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09/06/2011

Contre-révolution, légitimistes et traditionalistes

Louis de bonaldLa contre-révolution se développe dans le soutien aux régimes monarchiques contre le volontarisme constitutionnel des révolutionnaires de 1789 et le rationalisme. Parmi les figures les plus importantes de ce courant, Louis de Bonald, Chateaubriand et Joseph de Maistre ont laissé une oeuvre qui s'inscrit dans la continuité des Considérations sur la France du whig anglais Edmund Burke (1729-1797), premier théoricien de la contre-révolution. Le courant traditionaliste propose dès les années 1814 un contre-modèle catholique et royaliste : opposés à la souveraineté populaire, les tenants du traditionalisme affirment l'essence divine de la société et face à la centralisation jacobine prônent un retour au corporatisme dans le respect de l'entité familiale. "Il s'ensuit qu'une bonne monarchie ne peut être gouvernée que selon la loi divine, autrement dit selon les principes chrétiens." Cette idée qualifiée de "traditionalistese retrouve encore dans les premiers écrits de Lamennais.

de maistreLa Restauration ne répond cependant pas à l'attente de la pensée Contre-révolutionnaire. Selon Bonald ou de Maistre, le retour à une monarchie chrétienne ne peut s'effectuer par le biais de la Charte qui n'assure pas le développement de la religion catholique. Les légitimistes et les ultras soutiennent la branche aînée des Bourbons dans leur souhait de recouvrer le pouvoir après 1830, souhait que l’on retrouve encore à la fin du XIXe siècle à travers le comte de Chambord.

Aujourd’hui il y a encore des légitimistes en France : est-ce un mystère ? Non. Car les convictions légitimistes ont une ténacité qu’on ne rencontre pas dans les partis politiques. Cela s’explique : il est tout simple qu’une autorité qui a duré pendant des siècles ait laissé de plus profondes racines que des gouvernements d’un jour apportés par une révolution et balayés par une autre révolution. Ni les douleurs de l’émigration, ni les échafauds de la terreur, ni le triste spectable de la Monarchie restaurée se retirant en 1830 sans combattre, ni les longues années d’attente et d’espérances, ni la restauration manquée du comte de Chambord, ni les adversités et les amertumes de toute espèce, n’ont pu décourager cette fidélité aux principes légitimistes, qui est restée au coeur d’un certain nombre de Français et que les pères transmettent à leurs enfants comme un précieux héritage. Il y a donc encore des légitimistes en France, des légitimistes fervents et dévoués, il y en a dans toutes les conditions sociales et dans toutes les provinces.

Heureusement oui, il reste encore des légitimistes, il faudrait plaindre la France ou une monarchie qui a réalisé tant de si grandes choses, n’aurait laissé ni souvenirs, ni adhérents. Oui, ce serait un affligeant spectacle, si l’héritier malheureux et proscrit de nos souverains n’avait pas conservé dans le royaume crée par ses pères quelques coeurs dévoués et fidéles. Disons-le sans crainte, si la France en arrivait un jour là, elle serait bien prêt de sa dissolution.

Le danger n’est pas dans une renaissance de l’esprit Contre-Révolutionnaire, il n’est pas dans ce qui rappelle la tradition Catholique de la France, il n’est pas dans les idées de fidélité, d’honneur et de sacrifice. Le danger pour la France réelle est ailleurs, il est dans l’esprit de doute et d’égoïsme, dans la mollesse et le matérialisme, dans l’empressement avec lequel on accueille et on renie aussitôt tous les gouvernements de la république, culte éhonté de ce que l'on nous présente comme la "Volonté générale".

Dans le nouveau siècle d’égoïsme et de matérialisme qui s’ouvre devant nous, les légitimistes donnent le grand et salutaire exemple de fidélité au Royaume de France, consacrant l’intelligence et le savoir dans le but de perpétuer nos nobles traditions, plaçant le droit au dessus de la force, les principes au dessus des circonstances, l’intérêt public au-dessus des intérêts personnels, en luttant contre la corruption générale, restant digne et toujours debout au mileu du spectacle de licence et de bassesse que nous offre la république.

Ainsi comprise, la mission des légitimistes, dans tous les temps, dans toutes les situations est magnifique.

Les légitimistes sont la réprésention vivante de l’honneur de la France, et de l’idée du devoir !

 

22/07/2010

L’essence satanique de la Révolution française

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La Révolution qui est survenue en France à la fin du XVIIIe siècle, faisant qu'il y a bien, malgré l'aveuglement de nos contemporains, un avant et un après 1789, le passage, par l'effet d'une fracture violente et radicale, entre un monde fondé sur des valeurs sacrées, et un autre livré et dominé par les puissances auxquelles nous sommes à présent soumis et asservis, est une révolte contre l'ordre naturel et surnaturel établi par Dieu. 
 

 

Foncièrement antichrétienne et antireligieuse, elle s’est attaquée avec une sorte de fureur irrationnelle à l'église, tuant son clergé, combattant sa hiérarchie, ses institutions, ses dogmes, et, pour mieux la renverser, elle a voulu arracher et détruire, par une politique systématique qui poussa la folie jusqu'à établir un nouveau calendrier afin d'effacer des mémoires le temps grégorien, définitivement les fondements mêmes du christianisme.

 

Pourtant, les acteurs qui animèrent la Révolution semblent être de simples marionnettes sans réelle influence sur le cours des choses, des pantins suspendus à des fils actionnés par des mains inconnues ; à cet égard Joseph de Maistre écrit :

 

« La Révolution française mène les hommes plus que les hommes ne la mènent. (...) Plus on examine les personnages en apparence les plus actifs de la Révolution, et plus on trouve en eux quelque chose de passif et de mécanique. On ne saurait trop le répéter, ce ne sont point les hommes qui mènent la Révolution, c’est la Révolution qui emploie les hommes. On dit fort bien quand on dit qu’elle va toute seule. Cette phrase signifie que jamais la Divinité ne s’était montrée d’une manière si claire dans aucun événement humain. » 

  

De la sorte, dirigée par des fantômes, la Révolution n’en fut que plus dangereuse, plus menaçante, car non dépendante de la décision ou du charisme d’un homme. Ne reposant pas sur la volonté de ceux qui en servent la cause, la Révolution posséda de ce fait une capacité de nuisance non maîtrisable, un devenir et une logique échappant à toutes les règles habituelles qui, jusqu’alors, régissaient l’Histoire.

 

 

  

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Joseph de Maistre

 

Comme le souligne Joseph de Maistre :

 

« Un des plus grands crimes qu’on puisse commettre, c’est sans doute l’attentat contre la souveraineté, nul n’ayant des suites plus terriblesSi la souveraineté réside sur une tête, et que cette tête tombe victime de l’attentat, le crime augmente d’atrocité. Mais si ce Souverain n’a mérité son sort par aucun crime ; si ses vertus même ont armé contre lui la main des coupables, le crime n’a plus de nom. »

 

L’incroyable passivité générale, la quasi indifférence dans laquelle Louis XVI fut exécuté fait de ce régicide un crime collectif :

 

« jamais un plus grand crime n’appartint à un plus grand nombre de coupables »,

 

en conséquence :

 

« Chaque goutte du sang de Louis XVI en coûtera des torrents à la France... »

 

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Ainsi, on peut affirmer qu’un effroyable vertige criminel s’est emparé de la France révolutionnaire, est que ce mystère ne peut trouver son explication que dans un ordre d’une nature étrangère à l’intelligence humaine.

 

Pire encore, cet ordre étranger, échappe non seulement au domaine de la loi de la raison naturelle, mais aussi au règne substantiel de la vérité ontologique qui féconde et donne la vie. C’est pourquoi soutiendra Maistre :

 

« Le mal n’a rien de commun avec l’existence ; il ne peut créer, puisque sa force est purement négative : le mal est le schisme de l’être ; il n’est pas vrai. Or ce qui distingue la Révolution française, et ce qui en fait un événement unique dans l’histoire, c’est qu’elle est mauvaise radicalement ; aucun élément de bien n’y soulage l’oeil de l’observateur : c’est le plus haut degré de corruption connu ; c’est la pure impureté. »

 

Une « pure impureté », le jugement est implacable, mais il est certes à la hauteur de l’œuvre de forfaiture commise à l’encontre d’une institution sacrée, de l’attentat contre un monde qui avait sans doute ses imperfections, mais qui avait su protéger au fil des siècles par ses vénérables institutions les plus hautes vertus dont l’esprit est capable, respectant la bienfaisante hiérarchie des valeurs et plaçant la religion au centre de toutes les activités des hommes sur cette terre. Auparavant, comme nous le savons, les anciens levaient les yeux vers le Ciel, scrutant l’immensité en y cherchant la rassurante présence de Dieu. Le renversement du regard, la désorientation du cœur et de l’âme, le rejet de Dieu pour faire de l’homme, en l’exaltant inconsidérément, la nouvelle idole d’un culte sanguinaire, telle est l’entreprise sacrilège de la Révolution.  

 

Ceci explique pourquoi :

 

« Il y a dans la Révolution française, un caractère satanique qui la distingue de tout ce qu’on a vu et peut-être de tout ce qu’on verra. (...) Le discours de Robespierre contre le sacerdoce, l’apostasie solennelle des prêtres, la profanation des objets du culte, l’inauguration de la déesse Raison, et cette foule de scènes inouïes où les provinces tachaient de surpasser Paris ; tout cela sort du cercle ordinaire des crimes, et semble appartenir à un autre monde. »

 

 

 

La contre-révolution et son principe

 

Joseph de Maistre comprendra donc très bien que la Révolution ne peut être authentiquement combattue que par la mise en œuvre d’un principe inverse, d’une négation radicale des bases doctrinales du ferment corrupteur révolutionnaire.

 

Si la Révolution est de nature satanique, écrit Maistre à l’évêque de Raguse en 1815,

« elle ne peut être véritablement finie, tuée, que par le principe contraire, qu’il faut simplement délier (c’est tout ce que l’homme peut faire) ; ensuite il agira tout seul. »

 

Au fond la méthode du redressement salvateur est simple pour Maistre, il s’agit en effet de « délier le principe contraire », pour ainsi dire de le libérer, de lui rendre sa capacité d’action et d’intervention au sein de la réalité collective, de l’autoriser à pénétrer de nouveau spirituellement et organiquement toutes les différentes couches du corps social. Le résultat de ce redressement « contre-révolutionnaire », Maistre l’expose sans détour avec une surprenante clarté  :

« Cette immense et terrible Révolution fut commencée, avec fureur qui n’a pas d’exemple contre le catholicisme et pour la démocratie ! Le résultat sera pour le catholicisme et contre la démocratie. »

 

De ce fait, voici la définition la plus précise, la plus juste, la plus exacte de ce qu’est l’essence profonde de la contre-révolution, de sa perspective et son objet propre :

 

« Le rétablissement de la monarchie qu’on appelle "contre-révolution", ne sera point une "révolution contraire", mais le "contraire de la révolution". »

 

Enfin, comment ne pas citer en forme de synthèse de la conception politique maistrienne les dernières lignes du chapitre V des Considérations sur la France, lignes où Maistre prédit un possible rétablissement du christianisme et de la royauté, après leur triomphe sur les épreuves infligées par l’histoire :

 

Français ! faites place au Roi très-chrétien ; portez-le vous même sur son trône antique ; relevez son oriflamme, et que son or, voyageant d’un pôle à l’autre, porte de toute part la devise triomphale :

 

CHRISTUS REGNAT, VINCIT, IMPERAT ! 

 

 

 

13/05/2010

Des prétendus dangers d'une contre-révolution.

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Monsieur le comte Joseph de Maistre
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*
C'est un sophisme très ordinaire à cette époque, d'insister sur les dangers d'une contre-révolution, pour établir qu'il ne faut pas en revenir à la monarchie

Un grand nombre d'ouvrages destinés à persuader aux Français de s'en tenir à la république, ne sont qu'un développement de cette idée. Les auteurs de ces ouvrages appuient sur les maux inséparables des révolutions: puis, observant que la monarchie ne peut se rétablir en France sans une nouvelle révolution, ils en concluent qu'il faut maintenir la république.

Ce prodigieux sophisme, soit qu'il tire sa source de la peur ou de l'envie de tromper, mérite d'être soigneusement discuté.

Les mots engendrent presque toutes les erreurs. On s'est accoutumé à donner le nom de contre-révolution au mouvement quelconque qui doit tuer la révolution; et parce que ce mouvement sera contraire à l'autre, il faudrait conclure tout le contraire.

Se persuaderait-on, par hasard, que le retour de la maladie à la santé est aussi pénible que le passage de la santé à la maladie, et que la monarchie, renversée par des monstres, doit être rétablie par leurs semblables ? Ah ! que ceux qui emploient ce sophisme lui rendent bien justice dans le fond de leur coeur ! Ils savent assez que les amis de la religion et de la monarchie ne sont capables d'aucun des excès dont leurs ennemis se sont souillés; ils savent assez qu'en mettant tout au pis, et en tenant compte de toutes les faiblesses de l'humanité, le parti opprimé renferme mille fois plus de vertus que celui des oppresseurs ! Ils savent assez que le premier ne sait ni se défendre ni se venger: souvent même ils se sont moqués de lui assez haut sur ce sujet.

Pour faire la révolution française, il a fallu renverser la religion, outrager la morale, violer toutes les propriétés, et commettre tous les crimes: pour cette oeuvre diabolique, il a fallu employer un tel nombre d'hommes vicieux, que jamais peut-être autant de vices n'ont agi ensemble pour opérer un mal quelconque. Au contraire, pour rétablir l'ordre, le Roi convoquera toutes les vertus; il le voudra, sans doute; mais, par la nature même des choses, il y sera forcé. Son intérêt le plus pressant sera d'allier la justice à la miséricorde; les hommes estimables viendront d'eux-mêmes se placer aux postes où ils peuvent être utiles; et la religion, prêtant son sceptre à la politique, lui donnera les forces qu'elle ne peut tenir que de cette soeur auguste.

Je ne doute pas qu'une foule d'hommes ne demandent qu'on leur montre le fondement de ces magnifiques espérances; mais croit-on donc que le monde politique marche au hasard, et qu'il ne soit pas organisé, dirigé, animé par cette même sagesse qui brille dans le monde physique ? Les mains coupables qui renversent un État, opèrent nécessairement des déchirements douloureux; car nul agent libre ne peut contrarier les plans du Créateur, sans attirer, dans la sphère de son activité, des maux proportionnés à la grandeur de l'attentat; et cette loi appartient plus à la bonté du grand Etre qu'à sa justice.

Mais, lorsque l'homme travaille pour rétablir l'ordre, il s'associe avec l'auteur de l'ordre; il est favorisé par la nature, c'est-à-dire par l'ensemble des choses secondes, qui sont les ministres de la Divinité. Son action a quelque chose de divin; elle est tout à la fois douce et impérieuse; elle ne force rien, et rien ne lui résiste: en disposant, elle rassainit a mesure qu'elle opère, on voit cesser cette inquiétude, cette agitation pénible qui est l'effet et le signe du désordre; comme sous la main du chirurgien habile, le corps animal luxé est averti du replacement par la cessation de la douleur.

Français, c'est au bruit des chants infernaux, des blasphèmes de l'athéisme, des cris de mort et des longs gémissements de l'innocence égorgée; c'est à la lueur des incendies, sur les débris du trône et des autels, arrosés par le sang du meilleur des Rois et par celui d'une foule innombrable d'autres victimes; c'est au mépris des moeurs et de la foi publique, c'est au milieu de tous les forfaits, que vos séducteurs et vos tyrans ont fondé ce qu'ils appellent votre liberté.

C'est au nom du Dieu TRES GRAND ET TRES BON, à la suite des hommes qu'il aime et qu'il inspire, et sous l'influence de son pouvoir créateur, que vous reviendrez à votre ancienne constitution, et qu'un Roi vous donnera la seule chose que vous deviez désirer sagement: la liberté par le monarque.

Par quel déplorable aveuglement vous obstinez-vous à lutter péniblement contre cette puissance qui annule tous vos efforts pour vous avertir de sa présence ? Vous n'êtes impuissants que parce que vous avez osé vous séparer d'elle, et même la contrarier; du moment où vous agirez de concert avec elle, vous participerez en quelque manière à sa nature; tous les obstacles s'aplaniront devant vous, et vous rirez des craintes puériles qui vous agitent aujourd'hui. Toutes les pièces de la machine politique ayant une tendance naturelle vers la place qui leur est assignée, cette tendance, qui est divine, favorisera tous les efforts du Roi; et l'ordre étant l'élément naturel de l'homme, vous y trouverez le bonheur que vous cherchez vainement dans le désordre. La révolution vous a fait souffrir, parce qu'elle fut l'ouvrage de tous les vices, et que les vices sont très justement les bourreaux de l'homme. Par la raison contraire, le retour à la monarchie, loin de produire les maux que vous craignez pour l'avenir, fera cesser ceux qui vous consument aujourd'hui; tous vos efforts seront positifs; vous ne détruirez que la destruction.

Extrait du chapitre X : Considérations sur la France  de Monsieur le comte Joseph de Maistre.

http://cage.ugent.be/~dc/Literature/JMCF/index.html