03/03/2011
La Révolution, adversaire du droit Divin.
Extrait du livre : Vive le Roi ! (De Monseigneur de Ségur 1820-1881)
Chapitre VII
Ce que c'est que la révolution, adversaire du droit divin et par conséquent de la cause d'Henri V.
Il ne faut pas confondre ce qu'on appelle en général « La Révolution » avec la révolution française de 1789. La révolution proprement dite est plus qu'un fait : c'est une doctrine, un ensemble de principes et de théories sociales et politiques, que l'Assemblée nationale de 1789 n'a fait qu'appliquer à la France ; et cette doctrine, qu'on a appelée justement la Révolution, c'est à dire la grande révolte, est un immense blasphème et une théorie abominable. C'est la négation impudente du droit de Dieu sur les sociétés, et du droit qu'il a donné à son Eglise d'enseigner et de diriger les rois et les peuples dans la voie du salut.
C'est une doctrine nouvelle, née des révoltes protestantes, de l'incrédulité voltairienne et des conspirations de la franc-maçonnerie. Elle déclare que l'Eglise de Dieu n'a aucun droit d'enseigner ni de diriger les sociétés, d'inspirer les lois, de s'interposer entre les Souverains et les peuples pour empêcher l'injustice et maintenir les droits de la vérité. D'après la doctrine révolutionnaire, les Souverains et leurs gouvernements relèvent, non plus de Dieu, mais du peuple : Dieu n'est plus le Maître suprême de la nation ; c'est le peuple qui seul est son propre maître ; de là les noms de « peuple souverain », et de « souveraineté du peuple ». De là encore la fameuse et absurde théorie du suffrage universel, où le peuple-roi, trompé, conduit par le bout du nez par le premier venu, vote sans savoir ce qu'il veut, sans comprendre ce qu'il fait, sans connaître les élus pour qui on le fait voter.
Dans ce beau système, le Souverain n'est plus le délégué, le représentant de Dieu, chargé par lui de procurer le vrai bonheur du peuple.
D'après l'Eglise, le Roi ne règne et ne gouverne qu'au nom de Dieu et comme exerçant les droits de Dieu ; et l'Eglise est toujours là pour lui rappeler ses devoirs et l'empêcher d'abuser de sa puissance. D'après la doctrine révolutionnaire, le président élu ne règne et ne gouverne qu'au nom du peuple ; la volonté nationale, c'est à dire, en bon français, les caprices de la multitude aveugle et du suffrage universel sont sa règle unique, sa lumière et sa morale.
C'est cette doctrine sociale et politique de la Révolution qui a présidé, plus ou moins directement, à tous les gouvernements de fait que nous avons eus depuis la grande, c'est à dire la terrible révolution française ; tous ont plus ou moins régné et gouverné au nom des fameux principes de 89, qui ne sont autre chose que les principes sociaux et politiques de la Révolution. On les appelle ordinairement immortels ; c'est mortels qu'il faut dire.
En effet, tous les pauvres gouvernements qui se sont appuyés sur ces principes, en sont morts. le droit de la force les avait amenés : le droit de la force les a fait partir. Toutes nos révolutions viennent des principes de bonne ou de mauvaise foi, il importe peu ; qu'on les applique avec plus ou moins d'habileté, il importe peu encore : du moment qu'on les applique, on est perdu tôt ou tard ; de même qu'on meurt tôt ou tard, quand on avale un poison mortel. Impossible de faire de l'ordre avec du désordre.
« Le mal, écrivait Henri V, vient des atteintes portées, depuis plus d'un demi-siècle, aux grand principes sur lesquels repose tout l'ordre social et politique; et le remède, c'est le retour à ces principes sacrés. Tout ce qui pourrait encore être essayé hors de là n'aboutirait qu'à des révolutions nouvelles et au triomphe plus ou moins prochain, mais infaillible, des fatales doctrines dont le but est le bouleversement et l'entière destruction de la société ».
Il n'est pas nécessaire d'être bien fin pour voir que le droit divin est en opposition directe avec la théorie révolutionnaire et la prétendue souveraineté du peuple ; et c'est parce que l'esprit révolutionnaire s'est infiltré dans presque toutes les têtes depuis un siècle, qu'il est devenu si difficile de faire comprendre aux gens la vérité en matière sociale et politique.
Sachons-le bien : c'est principalement parce que la révolution est l'ennemie jurée de Dieu et de son Eglise, que la révolution est l'ennemie de la royauté légitime, de la monarchie très chrétienne, aujourd'hui représentée par Henri V (réprésentée de nos jours par Louis XX).
Tout ce qui, à un degré quelconque, est révolutionnaire en France est contraire à la cause d'Henri V (contraire aujourd'hui à la cause de Louis XX) : c'est la preuve la plus splendide de la légitimité, de la sainteté de cette cause.
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