11/02/2011
Jacques Dufilho, le comédien-paysan
Jacques Dufilho, décédé à l'âge de 91 ans, était un homme aux convictions traditionnelles, amoureux du théâtre et du cinéma mais aussi très proche de l'univers paysan, qu'il n'a jamais complètement abandonné au profit des planches.
Né le 19 février 1914 à Bègles (Gironde), Jacques Dufilho eut en effet la vocation de l'agriculture avant celle du théâtre, une vocation qui accompagna toute sa vie, partagée entre ses terres du Gers et la scène.
Il monte à Paris en 1938 pour suivre les cours de Charles Dullin et joue aux côtés de Jean-Louis Barrault, André Barsacq, Maurice Jacquemont, Georges Vitaly, ou encore Georges Wilson.
Ce comédien de grand talent, au regard noir perçant sous des sourcils broussailleux et à la voix reconnaissable entre toutes, joue dans des dizaines de pièces, notamment Anouilh ("Colombe"), Audiberti ("Le Oullou", "Le mal court" et "L'effet Glapion"), Marcel Aymé ("Les Maxibules"), Pinter ("Le Gardien") Dürrenmatt ("Le mariage de monsieur Mississipi" et "La visite de la vieille dame") où il a connu de véritables triomphes.
Son interprétation de "L'Avare" en 1962 est restée dans les annales. En 1994, Jacques Dufilho avait fêté ses 80 ans sur scène en jouant "Show bis" de Neil Simon.
Parallèlement à cette brillante carrière sur les planches, Jacques Dufilho a joué dans près de 60 films, depuis "Premier de cordée" en 1943 jusqu'à "Là-haut, un roi au-dessus des nuages" de Pierre Schoendoerffer en 2002.
Il a tourné, des rôles souvent secondaires mais toujours remarqués, avec des réalisateurs tels que Louis Malle ("Zazie dans le métro"), Henri-Georges Clouzot ("Les espions"), Yves Robert ("La Guerre des boutons"), Jean-Jacques Annaud ("La victoire en chantant"), Werner Herzog ("Nosferatu, fantôme de la nuit"), Pierre Schoendoerffer ("Le Crabe-tambour"), Claude Chabrol ("Le Cheval d'orgueil").
Il fut aussi la tête d'affiche dans "Pétain" de Jean Marboeuf (1993), où il incarne le Maréchal face à Jean Yanne dans le rôle de Laval.
Monarchiste légitimiste, catholique traditionnaliste fidèle à la messe en latin, Jacques Dufilho ne cachait pas son opposition au suffrage universel, pas plus que son hostilité aux communistes et aux socialistes.
Tout au long de sa longue carrière, Jacques Dufilho a décroché de nombreuses récompenses : le Trophée Dussane, un Molière (1988) et deux Césars du meilleur rôle masculin pour "Le Crabe tambour" de Pierre Schoendoerffer et "Un mauvais fils" de Claude Sautet.
Jacques Dufilho avait publié en 2003 une autobiographie intitulée "Les sirènes du bateau-loup" (Fayard).
18:07 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : jacques dufilho, acteur, cinéma, légitimisme
Commentaires
Rejoins notre de Funés ! s'il plait à Dieu!
Écrit par : Peyrard Henri | 16/02/2011
Les commentaires sont fermés.