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29/05/2011

29 mai 1825 SACRE DE CHARLES X

Le Sacre de Charles X.

 

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Le roi Charles X partit de Compiègne dans le beau carrosse du sacre, le 27 mai 1825 avec Monsieur le Dauphin, et prit une nuit de repos à Fismes, où il donna audience à l'archevêque de Reims. Il arriva le 28 mai 1825 à Reims pour assister à la première cérémonie, celle des vêpres.

 

carrosseM. l'archevêque de Reims, Jean-Baptiste de Latil, vêtu de ses habits pontificaux et accompagné de ses suffragants, les évêques de Soissons, d'Amiens, de Beauvais et de Chalons, tous en chape et en mitre, l'a reçu sous un immense porche richement construit dans le style gothique, en avant du portail de la sainte basilique. Le chapitre de la métropole était aussi en chape. Le Roi fut conduit processionnellement sous le dais jusque dans le sanctuaire, précédé des services de sa maison civile et militaire, et suivi des ducs d'Orléans et de Bourbon. M. l'archevêque de Latil a présenté l'eau bénite à Sa Majesté, qui s'est agenouillée. Puis il a harangué Sa Majesté. M. de Latil n'a eu de garde de manquer de l'à propos qui était de position :

 

« Sire, aux vives acclamations de bonheur et d'amour qu'excite dans mon diocèse la présence d'un Roi digne fils de Saint-Louis, et aux sincères expressions de la reconnaissance et de la fidélité de cette bonne ville, si heureuse de se voir encore la ville du sacre, qu'il me soit permis d'ajouter les hommages et les voeux d'un chapitre aussi recommandable par la pureté de ses principes, que par la solidité de ses vertus et de tout un clergé qui connaît et qui aime à remplir ses devoirs.

 

Quant à moi, Sire, j'ose me croire dispensé de manifester des sentiments qui, invariables comme mes principes, sont depuis longtemps connus de Votre Majesté.

 

Mais après avoir, comme un serviteur fidèle, pris part, pendant une si longue suite d'année, à tous les évènements de la vie de Votre Majesté, je dois aujourd'hui bénir hautement la divine Providence qui, dans une cérémonie aussi remarquable par toutes ces circonstances, m'a destiné à remplir auprès de votre auguste personne, la plus belle, la plus consolante des fonctions de mon saint ministère, et je rends grâce à Dieu, la sagesse éternelle, de vous avoir inspiré, Sire, la grande et religieuse pensée de venir sanctifier la dignité royale par un acte solennel de religion, au pied du même autel où Clovis reçut l'onction sainte.

 

Car dans tout, soumis à votre puissance, Sire, tout vous fera assez entendre que vous êtes chrétien, tout vous dira que pour votre bonheur, comme pour le bonheur de vos peuples, et afin d'accomplir les destins de Dieu, en marchant sur les traces de tant de rois, dont par le droit de votre naissance, vous portez la couronne. Oui, Sire, tout vous dira que vous êtes le fils aîné de l'église et le roi très chrétien. Daigne le Roi agréer l'expression de nos sentiments, daigne le ciel exaucer tous nos voeux. »

 

cardinale de la fareSa Majesté ayant fait sa prière, a été complimenté par M. l'archevêque. Un chanoine a entonné l'antienne Ecce ego mitto angelum meum, et on a conduit processionnellement le Roi vers le sanctuaire, où Sa Majesté s'est placée à son prie-dieu, ayant à ses côtés les Princes. Les Princesses étaient dans des tribunes. MM. les cardinaux étaient en avant du prie-dieu, et les archevêques et évêques appelés à la cérémonie occupaient des places dans le sanctuaire. M. l'archevêque officiant a récité les oraisons Deus, qui scis genus humanum et autres analogues, puis est allé se placer dans les stalles avec ses suffragants, et a entonné les vêpres. Cet office terminé, M. le cardinal de La Fare est monté en chaire, et a commencé son discours. Après ce sermon, le prélat officiant a entonné le Te Deum que le Roi a entendu debout. A quatre heures, le Roi se retira dans le palais qui lui avait été préparé dans l'archevêché.

 

Le 29 mai 1825, à Reims, le roi Charles X se présenta de bon matin au seuil de la basilique, accompagné de tous ses grands-officiers, et de tous ceux qui portaient les insignes de la royauté. Une foule immense obstruait les avenues de la basilique dès l'aurore, et avant neuf heures du matin, les tribunes étaient occupées, dans le sanctuaire à droite, par les députations de la chambre des pairs, les ministres secrétaire d'état, les ministres d'état, les conseillers d'état, les maîtres des requêtes, les gouverneurs des divisions militaires ; à gauche les grands officiers de la couronne et de la maison du Roi.

 

sacre, charles x, reims, archevêque, eglise, tradition catholique, royalimse, royautéCoiffé d'une toque, le Roi était habillé d'une tunique écarlate où sept fentes avaient été aménagées pour les onctions saintes. Sa Majesté s'est avancée vers le sanctuaire, et s'est placée sous un dais en avant du choeur. M. l'archevêque de Reims a présenté l'eau bénite au Roi. On a chanté sexte et M. l'archevêque s'était revêtu des ses ornements pontificaux derrière l'autel. Sa chape, d'une très belle exécution, était relevée en bosses d'or sur drap d'or, l'agrafe était une pierre d'un gros volume et d'un grand prix, richement enchâssée, et la mitre était ornée de pierres fines, qui faisaient beaucoup d'effet. Toutes ces pierreries ont été montées par M. Cahier, orfèvre du Roi, et les ornements et les broderies ont été travaillés chez Mlle Quinet, au numéro 40 de la rue du Four, à Paris. M. l'archevêque a apporté la Sainte Ampoule et a entonné le Veni, creator. C'est pendant cet hymne que sa Majesté, la main sur les Évangiles, et sur le reliquaire de la vraie croix, a prêté les serments dans la formule qui avait été adoptée.

 

Le Roi a ensuite prêté les serments comme chef et souverain, Grand-maître des ordres du Saint-Esprit, de Saint-Louis et de la Légion d'Honneur, qu'il a promis de maintenir sans les laisser déchoir de leurs glorieuses prérogatives.

 

épée de charlemagneSa Majesté ayant été conduite au bas de l'autel par les deux cardinaux, a quitté sa robe de soie lamée d'argent et sa toque, et n'a gardé que sa camisole de satin. Le grand-chambellan lui a mis les bottines de velours, et M. le Dauphin les éperons d'or. M. l'archevêque a béni l'épée de Charlemagne et en a ceint le Roi, puis il l'a ôtée et la lui a remise nue avec les prières prescrites.

 

Les deux cardinaux ont conduit le Roi pour les onctions. On a ouvert le reliquaire de la Sainte Ampoule, et M. l'archevêque en a pris une parcelle avec une aiguille d'or, et l'a mêlé avec de saint chrême. Les deux cardinaux ont dénoué la camisole du Roi pour les onctions. Sa Majesté s'est prosternée sur un carreau au pied de l'autel, et MM. les archevêques de Besançon et de Bourges, et les évêques d'Autun et d'Évreux, nommés pour chanter les litanies, ont commencé ces prières.

 

Quand elles ont été terminées, M. l'archevêque s'étant placé devant l'autel, s'est tourné du coté du Roi. Sa Majesté s'est mise à genoux devant le prélat. M. l'archevêque, la mitre en tête, a dit une oraison. M. l'évêque de Soissons, qui faisait les fonctions de diacre, a présenté le saint chrême à l'officiant. Celui-ci a fait les onctions : la première sur le sommet de la tête, la seconde sur la poitrine, la troisième entre les deux épaules, la quatrième et la cinquième sur les deux épaules, et la sixième et la septième aux plis de chaque bras. Après les onctions, on a revêtu le Roi de la tunique et dalmatique de satin violet semé de fleurs de lys d'or et du manteau royal de velours bordé d'hermine.

 

Sa Majesté, ainsi vêtue, s'est de nouveau mise à genoux, et M. l'archevêque, toujours assis et la mitre en tête, a béni les gants du Roi, son anneau, son sceptre, sa main de justice, et les a remis successivement au roi avec les prières marquées dans le cérémonial.

 

Les quatre maréchaux, Moncey, Soult, Mortier et Jourdan avaient apporté devant l'autel le glaive, le sceptre, la main de justice et la couronne. L'archevêque de Latil,  posa sur la tête du descendant de Saint-Louis la couronne de Charlemagne. Les trois Altesses Royales, Monsieur le Dauphin, M. le duc d'Orléans, Louis-Philippe et M. le duc de Bourbon, Louis Henri Joseph, ont porté la main pour la soutenir. M. l'archevêque a béni la couronne sans cesser de la toucher, et l'a posé seul sur la tête du Roi.

 

sacre, charles x, reims, archevêque, eglise, tradition catholique, royalimse, royautéDans le fond du choeur, du côté de la nef, paraissait le magnifique jubé, sur lequel était placé le trône royal, qui s'élevait à plus de quinze pieds. On y montait des deux côtés par un escalier de trente marches, et le Roi pouvait y être vu de toutes les parties de l'église. A droite et à gauche, étaient rangés en échelon les drapeaux et guidons des différents corps de l'armée qui se trouvait réunis au camp de Saint-Léonard et dans Reims. Puis Charles X marcha vers le trône, avec grâce, aisance et dignité, sous le poids immense de ces ornements royaux, et portant le sceptre et la main de justice. M. l'archevêque officiant soutenait le Roi. Le vieux maréchal Moncey, portant droite et nue l'épée de connétable, et le fidèle maréchal duc de Bellune, le bâton de commandement à la main, marchaient parallèlement à la tête de la monarchie vivante.

 

M. l'archevêque, tenant le Roi par la main, l'a assis sur le trône en récitant les prières. Puis ayant quitté sa mitre, il a salué trois fois Sa Majesté, et a dit trois fois à voix haute :   « Vivat Rex in aeternum ! »   M. le Dauphin et les Princes se sont levés, ont déposé leur couronne et sont allés saluer le Roi, en disant aussi « Vivat Rex in aeternum ... » 

 

Au même instant, tous les drapeaux, portés par leurs colonels, s'inclinèrent et saluèrent le Roi. Les portes s'ouvrirent. La foule se précipita à l'intérieur de la cathédrale et put acclamer le souverain dans toute sa gloire, tandis que cinq cent  colombes lâchées dans la nef voletaient, affolées par le déchaînement des orgues et l'odeur de l'encens. Armé, sacré, couronné, Charles X se fit applaudir lorsqu'il sortit de la cathédrale, tandis que l'artillerie tonnait sur les remparts, et que toutes les cloches de la ville sonnaient..

 

22/03/2011

Les devoirs du Roi envers Dieu et l'Eglise

gregoire-le-grand.jpg« Le pouvoir a été donné d'En-Haut aux empereurs sur tous les hommes, pour aider ceux qui veulent faire le bien, pour ouvrir plus largement la voie qui mène au Ciel, pour que le royaume terrestre soit au service du Royaume des Cieux ».C'est en ces termes et dans une perspective éminemment Catholique que s'adresse le pape saint Grégoire le Grand (540 - 604) à l'Empereur Maurice.

Patricien, ancien Préfet de Rome, saint Grégoire a un sens élevé de sa mission de pontife ; c'est à la fois un religieux car il est moine du Mont Coelius et un ancien administrateur de haut niveau qui se substitue aux autorités de Constantinople qui gouverne la péninsule de la future Italie. Sujet de l'Empire, le pape fait preuve de loyauté envers le souverain, mais il lui rappelle ses devoirs envers Dieu, envers ses sujets, et à l'égard de l'Eglise, étant entendu que César, reste soumis à Dieu et à l'Eglise y compris dans sa façon de gouverner : en d'autres termes, il ne peut s'affranchir de la loi divine.

histoire,état,église,roi,pape,royauté,catholiqueSaint Grégoire s'inspire de la pensée de saint Augustin pour qui les « royaumes sans justice ne sont que de vastes brigandages » ; aussi insiste-t-il sur le fait que cette justice humaine doit être le reflet de celle de Dieu et que les empereurs et les rois doivent faire règner cette justice : « être roi, cela n'a rien en soi de merveilleux, puisque d'autres le sont. Ce qui importe, c'est d'être un Roi catholique » écrit saint Grégoire à Childebert

Mais qui pourrait dépeindre les vertus sublimes qui firent de Grégoire un prodige de sainteté ?   Durant les treize années qu'il tint la place de Pierre, le monde chrétien sembla, de l'Orient à l'Occident, ému de respect et d'admiration pour les vertus de ce chef incomparable, et le nom de Grégoire fut grand parmi les peuples. Le Royaume de France a le devoir de lui garder un fidèle souvenir ; car il aima nos pères, et prophétisa la grandeur future de notre nation par la foi.

14/08/2010

« Il y a de la mousse sur la route »

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Un dimanche après-midi en Bocage. Une promenade de plus et nous laissons la voiture à l’entrée d’un sombre et quelque peu inquiétant bois de chênes, châtaigniers et autres espèces si propre à notre région. Le pâle et froid soleil d’hiver s’en va doucement, vers là-bas, vers le pays de Charette… La carte de Cassini est formelle, c’est « par là » qu’ils sont passés… Mais comment les Vendéens ont-ils pu se battre ici ? Il n’y a rien, rien que des champs ou des arbres. Il n’y a rien non, mais attendez voir, ça y est le chemin est là ! Il faut donc prendre cette route de ferme dont le goudron s’effrite et dont le milieu est envahi d’herbe. Il y a de la mousse sur la route, signe que plus personne ne passe régulièrement ici depuis longtemps. Ce chemin, pourtant goudronné semble si abandonné, il n’y passe jamais personne faut-il croire. On y  avance, l’air est glacial, rien ne bouge, que quelques oiseaux apeurés. La carcasse d’une vieille auto des années 50 gît là parmi les broussailles, noyée dans la rouille et attaquée de toutes parts par les ronces. Comme le chemin lui-même, elle est le symbole d’un temps révolu tout comme un jour le nôtre le sera, révolu, oublié, méprisé quoi qu’on en dise. Il ne sert à rien de se gausser de modernité car nous serons toujours le passé de quelque chose…. Le chemin se poursuit, se rétrécissant de plus en plus, jusqu’à devenir boueux. Le goudron a disparu et fait place maintenant  à un bourbier glacé qui va se creusant  à mesure de la progression des promeneurs. Le chemin devient creux et de plus en plus sombre. Pas un bruit, le silence est sépulcral et c’est tout juste si la bise parvient à atteindre les branchages tristes qui recouvrent ce sentier lugubre et abandonné. Un élargissement vient, tout à coup perturber la douce continuité du chemin. Un autre chemin que nous n’aurions pas vu sur la carte ? Non, fausse alerte, ce n’est qu’un sentier menant à l’entrée d’un champ. Pas grand chose d’historique de ce côté…. Mais qu’est-ce donc là, derrière ces arbres ? Bon sang ! une croix ! Elle est toute petite, toute ronde, le granit est couvert d’un lichen gluant et froid. Le vieil homme rencontré avant la promenade avait raison. « En allant par là, vous verrez la croix des chouans » avait-il dit. Il n’en savait pas plus, ou peut-être s’était-il tu, volontairement, lassé d’être pris pour un vieux fou dont plus personne n’écoute les discours sur les vieilles histoires du pays. Ce vieil homme marchait péniblement en appelant un jeune chien particulièrement récalcitrant. Il devait être d’ici, de pas loin, de l’une de ces maisons en contre-bas de la colline, ces maisons si difficiles à dater aux tuiles rouges et aux fenêtres vermoulues et  à la peinture écaillée.

 

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Voici donc la « Croix des Chouans », des « Vendéens » plutôt non ? La grande histoire ici se confond avec la petite et le seul souvenir que l’on ait à l’esprit sont ces hommes déterminés avec leurs faux tournées à revers…. Et puis cette horreur, ce feu, ces crimes sans nom… Notre chemin continue et de plus en plus, une impression de paix se dégage. Le chemin nous protège, de quoi, nous n’en savons rien mais il semble moins sombre et moins sinistre au fur et à mesure que nous avançons. Cette impression de crainte du début de la promenade s’est estompée et nous voilà prêts pour des kilomètres, ce chemin nous a donné des ailes.. Se tortillant, tantôt s’élargissant tantôt se rétrécissant, montant, descendant, il nous plonge dans une atmosphère qui nous échappe. Serions-nous devenus insensibles au temps ? La carte nous indiquait un pont qui enjamberait une rivière anecdotique… Point de pont à l’horizon et la précision de ces vieilles données bicentenaires laisse sans doute à désirer. Il n’y a rien par ici et d’ailleurs la végétation est de plus en plus dense, tout à l’heure nous ne pourrons plus avancer. Il est là !!!!!!!!!! victoire !!!!!! Le « pont », le pont est là !!!!!! Il est d’une largeur impressionnante, le triple de celle du chemin ! Comment est-ce possible ? La « bataille » s’est donc déroulée là sur cet amas de pierres, sur ce chemin boueux, le long de ce ruisseau que l’on imaginait énorme. Les chevaux y étaient tombés, les caissons des républicains aussi, mais pourtant ce ruisseau est si petit ! C’est à peine s’il fait trente centimètres de profondeur. Allons ma bonne amie, franchissons le pont et allons voir si le chemin continue. Nous ne traînerons pas car le soir s’avance et le ciel menace de neige. Cet hiver est presque aussi rigoureux que celui de 1794. Mon Dieu, la panique nous prend tout à coup. Quelque chose nous dit de rebrousser chemin au plus vite. De toute façon nous venons de franchir  l’autre côté du pont. Il n’y a plus rien à voir. Une entrée de champ….. Le chemin s’arrête définitivement. La carte indiquait une route qui continuait jusqu’au village pris par les Vendéens mais non, le temps a passé et le chemin s’arrête…. Pour toujours…..

 

Pour toujours se sont arrêtés la vaillance et l’héroïsme de la Vendée, comme son chemin. Gardons l’enseignement de ces braves qui nous ont permis d’être des hommes libres, libres de croire, libres d’aimer. Tiens une cloche sonne dans le lointain…. Cinq heures du soir. Sommes-nous bêtes, c’est l’église du village voisin qui nous rappelle que l’heure de la fin de la balade a sonné et que nous devons rentrer au chaud. Pourtant dans le tintement de cette cloche du Bocage, il y avait comme un message, un ultime message secret, un message venu du tréfonds du passé, que seuls les hommes libres savent décoder. C’était une cloche, rien qu’une cloche, une cloche d’un clocher de…. Vendée…..

 

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Le retour est épuisant, le froid dévore nos mains, la boue n’en finit pas, des ornières profondes voudraient nous retenir et nous empêcher de revenir à notre monde. Il monte ce chemin, j’imagine les cris de « Vive le Roi » derrière les buissons mais il n’y a rien…. Je me mets simplement à la place de ces pauvres femmes qui ont couru là pour sauver leur honneur et leur vie, un bébé malade dans les bras et un autre enfant haletant derrière sa mère. Sans doute qu’eux aussi craignaient la neige qui allait trahir leur passage et les mener à une mort atroce….. La « croix des chouans » est là, encore un bon quart d’heure et nous serons arrivés… La voiture est là, symbole de ce modernisme chaud où nous vivons au quotidien. La voiture n’a pas bougé, elle a attendu patiemment le retour de ces fous à l’insatiable appétit d’un passé révolu mais si beau. C’est promis nous irons offrir un cierge à « Notre-Dame de Beauchêne » pour la remercier de nous offrir son Bocage chaque dimanche.

 

Cette promenade achevée, cette promenade imaginaire qui n’est qu’une synthèse de tout ce que votre serviteur a pu vivre d’émotion en vingt ans d’intérêt pour la Vendée est dédiée à tous ceux qui ressentent l’envie, le besoin de s’évader de cet ennui perpétuel qui fait notre vie moderne. L’histoire n’est pas une contrainte, je ne suis pas certain que soit vraiment une libération, c’est juste un rêve tenace,  un voyage qu’il faut faire. L’avenir plonge ses racines dans l’histoire et comme nous le disions plus haut dans le texte : « Nous serons toujours le passé de quelque chose »…..

 

 

Richard LUEIL / Février 2010

13/06/2010

Saint Antoine de Padoue

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Le 13 juin, nous fêtons Saint Antoine de Padoue, l'un des saints les plus populaires de la chrétienté, dont la statue se trouve dans presque toutes les églises du monde.
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Antoine de Padoue (1195 - 13 juin 1231) est un saint catholique romain (fête le 13 juin), docteur de l'Église, surnommé aussi « le Thaumaturge ».

Fernando di Buglione naquit vers 1195 à Lisbonne, dans une famille noble et militaire. Il suivit des études brillantes chez les chanoines Réguliers de saint Augustin à Saint-Vincent da Fora puis au monastère de Sainte-Croix de Coimbra, un important centre d'études et de vie religieuse, où il fut ordonné prêtre.

En 1220, les restes d'un groupe de Franciscains martyrs furent ramenés du Maroc. Cet événement le conduisit à joindre l'ordre de François d'Assise, où il reçut le prénom Antoine. Il partit en mission, à sa demande, au Maroc mais dut être rapatrié en Europe dès 1221 pour des problèmes de santé. Son bateau fut dévié par les vents sur la côte de Sicile où il rencontra les frères de Messine et se rendit avec eux au Chapitre général en 1221, et passa ensuite près d'un an en retraite au couvent de Montepaolo, pratiquement isolé du reste de la communauté.

En 1222, lors de l'ordination de plusieurs franciscains, il dut prendre la parole et montra un grand talent d'orateur et d'érudit. François d'Assise l'envoya alors prêcher en Italie et en France. Il prêcha et enseigna la théologie en Italie, notamment à Bologne, puis alla s'établir dans le sud de la France entre autre à Toulouse et Montpellier. Antoine connaissait très bien la théologie et ses prédications rencontrèrent un succès important, favorisant la conversion de nombreux hérétiques. Il fonda un monastère à Brive, où il fit de nombreuses conversions.

En 1226, il est custode de Limoges et en 1227, après la mort de François d'Assise, il est Provincial d'Italie du nord, tout en continuant ses prêches et ses controverses avec les Albigeois. En 1230, au chapitre, il renonce sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un conseiller de Grégoire IX dans le problème de la validité du Testament de François d'Assise.

En 1231, il fut envoyé à Padoue où il poursuivit ses prêches durant le Carême mais il meurt d'épuisement le 13 juin suivant à Arcelle, près de Padoue.

Il fut canonisé le 30 mai 1232 par le pape Grégoire IX. Le culte de saint Antoine de Padoue se répandit surtout aux XVe et XVIe siècles. Il devint le saint national du Portugal, dont les explorateurs le firent connaître du monde entier. Il est ainsi le patron des marins, des naufragés et des prisonniers.

À partir du XVIIe siècle, saint Antoine de Padoue fut également invoqué pour retrouver les objets perdus, puis pour recouvrer la santé, et enfin pour exaucer un vœu. L'idée d'invoquer saint Antoine pour retrouver les objets perdus vient du fait qu'un voleur qui lui avait dérobé ses commentaires sur les Psaumes se sentit obligé de les lui rendre.

De nombreux épisodes surnaturels lui sont attribués, comme d'avoir tenu une nuit l'Enfant Jésus dans ses bras.
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On le représente souvent prêchant aux foules ou aux poissons, en discussion avec saint François, guérissant des malades, remettant en place la jambe qu'un homme s'était coupée en signe de pénitence, faisant s'agenouiller une mule devant le Saint Sacrement pour convaincre un Juif qui doutait de la présence de Dieu dans l'hostie, ou encore assistant à l'apparition de la Vierge Marie et de l'Enfant Jésus (assis ou debout sur un livre).

Ses principaux attributs sont la bure franciscaine, l'Enfant Jésus, une mule, un livre, des poissons, un cœur enflammé, un lys.
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Prière à Saint-Antoine de Padoue

Saint-Antoine,
Vous que l'on n'invoque jamais en vain,
une fois encore, je me tourne vers vous,
pour que vous m'obteniez du Seigneur Dieu
les grâces dont j'ai grand besoin,
et particulièrement ce qui me tient tant à coeur

Vous avez toujours été mon bon et fidèle protecteur.
Accueillez, s'il vous plaît, ma demande,
pour que, grâce à votre intercession,
Dieu veuille bien m'exaucer,
si telle est Sa Volonté.

Que le Seigneur augmente ma Foi
et me garde le coeur ouvert et miséricordieux !

Par Jésus, le Christ, notre Seigneur.

Amen.

26/04/2010

La cérémonie du sacre du Roy de France

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Le sacre des rois de France évolue tout au long du Moyen Âge et connaît encore quelques modifications sous l'Ancien Régime.

Il consiste d'abord en une simple onction sur le front du souverain (avant 816), à laquelle s'ajoute le couronnement, la remise d'un sceptre et le serment de défendre l'Eglise (ordo d'Hincmar), l'apparition de l'anneau et de l'épée (Xe siècle), l'adoubement du chevalier (sacre de Philippe Auguste, 1179), le serment contre les hérétiques (début du XIIIe siècle).

Au XIVe siècle est introduit le lever du Roy et la procession depuis le palais de l'archevêque jusqu'à la cathédrale (sacre de Charles V, 1364).

 

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Couronne de Louis XV
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Le lever du Roy et la procession

La cérémonie se déroule un dimanche, ou à l'occasion d'une grande fête liturgique (Ascension, Assomption, Toussaint).

Arrivé la veille, le Roy se prépare à son ministère en passant une partie de la nuit en prières, avant d'aller dormir au palais de l'archevêque (actuel palais du Tau).

C'est là qu'au lever du jour deux des pairs ecclésiastiques, l'évêque de Laon et l'évêque de Beauvais, viennent le chercher.

Commence alors un dialogue entre le chantre de la cathédrale et le grand chambellan. Le premier frappe avec son bâton à la porte de la chambre royale. "Que demandez-vous ?" demande alors le grand chambellan de l'intérieur. "Le Roy", répond le chantre. "Le Roy dort".
Ce rituel, fixé définitivement sous Louis XIII, est répété à trois reprises puis, à la fin du troisième dialogue, l'évêque de Laon dit : "Nous demandons Louis [ou Charles...] que Dieu nous a donné pour Roy".
La porte s'ouvre alors et le Roy est conduit en procession, au chant du Veni Creator, à l'intérieur de la cathédrale où l'attend le prélat consécrateur.

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Sceptre de Charles V / Statuette de Charlemagne
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Les serments, la remise des regalia et l'onction royale

Une fois le Roy assis au milieu de la cathédrale, l'archevêque de Reims part accueillir la Sainte Ampoule, apportée en cortège par les moines de Saint-Remi et escortée par les barons.

La fiole est déposée sur l'autel aux côtés des regalia, les insignes de la dignité royale conservés à l'abbaye de Saint-Denis, la nécropole des rois de France. 

Le Roy prête ensuite plusieurs serments. Debout, devant le maître-autel, sur lequel sont également posés les Evangiles et un reliquaire de la Vraie Croix, il promet de défendre l'Eglise, de lui conserver ses privilèges canoniques, de garder la paix et la justice de ses peuples et de chasser les hérétiques.

 

Simplement vêtu de sa tunique et d'une chemise échancrée aux différents endroits où doivent être pratiquées les onctions, le Roy reçoit les insignes du chevalier, l'épée et les éperons d'or qui font de lui le bras séculier de l'Eglise. Prosterné devant l'archevêque, il est oint, avec le chrême de la Sainte Ampoule, sur la tête, la poitrine, entre les épaules et sur chacune d'elles, aux jointures des bras et sur les mains.

Le Roy reçoit enfin

l'anneau, le sceptre et la main de justice.

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Epée du sacre des rois de France
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Le couronnement, l'intronisation, le sacre de la Reine et la remise des offrandes
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Les douze pairs du royaume, six ecclésiastiques et six laics, prennent alors place auprès du Roy.
L'archevêque de Reims, les évêques de Beauvais, Châlons, Langres, Laon et Noyon, les ducs d'Aquitaine, de Bourgogne et de Normandie et les comtes de Champagne, de Flandre et de Toulouse soutiennent ensemble la couronne au-dessus du Roy avant que l'archevêque ne la pose seul sur la tête du nouveau souverain.
Assis sur un trône dominant le jubé, le Roy reçoit l'hommage de l'archevêque et des onze autres pairs, tandis que retentit à chaque fois l'acclamation
"Vivat rex in æternum !",
reprise par la foule. Des oiseaux sont lâchés dans l'église tandis que retentissent les cloches des églises de la ville.

 

En raison du jeune âge des souverains lors de leur avènement, peu de reines furent sacrées à Reims, sinon, la cérémonie avait lieu à l'abbaye de Saint-Denis. Si le Roy est marié, c'est à ce moment de la cérémonie que prend place le sacre de la Reine, laquelle reçoit à son tour deux onctions sur la tête et la poitrine ainsi que des regalia plus petits tels que couronne, anneau, sceptre, main de justice.

 

Le Roy assiste ensuite à la messe depuis son trône. Au cours de l'offertoire, il apporte à l'archevêque le pain et le vin, ainsi que treize pièces d'or symbolisant son union avec le peuple. Il communie enfin à l'autel sous les deux espèces, dans le calice dit "de saint Remi".

 

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Calice du sacre
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Les cérémonies extérieures au sacre

La messe terminée, le Roy se rend au palais du Tau pour le festin du sacre.
A l'image du Christ au cours de la Cène, il prend place au milieu des douze pairs
, avec ses ornements, couronne sur la tête, le connétable brandissant l'épée devant lui.
Quelques invités soigneusement choisis par l'étiquette assistent au repas, des princes du sang, des ambassadeurs, des seigneurs, des grands officiers du royaume.

Roy thaumaturge
depuis les miracles attribués à Louis VI (1108-1137), le souverain capétien prend l'habitude, le surlendemain de son sacre, de toucher les malades atteints des écrouelles (infection tuberculeuse des ganglions). Cette cérémonie, dont Jean de Joinville rapporte que Louis IX la pratiquait chaque semaine, consiste en un rituel du signe de croix sur les plaies, accompagné de la formule :

"Le Roy te touche, Dieu te guérit."

 

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La salle du festin du Palais du Tau
 

10/04/2010

La Doctrine des deux Glaives

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La Doctrine des deux Glaives

 

 

Qui connaît cette doctrine traditionnelle de l' Eglise? Elle dérange, en effet. Elle dérange car elle donne au Pape en quelque sorte un droit de regard sur l' activité des chefs laïcs. Il faut bien le comprendre: le Pape n' a pas à gouverner les institutions humaines confiées aux laïcs. Néanmoins, il a un certain droit de regard...

Qui s' en souvient encore?

 

Le Christ est Roi. Il est Roi par nature, en tant que Créateur, et par conquête, puisqu' il nous a rachetés par son Sang. Autrement dit toutes nos actions, privées et publiques, doivent lui revenir et ainsi que celles des gouvernants.

 

Le Pape est Son représentant. Au nom de Dieu, le Pape doit gouverner les hommes… Mais il doit le faire de deux manières. D' abord, il gouverne directement (Enseignement et Sacrements) les fidèles par le biais du Clergé. Enfin, indirectement.: en effet, les chefs laïcs sont redevables à Dieu, et donc à Son Eglise, en raison du pêché. Sans se mêler du gouvernement des hommes, l' Eglise a cependant le droit de juger la conduite de leurs chefs.

 

Rappel : La Doctrine des Deux Glaives est également nommée Doctrine Politique et Sociale de l'Eglise. Elle se trouve codifiée par Boniface VIII dans sa bulle de 1302 : Unam sanctam et concerne les laïcs qui ont une responsabilité civique. Elle rappelle enfin avec force que le pape a un pouvoir de juridiction direct et indirect.

 

Le pouvoir indirect du Pape sur les Rois se fonde sur deux motifs :

 

1- la supériorité de la fin de l'Autorité spirituelle (qui a les promesses de la vie éternelle) sur l'Autorité temporelle

2- le pêché originel qui fonde l'Eglise à contrôler l'action du chef laïc, " in ratione peccati " en raison du peché.

 

C'est ce qui a permis aux papes de " déposer " certains Rois. Le prince est déposé. C'est à dire que le pape fait savoir à ses sujets que leur monarque a gravement pêché, ne s'est pas repenti et qu'ainsi l'autorité lui est enlevée par Dieu. Ceci dit, le Pape n'a pas de pouvoir politique. Dieu ne lui a pas donné comme pouvoir, celui d'intervenir dans la gestion des institutions en tant que décideur politique. Son pouvoir se borne à contrôler si le gouvernant gouverne chrétiennement son royaume.

 

Le Cardinal Pie écrivait : " Vouloir que l'Eglise de Jésus-Christ se démette du droit et du devoir de juger en dernier ressort de la moralité des actes d'un agent moral quelconque, particulier ou collectif, père, maître, magistrat, législateur, même roi ou empereur, c'est vouloir qu'elle se nie elle-même, qu'elle abdique son essence, qu'elle déchire son acte d'origine et les titres de son histoire, enfin qu'elle outrage et mutile Celui dont elle tient la place sur terre. " On ne saurait mieux dire.

 

Ce n'est pas la doctrine d'une théocratie (Islam…) Une théocratie, en effet, est la forme de gouvernement sur laquelle le Prince est roi et prêtre en même temps. Il y a, là, confusion des pouvoirs. Il n'en va pas de même en Chrétienté. La Doctrine des Deux Glaives exprime une union et une distinction des pouvoirs. Boniface VIII écrit : " Les deux glaives, le glaive spirituel et le glaive temporel, sont donc au pouvoir de l'Eglise. le premier est manié par l'Eglise, le second pour l'Eglise ; le premier par les prêtres, le second par les rois et les chevaliers."