12/11/2013
Un évêque, une famille, la légitimité en Lorraine pendant la restauration
Charles Auguste Marie-Joseph, Comte de Forbin Janson, évêque de Nancy et de Toul, Primat de Lorraine, fondateur de l'œuvre de la Saint enfance, né à Paris 3 novembre 1785, mort le 11 juillet 1844 dans le château de Guilhermy, près de Marseille. Il était le second fils de Michel-Palamède comte de Forbin-Janson, et de Cornélie-Henriette-Sophie-Louise-Hortense-Gabrielle Galléan, princesse de Galléan.
Issu de l’une des plus grandes familles nobles et légitimistes de Provence, il quitte la France au moment de la Révolution avec ses parents pour ne revenir au pays qu’en 1800. Toute sa vie, l'évêque de Forbin Janson demeura un rude adversaire de la Révolution et des conspirations suscitées par la franc-maçonnerie contre la monarchie Traditionnelle.
En 1810, il se joint à la société secrète royaliste contre-révolutionnaire « les Chevaliers de la foi », fondée par Ferdinand de Bertier de Sauvigny. Ordonné à Chambéry le 15 décembre 1811, Charles Auguste Marie-Joseph de Forbin-Janson fut d’abord supérieur du grand séminaire de l’endroit. À titre de vicaire général, il se rendit à Rome en 1814 où, après avoir consulté Pie VII, il décide de consacrer sa personne au redressement de la France devenue impie par suite de ses violentes poussée de fièvre révolutionnaires. Doué de grands talents et d’une facilité oratoire, capable de déployer une activité généreuse et prodigieuse, il n'a de cesse de défendre l'alliance du trône et de l'autel, convaincu que sans la monarchie la religion ne pouvait subsister.
Nommé évêque de Nancy et de Toul le 21 novembre 1823, la même année il fit l'honneur à la famille Baillard d'aller prendre le déjeuner chez elle à Borville, petit village de campagne située à quelques kilomètres de la colline de Sion. Laboureur de son état, le père des frères Baillard (personnages principaux de l'oeuvre littéraire « la colline inspirée » de Maurice Barrès) tire sa fortune de son mariage avec Marie-Anne Boulay, enfant du pays elle aussi. Léopold, homme distingué dans le village par sa capacité et ses sentiments religieux, n'a de cesse que de pleurer la disparition de Louis XVI et de Marie Antoinette, reine de France et princesse de Lorraine.
Pendant toute la période révolutionnaire, de la terreur et des persécutions, le père des trois frères Baillard recueille, cache chez lui et sauve un bon nombre de prêtres réfractaires. Dans les caves de la maison familiale de Borville se célèbrent les « messes clandestines ». Il fut toujours regardé à Borville comme un modèle de foi, de probité, de justice, de bon sens et de droit le plus sûr. Légitimiste, fidèle à la famille de Bourbon qu'il regardait comme le plus ferme soutien pour la France des principes religieux auxquels il tenait par dessus tout. Son dévouement était tel que, lorsque les soirées d'hiver, il racontait à ses enfants la mort tragique de Louis XVI, de grosses larmes abondantes tombaient de ses yeux. Par sa personnalité ses valeurs, ses récits, son authenticité, le père Baillard aura une influence considérable sur le destin de ses enfants.
Très rapidement Monseigneur Charles Auguste Marie de Forbin-Janson va renforcer de son côté le pouvoir personnel du fils aîné des Baillard, devenu curé de la belle et importante paroisse de Flavigny-sur-Moselle. En 1825, le puissant évêque de Nancy lance une grande mission à Sion, dont les frères Bailliard seront le bras armé. La colline de Sion, lieu sacré, berceau des ducs de Lorraine...
Cependant la Révolution de 1830 gronde ! Aussi dès l’annonce de la chute de Charles X, à la révolution de Juillet, les émeutiers saccagèrent-ils le séminaire de Nancy, et Mgr de Forbin-Janson dut se résigner à quitter rapidement et définitivement le diocèse.
Mais les Baillard, eux restent sur place ! Leur évêque protecteur n'étant plus à la tête de l'évêché, le retour de bâton est sévère, et les choses vont se compliquer très rapidement pour les trois frères dévoués, qui, ne démériteront pas dans la bravoure et la résistance qu'ils vont opposer à ceux qui se sont promis de les faire disparaître ; avant de tomber malheureusement dans le terrible piège des « interprétations prophétiques », des premières sirènes de la « survivance » et du « providentialisme », victimes d'un escroc qui va précipiter leur perte.
Commentaires
Merci pour cet article très intéressant.
Écrit par : Christophe | 13/11/2013
Article intéressant.
Merci à vous.
Écrit par : Lemmer-Oberdorff | 13/11/2013
Merci pour cette page de notre Histoire, celle que nous risquons pas de trouver dans les manuels scolaires de cette trite époque qu'est la notre.
Courage et fidélité, la gueuse, dès qu'elle reprend la main, ne
commet que des mauvaises actions.
Écrit par : Washie | 13/11/2013
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