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20/04/2010

Biographie

Jean-Nicolas STOFFLET, dit « l'Allemand »  (1753-1796)

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Né le 3 Février 1753 à Barthélémont près de Lunéville, en Lorraine, Jean-Nicolas Stofflet est fils de meunier. Il entre dans l’armée en 1770 et la quitte en 1786 pour suivre le marquis de Colbert dans le Maine et Loire où il devient garde-chasse des forêts de Maulévrier.

En Mars 1793, il prend les armes et participe à de nombreux combats aux côtés de La Rochejaquelein, Cathelineau, Bonchamps et Lescure. Il devient rapidement un des principaux chefs royalistes en s’imposant par son audace et sa bravoure.
Saumur, Nantes, Cholet, Laval, Entrammes, Granville …, il prend part aux triomphes et aux malheurs de l’armée vendéenne.

Après la déroute du Mans, le soir du 16 Décembre 1793, les vendéens arrivent à Ancenis. La Rochejaquelein et Stofflet passent le fleuve mais la foule reste de l’autre côté, les embarcations étant peu nombreuses. Le lendemain, Westermann arrive avec ses hussards. Assaillis par les républicains, les royalistes ne peuvent toujours pas traverser le fleuve et se dirigent vers Savenay où ils seront anéantis.

Stofflet et La Rochejaquelein sont réduits à errer sur l’autre rive de la Loire. Le 1er Février 1794, à la tête de 1000 paysans, Stofflet attaque les républicains près de Gesté. Puis, les victoires se suivent : le 6 Vezins, le 7 Vihiers près de Cholet. Mais Cordellier arrive derrière Stofflet et dissipe les paysans. Stofflet veut prendre sa revanche et attaque Cordellier à Beaupréau le 14 Février mais peine perdue, les républicains sont les plus forts.

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(Portrait de Jean Nicolas Stofflet)

Le 24 Février, il décide de prendre Bressuire et cette fois-ci, c’est le succès tant attendu. On propose d’élire Stofflet, généralissime mais celui-ci préfère la création d’un Conseil Supérieur composé de sept membres. La décision de reprendre Cholet est adoptée. Stofflet précipite sa marche. Son armée s’éloigne avec le butin mais est dispersée par celle de Huché. Stofflet se venge en attaquant Mortagne le 25 Mars et brûle la ville.

Le 22 Avril, au château de La Boulaye, toutes les armées se réunissent sur proposition de Stofflet. Charette réclame la nomination d’un généralissime. L’abbé Bernier dissuade Stofflet d’accepter et il est décidé que les armées agiraient ensemble pour délivrer l’Anjou. Les quatre chefs présents prêtent serment de se secourir mutuellement et demande la peine capitale pour celui qui violera ce serment.

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(Portrait de l'abbé Bernier)

Les armées se dirigent vers Saint Florent pendant que Marigny part chercher ses troupes. Avant d’attaquer, ils attendent Marigny qui ne vient pas. Celui-ci apparaît avec 2000 hommes après la bataille. Il est informé aussitôt qu’il doit abandonner son titre de général divisionnaire. Le 29 Avril, un Conseil de Guerre présidé par Stofflet accuse Marigny d’avoir violé le serment. Charette vote le premier la mort suivi de 22 membres ; 10 autres proposent une peine moins forte. La sentence sera exécutée par celui des généraux qui pourra saisir le coupable. Six semaines plus tard, les chasseurs de Stofflet découvrent Marigny. La sentence est exécutée vers le 10 Juillet 1794.

La Convention essaie de mettre fin à cette guerre. Un décret d’amnistie est voté le 2 Décembre 1794 et le 23 des négociations sont entamées avec les Vendéens. Charette reçoit les premiers émissaires républicains le 25 Décembre 1794.

Le 28 Janvier 1795, Stofflet demande le rétablissement du trône dans un manifeste contresigné par l’abbé Bernier. Le 12 Février, il n’est pas présent à La Jaunaye pour l’entrevue avec les républicains. Quatre divisionnaires de l’armée d’Anjou réclament un délai de trois jours pour faire venir Stofflet. Le 17 Février, il n’est toujours pas arrivé, la paix est signée sans lui (Traité de la Jaunaye). Il arrive le lendemain mais il est trop tard. Stofflet réplique par une déclaration d’hostilité à l’égard des signataires de la proclamation.

Menacé par les armées républicaines, Stofflet marche vers la Loire. La menace s’accentue et il ordonne une levée mais n’arrive à mettre sur pieds qu’une armée de 3000 combattants. Ils se précipitent sur Saint Florent mais tout est rapidement terminé. Stofflet en est réduit à son camp de Maulévrier où il ne peut s’opposer aux forces républicaines. Le 26 Avril 1795, Stofflet a tout perdu : ses soldats et son arsenal.

Charette reprend les armes mais Stofflet continue d’observer la paix. Le Comte d’Artois, frère de son roi, lui fait parvenir le brevet de Chevalier de Saint Louis, mais Stofflet ne reprend pas les armes. Avec l’abbé Bernier, il demande une entrevue à Hoche afin de lui renouveler leur fidélité.

Cependant en Janvier 1796, un ordre impérieux du Comte d’Artois oblige Stofflet à reprendre le combat. Le 26 Janvier 1796, il s’adresse à ses compagnons d’armes : Braves amis, le moment est venu de vous montrer ; Dieu, le Roi, le cri de la conscience, celui de l’honneur et la voix de vos chefs vous appellent au combat. Plus de paix ni de trêve avec la République ; elle a conspiré la ruine entière du pays que vous habitez … ".

Hoche ordonne que 30 000 hommes passent sur le territoire d’Anjou et du Haut Poitou. Il est loin d’avoir autant de troupes disponibles. Il se met à la tête d’une colonne et se dirige vers Cholet. Les paysans de leur côté, après un an de paix, ont changé leur manière de voir. Leurs prêtres ne sont pas inquiétés et célèbrent leur culte sans crainte, pourquoi recommencer la guerre ? Stofflet ne rassemble que 2 à 3000 hommes. La lutte n’est pas possible ; traqué, il se cache dans la forêt de Maulévrier.

L’abbé Bernier décide Stofflet à une conférence pour désigner l’ambassadeur des Armées Catholiques et Royales. Les pourparlers ont lieu le 23 Février à la ferme de la Saugrenière. Le soir même, l’abbé Bernier se retire à la ferme du Chêne Percé. Pendant ce temps, 200 hommes d’infanteries et 25 cavaliers cernent la métairie de la Saugrenière. Stofflet est fouillé et ligoté. Dépouillé de ses vêtements et pieds nus, il marche ainsi jusqu’à Chemillé. Puis, il est conduit à Angers.

Le 24 Février 1796, Hédouville écrit d’Angers au ministre de la guerre : Stofflet a été pris cette nuit avec deux de ses aides-de-camp, deux de ses courriers de dépêches et un domestique dans la ferme de la Saugrenière… Ils ont été amenés ici aujourd’hui par le général Mesnage : ils seront jugés aujourd’hui et fusillés demain… C’est aux mesures rigoureuses du général Hoche et à la grande activité dans laquelle il a maintenu nos troupes, dans le ci-devant royaume de Stofflet, que nous devons la prise du parjure Stofflet, qui n’a pu parvenir à faire soulever les campagnes et qui va recevoir sa juste récompense. "

Le lendemain, Stofflet comparaît devant un conseil de guerre. Il a été pris les armes à la main, en conséquence, il est condamné à mort. Quelques heures plus tard, il arrive au Champ-de-Mars et commande le feu en criant : Vive la religion, Vive le Roi ! ".

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(Statue de Jean Nicolas Stofflet)

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