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01/01/2010

Notions et valeurs

baudricourt.gifLe Cercle Robert de Baudricourt défend le royaume de France incarné souverainement par le roi Très-Chrétien, fils aîné de l'Église, la tradition monarchique légitimiste contre-révolutionnaire ; il a pour but de promouvoir l'âme de la civilisation française. Plus précisément, nous revendiquons ces quelques valeurs et quelques notions essentielles :

* La France en tant que civilisation naît lors du baptême de Clovis, roi des Francs qui prend en héritage une partie de la défunte romanité tout en étendant son autorité sur un territoire comparable à la France, bien que l'unification finale soit le fait des Capétiens après maints combats.

* Le royaume de France gouverné par le roi fils aîné de l'Église ne peut demeurer lui-même que si la religion catholique est la religion de l'État, comme cela était le cas dans l'Empire romain avant sa chute et telle qu'elle l'a été de Clovis à Louis XVI, et jusqu'à la Restauration (1814, 1815-1830) sous Louis XVIII et Charles X.

* Les règles de succession à la tête de la royauté française sont régies par la loi salique et les lois fondamentales, perfectionnées sous les Capétiens pour corriger les défauts dommageables des Mérovingiens et Carolingiens de ce point de vue. La révolution française n'a aucune vertu pour abroger les lois fondamentales ; le roi de France légitime est donc Louis Alphonse de Bourbon, duc d'Anjou, dit Louis XX.

* Comme le savait Louis XIV, le roi de France est le premier serviteur de la France et donc de sa tradition, en vertu de quoi il n'a pas le droit de changer cette tradition comme cela s'est fait dans les monarchies européennes actuelles. C'est pourquoi Louis XVI est mort sur l'échafaud : pour n'avoir pas voulu d'une monarchie parlementaire. Le sacre du roi l'engage de plus envers Dieu, selon l'expression bien connue de "monarchie de droit divin".

* La monarchie française repose sur l'alliance du trône et de l'autel (dont les pouvoirs sont distingués mais non séparés), la défense de l'indépendance nationale contre les dangers de l'intérieur comme de l'extérieur, un pouvoir suprême indépendant et sans liens (signification de la "monarchie absolue"). La monarchie française est donc incompatible avec l'européisme et avec la démocratie intégrale.

* La monarchie française, en vertu de la nécessaire indépendance du pouvoir du roi, ne peut s'accommoder d'une assemblée nationale qui se veut un concurrent en terme de pouvoir et un héritage du jacobinisme centralisateur. Seuls des parlements de province aux compétences limitées et une démocratie locale sont envisageables dans une monarchie traditionnelle.

Commentaires

Bonjour,

Je le dis tout de suite, je ne suis pas légitimiste, ni même monarchiste (ce qui ne fait pas pour autant de moi un jacobin).

Étant ouvert d'esprit je souhaiterais néanmoins mieux comprendre vos idées. C'est pourquoi je me permets de vous poser cette question, à laquelle je n'ai encore jamais reçu de réponse concluante : qu'est-ce qui fonde la légitimité... du légitimisme ?

Pour autant que je puisse en juger, Clovis n'était que le conquérant étranger d'une société en pagaille et sévèrement meurtrie par des invasions barbares. Ça a été lui, ça aurait pu être quelqu'un d'autre. Je ne vois pas comment ce qui est pris de force (ici la France) peut légitimement se mettre à appartenir à celui qui le prend (sinon l'Alsace-Moselle aurait légitimement appartenu à l'Allemagne entre 1870 et 1918, avant de ré-appartenir tout aussi légitimement à la France, entre 1918 et 1940, etc.). Il me semble donc que la France, si on veut vraiment lui penser un propriétaire, appartient bien plutôt aux descendants des peuples préhistoriques qui ont peuplé le premier son territoire (en vertu du principe de première appropriation lockéen), ce qui n'est certes pas du genre à faciliter l'établissement d'un lien de succession, mais qui me paraît déjà être une perspective plus juste. Et comme ces peuples (qui sont les ancêtres des gaulois) étaient autonomes, la France n'existe donc pas : elle n'est réellement qu'un ensemble de "tribus" autonomes...

Merci par avance pour le temps que vous voudrez bien consacrer à me répondre.

Bien cordialement,

Mikaël

PS : A vrai dire, je ne crois pas qu'il y ait une forme de gouvernement qui soit légitime pleinement, mais certaines formes y sont davantage que d'autres. Par exemple, en démocratie, même si chaque voix est faible, elle existe quand même et peut peser et permettre à la longue de proposer ses idées. En régime démocratique, le légitimisme peut prendre le pouvoir sans effusion de sang. En régime légitimiste, je ne crois pas que la démocratie puisse prendre le pouvoir sans effusion de sang : on l'a vu à la Révolution...

Écrit par : Mikaël | 13/04/2011

Clovis n'a pas pris la France de force, puisqu'elle n'existait pas encore... Il en est le père fondateur. Ce qui fait, qu'il se trouve à la source même de cette légitimité purement "française".

Les lois fondamentales issues de la coutume (Sacre, loi de catholicité du Roy...), constituent le statut permanent et spécifique de la monarchie française. Elles sont le fondement de la légitimité du pouvoir. S'appuyant sur la tradition et l'expérience des siècles, ces règles assurent la continuité de l'Etat, faisant de l'institution royale une réalité distincte et supérieure du prince incarnant la couronne.

Écrit par : Mavendorf | 15/04/2011

Bonjour Mavendorf,

Merci beaucoup pour votre réponse. J'ai également parcouru votre Manifeste que je n'avais pas encore lu avant de poser ma question. Cela m'a beaucoup éclairé. Je vois qu'il y a une distinction entre légitimité politique et légitimité théologique et que la légitimité n'est pas affaire de tout ou rien, qu'elle comporte des gradations.

J'ai encore quelques questions : vous ne reconnaissez pas Louis-Philippe pour roi légitime, du fait qu'il était cadet. Toutefois, Pépin le Bref ou Hugues Capet n'étaient carrément pas fils de roi. Donc quand une nouvelle dynastie commence (les carolingiens, les capétiens...), il n'y pas nécessité de sang royal, a fortiori pas nécessité de primogénité.

D'où ma question : qu'est-ce qui empêche de considérer Louis-Philippe comme le premier roi d'une nouvelle dynastie ? Si mes souvenirs d'histoire de France ne sont pas trop altérés, il me semble bien qu'il a été sacré par le pape comme tous les autres rois, non ? Donc n'a-t-il pas d'une certaine façon une légitimité théologique ? Sinon cela voudrait dire que l'Eglise s'est trompée en le reconnaissant comme roi. Est-il possible que l'Eglise se trompe sur ce genre de sujet ?

Merci par avance.

Bien cordialement,

Mikaël

Écrit par : Mikaël | 15/04/2011

Pour légitimer son usurpation de 1830, Louis-Philippe a revendiqué une monarchie "populaire" par opposition à la "traditionnelle" monarchie royale. Il faut lire l'étude de Bonald sur cette tentative de synthèse entre monarchie et démocratie, celui-ci montre combien l’abandon du régime de conseil pour le régime d’opposition est préjudiciable au bien commun. En effet, l’existence d’une opposition constitutionnelle, inhérente au gouvernement représentatif, rend celui-ci impotent tant elle excite l’ambition, exaspère les passions et pervertit jusqu’aux plus vertueux.
Ce n'est pas pour rien que "l'usurpation" Orléaniste a échoué, puis n'a pas duré très lontemps avant d'être renversé par une autre forme de la révolution.

Écrit par : Mavendorf | 15/04/2011

Bonjour,

Donc si je vous comprends bien, la raison profonde de l'illégitimité de Louis-Philippe vient du fait que sa synthèse monarcho-démocratique est bancale au niveau efficacité ? Faut-il alors comprendre que s'il en était resté au régime monarchique traditionnel, il aurait pu être légitime (en tant que créateur d'une nouvelle dynastie) ?

J'avais encore une question relative cette fois-ci à la catholicité du roi. Il me semble qu'elle implique en toute logique que les personnes d'autres confessions (juifs, protestants, musulmans, etc.), ainsi que les athées et les agnostiques (j'en suis un), ne pourront pas reconnaître le roi comme théologiquement légitime. Cela ne risque-t-il pas de compromettre l'unité du royaume alors que un des buts de la royauté et des lois fondamentales est justement de garantir cette unité ? A notre époque, ce problème est encore bien plus épineux, étant donné la minorité de vrais catholiques au sein de la population française. Que préconisez-vous pour régler ce problème ? Louis XVI avait promulgué l'édit de tolérance. Partagez-vous cette conception ? Mais à cette époque, le catholicisme demeurait largement majoritaire, son identité n'était pas menacée, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Être tolérant, de nos jours, il me semble que ça conduirait à poursuivre l'effacement déjà bien entamé du catholicisme. Mais d'un autre côté, être intolérant serait manquer de bonté. Par ailleurs, ça ternirait encore un peu plus l'image du catholicisme.

Bien cordialement,

Mikaël

Écrit par : Mikaël | 15/04/2011

Louis Philippe n'était pas légitime, car il ne répondait en rien aux lois fondamentales du Royaume.
Le successeur n’est pas désigné de choix humain mais par la Loi qui oblige tant les sujets que le roi lui-même. De par son caractère intangible, cette Loi (les Lois fondamentales du Royaume) était considérée par les Français comme un trésor inestimable, un véritable don du Ciel tant elle assurait son unité au pays en le préservant des luttes pour le pouvoir.

Depuis Clovis et sa conversion, une loi de religion chrétienne s’imposait au roi de France (loi de catholicité). Si le roi doit obligatoirement être catholique, il n'en va pas de même pour tous ses sujets. Ainsi l'on trouve des minorités d'autres confessions religieuses sous la Monarchie Française.

La mise en place d’une institution politique ne s’improvise pas : nos pères ont chèrement payé par plus de 500 ans de tâtonnements et d’errances l’élaboration de cette magnifique institution qu’est la monarchie capétienne.

Écrit par : Mavendorf | 19/04/2011

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