19/06/2011
« Nous ne sommes pas solidaires »
Comme amorce de réflexion politique purement monarchiste, penchons nous un instant sur cette réplique qui revient souvent dans la bouche des nouveaux convertis à la royauté, et le constat qu’ils font a propos du royalisme en général, notamment sur son manque de cohésion. Après avoir quitté le combat des chefs de la république, nombreux sont ceux qui découvrent avec stupéfaction le combat des princes... Bien des néophytes abordent le royalisme, et croient au départ que tous les royalistes forment un seul « bloc » parfaitement homogène, alors que rien n'est plus faux. C’est la première grande découverte que font la plupart des gens qui commencent à s'y intéresser.
Ce premier « cap » passé, réclamer d’emblée l’union sacrée, et certes un bon réflexe de base pour quiconque veut agir pour la France, et qui a conscience que notre peuple souffre cruellement de ce manque d’unité et de solidarité. Mais, c'est bien souvent le point de vue trop téméraire et pressé de quelqu'un qui est novice, et qui ne juge pas utile de chercher auparavant à comprendre ce qui est à l’origine de ces divisions permanentes. Faire abstraction de cette difficulté est une erreur fatale, qui ramènera dans bien des cas hélas, ces nouveaux convertis à la royauté dans les bras de la révolution.
Tout d’abord et afin d’éviter à nos lecteurs de tomber dans ce piège énorme, rappelons brièvement que faire de la politique quantitativement et non qualitativement (réflexe républicain), de manière démocrate ne fait qu'additionner des voix asservies et désincarnées moralement et spirituellement. C’est le premier point à maîtriser pour rester en éveil ne pas se laisser prendre par les idéologies révolutionnaires.
Le problème ensuite de la très difficile communication entre les royalistes, est qu'une partie non négligeable d'entre eux sont en vérité des frondeurs, des dissidents au principe français qu'ils prétendent défendre. Aujourd'hui, si tout royaliste reconnaissait l'aîné des Capétiens et travaillait avec l'Union des Cercles Légitimistes de France (L’UCLF n’est pas un parti politique mais, dans la mesure où elle travaille, à faire connaître l’institution monarchique qui a fait la France, elle fait ouvertement de la politique. C’est sa particularité dans le mouvement légitimiste.), en apportant son savoir-faire, ses préoccupations souvent légitimes, ce serait déjà un grand pas vers l’indispensable et nécessaire unité au salut de la France réelle. Mais si on continue à considérer comme royalistes français des gens qui n'ont de cesse, par orgueil et/ou méconnaissance, de corrompre l'héritage capétien dans une optique libérale, orléaniste ou nationaliste, le chaos n'est alors pas prêt de s'estomper.
Un monarchiste qui va contre la tradition capétienne et les lois fondamentales du royaume en choisissant un royalisme « à la carte », fait donc de ce fait un grand pas vers l'orléanisme et le bonapartisme, qui sont les seuls monarchismes à promouvoir la fusion avec les valeurs révolutionnaires. Celui qui va dans ce sens commence à produire obligatoirement de la « division ».
Pour les légitimistes il n'y a pas de prétendant, mais seulement un héritier, c'est tout, et les règles dynastiques font partie intégrante du légitimisme français, c'est un invariant qu'il ne revient à personne de changer ni de juger. Le principe premier reste, historiquement et indéniablement, le droit de succession du roi, la loi naturelle. Si on tourne le dos à cela pour des raisons quelles qu'elles soient, on n'est pas légitimiste, parce qu'on n'est pas fidèle aux lois fondamentales du royaume de France. En effet on ne peut logiquement se permettre, si on prend la charge de défendre une école de pensée bien précise, d'être perméable aux idées des écoles ennemies. Ce qui est tout de même philosophiquement élémentaire. Si l’on accepte les « opinions extérieures » à la doctrine que nous défendons, cela signifierait que nous relativiserions et donc abandonnerions notre propre combat.
Au contraire d'un président de la république, le roi de France est un héritier avant d'être un candidat avec des idées personnelles, voilà résumé toute la base et la force du royalisme. Le roi doit incarner un héritage qui est déjà établi par le projet capétien en France, et être capable de l'adapter au monde dans lequel il pourrait régner. En ce sens, les petits programmes politiques des frondeurs révolutionnaires sont complètement vains.
Les royalistes libéraux, s'ils étaient honnêtes, devraient se qualifier de royalistes révolutionnaires, puisqu'ils sanctifient la Révolution en acceptant l'abrogation des lois fondamentales. La France, il n'y a plus que les légitimistes qui la portent. Et d'un point de vue plus pragmatique, c'est porter la responsabilité d'ouvrir une boîte de Pandore, que de vouloir supprimer des lois qui ont assuré la stabilité de la monarchie pendant tant de siècles. Ce sont les seules qui permettent de définir sans conteste le roi légitime, et ceux qui le nient commettent une faute grave.
Alors, et en conclusion, si les royalistes ne sont pas solidaires, si « nous ne sommes pas solidaires » pour reprendre le titre de cette note, c’est parce que trop nombreux sont ceux qui refusent la tradition et le roi désigné par les lois fondamentales du Royaume. Rassemblons nous, oui ! Mais autour du roi. La nation au sens « traditionnel » (et non pas au sens « révolutionnaire »), ne peut se construire qu’autour du roi de France légitime. Le roi est le point central et incontournable de notre patriotisme authentique. Sans le roi, il n’y pas d’unité possible, il est le seul a pouvoir réconcilier les Français entre eux, et par la même occasion le seul à pouvoir les réconcilier avec leur histoire.
Reny_F
15:01 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : royalisme, tradition, légitimité, doctrine légitimiste, orléanisme, frondeurs, lois fondamentales du royaume, nation, roi de france
Commentaires
Bravo pour cet excellent article, qui met le doigt sur la superficialité et la contradiction fondamentale de nos contradicteurs, révolutionnaires honteux.
Écrit par : lulo | 19/06/2011
Tout royaume divisé contre lui-même est dévasté, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut subsister.
Saint Mathieu 12.25
Bien qu'il soit toujours possible de ne pas croire en une restauration du royaume de France. L'argumentaire qui est avancé ici concernant le triste sort de notre pauvre patrie, est difficilement contestable, ça ne va pas plaire a tout le monde, mais au moins c'est cohérent.
Écrit par : Saint Mathieu | 19/06/2011
Jusqu'ou faudra t'il descendre... pour que le coeur français fasse circuler le sang dans ses veines!
Écrit par : Henryk | 19/06/2011
protéger le roi, défendre ses droits pour qu'il puisse affirmer son autorité légitime. C'est le vrai combat contre-révolutionnaire
Écrit par : Monsieur de Saint Aignan | 20/06/2011
Bonjour,
Je suis depuis quelques temps, et j'approuve entièrement vos analyses sur les problèmes qui rongent la société française. Une question me vient à l'esprit : devons nous dès maintenant faire sécession ? C'est à dire, créer un réseau, des structures pour faciliter et renforcer la cohésion de ceux qui veulent rester "français". Bref, développer notre propre communautarisme (Je n'aime pas le mot, mais je crois sincèrement c'est bien là que nous en seront bientôt pour survivre et résister). Développer notre propre communautarisme en attendant d'être plus nombreux et plus fort pour l'emporter un jour et rétablir la monarchie.
Écrit par : Masque de fer | 20/06/2011
@Masque de fer
Il existe un roman fiction appelé Tradiland qui parle déjà de ce processus communautaire.
Écrit par : Tradiland | 20/06/2011
Avant de vouloir restaurer la monarchie, il faudrait rechristianiser la France . Sinon celà n'a pas de sens . Par-contre, ce travail ne sera certainement jamais entrepris par l'église conciliaire qui s'accommode fort bien de la république et même de la franc-maçonnerie . Comme quoi, la route est encore longue ...
Écrit par : FP | 20/06/2011
@FP
A l'évidence oui, l'un ne va pas sans l'autre. Les royalistes devraient être tous tradis par cohérence, cependant on trouve chez les catho-tradi parfois de très bons "républicains" accrochés au BBR..
Comme quoi, il y a du travail dans les deux sens, la route est encore longue..
Écrit par : Saint Mathieu | 20/06/2011
A Masque de Fer,
Le communautarisme est une tentation, mais c'est en fait un piège révolutionnaire de plus: le repli sur soi mène fatalement à l'individualisme. Un "Légitimiland" ne serait qu'un abandon, un renoncement par l'acceptation indirecte de la République.
De plus, notre devoir n'est pas de nous recroqueviller: au contraire, nous devons agir là où nous sommes.
Vous avez tout à fait raison quand vous parlez de "créer un réseau, des structures pour faciliter et renforcer la cohésion".
C'est ce à quoi s'attelle l'UCLF, avec son maillage de cercles locaux décentralisés.
De plus, ces cercles ne sont pas aveugles et sourds: nous entretenons de bons rapports les uns avec les autres, et avons des projets porteurs.
Ainsi, la fête du 28 mai dernier, à Bourg-en-Bresse, en est un bon exemple, et le témoin de la réussite de notre type d'organisation, quand nos contradicteurs pataugent dans l'oecuménisme, à la recherche d'une unité et d'un succès numérique auxquels ils n'arrivent jamais.
Le cercle est la clé de la Restauration: il permet de ne pas ruminer dans son coin, de développer des amitiés, et de s'épanouir. Cela marche, et depuis plus d'un quart de siècle déjà: on reconnaît l'arbre à ses fruits, venez et voyez!
A FP,
Vouloir rechristianiser avant de restaurer la monarchie, c'est prendre la question à l'envers. L'histoire montre que les pays ont été d'abord évangélisés à leur tête: c'est le baptême de Clovis qui a permis la christianisation globale de la France, en même temps que l'épanouissement de l'institution monarchique.
Or, c'est précisément la démarche inverse qui a été adoptée depuis deux siècles par les catholiques: il faut oeuvrer à la base pour agir par capillarité...
C'est un défi à l'expérience, et pourtant, on retrouve toujours ça chez Civitas, par exemple, et chez tous ces mouvement nationaux-catholiques qui ne sont que les paravents du FN, c'est-à-dire du Système.
Ce piège a été savamment entretenu par la Révolution, et on voit bien le résultat...
Comment en arrive-t-on là? C'est parce que l'on adopte le schéma de pensée libéral, qui fait voit les choses du bas vers le haut (voilà en quoi le nationalisme est révolutionnaire), alors que l'ordre divin est fondé sur le rapport inverse.
Donc, concrètement, la première réponse aux problèmes politiques et sociaux actuels est le changement d'institution, consécutif au changement d'esprit de la société.
Et pour cela, point de collages, de "lobbying", et autres acceptations PRATIQUES de la Révolution: le cercle légitimiste est le moyen privilégié, car il est le seul lieu, aujourd'hui, indemne de l'esprit moderne.
Qu'on ne se leurre pas: il n'y aura pas de restauration catholique, véritable et durable, sans le préalable de la monarchie très-chrétienne.
Écrit par : lulo | 22/06/2011
@ lulo:
Votre argumentaire n'est pas sans intérêt mais vous oubliez une chose fondamentale: la France n'est plus une monarchie . Reprendre le pouvoir sans verser le sang, ce qui semble la bonne voie, nécessite le soutien du peuple . Sans l'argument religieux, les français continueront à éssayer un parti ou un autre, attachés à la soi-disant "souveraineté du peuple" . Ils ne comprendront jamais la notion d'ordre naturel" . Quant au FN, il n'a que le mérite limité de ce qu'il est: un rempart contre l'islam . Islam qui est l'énnemi héreditaire depuis mille ans car fause religion . Si la France avait son roi, le FN n'aurait pas de raison d'être . Je vous soupçnonne d'être un puriste qui ne transige sur rien . Pour ma part, tout ce qui peut être pris est bon à prendre contre cette piétaille qui nous envahit . De plus, un retour du religieux montrerait à ces "croyants", qu'ici ils ne sont pas chez eux . Que le mieux serait qu'ils repartent . La lutte contre cette invasion qui ne dit pas son nom ne peut attendre un hypothétique retour de la monachie, personne ne sait quand . Pour finir, des prêtres attachés à la monarchie, comme ceux de la FSSPX par exemple, seraient un bon relais pour nos idées . Une des dimensions importantes à prendre en compte est que le peuple à besoin d'être soustrait au lavage de cerveau qui sévit . Le peuple a besoin d'être informé, éduqué, avant d'attendre de lui qu'il ne fasse le bon choix . Ne rien faire de peur de se salir les mains est le meilleur moyen pour qu'il ne se passe jamais rien . Il suffit juste d'avoir la lucidité de ne jamais basculer . En attendant, ce sont les franc-maçons qui usent et abusent d'un pouvoir qu'ils ont pris par la force .
Écrit par : FP | 22/06/2011
lulo, je n'ai pas parlé d'acceptation (indirecte ou non) de la république. Mais de repli communautaire, en attendant d'être les plus fort pour l'emporter un jour. A l'évidence il faut faire prospérer les petits noyaux déjà existant. Mon idée n'est pas de nous enfermer dans une bulle complétement hermetique.
De grâce ne me parlez pas d'une reconnaissance de la république de ma part. Le but est de s'en débarasser pour retrouver notre liberté un jour.
Écrit par : Masque de fer | 22/06/2011
A FP,
Nous ne connaissons que trop bien cet argumentaire du "en attendant"...
C'est justement grâce à cette politique du "rempart" que les catholiques perdent du terrain depuis 150 ans: scrutez l'histoire contemporaine!
Celle-ci montre justement que le "peuple" n'a qu'un rôle essentiellement passif: la majorité des Français a accepté sans broncher chaque étape de la libéralisation subie depuis 1789.
Du reste, 1814 et 1815 montrent que cela marche aussi dans le bon sens: les peuples de France adhéreront certainement à la Restauration, et d'autant plus facilement que celle-ci sera (enfin) exempte de toute trace de Révolution.
Le "soutien du peuple" est un leurre: de nos jours, cette expression est généralement le synonyme caché de "soutien de l'Opinion", c'est-à-dire l'approbation des révolutionnaires qui la font...
Après, vouloir rechristianiser la France avec le FN... est une belle illusion!
Je passe sur l'infestation nationaliste et néo-païenne de ses cadres, sur le rôles d'idiots utiles joué par Gollnisch et ses sectateurs, pour en arriver à la "défense religieuse".
Un extrait d'un communiqué de Marine Le Pen, "nouvelle Jeanne d'Arc" pour certains, nous éclairera:
"Marine Le Pen sera extrêmement vigilante face aux contournements en préparation de la loi de 1905. Elle rappelle que pas un centime de l’argent versé par les contribuables ne doit aller au financement des cultes.
Elle demande le respect intégral et immédiat de la loi républicaine : interdiction sans attendre des prières dans la rue, et application stricte de la loi de 1905 sur la laïcité, à tous les niveaux."
http://www.frontnational.com/?tag=islam
Dont acte! On retiendra que:
-Le FN est bel et bien républicain (Qui en doutait!)
-Le FN défend l'application stricte de la loi de 1905 pour tous LES cultes.
-Ceux-ci sont mis sur un pied d'égalité: la vraie religion n'a ni plus ni moins de droits que les faux cultes.
-Elle n'a droit à aucun financement public, pas plus que les autres.
Non seulement, tout ceci est en contradiction flagrante avec la doctrine traditionnelle de l'Eglise, mais c'est une adhésion formelle au libéralisme religieux.
Je passe également sur ces propos qui assimilent Islam et musulmans, en oubliant un peu que ces derniers ont aussi une âme à sauver, et qu'ils sont aussi à convertir...
L'Eglise n'a pas vocation à être un repoussoir nationaliste, pas plus que la Légitimité.
En conclusion, qui croira que ces laïcards sont un rempart, alors qu'ils adhèrent à cette laïcité qui met l'Islam à égalité avec la Foi catholique???
Et qui croira que ce sont eux qui feront le lit de la monarchie très-chrétienne???
Effectivement, je suis "un puriste qui ne transige sur rien", parce que je vois les fruits de cette politique bi-centenaire de compromissions et de lâchetés.
Enfin, nous ne proposons pas de "ne rien faire de peur de se salir les mains".
Précisément, qu'ont obtenu ceux qui se sont salis les mains, puis tout le corps et l'âme???
Nous refusons de faire tourner la machine à (nous) perdre, pour mieux ramener nos concitoyens à l'ordre naturel, par l'expérience pratique de l'autorité.
Se croire plus malins que la Révolution, au point de croire qu'on eut utiliser ses armes contre elle, nous a TOUJOURS été défavorable.
Alors, on arrête les dégâts du LIBERALISME PRATIQUE, et pour changer, on accorde un peu nos actions à nos principes.
Je remarque qu'à chaque fois que l'on parle d'engagement dans un cercle légitimiste, on nous accuse d'inciter à l'inaction. Sans doute, il est plus confortable d'aller urner régulièrement, et de pleurnicher entre chaque élection, en annonçant à qui veut l'entendre que "la monarchie n'est pas pour demain"!!!
Mais ce n'est pas la voie de la cohérence, et encore moins celle de la Restauration: l'expérience nous le crie!
"Il suffit juste d'avoir la lucidité de ne jamais basculer." PURE ILLUSION! Combien en avons-nous vu, de ces gens aux convictions fermes qui se sont amollis au fur et à mesure, jusqu'à tout accepter! Vous basculez à l'instant même où vous acceptez la règle du jeu révolutionnaire.
Les franc-maçons n'ont pas pris le pouvoir par la force, mais en proposant ces compromis et ces sociétés de pensée que l'on s'empresse d'accepter.
Il n'y a que la monarchie très-chrétienne pour harmoniser les choses. Alors, passons-y directement, sans écouter les sirènes des complices objectifs de la Révolution.
A Masque de fer,
Il faut aller jusqu'au bout du raisonnement: un repli communautaire implique un abandon de terrain, au sens propre comme au sens figuré.
Ce n'est pas là notre devoir, au contraire: l'Eglise nous enjoint d'agir là où nous sommes, et pas de créer une réserve indienne.
Nul besoin de faire nos paquets pour le Massif central ou les monts d'Arrée pour "faire prospérer les petits noyaux déjà existants" : nos cercles se développent bien là où ils sont, là où ils doivent être.
Nous vous y attendons!
Enfin, je renvoie les lecteurs à l'excellent et dernier article de ce blogue:
http://beaudricourt.hautetfort.com/archive/2011/06/09/formation-legitimiste.html
Écrit par : lulo | 23/06/2011
Pourtant l'union semble en bonne voie puisque la charte de Fontevrault abonde dans votre sens et dirige vers votre site !
http://chartedefontevraultprovidentialisme.wordpress.com/2014/09/01/respecter-le-decalogue-et-les-lois-fondamentales-puisse-la-clarte-divine-eclairer-les-royalistes-francais/
Nous avons tous deux assez débattu de théorie ensemble.
Je crois qu'à côté du débat et de ses effets diviseurs, il y a le rite. A côté du Forum il y a le Temple. Si on est d'accord sur les valeurs on peut définir un rite commun.
Pourquoi ne pas sortir ensemble des armoires les symboles du Lys, de la Croix, du Coeur-Sacré de Jésus, et nous rassembler sur les places des villes pour rappeler au peuple ce qu'est l'âme de notre pays ? Dieu ne nous en demande pas plus, il ne demande à aucun Français de potasser mille bouquins et de confronter mille thèses.
Vous le "puriste qui ne transige sur rien", soyez donc le maître-d'oeuvre de ce rite et nous vous rejoindrons, bannières claquant au vent, dans le seul objectif de témoigner et non de philosopher.
Écrit par : Florent | 01/09/2014
Réponse à Florent :
Organiser une "action", alors que les organisateurs ne sont pas d'accord sur le socle des lois fondamentales du royaume et sur celui qu'elles désignent, est bien une aberration démocratique. Le problème reste que participer à ce genre de manifestation, c'est accepter tacitement le principe et les idées de (s) l'organisateur (s), un peu comme avec le suffrage universel. Et dans le cas précis il s'agit toujours d'établir une motion commune (Un programme autour du plus petit dénominateur commun). D'un point de vue métaphysique et naturel, on se retrouve pris obligatoirement dans quelque chose de faux.
Quant à montrer qu'on existe aussi... c'est assurément l'idée sous-jacente chez la plupart des participants, avides que tous les autres les reconnaissent !
La seule reconnaissance à attendre de nos actions doit venir de Dieu, pas des hommes. Le reste ne vaut rien, et cet aiguillon de la reconnaissance publique a été le moteur de toutes les compromissions avec la Révolution (l'Alliance Royale justifie ses candidats qui se retrouvent sur des listes UMP aux élections municipales précisément pour cette raison...). Avec cette idée, on évolue sur une ligne de crête bien mince... et qui n'a jamais rien rapporté de durable pour le bien commun.
Bref, la meilleure manière de servir la monarchie, est bien de rappeler ses lois immuables, et de se tourner vers celui qui en est l'héritier : SAR Monseigneur Louis XX, duc d'Anjou !
L'idée que la Nation (sans le roi, détachée de ses lois) établisse une sorte de religion civique, de culte national, même avec un objet irréprochable (comme la fleur de lys), est bien, dans le fond, une déviance autonome, de type révolutionnaire.
Qu'on se rappelle qu'avant 1789, les hommages publics sont strictement religieux (messes, Te Deum, etc...) ou dynastiques. Dans la France réelle de Saint Louis, d'Henri IV et de Louis XIV, on ne trouve pas ce genre d'évènements où, finalement, la Nation autonome s'auto-célèbre.
J'ai bien conscience que beaucoup de gens sont aux antipodes de ce que j'exprime. Mais là encore, les leçons du passé sont puissantes pour aujourd'hui, et, malgré les sollicitations, les cercles légitimistes de l'UCLF ne participeront jamais à ces manifestations libérales, orléanistes, oecuméniques et nationalistes.
Écrit par : Michel | 01/09/2014
Il ne s'agit pas de montrer qu'on existe, mais de montrer aux autres Français que le royalisme existe toujours.
Je vous propose justement, vous légitimistes, d'organiser cette manifestation.
Alors que le cœur en soit la Nation n'est peut-être pas bon effectivement.
Il faudrait plutôt y mettre la religion.
Pourquoi ne pas organiser un pèlerinage en Lorraine où les symboles royalistes seraient les bienvenus ?
Ce type de manifestation existe déjà, à Chartres par exemple.
Mais je trouve bien de faire vivre notre cause là où nous vivons.
Écrit par : Florent | 02/09/2014
Les commentaires sont fermés.