qui est conservé au musée de S.-Florent-le-Vieil ; il a gardé en brassard sa plaque de garde-forestier aux armes de Colbert qu'il continuait à porter en hommage à ses anciens maîtres auprès desquels après la paix, il n'aspirait qu'à reprendre ses fonctions de garde-chasse à Maulévrier. Mm e de La Rochejaquelein qui ne l'aimait guère, en fait, elle aussi, le vétéran d'un régiment allemand ; elle lui reproche son ambition, sa dureté, mais reconnaît que, brave, actif et intelligent, les officiers l'estimaient beaucoup et que les soldats lui obéissaient mieux qu'à personne. Le témoignage de ceux qui l'ont connu s'écarte tout de même souvent du portrait qu'en a fait une certaine histoire officielle : « Son air militaire, précise Coulon son secrétaire, le faisait prendre par ceux qui ne le connaissaient pas, pour un homme de grand rang », il ajoute : « Ses talents étaient uniques pour cette guerre, il faisait agir avec douceur, avec amitié ses paysans et à l'occasion, était dur et sévère de manière à les encourager à la victoire et à les contenir dans la défaite ; son courage était extrême ; dans la victoire, il savait se posséder et dans l'adversité, conserver le sang-froid des braves ; il faisait espérer à ses soldats que dans la revanche, on serait plus heureux ».
Le général d'Audigné cite en appendice de ses Mémoires, le manuscrit inédit de l'abbé Chevallier, curé de Ste-Lumine de Coûtais, ancien membre de l'Assemblée nationale de 1789 et ancien aumônier vendéen : « Stofflet est mort, hélas ! C'est un deuil national pour la Vendée, elle a perdu son bras droit..., c'était un homme d'un courage extraordinaire qui dans deux ans à peine, avait livré plus de cent cinquante combats. Quoique né de basse extraction, il avait des sentiments infiniment supérieurs..., mais ce qui fait de lui un grand homme, c'est qu'il ne s'en fit jamais accroire et que défiant absolument de lui-même, il n'agit jamais que par les lumières de son conseil. Si on a à lui reprocher quelqu'acte de violence, sa popularité lui avait gagné les coeurs et sa bienfaisance naturelle lui avait gardé l'affection. Il était né pauvre, il est mort pauvre...»
Pour les Vendéens, c'est un « homme de l'Est », Alsacien ou Lorrain peu importe, mais considéré de ce seul fait comme un homme dur, intransigeant sur la discipline « qui n'avait pas la délicatesse d'un Cathelineau ni d'un Bonchamp » ; mais il avait cependant l'art de plaire..., très affable à table et en société, parlant galanterie et chantant à couplets à son tour et à son rang, aimant les marches guerrières et cadencées, sobre dans les repas, jamais dérangé par le vin, ni bavard ni prodigue, le luxe ne régnait ni sur ses habits, ni sur sa table. Les auteurs de l'Ouest font souvent de Stofflet un Alsacien à l'accent « tudesque » (Crétineau-Joly, Brunisleau, Gabory, etc.). La confusion vient, ou s'est perpétuée, de ce que nombre d'ouvrages ont été écrits au temps où l'Alsace et la Lorraine annexées étaient unies par un trait d'union et d'éminents auteurs de l'Ouest ne se sont pas rendu compte de la gravité de leur erreur.
Stofflet voulait donner à ces paysans trop indisciplinés, un minimum d'organisation militaire. L'armée d'Anjou fut ainsi organisée en six divisions et dans chaque division, fut placée une compagnie de cinquante cavaliers qui furent appelés dragons pour les distinguer des chasseurs de Stofflet qui formaient deux compagnies (Comtesse de la Bouëre). Les fantassins, jaloux des cavaliers, les surnommaient ironiquement les « marchands de cerises ».
Il organisa aussi en petite cavalerie un corps de tambours dirigé par le célèbre major La Ruine, dont les roulements de caisses décidèrent souvent des défaites républicaines et scandèrent les entrées triomphales dans les villes conquises.
Dans son camp installé dans la forêt de Vézins, il créa un hôpital sous la direction du chirurgien Baguenier-Désormeau ; il y avait également son parc de réserve, une imprimerie, un atelier d'étoffes et d'habillement, une salpètrerie et une facture de poudre. Selon la tradition vendéenne, alors que Stofflet était en expédition, son camp fut surpris, à la suite d'une trahison, le 25 mars 1794 par la colonne républicaine de Crouzat et Grignon qui se livra à un massacre en règle, laissant sur place, plus de 2 000 victimes désarmées. Sur les lieux s'élève actuellement une chapelle que gardent les statues de Stofflet et de Cathelineau et ce « cimetière des martyrs » est signalé par des panneaux à plus d'une lieue à la ronde. Stofflet prévenu et renforcé par les soldats de Richard et de Marigny, attaqua avec 7 000 hommes fous de rage, les soldats de Crouzat et de Grignon, retranchés aux Ouleries à quelques kilomètres d'Ezernay. Après un violent combat il examina les massacreurs. A la bifurcation des chemins d'Yzernay et de Cerqueuex, se trouve actuellement un grand calvaire qui porte sur son socle massif, l'inscription suivante : « Croix élevée en 1894 à la mémoire des Vendéens tués dans les combats des Ouleries le 18 et le 27 mars 1794 ». Mais Stofflet ne s'en laissait pas imposer par les aristocrates et en particulier par les émigrés envers qui il nourrissait une prévention et à qui il ne manquait pas de donner des leçons, lorsque l'occasion s'en présentait. A Entrammes, s'adressant, un peu méprisant, à M. de S.-Hilaire, émigré breton : « Voulez-vous, lui dit-il que je vous montre comment dans notre armée, on enlève une batterie ? » Il fait sabrer les artilleurs par 12 cavaliers et tourne les pièces de Kléber contre les bleus. Il fit du chevalier de Colbert, frère de son maître, son ambassadeur auprès du comte d'Artois et on ne manqua pas de souligner que c'était le garde-chasse qui envoyait désormais en ambassade, les nobles, ses anciens maîtres. Il sut donner le commandement à des plébéiens et il distingua Cadoudal qui fut capitaine dans sa cavalerie. Par contre, il fut trop sensible aux intrigues des hommes d'église, en particulier, à celles de Barbotin qui signe sa première proclamation et surtout de Bernier, le futur négociateur du Concordat, qui n'ayant pu subjuguer Charette, se servit de Stofflet, avant peut-être de le livrer.
Jacques Cathelineau (le Saint d'Anjou) - Nicolas Stofflet
Selon Landrin son compagnon, les principes de Stofflet furent, religion, courage et fidélité. Il fut en effet fidèle dans ses amitiés, mais trop tenace dans ses aversions et on ne manqua pas de lui reprocher son animosité constante pour Charette, qui nuisit à la cause commune. L'exécution de Marigny, dont il ne fut qu'en partie responsable, continue également à lui être amèrement reprochée par tous les auteurs royalistes. Mais quelle que soit l'opinion que l'on ait de Stofflet, tout le monde s'accorde sur son courage ; Hoche lui-même qui a bien su distinguer les nuances de psychologie des Vendéens et des Chouans, dans sa proclamation à ces derniers, rendait un hommage à Stofflet, en opposant les « héros des fossés », (les Chouans) au courage de Stofflet. Ce courage s'affirma jusqu'au Champ de Mars d'Angers le 25 février 1796. En face du peleton d'exécution, il refuse le bandeau et s'écrie : « Eloignez-vous, je vais vous apprendre une fois de plus qu'un général Vendéen n'a pas peur des balles ». Donnant la main à son aide de camp le prussien de Lichtenheim, il commande le feu et tombe en criant : « Vive la religion.Vive le Roi ». Mais auparavant, il avait demandé aux soldats s'il y avait un Lorrain dans le peloton. Il remit sa montre au militaire qui sortait des rangs, en lui disant : « Tiens prends ceci en mémoire de moi ». Loin de nous de contester à Stofflet le titre de Vendéen qu'il revendiqua au moment suprême, il faut cependant constater qu'une de ses dernières pensées a été aussi pour son pays natal, le clocher de Bathelémont et les forêts de Lunéville. Mais c'est en Vendée angevine, dans la cour du château de Maulévrier qu'est élevé un monument à celui, « qui toujours fidèle à Dieu et au Roi, mourut en obéissant ». A Yzernay, une rue porte son nom et sa statue veille à l'entrée de la porte de la chapelle du « cimetière des martyrs » dans le bois de Vezins. Un calvaire a été érigé en 1977 à la Saugrenière à l'endroit où il fut capturé ; lors de l'inauguration de cette croix, l'abbé Gélineau s'exprimait ainsi : « Ce Lorrain, après avoir servi fidèlement le pays pendant seize ans, en qualité de caporal, était venu en 1787 comme garde-chasse chez le comte Colbert de Maulévrier. Disons seulement que cet homme simple, étranger au pays, qui n'était pas sans défaut et avait le caractère rude, avait gagné dès l'abord, la confiance de son entourage. S'il devint tout de suite un grand chef et un général indiscuté, damant le pion à beaucoup de nobles, plus cultivés et plus experts que lui dans l'art de la guerre, c'est parce que les paysans des Mauges se reconnurent en cet homme de caractère, indépendant, qui n'admettait pas de plier sous la force injuste et qui demeurait, envers et contre tout, fidèle dans sa Foi et loyal dans l'adversité ».
Dans le cimetière de Valhey, à quelques kilomètres de Bathelémont, sur la croix de marbre d'une tombe bien entretenue est inscrit : « Famille Stofflet-Morisson ». La statue de Stofflet, réplique de celle du « Cimetière des Martyrs d'Yzernay, don de Edmond Stofflet se trouve dans la salle de la Révolution au musée Historique de Nancy, avec l'affiche du jugement d'Angers et un bon de 5 livres « de par le Roi », signé de Stofflet.
Dans les Hommes célèbres de Lorraine de Tribout de Morembert, Stofflet n'est pas cité. La Lorraine a eu un autre destin que la Vendée, et bien sûr Stofflet est, un personnage controversé, même par certains auteurs royalistes comme la marquise de La Rochejaquelein. Sa vie publique s'est d'ailleurs déroulée loin de son pays natal, ce qui ne favorise pas sa popularité en Lorraine. Mais, quel que soit le jugement que l'on porte sur lui, son rôle dans notre histoire ne peut être nié.
Un autre Lorrain a joué un rôle important, sinon de premier plan, du côté des « brigands ». Il s'agit d'André Baumler, né le 10 octobre 1740 à Reméringlès-Puttelange, près de Sarreguemines, fils de Joseph (ou Jean) Baumler et de Anne-Marie Buchholz de Nousseviller. Baumler fut aussi militaire pendant vingt quatre ans au régiment Colonel Général de Cavalerie et il fut amené dans le bas Poitou par le capitaine de dragons de Montaudouin, dont il devint le régisseur à la Bonnetière de S.-Urbain, près de S.-Gervais. Son mariage avec Marie-Paule Mornet de Challans le fixa définitivement dans le pays. Sous les ordres du chirurgien Jean-Baptiste Joly, il souleva le marais de S.-Gervais et fut selon Chassin, le plus actif des préparateurs et des promoteurs de l'insurrection de la basse Vendée. Il fit partie du comité royaliste de Challans en 1793 et avant l'attaque des Sablesd'Olonne, il adressa le 14 mars 1793 aux administrateurs de Challans, réfugiés dans cette ville, la lettre suivante : « Mes très chers frères, nous vous écrivons les larmes aux yeux, les armes à la main, nous ne demandons pas la guerre, mais nous ne la craignons pas... Nous sommes ici au moins 18 000 hommes assemblés de toutes les paroisses circonvoisines, à chaque minute, il en arrive d'autres. Tous ont décidé de mourir pour la victoire. Vous n'ignorez pas tout le désastre qui afflige la ville de Machecoul et beaucoup d'autres ; nous avons l'avantage de ne pas affliger cette ville à ce point. Nous avons l'intention de faire une bonne et solide paix avec vous, si vous voulez nous accorder seulement quelques conditions qui nous paraissent on ne peut plus justes, intéressantes. Nous vous demandons :
1) La continuation de notre religion catholique, apostolique et romaine et des prêtres non conformistes ;
2) Qu'il ne soit point procédé au tirement ;
3) Suppression de toute patente ;
4) Suppression de l'arrêté du département qui ordonne aux pères des enfants émigrés et à leurs parents suspectés de se rendre au chef-lieu.
Signé La Garde Royale, composée à Challans.
Ainsi furent définis par un Lorrain ce que l'on a pu appeler les buts de guerre des Vendéens.
Lorsque Charette fut élu général en chef des armées royalistes du Bas-Poitou et du pays de Retz, le 9 décembre 1793, Baumler combattit sous ses ordres. Mais d'un caractère humain, il fut irrité par les cruautés des combattants des deux bords, en particulier, celles de Pageot, lieutenant de Charette. En face d'un adversaire, en apparence modéré, le général Broussard, il fit au milieu de 1794 sa soumission, entraînant 3 500 insurgés et la pacification du Marais. Malgré les cartes de sûreté délivrées à ceux qui se soumirent, les représentants Bô et Ingrande firent arrêter par des patrouilles et mettre à mort comme des rebelles, pris les armes à la main, « les cultivateurs » qui, écrit Mercier du Rocher, « étaient venus déposer leurs armes entre les mains des autorités constituées, prêter le serment de maintenir la République et qui étaient retournés avec des cartes qui énonçaient leur soumission à la loi ». Baumler qui s'était retiré tranquillement à Challans fut arrêter malgré le général Broussard. Considéré comme « un des principaux auteurs de la mort de plus de 100 000 républicains », le « pacifié et pacificateur Baumler » (Chassin), fut guillotiné place du Bouffay à Nantes, le 17 thermidor an II (4 août 1794) 8 jours après la chute de Robespierre. A la suite de ces exécutions, la guerre civile se ralluma plus furieuse que jamais dans le Marais. Joseph Rousse constate que Baumler a eu un rôle moins brillant mais plus humain que son compatriote Stofflet : il s'étonne du silence des historiens tels que Crétineau-Joly, alors que cent ans après les faits, le souvenir du vaillant Lorrain n'était pas éteint dans le Marais vendéen.
La Vendée militaire utilisa un autre général qui porte un nom illustre au pays messin. En effet, le marquis Louis Thomas de Pange, passa peut-être en 1791, par le beau château que nous connaissons, avant de gagner l'armée de Condé ; ultérieurement, commandant la cavalerie royaliste de l'armée de Rennes, puis chef de division de Chouans, il fut tué soit au combat le 29 juin 1796 dans une « pièce de genêts », près d'Ancenis, soit plus vraisemblablement, blessé et hors d'état d'être transporté, il fut surpris et massacré dans son lit par les patriotes.
Ainsi ont été rappelés brièvement quelques figures de Lorrains, chefs dans l'Armée Catholique et Royale de Vendée. Mais celle-ci avait recruté également de nombreux soldats issus de l'Est. En effet, les transfuges étaient nombreux de part et d'autre et un bon moyen de passer à la rébellion, était de s'engager dans les troupes de la République, de faire, sans passe-port, aux frais de la Nation, les étapes vers les pays insurgés et de changer de camp à la première occasion. Il faut noter que les désertions se faisaient souvent en masse ; ainsi en fut-il du 77erégiment d'infanterie, ci-devant Lamarck, recruté en Alsace ; de nombreux soldats restés fidèles à la monarchie passèrent à Charette qui leur parla du roi, parmi ceux-ci Pfeiffer, fidèle garde du corps, homme de main de Charette, appelé par les Vendéens, le « féroce allemand ». S'il agissait trop souvent férocement, il mourut en héros le 3 mars 1796 à la Guyormière : Les « bleus » qui talonnent Charette et qui vont finir par le prendre, tirent sans arrêt sur celui-ci, qu'ils reconnaissent à son panache blanc. Pfeiffer s'en aperçoit, il arrache le chapeau de son maître, le coiffe et part en courant, attirant ainsi la poursuite de la fusillade des « bleus ». Atteint de trois balles il s'effondre en criant avant de mourir : « C'est moi Charette », accordant ainsi quelque répit à son chef .
Cet épisode eut une répercussion quelques jours plus tard, car après la capture de Charette, il contribua à entretenir le bruit que l'on avait capturé un faux Charette ; ce fut une des raisons qui, afin de détromper l'opinion publique, décidèrent de la parade funèbre et tragique de Charette à travers les rues de Nantes qui avait vu son triomphe l'année précédente.
Nous n'avons pas pu évoquer tous les Lorrains et tous les Alsaciens qui se sont distingués dans les guerres de l'Ouest. Notre exposé, bien qu'incomplet, s'est volontairement limité à la Vendée militaire ; d'autres chapitres auraient pu étudier l'action de nos compatriotes dans les départements chouans du nord de la Loire : la Normandie où le Chevalier Louis de Bruslart de Thionville fut l'adjoint de Frotté avant devenir, après l'exécution de celui-ci, commandant en chef de la chouannerie normande ; le Morbihan où Cadoudal eut parmi les Lorrains de fidèles lieutenants : Jacques Koble de Framont dit la Ronce, Joseph-Henri Brech de Nancy dit la Bonté , son artilleur, Jean-Baptiste Picoré de Flin dans la Meurthe, les frères Roger de Vicherey, dont Michel dit Loiseau, le suivra à la guillotine, accompagnant également Coster de Saint-Victor d'Epinal.
Serait-il hors de propos de rechercher ici, dans l'Est, les liens qui nous rattachent à la Vendée et à l'Ouest et d'évoquer quelques circonstances où notre histoire croise, chez nous, sur notre sol, celle des Français de l'Ouest ? Est-il nécessaire de rappeler que le Chardon et la Croix de Lorraine nous ont été légués par les Angevins ?
Quant à la Croix de Lorraine et au Coeur Vendéen, il n'y a qu'à regarder nos murs pour s'apercevoir que ces symboles n'ont ni l'un ni l'autre perdu leur puissance d'évocation. Parmi les interrogations qui peuvent se poser à propos des événements de la Vendée, retenons celle-ci, qui intéresse la Lorraine ; Chiappe, dans son livre La Vendée en Arme se demande « pourquoi la région nancéïenne, catholique et royaliste, sentimentalement attachée à Marie-Antoinette, ne bouge pas, alors que le pays de Rodez, individualiste et teinté de catharisme écoute la voix de M. Charrier, assez forte pour faire chouanner les campagnes albigeoises ». La réponse paraît à priori simple. La déclaration de guerre au « roi de Bohème et de Hongrie », date du 21 avril 1792, près d'un an avant l'insurrection vendéenne : les hostilités qui avaient déclenché les réflexes patriotiques propres aux frontaliers commencèrent avant le 10 août, les massacres de septembre et l'exécution de Louis XVI, événements qui ébranlèrent plusieurs mois après les paysans de l'Ouest, qui, eux, n'étaient pas confrontés avec l'invasion.
Chez nous, l'Armée des Princes acompagnait des « Libérateurs » qui se comportaient en envahisseurs, et de ce fait, ne bénéficiait pas d'un préjugé favorable. Une partie de la Lorraine avait, déjà à cette époque, changé trois fois de régime en cinquante ans : c'est pourquoi certains de ses habitants ont subi avec philosophie et passivité le début des événements et ont observé les nouveaux changements dans une prudente expectative. Il faut tenir compte aussi de la géographie. Autant il est possible de chouanner dans le bocage ou le pays ruthène à l'habitat dispersé, autant ceci est impensable dans la campagne lorraine, pays de vaine pâture, aux horizons dégagés et à l'habitat concentré. Enfin, la répression en Lorraine n'a pas été aussi odieuse que dans l'Ouest, et n'a pas laissé la même impression dans la mémoire collective. La soeur de Stofflet, revenue au pays de Lunéville, mère de famille et veuve, fut emprisonnée et ses biens confisqués. Mais les autres membres de la famille, habitant des campagnes paisibles, ne furent guère inquiétés. Que fut-il advenu d'eux s'ils avaient habité le pays de Jacques Cathelineau, de Jean Cottereau ou de Georges Cadoudal ?
En effet, les petites Vosges, régions boisées, difficilement penetrables ont donné plus de mal aux administrateurs et le culte réfractaire n'a pu en être complètement extirpé. L'unanimité était loin d'être la règle, en particulier, si l'on en juge par ce qui s'est passé à Longwy et à Verdun, où à l'inverse de la Vendée, c'est le chef d'un Bataillon de volontaires recrutés en Maine & Loire qui s'opposa aux royalistes lorrains. L'état d'esprit évolua avec les événements et en 1791, les campagnes menées par le Clergé réfractaire, entraînèrent une véritable guerre sainte dans les districts de Sarrebourg, Dieuze et Château-Salins. Les habitants des communes de Gondrexange, patrie de Soeur Odile, ravagèrent les forêts de l'état.
Bathelémont-les-Bauzémont ne fournit aucun volontaire à la première conscription et dans le district de Sarrebourg la levée de 1791 fut particulièrement laborieuse. Le 7 juin 1795, les femmes du peuple déclanchèrent une émeute à Metz aux cris de : « Pas de cocarde, pas de République ! ». Le 6 pluviôse an IV, Varion, agent municipal de Bousse en Moselle, se plaint que le « département de la Moselle va bientôt devenir la proie du fanatisme et qu'Ay, commune célèbre par son patriotisme au commencement de la Révolution, ne présente plus aujourd'hui, qu'un repaire de Chouans et de Malveillants ».
En 1796 des processions immenses, bannières en tête, encadrées d'hommes armés parcoururent les districts de Bitche, Boulay, Sarreguemines. Enfin, n'oublions pas que la proximité de la frontière permettait aux opposants et aux réfractaires d'émigrer dans des pays ayant souvent avec eux une communauté de langue. Ceux qui voulaient en découdre avec les patriotes pouvaient ainsi s'engager facilement dans l'armée des Princes et Gain insiste sur l'importance d'une émigration que l'Europe n'avait pas vue depuis la révocation de l'Edit de Nantes. François Roth estime que la Moselle se place, pour l'émigration au premier rang des départements français. Selon le duc de Castries, elle serait le quatrième des départements pour l'importance de son émigration, après toutefois, le Var, les Bouches-du-Rhône, et surtout le Bas-Rhin d'où en décembre 1793, 22 000 habitants ont fui en panique, réalisant à eux seuls, le sixième des émigrés. Nous avons vu que le nom d'un certain nombre d'entre eux se retrouve sur le monument de la Chartreuse d'Auray, élevé en mémoire des morts et des fusillés de la campagne de Quiberon.
Texte tiré de : documents.irevues
23:42 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : histoire, lorraine, vendée, stofflet, contre-revolution
03/02/2013
Discours du Président du Cercle Légitimiste Robert de Baudricourt à Bathelémont-les-Bauzemont
Mesdames et Messieurs, mes chers amis
C’est avec une émotion profonde que nous sommes réunis en ce jour dans la petite commune de Bathelémont-les-Bauzemont. Plus de deux siècles nous séparent de ce 3 février 1753, jour de la naissance de Nicolas Stofflet, devenu l’un des principaux artisans de cette résistance farouche qui opposera les forces contre-révolutionnaires de l’Ouest au souffle violent de la Révolution. C’est le souvenir du passé, le souvenir de nos glorieux ancêtres qui se sont battus pour conserver leurs institutions légitimes, royales, naturelles et traditionnelles.
Que retiendront les jeunes générations de cette histoire dans cinquante ans ? Qui se souviendra encore ? C’est aujourd’hui qu’il faut nous interroger clairement et sans tabou, sur l’utilité, sur la valeur et sur la nécessité de notre témoignage. Être et transmettre aux générations futures, c’est faire de l’éducation civique et morale, c’est faire notre devoir de mémoire. La France n’est rien sans ce que les Français ont en commun, c'est-à-dire l’histoire de notre pays, fruit de l’alliance indestructible du trône et de l’autel. Sa tradition, c’est le ciment de son unité. Nous sommes Français, partisans d'un peuple libre qui se tient debout, respectueux de son origine, de son histoire et de sa patrie.
Voilà pourquoi nous sommes ici aujourd’hui pour rendre hommage à Nicolas Stofflet, pour lui témoigner notre reconnaissance, pour dire que son combat n’a pas été vain. Comme lui nous voulons rester fidèle à cette belle et glorieuse devise qu’il avait adopté et défendu jusqu’à son dernier souffle, cette belle devise qu’il nous laisse comme un héritage sacré : Dieu et le Roi ! C’est une ligne de conduite à maintenir avec ténacité si nous voulons que le lien entre Notre Seigneur Jésus-Christ, le Roi des Rois et la France soit rétabli.
Gloire à jamais à Nicolas Stofflet ! Que la providence veille à ce que son exemple soit toujours présent à l’esprit des Lorrains et des Français.
Reny_ F
(Président du Cercle légitimiste Robert de Baudricourt)
Intention de prière
Seigneur, puisque Vous avez voulu rappeler à Vous votre serviteur Nicolas Stofflet, en lui imposant une mort prématurée et difficile qui nous fait cependant mieux comprendre son exemplarité et la beauté de sa vie terrestre. Acceptez la prière que du fond de notre cœur nous lançons vers Vous pour conserver dans le monde des vivants le souvenir et la mémoire de cet homme hors du commun.
Homme de foi, homme de bien, homme de courage, homme de sacrifices et d'abnégation…
Puisse sa vie avoir été tendue toute entière vers le Bien commun et l'Amour du prochain, vers les siens qu'il a tendrement chéri et vers tous ceux qui, dans la souffrance de son temps, appelaient au secours.
Acceptez, Seigneur, que cette prière faite pour lui, l'aide à s'élever encore et le rende plus fort pour revenir apporter Votre bonté et Votre clarté à ceux qui se rappellent de son histoire en ce jour.
Faites, Seigneur, que par sa présence et son souvenir, il adoucisse les épreuves terrestres de ceux qui se souviennent du sens de son combat.
Seigneur, donnez-lui la paix éternelle dans la douceur de Votre amour…
Ainsi soit-il
09:58 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : nicolas stofflet, bathelémont-les-bauzemont, cercle robert de baudricourt, lorraine
21/01/2013
Les larmes du Royaume de France
Dans notre Lorraine et partout en France, plus de deux siècles après les faits, les Royalistes et les catholiques se sont mobilisés pour rendre hommage à la mémoire du Roy martyr, proie des complots, de toutes les machinations et de la répugnante cruauté des activistes révolutionnaires.
Louis XVI reste le personnage clé de 1789. Date inoubliable, période charnière et énigmatique de notre histoire. Il symbolise à lui seul la fin tragique de la glorieuse monarchie catholique française.
C'est avec un courage personnel, né d'une foi inébranlable dans la force infinie de la royauté française, qu'il se résigne, accepte le sacrifice et le martyre. L'exemplarité de l'attitude royale devant la mort apparaît comme un ultime message politique adressé aux Français. Sa foi religieuse devient un monument d'une beauté étincelante, un contre exemple magnifique opposé au déchaînement des passions et à la folie des hommes de son temps.
Puisqu'il lui avait été retiré par la force les moyens de régner en roi Chrétien, ne pouvant plus rien pour la France, il voulut mourir en saint. Ses derniers jours deviennent les plus glorieux de son existence. On mesure combien le Roy se retrouve à la fois abandonné et diminué comme figure royale et sanctifié par un destin qui trouve sa véritable finalité dans une apologétique qui prouve la grandeur et la Vérité de la religion Catholique face à l'hypocrisie perfide « des prétendus droits de l'homme » assoiffés de pouvoir et de sang !
En abolissant la monarchie, en frappant à mort un homme seul et sans défense, la convention a cherché à détruire toute une tradition millénaire, la tradition catholique et royale française. La condamnation du roi par ce tribunal impie, composé de malfrats révolutionnaires, démontre l'acharnement volontaire « des factions » à couper la France de ses racines chrétiennes et elle rejaillit avec une virulence extrême pendant toute la révolution, elle s'inscrit dans la logique d'un violent rejet de Dieu pour se poursuivre jusqu'à nos jours...
Le jugement du Roy très chrétien par la franc-maçonnerie, s'étant autoproclamé assemblée représentative du « peuple souverain », provoque l'inversion contre nature des rôles, et le renversement du principe politique traditionnel français pour le plus grand malheur de notre pays.
Louis XVI laisse «de grandes leçons aux Français, et un testament immortel ». Il fut un modèle de foi, d'abnégation, de courage et de bonté paternelle.
Reny_F
21:26 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : louis xvi, chapelle du sacré coeur, cercle robert de baudricourt, lorraine
05/01/2013
Rappel : réunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 12 janvier 2013, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
11:02 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lorraine, légitimiste, robert de baudricourt, formation
13/12/2012
La chapelle des Templiers de Libdeau
Monument en danger !
A seulement 4 km de Toul, sur la route qui mène à Dieulouard, se trouve au lieu-dit "Ferme de Libdeau" un chef d'oeuvre du premier âge du gothique lorrain, la chapelle de la commanderie templière de Libdeau. La rareté des témoignages architecturaux de cet ordre religieux en Lorraine en fait un joyau patrimonial de tout premier ordre, qu'il devient urgent de sauvegarder.
Bâtie au XIIè siècle, dès l'installation des Templiers à Libdeau où ils possédaient une ferme, la chapelle se veut un édifice simple et solide rassemblant à la fois des éléments de style roman et de style gothique. En 1312, à la dissolution de l'ordre templier par le pape Clément V, le domaine devient la propriété des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Puis, jusqu'à la Révolution Française, c'est la famille Chauxcouillon qui en aura la charge. Elle en fera l'acquisition en 1794. L'édifice, unique témoin de l'architecture templière ayant conservé ses voûtes en croisées d'ogives, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en février 1995. Malheureusement, cette voûte en ogive semble être au bout de sa résistance. En effet, la chapelle souffre en silence des assauts répétés du temps amplifiés par l'absence d'entretien et un abandon total depuis 1938. Gravement endommagée, elle risque de disparaître si des travaux de sauvegarde ne sont pas entrepris rapidement.
En 2010, des défenseurs du patrimoine lorrain se mobilisent pour avertir des dangers courus par la chapelle de Libdeau. Ils fondent, à l'été 2011, le Comité pour l'Etude et de la Restauration de la Chapelle Templière de Libdeau qui a vocation d'acquérir et de mettre en route un plan de sauvegarde du monument. Chose faite le 17 novembre dernier, les héritiers ont accepté de céder le monument pour l'euro symbolique. Le sauvetage peut enfin commencer.
Mais voilà il y a urgence. En effet, la survie de la chapelle dépend de la rapidité avec laquelle les travaux seront engagés et à l'heure actuelle, l'association est très loin d'avoir pu réunir les 105.422.62 Euros nécessaires à cette opération. Le CERTEL a donc signé une convention avec la Fondation du Patrimoine, et a maintenant besoin du soutien de tous les lorrains et des passionnés pour ne pas laisser perdre ce patrimoine unique et magnifique. Il leur appartient et ils ont le devoir de le transmettre aux générations futures.
Source : MAG54
00:01 | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : patrimoine, toulois, toul, templier, lorraine, chapelle
06/12/2012
Saint Nicolas
Saint patron protecteur de toute la Lorraine.
Le culte de saint Nicolas se répandit très tôt en occident, notamment dans la région rhénane d'où il vint sans doute dans l'ancienne Lotharingie. L'abbaye de Gorze, près de Metz, n'y est pas étrangère, car depuis longtemps déjà, on y vénérait les reliques du thaumaturge. Dès la première moitié du XIè siècle, des églises et Chapelle furent dédiées à saint Nicolas. Le Duc de Lorraine Thierri II qui fit construire un nouveau faubourg à Neufchâteau, y érigea en 1097, une église qui fut dédiée à saint Nicolas. A Gerbéviller, l'ancienne église Saint Pierre comportait une chapelle latérale dédiée à saint Nicolas etc..
Nicolas avait été archevêque de la ville de Myre, au sud-ouest de la Turquie actuelle, sur le bord de la Méditérranée. Il y avait été inhumé et sa tombe attirait des foules, car il s'y produisait des miracles. En 1087, des marchands italiens qui rentraient d'Antioche en bateau, accostèrent à Myre et s'emparèrent de la relique qu'ils ramenèrent à Bari. Ils furent accueillis en grandes pompes à leur retour. Les italiens invoquèrent qu'ils avaient voulu préserver des Sarrasins les restes de saint Nicolas, mais ce faisant, ils privèrent l'Eglise d'Orient qui avait une grande dévotion pour ce saint. Il faut observer que la rupture entre les deux églises avait eu lieu en 1053...
Le culte de saint Nicolas était déjà bien établi chez nous avant la translation de la relique à Bari, mais l'événement eut un retentissement universel.
Un certain Aubert qui revenait de croisade fit étape à Bari où il alla se prosterner sur le tombeau. Là, servi par la providence, il rencontra le clerc chargé de la garde des lieux et qui, comme lui, était originaire de Port. Ils se trouvèrent même des liens de parenté et se lièrent d'amitié. Les relations évoluèrent si bien que le clerc eut une vision dans laquelle saint Nicolas lui apparut et lui exprima son désir qu'une de ses reliques soit déposée à Port. Avec les clefs du tombeau que le clerc détenait, rien n'était plus facile. Une petite expédition nocturne permit de prélever une partie d'un doigt du saint que l'on appelera plus tard la jointure.
A son retour, Aubert déposa la relique dans l'église de Port et plusieurs miracles s'ensuivirent. Le bourg prit de le nom de Saint-Nicolas de Port et un pèlerinage se mit en place qui eut un immense succès. On venait de partout, de Lorraine et de beaucoup plus loin, notamment de Bourgogne, de France et d'Allemagne. On y vit de très nombreux dignitaires et souverains. Jeanne d'Arc, elle-même y vint avant d'entreprendre sa mission.
René II eut une très grande dévotion pour saint Nicolas, surtout lors de la guerre contre Charles le Téméraire. Après la bataille de Nancy le 5 juillet 1477, le duc attribua son succès principalement à saint Nicolas et pour la première fois, fut affirmé publiquement son patronage sur la Lorraine. Patronage confirmé en 1657 par le pape Innocent X.
(Source : Lorraine 2000 ans d'histoire)
07:10 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : lorraine, tradition locale, saint nicolas, nancy, patronage
02/12/2012
Mariage princier à Nancy
Nancy accueillera les 28 et 29 décembre les noces d’Adélaïde et de l’archiduc Christoph d’Autriche.
Nancy accueillera les cérémonies de mariage d’Adélaïde Drapé-Frisch avec son Altesse Impériale et Royale l’Archiduc Christoph d’Autriche. Les fiancés étaient hier à Nancy, pour régler quelques détails de cet heureux événement.
Ils sont jeunes, leur bonheur irradie, et leur complicité est évidente.
Adélaide a 23 ans, c’est une ravissante jeune femme brune qui parle d’une voix douce et joyeuse. Elle prépare un master de psychologie à l’université de Genève. Son royal fiancé, issu du Gotha européen, travaille dans la finance aux côtés de son père, vit également à Genève et fêtera ses 25 ans en février. Cela fait 5 ans qu’ils se connaissent. Christoph est un des cinq enfants de la princesse Marie Astrid de Luxembourg, fille aînée du grand-duc Jean 1 er de Luxembourg et de l’archiduc Carl-Christian d’Autriche.
« Lorsque nous avons pris la décision de nous marier, la question s’est posée de savoir où, explique le jeune homme. Nous avons regardé les lieux les villes. Paris, Bruxelles ? Nous cherchions un endroit qui ait du sens pour nous et nos familles ». Adélaïde poursuit. « Nous n’avions pas trouvé d’endroit qui fasse vraiment écho… ». Christoph reprend « ce sont nos familles qui nous ont dit : pourquoi pas la Lorraine et Nancy ». L’histoire de la famille de Habsbourg-Lorraine est en effet de longue date liée à Nancy et à la Lorraine. C’est à Nancy que l’archiduc Otto de Habsbourg-Lorraine, fils du dernier empereur d’Autriche, s’est marié en 1951, et est revenu 50 ans plus tard pour y célébrer ses noces d’or. « Nancy, lorsque nous l’avons visitée, est devenue une évidence. La Lorraine, nous la portons dans notre cœur. Notre chef de famille, l’archiduc Otto nous a toujours dit de ne pas oublier cette terre, que là étaient les racines de notre famille. Quand nous avons vu Nancy, tout s’est éclairé, cela devenait simple ».
Que les Lorrains nous accompagnent
Les deux jeunes gens qui sont venus à plusieurs reprises, discrètement, avouent « se sentir chez eux ici ». C’est à la basilique Saint-Epvre que Mrg Papin célébrera leur union. « Nous souhaitons que les Lorrains nous accompagnent, les portes seront ouvertes » dit fort simplement l’Archiduc Christoph d’Autriche. Il sourit, confesse que la pression monte, feint de s’étonner en se disant que « c’est dans moins d’un mois à présent. » Et ses yeux bleus pétillent quand il entend Adélaïde exprimer le souhait « qu’il y ait un peu de neige ce jour-là… » Ce serait si romantique ! Comme ce mariage impérial à l’aube de la nouvelle année.
Source : http://www.gotha.fr/3.aspx
11:56 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : mariage princier, lorraine, habsbourg-lorraine, nancy, famille royale
26/11/2012
Reunion du Cercle Robert de Baudricourt
La prochaine réunion de formation du Cercle Robert de Baudricourt se tiendra à 16h00 le samedi 12 janvier 2013, à Nancy (54 000).
Renseignements et réservations au : 03 83 81 00 29 / 06 46 77 66 85
par courrier internet : ro.beaudricourt@sfr.fr
18:33 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : lorraine, légitimisme, robert de baudricourt, formation