10/05/2011
Inconvénients de la démocratie / Force de la Monarchie
Les faiblesses de la démocratie
Le premier inconvénient du système démocratique consiste en ce que les qualités requises pour être élu diffèrent souvent de celles exigées pour gouverner. A l’occasion d’une campagne électorale, un candidat est jugé pour son charisme, sa capacité à séduire les foules, à plaire, à rassurer, à donner l’impression d’être intègre, déterminé, de prendre au sérieux les problèmes des Français, etc... Ce sont des qualités d’acteur, de séducteur et d’orateur qui sont mises en avant. Elles sont indispensables pour la conquête du pouvoir mais se révèlent insuffisantes pour l’exercice de celui-ci. Ici priment la compétence, l’esprit de décision, la vision à long terme des intérêts du pays, la capacité à savoir s’entourer, le sens du service, le courage de prendre des décisions parfois impopulaires, etc...qualités fondamentalement différentes de celles précédemment évoqués. On comprend mieux dès lors l’érosion d’un Jacques Chirac en manque d’idées directrices au cours de son deuxième mandat ou la désillusion qui a accompagné celui de Nicolas Sarkozy pourtant auréolé d’une campagne médiatique inégalée. On pourrait dire que la sélection d’un candidat par le biais du suffrage universel tient plus d’un d’un show médiatique, que d’un test sur les capacités d’exercice du pouvoir. Rien de surprenant dès lors qu’apparaissent sur la scène politique des acteurs de cinéma (Reagan ou Schwarzenegger aux Etats-Unis, Bernard Tapie en France), ou bien des personnalités dont la notoriété relève beaucoup plus d’une présence médiatique que d’une aptitude à l’exercice du pouvoir (Ségolène Royal est un exemple).
Le deuxième inconvénient réside dans le fait que le type d’homme à vouloir se présenter n’est pas forcément celui qui est le plus apte à servir le bien commun. Le désir du pouvoir ne signifie pas, ipso facto, recherche du bien commun. Certes, l’homme politique qui recherche le pouvoir peut être mû par une saine ambition mais il peut aussi considérer celui-ci comme une jouissance plus qu’un service, et dès lors y voir une sorte de récompense des efforts dépensés pour le conquérir. D’où cette ivresse qui caractérise souvent les vainqueurs au soir de l’élection présidentielle, le V de la victoire frénétiquement déployé. On serait légitimement en droit d’attendre un minimum de recueillement et de gravité, afin de mesurer l’ampleur des responsabilités. Imagine-t-on une seconde un pape nouvellement élu, savourer sa victoire comme un footballeur ? Se méfier donc des hommes sûrs d’eux-mêmes et trop assurés de leur talent politique ; cela peut cacher une recherche de gloire personnelle et un manque de sens des vraies responsabilités.
De plus, la nature même du procédé démocratique stimule l’ego des candidats. L’"onction" démocratique précédée d’une campagne électorale gonfle souvent d’orgueil son bénéficiaire. En effet, il pourra toujours attribuer sa victoire à son talent d’orateur ou à sa capacité de séduction. Dans une campagne électorale où domine, comme au sport, l’esprit de compétition, il peut être tenté d’affirmer : « si j’ai été élu président, c’est parce que je suis le meilleur ». A l’inverse, celui qui n’a pas choisi de gouverner, soit qu’il ait été désigné par ses pairs (comme dans l’aristocratie), soit qu’il hérite du pouvoir par naissance (comme dans la monarchie), sera moins tenté, une fois au pouvoir, par le sentiment de ne devoir son poste qu’à lui seul. Il sera sans cesse rappelé à la modestie de sa prise de fonctions.
Force de la Monarchie
La Monarchie a l’expérience des siècles, elle est aussi la capacité de prévoir le long terme, par le souverain en ses conseils, débarrassé des soucis de réélection. Elle garantit le véritable progrès qui ne réside pas dans la jouissance égoïste ou dans la recherche de l’enrichissement à tout prix, mais dans la recherche et la conservation du bien commun qui est l’unité de la paix, le mieux vivre ensemble.
La Monarchie permet de conduire la politique dans une perspective historique. Elle est le garant du véritable progrès : comme pour les sciences physiques qui nécessitent d’accumuler les expériences dans un esprit pragmatique, les sciences sociales ne peuvent assurer le progrès que si elles retiennent les enseignements des expériences passées, hors de toute idéologie.
L’idée que l’histoire « avance » dans le sens du progrès est une illusion, née au temps des « Lumières », selon laquelle les progrès des sciences et des techniques entraîneraient des progrès dans tous les autres domaines (morale, société, etc.). On voit de nos jours ce qu’il en est de cette chimère qui a conduit l’homme à violer la nature en se prenant pour le Créateur au lieu de la respecter en l’apprivoisant.
De même, la nature de l’homme ne change pas avec le temps. Contrairement à la République inspirée par les idéologies, la monarchie traditionnelle Française n’a jamais eu pour ambition de faire évoluer l’homme vers le surhomme, de transformer sa nature, mais simplement, de rendre les personnes meilleures en développant chez elles les vertus, en leur faisant donner le meilleur d’elles-mêmes dans leur participation au bien commun.
C’est cet effort constant ― conduit génération après génération ― qui a fait s’épanouir la civilisation dans notre pays, et que les idéologies filles de la Révolution, s’acharnent à effacer les traces en promouvant l’individualisme, son esprit de révolte, d’irresponsabilité et de jouissance.
La Monarchie a-t-elle un avenir en France ?
Oui. Ce sont justement sa capacité de durer, sa stabilité, sa longévité démontrée par les siècles qui font l’intérêt du régime monarchique. La république en revanche n’a jamais pu vraiment trouver sa forme. On parle déjà de VIe République. L’instabilité marque la vie politique française depuis deux siècles. Le régime républicain, fondé sur les principes de la démocratie parlementaire et dont la dégradation est évidente, voire irréversible, perd l’estime et la confiance d’un nombre croissant de Français. Ce régime est structurellement incapable de se réformer. Fondé sur la loi du nombre, il entretient la division entre deux France (il y a un « peuple de gauche » et un « peuple de droite »).
Désormais la république brade la souveraineté de la France en faveur d’une entité européenne, fondée sur les seules valeurs marchandes. Beaucoup de Français se trouvent désemparés parce qu’ils ne savent pas comment remplacer ce régime peu soucieux du bien commun. Le salut du pays impose un revirement total par l’abandon des illusions démocratiques, et l’avènement du régime naturel qu’est la Monarchie, qui seule est fondée sur les valeurs morales traditionnelles auxquelles, croyants ou non, et plus qu’ils ne pensent eux mêmes, les Français restent attachés.
18:53 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : doctrine légitimiste, france, royalisme, légitimité, catholique, tradition
Commentaires
Bien joliment formulé, même si vous prêchez à un convaincu.
Écrit par : Richard | 10/05/2011
J'ajouterai à votre description de la démocratie, qu'un président de la République en France est élu par seulement la moitié de la population française. Il ne peut donc pas faire l'unité de la nation. Le mariage récent du duc & de la duchesse de Cambridge en Angleterre a démontré combien tout un peuple se retrouver uni avec ses monarques toutes idées politiques confondues !
Écrit par : ysabel durandy | 10/05/2011
Les commentaires sont fermés.