23/05/2011
Sainte Anne d'Auray 2010
Allocution du président
de l’Union des Cercles Légitimistes de France
au 98e pèlerinage légitimiste de Sainte-Anne d’Auray
Monsieur l’abbé,
Chers amis,
- 1787, deux ans avant la révolution, constatant combien les catholiques ignoraient leur religion, le Père de Clorivière annonçait qu'un grand bouleversement social était proche.
- 17 juin 1789, des députés des états généraux se proclamaient Assemblée nationale. Ils rejetaient l'autorité du Roi.
Ignorance et refus de l'autorité sont deux caractéristiques majeures de la révolution.
L'ignorance du peuple est le fondement même de la démocratie, le terreau sur lequel les révolutionnaires édifient leur temple du mensonge et de la manipulation. Dans le domaine religieux, le père de Clorivière avait deviné vers quel abîme elle dirigeait le Royaume et 220 ans plus tard, nous pouvons mesurer hélas le désastre.
Dans le domaine politique, l'ignorance n'est pas moins dangereuse. Au contraire, liée à l'orgueil depuis que l'on a fait croire au peuple qu'il était le souverain, elle est directement responsable du totalitarisme feutré que nous subissons aujourd'hui. Comme saint Thomas d'Aquin l'écrivait "D’une façon générale, l’observateur attentif de l’histoire d’hier et de celle d’aujourd’hui reconnaîtra que les tyrans ont sévi plus nombreux dans les pays gouvernés par une collectivité que dans ceux où le pouvoir n’appartenait qu’à un seul".
Avant d'envoyer un soldat au feu, on lui apprend à se servir de son arme et à reconnaître ses ennemis, on le forme au métier militaire. Avant de construire une maison, nous faisons appel à un architecte ; pour défendre une cause devant le tribunal, nous avons recours aux services d'un avocat. Pour effectuer une tâche de quelque ampleur et d'une certaine complexité, un homme sensé va s'adresser à un spécialiste. Mais quand il s’agit de la gouvernance du pays, chacun se croit assez intelligent, assez savant pour donner son avis.
Avec une telle prétention, comment pourrions-nous respecter et même seulement accepter une autorité ?
Ne nous étonnons pas de ce que les Français contestent, le lendemain de l’élection, le président qu'une majorité, toute relative, vient de désigner. Les démocrates prônent le suffrage universel mais descendent dans la rue pour en refuser les résultats. Peut-il en être autrement lorsque le dogme républicain proclame que tout pouvoir vient exclusivement du peuple !
Un dogme partagé implicitement, il est vrai, par certaines catégories de royalistes qui refusent le roi désigné par sa naissance, c'est-à-dire par la Providence. D'aucuns, tournant le dos à la tradition, espèrent concilier royauté et démocratie comme c'est le cas dans plusieurs pays européens.
Le système pervers auquel nous sommes soumis aujourd'hui ne se contente pas de nier toute transcendance, de refuser au lieutenant de Dieu de régner sur le trône de ses pères, il combat toute autorité qu'il n'a pas désignée lui-même.
Pour contrer cette subversion, quelle que soit notre place dans la société, contribuons, dans les tâches familiales, professionnelles et politiques qui nous incombent, à restaurer le respect dû à l'autorité.
Mais comment pouvons-nous nous opposer avec quelque efficacité à l’autre source du torrent révolutionnaire ?
Eh bien, reprenons la prédiction du père de Clorivière. Puisque l'ignorance est une cause majeure du dérèglement, commençons par nous instruire. Nous instruire des rudiments, des fondements de la politique, d'une politique conforme à la loi naturelle. Ayons l'humilité de reconnaître que la science politique ne nous est pas innée, qu'il nous faut travailler, étudier pour l'acquérir. Son étude est d'autant plus nécessaire aujourd'hui que nos adversaires ont l'habileté de nous entraîner sur leur terrain, l'habileté de nous faire croire que nous pouvons utiliser leurs propres armes, celles justement qui nient dans la pratique la Royauté sociale de Notre Seigneur.
Ils entretiennent aussi un mythe récurrent, celui qui laisse espérer qu’après avoir réussi à s’emparer du pouvoir et à établir une « bonne république », on pourrait alors restaurer la monarchie.
- belle utopie ! Dans notre république française, le pouvoir est cadenassé.
- imposture. S’il était possible de réaliser une bonne république, l’institution monarchique, quoiqu’en ait dit saint Thomas, ne serait plus la seule voie pour réaliser le bien commun. Elle ne serait plus nécessaire.
- mensonge criminel enfin, il détourne les Français de la monarchie présentée comme objectif secondaire, lointain, voire irréaliste tandis qu’il les mobilise pour un but présenté comme réalisable et proche : la bonne république. Mais, en France, il n’existe pas, il ne peut pas y avoir une bonne république !
. En ce pays d’Auray, encore si rempli du souvenir des exploits de la Chouannerie,
. au pied du monument du Comte de Chambord,
. et alors que nous venons d’assister à la messe des Martyrs célébrée à la mémoire et en l’honneur de tous ces combattants de la liberté, chouans et émigrés, morts pour Dieu, pour leur pays et pour leur Roi,
ne nous contentons pas de cultiver leur souvenir, rendons-leur le seul hommage qui leur soit agréable : continuer leur combat contre la Révolution.
Ne nous laissons surtout pas mériter le reproche adressé au dernier roi de Grenade : "Pleure comme une femme, ce royaume que tu n'a pas su défendre comme un homme".
La plupart de nos cercles légitimistes proposent une formation politique dans le cadre de groupes d'étude. Ne partez pas à la guerre sans avoir pris la peine de connaître le magnifique héritage de nos pères et les forces de nos adversaires. Rejoignez l'un de ces groupes. Adhérez au cercle de votre province, travaillez à connaître et à faire connaître la monarchie légitime.
Vive le Roi !
Pierre Bodin
22:24 | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : uclf, pierre bodin, sainte anne d'auray, légitimité, monarchie catholique
21/03/2011
Analyse politique
Une fois n’est pas coutume, et même si je trouve peu d’intérêt à commenter les rituelles frasques républicaines, je vais aujourd’hui me livrer à cet exercice dans un but purement pédagogique.
Bien que notre positionnement politique se situe à l’extérieur de ce système démagogique. Au lendemain du scrutin ayant eu lieu dans le cadre des élections cantonales, il me paraît opportun de prendre ma plume de Monarchiste afin de faire un bref exposé pour disséquer la situation politique actuelle de notre France, prisonnière du sectarisme laïc et républicain.
La « Gauche » tout d’abord, semble opérer la bonne opération au soir de ce premier tour. Si elle emporte cette victoire, ce puissant poison idéologique garantira en effet et comme toujours le caractère funeste dans l’application de chacune de ses prises de positions mortelles. La Gauche étant un grand vrac d’hystériques, qui maudissent principalement les mots « culture » , « tradition » et « racines ». Il ne faut pas s’attendre à une amélioration du niveau intellectuel et moral de notre civilisation si ce troupeau d’égaré venait à rafler la mise. Cette « Gauche » en révolution permanente, restant l’adepte du multiculturalisme, du nivellement par le bas, de l’impossible égalité absolue, de la confusion des genres, de la religion du laïcisme, du grand maternage, de la très-sainte et précaire subvention, et des prestations sociales à n’en plus finir...!
Un rapide coup d’œil suffit pour comprendre que la « Droite molle » a été la grande perdante de ce scrutin, malgré les « gesticulations sarkoziennes » dernières, notamment au Puy en Velay ou notre énervé national a redécouvert pour l’occasion l’héritage Chrétien de la France sur le chemin de Compostelle... Souvenons nous (il y a déjà cinq ans) des appels grotesques de l’ancien ministre de l’intérieur en direction de l’électorat « national et patriote ». Electorat crédule qu’il s’était empressé de trahir dès le lendemain de sa victoire présidentielle de 2007. Dans une Monarchie Catholique Traditionnelle, l’actuel saltimbanque de l’élysée pourrait tout juste prétendre au titre honorifique de « bouffon du roi », et encore...
Ce camp d’imposteur prétendu « conservateur » marche en réalité bras-dessus bras-dessous avec la Gauche caviar et impie dont nous venons de dresser le rapide portrait plus haut. La dissolution des frontières nationales, la mort programmé des institutions traditionnelles telles que la famille sont l’œuvre d’une Droite républicaine corrompue avec la révolution depuis sa plus tendre enfance. Et pour preuves : aujourd’hui cette Droite courbe l’échine devant l’Europe mondialiste, devant les imams, devant la déculturation, devant l’athéisme à marche forcée, devant les exigences des puissants lobbies et de l’insupportable repentance...
Voyons maintenant la poussée de la droite présentée comme « extrême » dans ce scrutin... Le tableau de cette famille républicaine sans grandeur d’âme, reste en effet incomplet si nous omettons de préciser que notre refuge et nos espérances ne se trouvent pas dans le résultat électoral de la « droite nationale ». Incontestablement en tant que Royalistes Légitimistes Contre-révolutionnaires, nous sommes attachés à la tradition de notre pays, à la messe traditionnelle par exemple, à l’amour de la France, à l’amour de notre patrie, à l’amour de ses racines et de son Histoire. Mais ce n’est pas pour autant que la Droite-de-la-Droite nous ressemble et nous séduise.
De façon générale, les partis politique les plus à droite restent profondément républicains. Bien qu’ils soient les seuls partis qui ne considèrent pas le patriotisme comme un gros mot, ils tirent leur seule espérance politique des urnes... La Nation défendue par les souverainistes de la droite « dure » est une idée révolutionnaire. Il est facile de le constater, ces gens adorent le drapeau tricolore de la République ! Voilà une autre raison qui marque notre profonde différence. Pauvre Sainte Jeanne d’Arc, tous les ans au mois de mai, on l’entoure du bleu-blanc-rouge festif de la Gueuse ! Quelle indignité, quelle manque de classe, quel disgracieux affront ! Une fleur de Lys ou un étendard blanc, ça a quand même plus de tenue : ça vise un objectif moral, spirituel, intellectuel, esthétique et historique de haute volée.
Quant à « La Marseillaise » reprise par les partisans de ce patriotisme républicain d’opérette, rappelons brièvement qu’à l’origine il s’agit d’un chant maçonnique de canaille déicide et satanique...
Un mot à présent sur les abstentionnistes. Nous retrouvons là sans aucun doute les déçus et les blasés de ce système corrompu jusqu’à l’os. Nous voudrions leur dire de ne pas perdre espoir et qu’il existe autre chose que la république et sa politique néfaste, que la France ne peut pas être autre chose qu’une Monarchie Catholique. La démocratie intégrale au niveau national est une mascarade qui n’abuse que les naïfs. Notons que les légitimistes se sont souvent prononcés pour une démocratie locale où les gens pourraient s’exprimer sur un nombre de sujets à définir, cela dans le cadre des provinces où, autrefois on trouvait l’intendance et le parlement. En un mot : l’autorité Royale en haut, et les libertés locales en bas. Schéma à l’heure actuelle totalement impossible, car il faudrait d’abord restaurer une bonne autorité en haut, une autorité légitime qui soit conforme à la nature réelle, à la loi naturelle et à la vocation Catholique de notre France...
A ces déçus nous voulons simplement rappeler qu’il existe l'Union des Cercles Légitimistes de France (UCLF), qui est un mouvement royaliste qui a la particularité et l'honneur d'être le seul en France à maintenir politiquement l'intégrité de l'héritage français et légitime. C'est une tâche essentielle à une époque où même ceux qui se croient le plus français sont largement contaminés par les idéologies révolutionnaires.
15:44 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : élections, république, monarchie catholique, analyse politique, doctrine, tradition