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04/08/2012

Charles-Eugène de Lorraine-Lambesc (1751-1825)

 

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Charles-Eugène de Lorraine, prince de Lambesc, duc d'Elboeuf et comte de Brionne, naquit à Versailles le 25 octobre 1751. Il fît carrière dans l'armée royale et fut en particulier mestre de camp du régiment de dragons "Lorraine", de 1773 à 1785.

Aîné de la branche française de la Maison de Lorraine, Charles Eugène avait accompagné sa lointaine cousine Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine, archiduchesse d'Autriche lors de son voyage en France à l'occasion de son mariage avec le futur Louis XVI en 1770. Le 1er janvier 1777, il est fait chevalier des ordres du roi, « Il réclame l’usage constant des distinctions accordées en pareille circonstance à la Maison de Lorraine » et reçoit le grade de brigadier en 1781. Le 24 avril 1784, après demande, le prince de Lambesc reçoit la croix de Saint-Louis.

Cavalier_Royal_Allemand.jpgLors des troubles révolutionnaires, il commandait le régiment de cavalerie "Royal-Allemand" dont la charge des émeutiers parisiens, du 12 juillet 1789, est restée célébre. Formé en 1671, ce régiment de dragons recrutait en Lorraine et dans le Palatinat. Le prince de Lambesc impose une discipline stricte, les punitions corporelles, les coups de plat de sabre, sont rudes et les ordres sont donnés en allemand.

En juin 1789, le régiment est stationné à Valenciennes. Le 29 juin, l'ordre est donné au Royal Allemand de se rendre dans la région parisienne et il atteint Choisy, le 5 juillet, après 200 km parcourus à marches forcées par une extrême chaleur. Le 11, il est à La Muette...

Le matin du 12 juillet, un accrochage se produit, Lambesc reçoit une pierre rue St Honoré, il tente d’entrer dans le jardin des Tuileries, dans la bousculade un vieil homme est blessé, une femme portant un enfant tombe, ce qui devient : « Il a sabré des promeneurs inoffensifs, lui-même a égorgé, de sa main, un vieillard à genoux qui demandait grâce. ». Camille Desmoulins poursuit ses harangues : « J’arrive de Versailles, Necker est chassé ; c’est le tocsin d’une Saint-Barthélemy de patriotes. Ce soir même, tous les bataillons suisses et allemands sortiront du Champ-de-Mars pour nous égorger. Une ressource nous reste, c’est de courir aux armes ! »

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Vers 9 heures du soir, le Royal Allemand, se repliant, se heurte à la garde nationale, qui, sortant de leur dépôt malgré les ordres de leurs officiers, tirent et font trois blessés. Les 400 hommes de Lambesc sont insultés de mercenaires étrangers ! Le 14 juillet, même s’ils ont quitté Paris la veille, on les signale à la barrière du Trône, rue de Charonne, à la Chapelle. L'histoire a retenu l'affaire du régiment resté fidèle au Roy de France ; à ceux qui les interrogent : "Qui vive?" - "Royal Allemand", répondent-ils - "Etes-vous pour le Tiers?" - "Nous sommes pour ceux qui nous donnent des ordres !".

Car le roi refuse de faire verser le sang de ses sujets et il envoie, signé de sa main, l'ordre immédiat de renvoyer les troupes dans leurs provinces. Donc, le 13, le Royal Allemand se replie à Metz, laissant les parisiens piller librement les dépôts d'armes...

56c55da200.jpgAprès l'affaire de Varennes, le prince de Lambesc émigra avec son régiment et passa au service de l'Autriche où il avait reçu le grade de Generalfeldwachtmeister dès le 18 juin 1791. Il fait toutes les campagnes militaires contre la "France-Révolutionnaire", d'abord dans l'armée des princes, puis sous l'uniforme autrichien. Il sera présent au siège de Thionville dès le 1er septembre, au côté du corps autrichien du prince de Waldeck où se trouve aussi Chateaubriand, puis en 1793, à la tête d’un détachement autrichien aux portes de Valenciennes, aux côtés des coalisés. En 1796, il est nommé Feldmarschallieutnant. Il réside à Vienne où la baronne du Montet le rencontre ; elle dit de lui qu’on le nommait dans cette capitale « Le Prince de Lorraine »

Sous la restauration, Louis XVIII le fait pair de France sous le nom de duc d'Elbeuf. Le prince de Lambesc accepte la pairie et le titre mais ne siège pas. Il continue à résider à Vienne où il finit sa vie.

10/10/2011

Un continuateur méconnu de la pensée contre-révolutionnaire

Antoine_Blanc_de_Saint-Bonnet.jpgLe nom de ce philosophe ne dit aujourd'hui plus rien à personne. Qui le connaît ? Antoine Blanc de Saint-Bonnet (1815 - 1880) figure à titre d'exception dans les dictionnaires courants, et les études, à lui consacrées, sont rares. De nos jours, il n'y aurait pas un homme cultivé sur mille pour qui l'oeuvre ou la pensée, le nom même de cet écrivain éveillent une quelconque résonnance.

Dès la parution de La Restauration française, Blanc de Saint-Bonnet osait attaquer de front le phénomène révolutionnaire :

« La démocratie triomphe, et je viens combattre la démocratie. Les aristocraties sont repoussées, et je viens dire que ce sont elles qui ont crée les peuples ; les dogmes sont rejetés, et je viens dire que ce sont les dogmes qui ont crées les aristocraties et le capital, ces deux colonnes de toute civilisation. L'industrie, le crédit, les banques, les emprunts sont proclamés, et je viens dire qu'ils ruineront les peuples. Partout la fausse liberté et la révolution s'annoncent, et je viens, avec ma conscience seule, combattre la Révolution ! Fondée sur des chimères et soutenue par l'imposture, elle conduit les peuples à leur perte et l'humanité à sa fin. »

chateaubriand.jpgTout en dénouant métaphysiquement la question du mal, Blanc de Saint-Bonnet constate qu'à côté de la véritable souffrance, celle qui touche l'homme partout et toujours depuis son éviction du paradis terrestre, la société post-révolutionnaire est atteinte d'un surcroît de souffrance qu'il appelle « mauvaises tristesses » et « mauvaises douleurs ». De toutes évidence, « les hommes sont devenus plus malheureux depuis la Révolution : les rapports humains se distendent et se détériorent, notamment les liens de la famille, l'urbanité périt et la société simple agrégat d'individus esseulés, est devenue un « desert d'hommes », expression que Blanc de Saint-Bonnet emprunte à Chateaubriand, un des écrivains qui selon lui, a le mieux diagnostiqué le dépérissement psychologique de l'homme moderne. Tous ces maux ont une explication ; ils sont l'apanage de la Révolution.

« Si nous voulons connaître les raisons de nos échecs, il faut voir les choses d'un peu plus haut, dominer l'histoire et interroger les grands faits séculaires en vertu du principe que le "présent ne recueille que ce qu'a planté le passé" : "au lieu de secouer le passé comme un arbre mort, examinons bien ce qu'il porte" afin de reconstruire, à partir de la succession des faits, la chaîne historique des idées qui a abouti à cet abîme de calamités. D'ou la nécessité de faire appel à la philosophie et même à la métaphysique pour délacer le noeud du problème de cette époque boiteuse. La Révolution s'affirme par la négation. Négation de l'histoire pluriséculaire du pays qui l'a vue naître ; négation du christianisme, négation des lois naturelles : La Révolution française ne ressemble à rien de ce qu'on a déjà vu dans le passé. Jamais civilisation n'avait osé s'inscrire contre les lois de la nature humaine et rompre tout lien avec le Ciel. »

Blanc de Saint Bonnet veut mettre à nu la perversité de « La Révolution ». Qu'elle le comprenne, ou qu'elle l'ignore, celle-ci accomplit l'oeuvre du démon : l'abolition de Dieu, la destruction de l'homme, et donc de l'être, se mue en un nihilisme général. La thèse de la Révolution, c'est « la thèse de la destruction absolue », c'est « l'exercice de la mort ».

09/06/2011

Contre-révolution, légitimistes et traditionalistes

Louis de bonaldLa contre-révolution se développe dans le soutien aux régimes monarchiques contre le volontarisme constitutionnel des révolutionnaires de 1789 et le rationalisme. Parmi les figures les plus importantes de ce courant, Louis de Bonald, Chateaubriand et Joseph de Maistre ont laissé une oeuvre qui s'inscrit dans la continuité des Considérations sur la France du whig anglais Edmund Burke (1729-1797), premier théoricien de la contre-révolution. Le courant traditionaliste propose dès les années 1814 un contre-modèle catholique et royaliste : opposés à la souveraineté populaire, les tenants du traditionalisme affirment l'essence divine de la société et face à la centralisation jacobine prônent un retour au corporatisme dans le respect de l'entité familiale. "Il s'ensuit qu'une bonne monarchie ne peut être gouvernée que selon la loi divine, autrement dit selon les principes chrétiens." Cette idée qualifiée de "traditionalistese retrouve encore dans les premiers écrits de Lamennais.

de maistreLa Restauration ne répond cependant pas à l'attente de la pensée Contre-révolutionnaire. Selon Bonald ou de Maistre, le retour à une monarchie chrétienne ne peut s'effectuer par le biais de la Charte qui n'assure pas le développement de la religion catholique. Les légitimistes et les ultras soutiennent la branche aînée des Bourbons dans leur souhait de recouvrer le pouvoir après 1830, souhait que l’on retrouve encore à la fin du XIXe siècle à travers le comte de Chambord.

Aujourd’hui il y a encore des légitimistes en France : est-ce un mystère ? Non. Car les convictions légitimistes ont une ténacité qu’on ne rencontre pas dans les partis politiques. Cela s’explique : il est tout simple qu’une autorité qui a duré pendant des siècles ait laissé de plus profondes racines que des gouvernements d’un jour apportés par une révolution et balayés par une autre révolution. Ni les douleurs de l’émigration, ni les échafauds de la terreur, ni le triste spectable de la Monarchie restaurée se retirant en 1830 sans combattre, ni les longues années d’attente et d’espérances, ni la restauration manquée du comte de Chambord, ni les adversités et les amertumes de toute espèce, n’ont pu décourager cette fidélité aux principes légitimistes, qui est restée au coeur d’un certain nombre de Français et que les pères transmettent à leurs enfants comme un précieux héritage. Il y a donc encore des légitimistes en France, des légitimistes fervents et dévoués, il y en a dans toutes les conditions sociales et dans toutes les provinces.

Heureusement oui, il reste encore des légitimistes, il faudrait plaindre la France ou une monarchie qui a réalisé tant de si grandes choses, n’aurait laissé ni souvenirs, ni adhérents. Oui, ce serait un affligeant spectacle, si l’héritier malheureux et proscrit de nos souverains n’avait pas conservé dans le royaume crée par ses pères quelques coeurs dévoués et fidéles. Disons-le sans crainte, si la France en arrivait un jour là, elle serait bien prêt de sa dissolution.

Le danger n’est pas dans une renaissance de l’esprit Contre-Révolutionnaire, il n’est pas dans ce qui rappelle la tradition Catholique de la France, il n’est pas dans les idées de fidélité, d’honneur et de sacrifice. Le danger pour la France réelle est ailleurs, il est dans l’esprit de doute et d’égoïsme, dans la mollesse et le matérialisme, dans l’empressement avec lequel on accueille et on renie aussitôt tous les gouvernements de la république, culte éhonté de ce que l'on nous présente comme la "Volonté générale".

Dans le nouveau siècle d’égoïsme et de matérialisme qui s’ouvre devant nous, les légitimistes donnent le grand et salutaire exemple de fidélité au Royaume de France, consacrant l’intelligence et le savoir dans le but de perpétuer nos nobles traditions, plaçant le droit au dessus de la force, les principes au dessus des circonstances, l’intérêt public au-dessus des intérêts personnels, en luttant contre la corruption générale, restant digne et toujours debout au mileu du spectacle de licence et de bassesse que nous offre la république.

Ainsi comprise, la mission des légitimistes, dans tous les temps, dans toutes les situations est magnifique.

Les légitimistes sont la réprésention vivante de l’honneur de la France, et de l’idée du devoir !