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24/02/2014

Forum légitimiste du Royaume de France.

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L’équipe de ce forum légitimiste adhère sans restriction à la pensée légitimiste traditionnelle, telle qu'elle est défendue et promue par l'U.C.L.F. Son but est de faire connaître les Cercles de nos provinces, faciliter les contacts entre les légitimistes, afin de mener le bon combat doctrinal :

 

- Contre l'orléanisme

- Contre le providentialisme

- Contre le nationalisme

- Contre la gnose et l'ésotérisme

- Contre la franc-maçonnerie

 

- Pour la Monarchie Catholique traditionnelle

 

Venez vous inscrire et participer au Forum Légitimiste

19/06/2011

« Nous ne sommes pas solidaires »

Comme amorce de réflexion politique purement monarchiste, penchons nous un instant sur cette réplique qui revient souvent dans la bouche des nouveaux convertis à la royauté, et le constat qu’ils font a propos du royalisme en général, notamment sur son manque de cohésion. Après avoir quitté le combat des chefs de la république, nombreux sont ceux qui découvrent avec stupéfaction le combat des princes... Bien des néophytes abordent le royalisme, et croient au départ que tous les royalistes forment un seul « bloc » parfaitement homogène, alors que rien n'est plus faux. C’est la première grande découverte que font la plupart des gens qui commencent à s'y intéresser.

rassemblons nousCe premier « cap » passé, réclamer d’emblée l’union sacrée, et certes un bon réflexe de base pour quiconque veut agir pour la France, et qui a conscience que notre peuple souffre cruellement de ce manque d’unité et de solidarité. Mais, c'est bien souvent le point de vue trop téméraire et pressé de quelqu'un qui est novice, et qui ne juge pas utile de chercher auparavant à comprendre ce qui est à l’origine de ces divisions permanentes. Faire abstraction de cette difficulté est une erreur fatale, qui ramènera dans bien des cas hélas, ces nouveaux convertis à la royauté dans les bras de la révolution.

Tout d’abord et afin d’éviter à nos lecteurs de tomber dans ce piège énorme, rappelons brièvement que faire de la politique quantitativement et non qualitativement (réflexe républicain), de manière démocrate ne fait qu'additionner des voix asservies et désincarnées moralement et spirituellement. C’est le premier point à maîtriser pour rester en éveil ne pas se laisser prendre par les idéologies révolutionnaires.

Le problème ensuite de la très difficile communication entre les royalistes, est qu'une partie non négligeable d'entre eux sont en vérité des frondeurs, des dissidents au principe français qu'ils prétendent défendre. Aujourd'hui, si tout royaliste reconnaissait l'aîné des Capétiens et travaillait avec l'Union des Cercles Légitimistes de France (L’UCLF n’est pas un parti politique mais, dans la mesure où elle travaille, à faire connaître l’institution monarchique qui a fait la France, elle fait ouvertement de la politique. C’est sa particularité dans le mouvement légitimiste.), en apportant son savoir-faire, ses préoccupations souvent légitimes, ce serait déjà un grand pas vers l’indispensable et nécessaire unité au salut de la France réelle. Mais si on continue à considérer comme royalistes français des gens qui n'ont de cesse, par orgueil et/ou méconnaissance, de corrompre l'héritage capétien dans une optique libérale, orléaniste ou nationaliste, le chaos n'est alors pas prêt de s'estomper.

Un monarchiste qui va contre la tradition capétienne et les lois fondamentales du royaume en choisissant un royalisme « à la carte », fait donc de ce fait un grand pas vers l'orléanisme et le bonapartisme, qui sont les seuls monarchismes à promouvoir la fusion avec les valeurs révolutionnaires. Celui qui va dans ce sens commence à produire obligatoirement de la « division ».

Pour les légitimistes il n'y a pas de prétendant, mais seulement un héritier, c'est tout, et les règles dynastiques font partie intégrante du légitimisme français, c'est un invariant qu'il ne revient à personne de changer ni de juger. Le principe premier reste, historiquement et indéniablement, le droit de succession du roi, la loi naturelle. Si on tourne le dos à cela pour des raisons quelles qu'elles soient, on n'est pas légitimiste, parce qu'on n'est pas fidèle aux lois fondamentales du royaume de France. En effet on ne peut logiquement se permettre, si on prend la charge de défendre une école de pensée bien précise, d'être perméable aux idées des écoles ennemies. Ce qui est tout de même philosophiquement élémentaire. Si l’on accepte les « opinions extérieures » à la doctrine que nous défendons, cela signifierait que nous relativiserions et donc abandonnerions notre propre combat.

Au contraire d'un président de la république, le roi de France est un héritier avant d'être un candidat avec des idées personnelles, voilà résumé toute la base et la force du royalisme. Le roi doit incarner un héritage qui est déjà établi par le projet capétien en France, et être capable de l'adapter au monde dans lequel il pourrait régner. En ce sens, les petits programmes politiques des frondeurs révolutionnaires sont complètement vains.

Les royalistes libéraux, s'ils étaient honnêtes, devraient se qualifier de royalistes révolutionnaires, puisqu'ils sanctifient la Révolution en acceptant l'abrogation des lois fondamentales. La France, il n'y a plus que les légitimistes qui la portent. Et d'un point de vue plus pragmatique, c'est porter la responsabilité d'ouvrir une boîte de Pandore, que de vouloir supprimer des lois qui ont assuré la stabilité de la monarchie pendant tant de siècles. Ce sont les seules qui permettent de définir sans conteste le roi légitime, et ceux qui le nient commettent une faute grave.

fleurs de lysAlors, et en conclusion, si les royalistes ne sont pas solidaires, si « nous ne sommes pas solidaires » pour reprendre le titre de cette note, c’est parce que trop nombreux sont ceux qui refusent la tradition et le roi désigné par les lois fondamentales du Royaume. Rassemblons nous, oui ! Mais autour du roi. La nation au sens « traditionnel » (et non pas au sens « révolutionnaire »), ne peut se construire qu’autour du roi de France légitime. Le roi est le point central et incontournable de notre patriotisme authentique. Sans le roi, il n’y pas d’unité possible, il est le seul a pouvoir réconcilier les Français entre eux, et par la même occasion le seul à pouvoir les réconcilier avec leur histoire.

 

Reny_F

 

15/06/2011

ET SI LE COMTE DE CHAMBORD AVAIT EU RAISON ?

comte de chambordNombreux sont les historiens et les politiques qui rendent le petit-fils de Charles X responsable de l'échec des tentatives de restauration monarchique du XIXè siècle. Le duc de Castries, dans son ouvrage intitulé Le grand refus du Comte de Chambord, s'est montré un des plus critiques envers le Prince, traçant de lui un portrait sans concession et par là sans justice. Qu'il suffise, pour s'en convaincre, de retenir la conclusion de l'académicien :  "… par son attitude, le Comte de Chambord a pris, à l'égard de sa patrie, une responsabilité plus grande que toutes celles assumées par ses trente-six prédécesseurs". Après un tel réquisitoire, la cause paraît entendue. Pour ses détracteurs donc, le descendant de saint Louis, par son incompréhension et son obstination, a signé l'arrêt de mort de la lignée capétienne !

Cependant, aujourd'hui, alors que le temps a fait son oeuvre et apaisé les esprits, il s'avère possible de porter un jugement plus équitable sur le comportement de l'exilé de Frohsdorf. Ceci d'autant mieux que le spectacle des monarchies européennes subsistantes montre clairement, chez nos voisins, comment les institutions royales ont évolué.

Pour beaucoup, le problème du retour aux affaires de la branche aînée des Bourbons, après 1830, tient en cette formule lapidaire : " Le Prince ne veut pas du drapeau tricolore." La réalité, comme souvent dans les choses humaines, est plus complexe. Derrière cette querelle se profile l'opposition irréductible entre deux conceptions politiques, celle du Prince attaché au rétablissement de la monarchie traditionnelle et celle des "orléanistes", épris de libéralisme, prêts à faire endosser au futur souverain les habits de la Révolution ; non certes ceux de la Terreur sanglante de 1794 mais au moins ceux de la prise de la Bastille et de la Fête de la Fédération. Henri V avait vu clairement que la défense de la nature même de la royauté et celle du drapeau blanc participaient d'un unique combat : " Le drapeau est le symbole, l'expression extérieure du principe ; il est la manifestation devant le peuple, la seule qu'il voie, la seule qui ait pour lui une signification décisive et voilà pourquoi le principe et le drapeau ne peuvent être séparés".

stéphane rialsLe professeur Stéphane Rials résume fidèlement la situation ainsi créée : " L'attitude du Comte de Chambord, si volontiers tournée en dérision aujourd'hui, était d'une absolue logique au regard des principes qu'il a incarné. Ce qu'il rejetait dans le drapeau tricolore, c'était la souveraineté nationale, le libéralisme, le parlementarisme et peut-être, au-delà, tout un pan de la sensibilité moderne rationaliste et anthropocentrique. Ce qu'il voulait défendre, avec le drapeau blanc, c'était une certaine idée de la monarchie paternelle et chrétienne, tempérée par l'amour et la religion plus que par tel mécanisme constitutionnel abstrait."

On voit bien, au travers de ces quelques lignes, le fossé séparant orléanistes et légitimistes. L'accession au pouvoir de Louis-Philippe 1er, fils de Philippe-Egalité et lui-même "combattant" de Valmy, fit monter sur le trône un souverain voltairien qui se voulait tout à la fois héritier de nos Rois et de la Révolution. Il espérait ainsi réaliser l'impossible mariage entre modernisme et tradition. Cette tentative donna naissance à une royauté sécularisée –la meilleure des républiques selon ses partisans tournant le dos à l'antique Pacte de Reims. Sous l'Ancien Régime, " la monarchie française s'était développée dans une atmosphère religieuse. […] La mystique propre de la royauté qui avait fait du roi le représentant de Dieu pour définir et réaliser le bien de ses peuples était d'origine religieuse, la vénération à l'égard du roi muni de la grâce de son sacre n'était qu'un reflet du sentiment religieux "

La mort du Comte de Chambord, dans l'été de 1883, laissa les légitimistes dans le désarroi. Les plus pessimistes crurent assister à la fin de la dynastie la plus prestigieuse de l'Occident, pour eux un monde s'écroulait et disparaissait à tout jamais. D'aucuns, plus réalistes et plus au fait des règles de succession, reportèrent leur fidélité sur les descendants de Philippe V d'Espagne (1683-1746), lequel, en son temps, avait promis de ne jamais oublier qu'il était du sang de France. D'autres, découragés ou mal inspirés se rangèrent sous la bannière orléaniste, faisant allégeance au comte de Paris. Certains enfin, en désespoir de cause, acceptèrent la République, d'autant que Rome reconnaissait, au moins du bout des lèvres, la légitimité de ce régime. Cette décision faillit mettre un terme définitif au combat légitimiste.

En ce début du XXIè siècle, en suivant attentivement l'évolution des dernières monarchies européennes, nous comprenons combien le fils du duc de Berry a eu raison de ne rien abandonner du principe auquel il s'était identifié. Sous les plis de l'étendard des Conventionnels son héritage aurait été dénaturé. Les monarques qui ont survécu en s'adaptant à l'idéologie dominante ne possèdent plus que les "apparences inutiles du pouvoir" la réalité étant passée en d'autres mains.

 Que penser, par exemple, du souverain espagnol qui, redevable de sa couronne général Franco, appose maintenant sa signature, sans état d'âme apparent, sur des textes gouvernementaux que ne renierait pas la République laïque et anticléricale des années trente ? Se souvient-on du roi des Belges, Beaudouin 1er qui "abdiqua" pendant 36 heures pour ne pas avoir à signer une loi dépénalisant l'avortement. Une autre plume a paraphé le document à sa place ! Et les gazettes ont loué le courage du monarque ! N'oublions-pas que dans la Communauté des vingt-sept, républiques et royaumes coexistent sans problème, l'unité se réalisant autour de l'idéologie démocratique, concept bien éloigné de la véritable monarchie.

Tout pousse à donner raison au Comte de Chambord qui, du fond de son domaine autrichien, a pressenti l'évolution inéluctable. Si elle l'avait emporté, la coterie libérale aurait imposé au roi les mêmes compromissions. Le plus sage était de réserver l'avenir en gardant intacts les principes qui ont fait la France et qui assureront demain son renouveau.

 

PIERRE VALANCONY

(Article paru dans la Blanche Hermine)