12/09/2011
La conversion du monde Romain.
La bataillle du Pont Milvius (312) vit deux visions du monde s'affronter, les légions gauloises et chrétiennes de Constantin face aux légions païennes de Maxence. Les premières invoquaient déjà le Dieu inconnu dont parlait Saint Paul à l'Aéropage d'Athènes, et devant chaque légion flottait un mystérieux étendard, d'une forme nouvelle, qui devait, disait-on, assurer la victoire aux soldats de Constantin. L'autre était l'armée du paganisme, et les prêtres de Jupiter offraient aux dieux des sacrifices pour le succès de Maxence, le tyran de Rome et l'ennemi des Chrétiens.
Deux empires, deux mondes s'affrontaient devant les siècles : l'empire des Césars et la monarchie chrétienne, le monde païen et le monde chrétien.
Face à la monarchie païenne, la véritable nouveauté au plan politique était le christianisme. Jusqu'à Constantin, l'empereur était à la fois César aux plans temporel et spirituel (Souverain Pontife), les deux pouvoirs étaient confondus et reposaient sur une même tête (le césarisme est depuis le "moyen Âge" cette prétention politique des rois à dominer le spirituel). Cette confusion de l'Eglise et de l'Etat sur une même tête était la caractéristique de la tyrannie antique, et la caractéristique du totalitarisme du Bas-empire romain. Sa réédition, semble sous-jacente avec la république « française » dite « laïque » où un "ministre de l'Intérieur et des cultes dirige la religion...
A la veille de cette bataille, pour la possession de Rome, Constantin vit dans le ciel une croix entourée de ces mots : IN HOC SIGNO VINCES. Il fit peindre le monogramme du Christ et la croix sur son étendard, le labarum, et vainquit Maxence.
Dès lors il autorise la religion chrétienne et la comble d’honneurs et de largesses. Sortant de l’ombre, l’Eglise se développe merveilleusement. A Rome, à Jérusalem où la mère de l’Empereur, sainte Hélène, découvre la vraie croix, à Constantinople, la « Nouvelle Rome » bâtie sur le Bosphore, sont édifiées des basiliques splendides où une hiérarchie prestigieuse célèbre une fastueuse liturgie. Auprès d’elles sont des hospices et hôpitaux ouverts aux malades et aux pauvres. Lentement les institutions et les mœurs chrétiennes se subtsituent aux cultes idôlatriques. Ce qui étonne les païens, c’est le joyeux prosélytisme des chrétiens et leur sens aigu de la fraternité. Après l’ultime tentative de restauration du paganisme par Julien l’Apostat, il s’effondre définitivement. Théodose interdit les cultes idôlatriques dans tout l’Empire, et le christianisme, de religion interdite qu’il était au début du siècle, devient en 394 religion d’Etat.
(Article d'origine : le blog du Christ-Roi)
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21/07/2011
L'implantation du Christianisme en Lorraine
C'est vers l'an 300 que le christianisme apparaît en Lorraine. Surtout après l'an 313, quand l'empereur romain Constantin publia l'édit de Milan, qui autorise l'exercice public de la religion chrétienne. Mais les progrès furent très lents.
Le premier évêque de Metz est Saint Clément. Il précède de quelques années celui de Toul, Saint Mansuy et celui de Verdun, Saint Saintin. Malgré l'édit de Constantin, il y a encore des persécutions dans notre région. Elophe et Libaire eurent le tête tranchée à Soulosse et Saint Livier subit la même peine à Vic-sur-Seille. C'est d'abord dans les villes que la religion chrétienne s'implante et plus lentement dans les campagnes où subisteront encore longtemps des traces de la religion païenne.
Les moines vont jouer un grand rôle dans le développement du christianisme en Lorraine. Très tôt, vers le début de 6è siècle, un moine irlandais fonde une abbaye à Saint-Avold et un autre, venu du même pays, saint Colomban, s'installe à Luxeuil. A partir de l'an 600, de nombreux monastères s'implantent à proximité des villes comme Saint-Pierre-aux-Nonnains, Sainte-Glossinde, Saint-Symphorien et Saint-Martin à Metz, Saint-Vanne à Verdun et Saint Mansuy à Toul.
D'autres moines préfèrent la solitude, comme ceux de Saint-Mihiel et construisent des monastères à Senones, Etival, Moyenmoutiers et Remiremont. Plus tard, en 757, Chrodegang, évêque de Metz, rappelle aux moines le respect de la règle de Saint Benoît. Il fonde une abbaye à Gorze, près de Metz, abbaye qui deviendra célèbre dans tout l'Occident chrétien. Il impose aussi aux chanoines de sa cathédrale un mode de vie proche de celui des moines et travaille au renouveau de la vie liturgique.
Chrodegang, fait de Metz la ville où va naître le chant grégorien, avec une notation qui se répand dans toute l'Europe.
15:30 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : histoire, lorraine, christianisme, metz, toul