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01/07/2014

Le miraculé de Thibhirine

Frère Jean Pierre Schumacher

né le 15 février 1924 à Buding (Lorraine)

 

frère schumacher.JPGNé dans une famille ouvrière de six enfants, il est élevé dans la ferveur de la foi catholique. Jean-Pierre a dix huit ans lors de l'annexion de l'Alsace-Lorraine par le Troisième Reich, il est enrôlé de force dans l'armée allemande.

Bien des années plus tard, dernier rescapé du rapt au monastère de Tibhirine, le Frère Jean-Pierre âgé à présent de 90 ans, est toujours moine à Notre-Dame-de-l’Atlas, au Maroc. Selon lui, et sans qu’il puisse expliquer pourquoi, la Vierge lui a « sauvé la vie » à plusieurs reprises.

Comment êtes-vous devenu moine ?

Avant d’entrer chez les cisterciens, je suis passé par la communauté mariste, dont j’ai suivi toute la filière, en commençant par le collège. En 1940, la guerre a tout interrompu. Ma famille a été un temps évacuée sur la région parisienne, en voiture à cheval. Je ne voulais pas faire mes études en allemand alors je suis resté à la maison,€“ j’étais meunier avec mon père. En 1942, à 18 ans, j’ai été mobilisé, comme « malgré nous ». J’ai d’abord été envoyé en Hollande, puis en Allemagne.

Mais vous avez survécu à cette guerre !

Oui, la Sainte Vierge m’a protégé. C’était à l’hôpital militaire de Heidelberg, en février 1943. Les blessés de Russie arrivaient par trains entiers. On m’avait envoyé là, parce que j’avais attrapé une maladie des yeux, une rétinite. Le médecin chef a dit « avec ces yeux-là, vous ne pouvez pas aller au front » et il m’a réformé. À une heure près, au moment même où mon unité partait pour des manœuvres avant d’être envoyée dans le secteur de Stalingrad. Parmi ceux qui sont partis, il y avait mon meilleur camarade, un séminariste. Il était un modèle pour moi et je ne l’ai plus jamais revu. Je suis sûr que la Vierge Marie m’a sauvé la vie une deuxième fois alors.

Sauvé par Marie « une deuxième fois » ?

Oui, car plusieurs fois au cours de ma vie, j’ai eu une grâce que je ne m’explique pas, et qui m’a fait échapper à des mauvais coups. La première fois, à cinq ans, j’ai failli être écrasé par un attelage. Le conducteur ne m’avait pas vu. Le cheval avait son sabot sur ma poitrine, puis il s’est arrêté d’un seul coup et n’a pas appuyé. Une autre fois, c’était à Fès en 1997, où nous étions, après Tibhirine. Le plafond de ma chambre m’est tombé dessus. J’ai simplement eu le temps de voir du sable qui tombait puis les poutres qui s’effondraient sur mon lit. Je me suis dégagé à temps, sans trop savoir comment. Et puis, bien sûr, il y a eu Tibhirine..

 

Source : Famille Chrétienne