18/06/2011
Les Croisades : Hugues Ier de Vaudémont
31 mars 1146
Saint Bernard prêche la IIe croisade à Vézelay
Bernard de Clairvaux songe à la Palestine et l'idée lui vient de proclamer une nouvelle croisade comme le pape Urbain II, en 1095, avec cette fois-ci la participation des souverains et du plus puissant d'entre eux : le roi capétien. Il fait part de son projet à Louis VII qui l'accepte d'emblée.
À la demande de Saint Bernard, le roi convoque toute la noblesse de France à Vézelay pour le jour de Pâques 1146. Sur le parvis de l'église, au sommet de la prestigieuse colline, Saint Bernard prononce une vigoureuse allocution puis fixe une croix de drap rouge sur la poitrine du roi. La préparation de l'expédition prend du temps.
Enfin, à la Pentecôte 1147, l'armée royale s'achemine vers Metz. Elle est rejointe à Worms par les Anglais. Au total plusieurs milliers de combattants et leurs suites. Un certain nombre de Seigneurs de Lorraine répondirent à l'appel de Saint Bernard : l'évêque de Metz Etienne de Bar, l'évêque de Toul Henri de Lorraine, Simon de Parroy, le comte de Vaudémont Hugues Ier...
Le comte de Vaudémont
Pendant six ans, Hugues de Vaudémont, parti en croisade, fut attendu par sa femme Anne de Bourgogne. Hugues Ier est un de ces nombreux nobles de lorraine qui partirent combattre en Terre Sainte. Son aventure dura bien plus longtemps qu'il ne devait l'escompter.
La deuxième croisade qui se déroula de 1147 à 1149, regroupa au final plus de 200 000 croisés. Comme les dates l'indiquent, cette croisade (il y en eut neuf au total s'étalant de 1095 à 1272) ne dura que deux ans. Or, Hugues de Vaudémont resta six ans en Palestine.
De cet homme les textes ne racontent que peu de choses sinon qu'il fut effectivement comte de Vaudémont (aujourd'hui dans l'actuel département de Meurthe et Moselle) de 1108 à 1155. Il épousa Anne de Bourgogne en 1130. Parti donc en 1147, Hugues ne revint sur ses terres qu'en 1153. Sans doute fut-il fait prisonnier lors de la croisade. Quoiqu'il en soit, tout un chacun pensait qu'il était mort, tous sauf sa femme qui aurait résisté à toutes les sollicitations de mariage espérant et attendant le retour de son mari.
Anne de Bourgogne attendit donc durant six longues années le retour de son aimé et l'histoire lui donna raison. Elle le retrouva. Malheureusement, le destin voulut qu'Anne ne puisse profiter du retour de son mari que deux petites années car celui-ci mourut en 1155.
La sculpture de l'église des Cordeliers à Nancy
Cette histoire qui peut ressembler en tout point à un roman de chevalerie, a été immortalisée par une sculpture visible encore aujourd'hui en l'église des Cordeliers à Nancy. Elle représente Hugues de Vaudémont de retour de Terre Sainte, habilé en haillon, accueillie par sa femme.
Commentaires
Quoique puisse en dire de négatif aujourd'hui les manuels scolaires de la déséducation nationale. Les croisés étaient des héros, la véritable aristocratie du moyen âge, n'hésitant pas à verser son sang pour la défense de nos valeurs.
Écrit par : Croisé de lorraine | 18/06/2011
Vous faites bien "Croisé de Lorraine" de rappeler l'aspect purement "défensif" de la Croisade. Le « djihad » islamique renvoie au Coran 9, 41 et à 31 autres endroits, où il est question de l’obligation de s’engager pour l’Islam également corps et âme. Le « djihad » dans l’Islam n’est cependant jamais une simple guerre défensive, mais a toujours comme fin ultime de faire de la terre entière un « dar al Islam » (maison de l’Islam). Sur les 32 citations du Coran où il est question du « djihad » 29 visent des conquêtes en terre étrangère.
Lors de nos croisades médiévales, une menace concrète de la Foi ou de la Terre Sainte était par contre LA condition de l’action militaire.
Hélas l’idée de croisade est aujourd’hui dépassée chez les chrétiens, parce que parmi eux s’est progressivement imposée la conception suivant laquelle le message de Jésus de paix, de non-violence et de dignité de tout homme est difficilement compatible avec le concept de croisade... Par contre chez les musulmans le « djihad » reste toujours actuel. Quand des musulmans modérés soulignent davantage aujourd’hui le caractère défensif de la guerre sainte, on ne sait jamais exactement s’il s’agit simplement d’une vue personnelle ou s’ils n’emploient pas la tactique de la « takia » recommandée par le Coran, surtout quand ils indiquent une position « publique », alors qu’ils pensent en réalité autrement...
Écrit par : Pour le Roi ! | 18/06/2011
Affirmatif !
Écrit par : ALBO | 19/06/2011
Les commentaires sont fermés.