13/09/2014
La Chapelle Notre-Dame du Bel-Amour
Située au carrefour de la rue de la Libération, de la rue de la Porte Haute et de la rue de Sous-Vignal, la discrète chapelle passe plutôt inaperçue. Seule sa vieille porte arrondie surmontée d'une croix attire la curiosité et laisse supposer un édifice religieux.
C'est là que se trouvait, voici très longtemps, à la croisée des chemins qui menaient aux champs et surtout aux vignes, un très modeste oratoire dont il est déjà question sur un des piliers de l'église. En 1318, le vendredi après la Saint-Martin d'hiver, lors de son décès le prévôt de Liverdun : Menget Bauldyn fait don de 20 gros pour la chapelle Notre-Dame.
Ce vieil oratoire, situé à l'extérieur des murailles, a beaucoup souffert pendant la guerre de Trente ans. Cependant, la statue fut miraculeusement retrouvée dans la fente d'un rocher. Aussitôt, les habitants de Liverdun la portèrent en procession dans l'église. Mais, c'est avec stupéfaction que ceux-ci découvrirent qu'elle avait disparu et revenue exactement où on l'avait trouvée. C'était donc là, sa vraie place et c'est là que le chanoine Vuarin de Liverdun, par un acte du 4 juillet 1657, prit l'initiative de sa reconstruction approuvée par l'évêque de Toul de l'époque monseigneur André du Saussay (on retrouve la signature du chanoine Vuarin dans les premiers actes paroissiaux de Liverdun datant de 1669). Si l'on observe le sol de l'intérieur du bâtiment, on remarque très bien un dallage très ancien qui doit correspondre à la partie d'origine, la reconstruction fut donc un agrandissement !
Un miracle
C'est en 1657 qu'eut lieu un miracle. Un couple de Condé (Custines), Claude Bernel et Geneviève Cerière, eut un enfant mort-né. Désespérés de ne pas avoir pu le baptiser, ils portèrent ce pauvre petit au pied de Notre-Dame du Bel-Amour. L'enfant donna des signes de vie, fut baptisé, mourut ensuite, puis fut inhumé religieusement à Condé. Cet événement est consigné dans un écrit conservé aux archives départementales.
(Le 8 septembre 1944, lors de la libération de Liverdun par les troupes américaines, des obus tombèrent sur l'église, il y a eu des victimes et de grands blessés. Tous les vitraux de l'église furent détruits sauf un seul ; celui qui, côté sud, représente ce miracle !)
Pendant la Révolution, la statue fut mise en sécurité et ensuite retrouva sa place. L'intérieur de la chapelle est simple. L'autel est en bois sculpté, la statue est dans une niche entourée d'un panneau décoratif (XVIIè siècle), la Vierge en pierre polychrome mesure 60 centimètres, et porte sur le bras gauche l'enfant Jésus. Le nom de Bel-Amour vient de Mater pulchrae dilectionis symbole de l'amour d'une mère pour son enfant.
De nombreux ex-voto de remerciements de grâces tapissent un des murs. Le plus important, celui offert par les habitants de Liverdun, rappelle que le village a été préservé des bombardements pendant la guerre 1914-1918 alors que les canons grondaient sur les hauteurs du village de Sainte-Geneviève. De nombreux offices avaient lieu, des messes particulières demandées par les paroissiens, des neuvaines et des prières pendant le mois de Marie ou du Rosaire. Le jour de la fête médiévale, la chapelle est ouverte. Les anciens de Liverdun sont très heureux de venir prier et évoquer leurs souvenirs d'enfance. Les visiteurs sont très surpris de l'espace qui permet d'accueillir environ soixante-dix personnes. Des centaines de petites bougies s'allument au fur et à mesure de cette belle journée, et Notre-dame du Bel-Amour brille de mille feux.
Marie-Thérèse PERRIN
(Source : La Bonne Nouvelle)
16:03 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : liverdun, chapelle notre dame du bel amour, patrimoine, religion