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09/10/2016

Discours du samedi 08 octobre 2016 à la cathédrale de Reims, tenu par Monseigneur le Prince Louis de Bourbon duc d'Anjou.

Excellence,

Monsieur le Député-Maire,

Monsieur le Sénateur,

Cher Professeur,

Messieurs les Présidents,

Mesdames et Messieurs les Professeurs,

Mesdames et Messieurs, Chers Amis 

14516440_1795470327396445_5531242547029989327_n.jpgCertes le lieu n’est pas propice à un long discours, mais il m’appartient, comme Chef de la Maison de Bourbon, à ce titre héritier et successeur des Rois de France, de m’exprimer  au moment où un acte important vient d’avoir lieu dans la Cathédrale de Reims avec la pose de la plaque des 31 sacres. 

Mes premiers  mots  vont  au  Professeur Patrick Demouy  puisque,  si nous avons été réunis aujourd’hui, avec M. le Député-Maire, avec son Excellence l’Archevêque de Reims, c’est grâce à son heureuse initiative.  Ainsi,  je lui adresse tous mes remerciements.  Il est devenu, au fil du temps un des  spécialistes des sacres, et par son énergie et sa force de conviction, il a groupé autour de lui à la fois les autorités religieuses et civiles, les chercheurs universitaires et les associations fidèles à défendre la mémoire de la Cathédrale et plus largement celle de notre histoire commune.  

Mes remerciements s’adressent aussi à l’Association des Amis de la Cathédrale et à son Président Monsieur Bernard Poret. Ils ont été pour beaucoup dans la réalisation de cette plaque, soutenue par le mécénat, que je salue, de l’Institut de la Maison de Bourbon. Les uns et les autres ont concilié les intérêts des diverses autorités, l’Archevêché, le clergé de la Cathédrale, les Monuments historiques.  

Ainsi une plaque est installée dans la cathédrale pour commémorer les 31 sacres  qui, depuis celui de Louis le Pieux, il y a 1200 ans, y ont été célébrés et notamment ceux des capétiens. Plusieurs fois par siècle cette cathédrale retrouvait la solennité des sacres,  véritable  colonne vertébrale de la royauté.

En effet si le règne du roi commençait à la mort de son prédécesseur, seul,  le sacre lui conférait cette dimension supérieure qui faisait de la royauté française un pouvoir différent des autres. 

Par le sacre, le divin et l’humain, se conjuguaient pour permettre au roi d’exercer sa mission au service du bien commun. La dureté du pouvoir des hommes se trouvait compensée par la charité du prince chrétien. Les promesses du sacre obligeaient le roi à tendre aussi vers la sainteté. Si Saint Louis en fut le modèle, tous les rois savaient qu’ils devaient se rapprocher de cet exemple. 

La ville de Reims demeure profondément marquée par ce rôle unique qu’elle eut dans l’histoire de notre pays. Et si quelques sacres eurent lieu ailleurs, c’est bien ici que la symbolique demeure la plus forte. Bien évidemment la ville le doit au baptême de Clovis qui en fut le théâtre à l’aube de la royauté franque puis aux sacres et notamment au premier. Le colloque qui se tiendra cet après-midi aidera à le comprendre et je remercie vivement ceux qui présenteront leurs recherches. 

Je me souviens de ma venue ici en 1996 et du privilège qui m’avait été donné de pouvoir tenir dans mes  mains les restes de la Sainte Ampoule, conservant le Saint Chrême, miraculeusement conservée à l’Archevêché après qu’elle ait été profanée lors des journées révolutionnaires qui ensanglantèrent la ville.  

Oui,  Reims s’inscrit dans une lignée de l’histoire de France qui peut paraître parfois si inactuelle,  où se côtoient Clovis, Louis-le-Pieux, Saint-Louis, Jeanne d’Arc, où le toucher des malades le jour des sacres avait tant d’importance pour les présents, en un mot la lignée de tout ce qui a permis à la France de mériter le nom de fille aînée de l’Eglise. 

Mais au-delà, il y a le message si actuel de l’appel à la transcendance. A force de privilégier le matériel, le présent, une certaine facilité nimbée dans le cynisme et le scepticisme,  nos sociétés ont perdu beaucoup. Perte de repères, de sens, jeunes plus ou moins déboussolés prêts à se jeter dans les mirages et craignant l’avenir. Le sacre nous rappelle l’autre versant du pouvoir, celui du bien commun et du don,  celui de quelque chose qui nous dépasse et nous force à nous élever. Tel est bien le message d’espoir que nous retenons car il ouvre sur demain. 

Puissent Notre Dame, Saint-Louis et tous les saints, à travers toutes les prières qui durant des siècles et des siècles, ont accompagné les sacres, protéger la France et la maintenir dans sa tradition. 

Merci de m’avoir écouté. 

Louis, duc d’Anjou