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29/12/2010

Monseigneur Freppel

Charles-Émile Freppel est né le 1er juin 1827, à Obernai, où il reçoit sa première éducation. Son père est un grand admirateur de Napoléon Ier ; sa mère, une fervente royaliste légitimiste. (…) Mgr_Freppel_3.jpg

Le 30 octobre 1844, il entre au grand séminaire de Strasbourg. Le 17 juin 1848, il reçoit le sous-diaconat. Pour le mettre à l’épreuve, son évêque le nomme professeur d’histoire au petit séminaire de Strasbourg. (…)

« Jusqu’à mon dernier soupir, je serai républicain, disait alors le jeune abbé Freppel à Monsieur Reich, professeur de philosophie.

– Quand vous aurez quelques années de plus, lui répliqua celui-ci, vous parlerez autrement. »

Et de fait ! il est passé d’un enthousiasme irréfléchi pour la république de 1848 à un amour profond et raisonné pour la monarchie sacrale et absolue de la tradition catholique et française, alors personnifiée par le comte de Chambord. Pour y parvenir, il lui fallut s’arracher à la secte des “ libéraux catholiques ” afin de demeurer “ catholique sans épithète ”, comme il disait.

POLITIQUE CONTRE-RÉVOLUTIONNAIRE D’ABORD

DIEU ET LE ROI

« Malgré mon peu de goût pour la politique, écrit Mgr Freppel, je dois reconnaître pourtant qu'en ce moment-ci la question politique prime tout et qu'il faut absolument la résoudre, si nous ne voulons pas tomber dans le plus affreux gâchis. »

Armoiries-Mgr-Freppel.jpgCette " question politique " se résout en un principe clair : « La France est perdue à moins de répudier solennellement toute alliance avec la Révolution. » Il faut donc rétablir la monarchie : « Un seul homme pourrait nous sauver, c'est le comte de Chambord ; or, c'est précisément celui dont on veut le moins, parce que son nom signifie fin de la Révolution et retour à l'Église. C'est quand les hommes sont à bout de ressources que Dieu se plaît à manifester sa puissance. Espérons et prions. »

Mgr Freppel attend tout de Dieu, et c'est ce qui lui donne le courage d'agir. Il fonde un journal, l'Étoile, avec son ami et compatriote Charles Muller (Photo en bas à droite de l'article). Le premier éditorial déclare : « Nous sommes catholiques et légitimistes. C'est l'attachement de nos pères à leur religion et à leurs rois qui a fait l'unité française et qui a fait la grandeur de la France. C'est par l'oubli de ses vraies traditions que la France est tombée où nous la voyons. Elle ne peut se relever qu'en revenant à la foi chrétienne. » (…)

« Pour en arriver là, que faut-il ? Il faut que tous ceux, et ils sont nombreux encore, qui partagent nos convictions, fassent leur devoir. Il faut qu'ils comprennent que le moment est venu d'affirmer hautement leurs principes. Il faut qu'ils répudient énergiquement la politique de compromis et d'expédients où l'on s'efforce de les engager. Il faut qu'ils se mettent à la tête du parti de l'ordre au lieu de se tenir modestement à sa queue. Il faut qu'ils donnent au pays l'exemple de la confiance dans leurs doctrines.

« Les peuples vont du côté où ils sentent la vie, où ils sentent le courage et l'espCHARLES_MULLER.jpgoir. Voulons-nous que la France se rallie à notre drapeau, commençons par ne pas craindre de le porter haut. »

Précisément ! « Notre drapeau, c'est le drapeau blanc. On a reproché à M. le comte de Chambord de n'avoir pas voulu le répudier. Et pourquoi donc l'aurait-il répudié ? Avait-il le droit de le répudier ? Le drapeau blanc nous rappelle la France affranchie de l'étranger par Jeanne d'Arc, la France affranchie et sauvée une seconde fois de l'invasion ennemie par les Bourbons. »

26/09/2010

Introduction à la pensée Légitimiste

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Pie VI

Pour des royalistes, poser le problème politique uniquement sous l’angle institutionnel Monarchie/République, n’est pas satisfaisant. Il est vrai que seule l’institution monarchique assure la pérennité de l’autorité politique, et de fait la continuité d’une politique dans un pays : c’est ce qui fit dire à S.S. Pie VI que « la monarchie était en théorie la meilleure forme de gouvernement » (Déclaration du 17 Juin 1793).

Cependant, le pouvoir quasi absolu d’un seul n’est pas le propre de la monarchie, loin de là : la république (Ve du nom) nous offre le spectacle d’un régime républicain ― donc de nature instable ― qui a voulu pallier ses défaillances chroniques par l’institution gaullienne d’une dictature plébiscitaire.

Cette dictature est nécessairement plus oppressive que l’Ancien Régime dans lequel des catégories de français structurées les (corps intermédiaires) gouvernant leurs intérêts catégoriels comme des corps sociaux organisés, concourraient presque toujours à l’intérêt général (au besoin avec l’arbitrage suprême du roi). Aujourd’hui, le pouvoir central se mêle de toutes choses, gouverne tout et tout seul, donc gouverne mal.

La légitimité politique se définit historiquement par le respect des lois fondamentales de France, le serment du Sacre, et l’application d’une politique légitime. Ainsi, Clovis devient en 496, le seul roi légitime parmi les rois barbares du fait de son baptême et non de sa force. Le baptême, la légitimité dynastique, ne suffisent pas : encore faut-il une politique légitime. C’est le grand message d’Henri V, qui n’a pas voulu être le souverain légitime de la Révolution (c’est le sens de son refus symbolique du drapeau tricolore).

La marque politique de l’Ancienne France, ce avec quoi la Révolution a opéré une rupture, c’est la conduite d’une politique dominée par le Droit naturel et chrétien. Si aujourd’hui, nous descendons dans l’arène politique comme royalistes, c’est pour faire triompher ce Droit naturel et chrétien, au sein du mouvement légitimiste et armés de l’immense héritage de la pensée de la monarchie traditionnelle française transmise par nos pères depuis Clovis.

13/05/2010

Des prétendus dangers d'une contre-révolution.

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Monsieur le comte Joseph de Maistre
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C'est un sophisme très ordinaire à cette époque, d'insister sur les dangers d'une contre-révolution, pour établir qu'il ne faut pas en revenir à la monarchie

Un grand nombre d'ouvrages destinés à persuader aux Français de s'en tenir à la république, ne sont qu'un développement de cette idée. Les auteurs de ces ouvrages appuient sur les maux inséparables des révolutions: puis, observant que la monarchie ne peut se rétablir en France sans une nouvelle révolution, ils en concluent qu'il faut maintenir la république.

Ce prodigieux sophisme, soit qu'il tire sa source de la peur ou de l'envie de tromper, mérite d'être soigneusement discuté.

Les mots engendrent presque toutes les erreurs. On s'est accoutumé à donner le nom de contre-révolution au mouvement quelconque qui doit tuer la révolution; et parce que ce mouvement sera contraire à l'autre, il faudrait conclure tout le contraire.

Se persuaderait-on, par hasard, que le retour de la maladie à la santé est aussi pénible que le passage de la santé à la maladie, et que la monarchie, renversée par des monstres, doit être rétablie par leurs semblables ? Ah ! que ceux qui emploient ce sophisme lui rendent bien justice dans le fond de leur coeur ! Ils savent assez que les amis de la religion et de la monarchie ne sont capables d'aucun des excès dont leurs ennemis se sont souillés; ils savent assez qu'en mettant tout au pis, et en tenant compte de toutes les faiblesses de l'humanité, le parti opprimé renferme mille fois plus de vertus que celui des oppresseurs ! Ils savent assez que le premier ne sait ni se défendre ni se venger: souvent même ils se sont moqués de lui assez haut sur ce sujet.

Pour faire la révolution française, il a fallu renverser la religion, outrager la morale, violer toutes les propriétés, et commettre tous les crimes: pour cette oeuvre diabolique, il a fallu employer un tel nombre d'hommes vicieux, que jamais peut-être autant de vices n'ont agi ensemble pour opérer un mal quelconque. Au contraire, pour rétablir l'ordre, le Roi convoquera toutes les vertus; il le voudra, sans doute; mais, par la nature même des choses, il y sera forcé. Son intérêt le plus pressant sera d'allier la justice à la miséricorde; les hommes estimables viendront d'eux-mêmes se placer aux postes où ils peuvent être utiles; et la religion, prêtant son sceptre à la politique, lui donnera les forces qu'elle ne peut tenir que de cette soeur auguste.

Je ne doute pas qu'une foule d'hommes ne demandent qu'on leur montre le fondement de ces magnifiques espérances; mais croit-on donc que le monde politique marche au hasard, et qu'il ne soit pas organisé, dirigé, animé par cette même sagesse qui brille dans le monde physique ? Les mains coupables qui renversent un État, opèrent nécessairement des déchirements douloureux; car nul agent libre ne peut contrarier les plans du Créateur, sans attirer, dans la sphère de son activité, des maux proportionnés à la grandeur de l'attentat; et cette loi appartient plus à la bonté du grand Etre qu'à sa justice.

Mais, lorsque l'homme travaille pour rétablir l'ordre, il s'associe avec l'auteur de l'ordre; il est favorisé par la nature, c'est-à-dire par l'ensemble des choses secondes, qui sont les ministres de la Divinité. Son action a quelque chose de divin; elle est tout à la fois douce et impérieuse; elle ne force rien, et rien ne lui résiste: en disposant, elle rassainit a mesure qu'elle opère, on voit cesser cette inquiétude, cette agitation pénible qui est l'effet et le signe du désordre; comme sous la main du chirurgien habile, le corps animal luxé est averti du replacement par la cessation de la douleur.

Français, c'est au bruit des chants infernaux, des blasphèmes de l'athéisme, des cris de mort et des longs gémissements de l'innocence égorgée; c'est à la lueur des incendies, sur les débris du trône et des autels, arrosés par le sang du meilleur des Rois et par celui d'une foule innombrable d'autres victimes; c'est au mépris des moeurs et de la foi publique, c'est au milieu de tous les forfaits, que vos séducteurs et vos tyrans ont fondé ce qu'ils appellent votre liberté.

C'est au nom du Dieu TRES GRAND ET TRES BON, à la suite des hommes qu'il aime et qu'il inspire, et sous l'influence de son pouvoir créateur, que vous reviendrez à votre ancienne constitution, et qu'un Roi vous donnera la seule chose que vous deviez désirer sagement: la liberté par le monarque.

Par quel déplorable aveuglement vous obstinez-vous à lutter péniblement contre cette puissance qui annule tous vos efforts pour vous avertir de sa présence ? Vous n'êtes impuissants que parce que vous avez osé vous séparer d'elle, et même la contrarier; du moment où vous agirez de concert avec elle, vous participerez en quelque manière à sa nature; tous les obstacles s'aplaniront devant vous, et vous rirez des craintes puériles qui vous agitent aujourd'hui. Toutes les pièces de la machine politique ayant une tendance naturelle vers la place qui leur est assignée, cette tendance, qui est divine, favorisera tous les efforts du Roi; et l'ordre étant l'élément naturel de l'homme, vous y trouverez le bonheur que vous cherchez vainement dans le désordre. La révolution vous a fait souffrir, parce qu'elle fut l'ouvrage de tous les vices, et que les vices sont très justement les bourreaux de l'homme. Par la raison contraire, le retour à la monarchie, loin de produire les maux que vous craignez pour l'avenir, fera cesser ceux qui vous consument aujourd'hui; tous vos efforts seront positifs; vous ne détruirez que la destruction.

Extrait du chapitre X : Considérations sur la France  de Monsieur le comte Joseph de Maistre.

http://cage.ugent.be/~dc/Literature/JMCF/index.html